41.
Musique à fond, collé à son torse, dansant tout en chantant. Perdu dans ce moment hors du temps. Il me fait tourner sur moi-même avant de plonger son regard dans le mien, me souriant avant de me reprendre contre lui. Dansant en me gardant contre lui, son odeur m'enveloppe. Et je suis heureuse. Murmurant son prénom encore et encore. Soudain le vide. Soudain la peur. Mon hurlement.
Je me réveillais en sursaut, regardant autour de moi alors que je sentais les larmes dévaler sur mes joues, l'envie de hurler son prénom me brûlant le corps.
— Mon dragon ça va ?
Je me défis de sa main, me levant en enfilant un peignoir, descendant les marches et attrapant mon paquet de cigarette. Sortant dans la nuit pour en allumer une. Tentant vainement de reprendre le contrôle de mes larmes. J'avais hurlé son prénom. Je le savais. Et je n'avais aucune explication valable. Nous étions le vendredi dans la nuit. Après avoir passé quelques jours avec Natan, nous étions retournés au boulot l'air de rien. On avait passé notre vendredi soir à boire un verre chez Cole, et forcément j'avais passé la nuit-là... Enfin... Un semblant de nuit.
Une couverture vint se poser sur mes épaules, et une étreinte se fit sentir. Il m'entoura de ses bras, ne posant pas de question, gardant le silence. Sentant probablement que je ne voulais pas parler. Sentant à quel point je détestais paraître faible.
— Tu veux en parler ?
Raté.
Je secouais la tête, fumant ma cigarette. Regardant obstinément devant moi alors que mes larmes avaient du mal à se stopper. Comment lui dire ça ? Il ne comprendrait rien. Je sentais l'appel de mon clan se renforcer à mesure des jours. C'était une douleur constante dû au manque. Et parfois la douleur prenait le pas. Alors comment lui dire ça ? Comment expliquer qui était Peter pour moi ? Personne ne comprendrait qui était cet homme pour moi.
— C'est bon, ça passera t'inquiète. J'arrive, va te recoucher.
Il m'embrassa dans le cou, renforçant son étreinte.
— Nan j'ai peur dans le noir, j'ai besoin d'un doudou.
Je ricanais en secouant la tête, le regardant en coin. Il s'empara de mes lèvres, doucement, me caressant la joue, me laissant me tourner vers lui. Laissant le baiser s'enflammer. Il se redressa, me portant contre lui, nous faisant rentrer avant de refermer la porte. Défaisant mon peignoir avant de se ressaisir de mes lèvres, le laissant glisser jusqu'à mes pieds.
Le samedi midi, mon portable me rappelle à mes devoirs, et je grognais en le fixant. Récoltant le regard perplexe de Cole.
— Qu'est ce qui se passe ?
— J'ai promis d'aller à un Gala ce soir, en échange de mon caprice au championnat. Le responsable de l'événement vient de m'envoyer un message pour me rappeler ma présence. Je vais donc devoir aller acheter une robe avant d'y aller. Je dois donc filer.
Il me fit une moue, me faisant ricaner mais je terminais ma tasse de café, claquant finalement des doigts en le fixant.
— De toute façon, tu m'as pas dit que vous aviez rendez-vous au studio tout à l'heure ? Vous allez en avoir pour du temps.
Il hocha la tête, semblant surpris que je m'en rappelle.
— Quoi ?
— J'ai dit ça à Natan, jeudi matin quand tu te prenais un café.
— Eh bah je l'ai entendu. Pourquoi ça te surprend ?
Ou c'est chouchou qui me l'avait dit. Oups.
Il haussa les épaules, buvant son café, me laissant aller me prendre une douche. Et lorsque j'en ressortis, il était devant la porte, semblant attendre quelque chose.
— Oui ?
— Tu ne veux pas venir avec nous ?
— Non. C'est pour votre groupe. Tu te permettras des caprices quand vous serez connu Cole. En attendant tu vas à ton rendez-vous, et tu écoutes ce qu'ils ont à dire. Ce n'est pas tous les jours que cette chance passera. Ne la rate pas. On parle de votre avenir.
Je l'embrassais doucement avant de prendre mon sac, embarquant mon casque et partant de chez lui. En arrivant chez moi, je regardais ma garde-robe en soupirant, je me laissais tomber au sol en grommelant face à l'évidence.
— Je n'échapperais réellement pas au shopping... Shit.
Je sortis mon téléphone, composant le numéro en fixant ma penderie.
— Yep ?
— Hakane... J'ai besoin de tes talents... Je dois aller acheter une robe pour un gala...
— Ooh... Je suis là dans vingt minute m'dame.
Il raccrocha, et je me décidais à aller me changer. Finissant à peine de m'habiller que mon portable sonnait. J'attrapais mon sac à main, grattouillant Max au passage avant de descendre à toute allure, montant dans la limousine sans regarder autour de moi. Nous démarrons aussi vite, et je m'allumais une cigarette en m'étalant.
— Tu me pique mes jouets maintenant ?
Il ricana en haussant les épaules, penchant la tête avant de s'approcher de moi. Fronçant les sourcils.
— Qu'est-ce que tu as ?
— Je n'ai rien. Pourquoi ?
Il secoua la tête, gardant son visage sérieux.
— Pas avec moi.
— Mauvaise nuit. Et je n'aime pas faire de shopping. Tu le sais. En plus je déteste les galas, et je vais devoir y aller... La poisse.
— Hm ok... Tu passes ce soir ? Après le gala ?
Je fis une moue, ne sachant pas d'avance où mes caprices me mèneront ce soir. La voiture finit par s'arrêter, et nous arrivons dans une boutique où j'ai l'habitude de me rendre. Boutique où la paie que j'ai à Angley Corp ne pourrait suffire juste pour une robe soyons honnête. Je laissais Hakane choisir la robe, soupirant en regardant le magasin. Détestant faire les magasins. C'était chiant.
Il revint avec une robe assortie à mes yeux, relativement sobre. Parfaitement classe à vrai dire. Je l'observais, perplexe mais saisit la robe tout de même aussi vite, au cas où il changerait d'avis. Hakane était capable du pire quand je le laissais choisir mes tenues alors lui me choisissant une robe sobre, j'avais de quoi me poser des questions. Je l'enfilais, sortant de la cabine en enfilant les chaussures qu'il me tendait, observant le dos de la robe, détaillant les dentelles. Entendant mon portable vibrer mais restant concentré sur ma robe.
— C'est joli. Tu as vraiment du goût Hakane.
Il vint me mettre un collier avec mon dragon, posant son menton sur mon épaule en m'observant.
— Ça te manque c'est ça... Ta vie.
— Oui...
Je jouais avec son collier du bout des doigts, le regardant en sentant une larme couler. Le sentant l'essuyer.
— Et tu sais pas quoi faire... Parce que tu te sens tiraillé entre deux vies.
Il soupira doucement, m'entourant de ses bras en me serrant contre lui. Murmurant doucement au creux de mon oreille.
— Nous t'avons tous juré loyauté même après notre mort, ne t'en fait pas pour nous, on t'attendra le temps qu'il faudra. Toi aussi tu as le droit de goûter à une vie normale. Je vois bien que tu es heureuse avec ces mecs là... Où est le mal ? On ne va pas disparaître tu sais...
— Tu dis ça parce que toi tu as pu passer tous ce temps ici avec moi... Prenant l'excuse de tes activités pour arriver ici...
Il ria doucement, hochant la tête en renforçant son étreinte.
— Je suis un des plus chanceux je le reconnais. Allez, finissons de te préparer. La maquilleuse et la coiffeuse sont là.
Il me fit asseoir, laissant les filles venir s'agiter autour de moi. Parlant avec lui de tout et de rien alors qu'elles mettaient trop de temps à mon goût. Elles finirent enfin par terminer tout ça, me laissant voir le résultat avant qu'il ne vienne me revêtir d'une cape, me mettant la capuche doucement en souriant.
Un coup d'œil à l'heure nous permit de nous dire que nous avions encore un peu de temps, et il m'entraîna jusqu'au Promise. Nous faisant entrer alors que je gardais ma cape, gardant mon anonymat. Il m'entraîna jusqu'à ses appartements, me laissant regarder les comptes et les événements survenus dans ses entreprises. Prenant des notes de mes ordres. Négociant pour certains employés que je voulais virer.
Et rapidement, il était l'heure pour moi de partir et je remontais dans la limousine, me laissant conduire au Gala alors je fumais une cigarette. Lorsque le véhicule s'arrêta, je laissais le conducteur m'ouvrir la porte, sortant sous les flashs. Me faisant soupirer intérieurement alors que j'arborais un sourire de façade. Montant les marches sans répondre aux questions. J'arrivais dans la grande salle, remplie d'invités friqués, et je me demandais clairement ce que je foutais là. Je détestais ces personnes-là. Ce monde de menteur. Remplis de ces pétasses opportunistes, vides intérieurement. Remplis de requins sans scrupule. Quelle horreur.
Une main se posa sur mes reins, me faisant tourner le regard et je rencontrais de plein fouet un regard en acier. Un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres.
— Vous détestez ce genre de lieu n'est-ce pas ?
— Totalement. Bonsoir Monsieur Angley, bonsoir Jarod.
J'observais de loin la gagnante du championnat subir les questions des invités, ne lui laissant aucun répit.
— Elle m'a l'air dépassée...
— J'ai peut-être oublié de lui dire que ça arriverait... Elle aurait dû s'y attendre. Regardez là... Pauvre biche cernée par les chasseurs... C'est lamentable ces demoiselles en détresses...
Je m'avançais sans même le vouloir, me frayant un chemin à travers la foule, attrapant le poignet de la demoiselle avant de la tirer avec moi. Ignorant les remarques offusquées. L'amenant au bar où nous prenons place. Elle s'assit en soufflant, commandant un cocktail, buvant une gorgée avant de me regarder en coin. Se mettant à rire aussi vite.
— Merde merci pour l'aide... De vrai harpies.
— Tu t'y feras t'inquiète.
Je commandais un verre, buvant une gorgée alors que quelqu'un venait s'asseoir à côté de moi. Je le regardais en coin, un sourire se dessinant sur mes lèvres et les siennes.
— Tu as perdu ton maître ?
— Non il a enlevé la laisse pour l'instant.
— C'est dommage, ça doit être sympa de te tenir par une laisse...
Je bu une gorgée de mon verre, l'entendant rire doucement et je laissais la championne se faire happer de nouveau, gardant mon attention sur Jarod, le détaillant sans gêne en m'appuyant sur mon poing.
— Tu as quartier libre et tu viens le passer là... Pourquoi ?
— Envie de parler avec vous...
— Oh tutoie moi. C'est désagréable quand tu me vouvoie...
— Désagréable carrément... Très bien. J'avais envie de discuter un peu avec toi. Pour une fois que tu es seule. Ce n'est pas si souvent.
Je fis une moue, lui concédant qu'il avait raison. Je terminais mon verre avant de lui faire signe de me suivre, l'emmenant sur un balcon où je m'allumais une cigarette. Je fermais les yeux en m'appuyant sur la rambarde, les rouvrant aussi vite quand je l'entendis s'avancer. Il ricana doucement, s'avançant pour se mettre à côté de moi. Observant la vue.
— Comment en es-tu arrivé à ça... Garde du corps de Caleb Angley ?
— Il n'a pas posé de questions sur mon passé, au contraire ça l'arrangeait pour se faire protéger.
— Ton ancien patron n'a rien dit ?
— Il s'est fait tuer.
— Oh.
Je fumais ma cigarette, sentant que j'étais supposé continuer de poser les questions vue son regard joueur.
— Comment c'est arrivé ?
— Ils ont accepté la mauvaise mission. Une proie bien trop grosse pour eux, parié sur le mauvais pion. J'étais sur une autre mission à ce moment-là, quand je suis revenu, il n'y avait plus rien.
— C'est quoi accepter la mauvaise mission ?
La curiosité prit le pas alors que je me tournais vers lui, arquant un sourcil en fumant. Il fixa les étoiles, son visage se faisant très sérieux.
— Tuer un membre du clan Gomora.
La nuit me permit heureusement de dissimuler mes yeux qui s'enflammaient, tout mon être grondant de rage.
— Oh...
La haine et la colère transpiraient malgré moi dans ma voix, récoltant son sourire alors qu'il hochait la tête.
— Ouais. Ils ont préféré le fric à l'honneur. Ils ont récolté la mort. Mais bref, parlons d'autres choses. Mon patron vous a cherché au Promise.
Je ricanais en me tournant vers le ciel, observant les étoiles.
— Je n'y suis pas passé. Je ne lui avais pas promis mon passage.
Un bruit de talons précipité nous fit nous tourner en même temps, observant l'arrivée essoufflée d'une femme du jury.
— Luz ! Putain je te cherchais partout. Tu sais jouer du piano ?
J'arquais un sourcil, fumant ma cigarette en l'observant.
— Pourquoi ?
— Parce que ce connard du pianiste n'est pas là et que les danseurs ont besoins de ça pour leurs démos ! Je t'en prieeee !
— J'ai quoi en échange ?
— On te laisse filer plus tôt du gala ?
— Vendu.
Je fis un clin d'œil à Jarod, suivant la femme du jury jusqu'au piano, prenant place en lisant les partitions.
— Je n'ai pas joué depuis longtemps je te préviens. Laisse-moi m'en faire une ou deux pour m'échauffer. Dis à tes danseurs d'être prêt dans dix minutes.
Elle acquiesça avant de partir en courant et je fermais les yeux, ignorant le bruit ambiant, me concentrant sur moi-même en me mettant en position. Laissant mes doigts venir caresser les touches.
— Salut toi... Ça faisait longtemps...
J'entamais la mélodie, laissant revenir les notes comme si c'était hier que je les avais jouées. Laissant mon corps se faire embarquer. Gardant les yeux fermés en souriant. Nul doute que le PDG la reconnaîtra pour m'avoir vu danser sur celle-ci. Je laissais sa douceur se répandre en une vague. Laissant la mélodie prendre toute la place alors que mes doigts se faisaient les instruments de Beethoven. Me laissant entièrement guider par son génie. Je pourrais sentir ses mains jouer par-dessus les miennes. Je pourrais sentir son souffle contre mon visage. Je pourrais l'entendre rire. Je sentis quelqu'un s'asseoir à côté de moi alors que je continuais de jouer, oubliant le monde.
Lorsque la mélodie se termina, j'ouvris les yeux, observant la personne à mes côtés en fronçant les sourcils.
— Vous jouez ?
— Proposez, je vous dirais.
— Sérénade de Schubert.
Je commençais à jouer, mon sourire s'agrandissant alors qu'il se joignais à moi au bon moment. Posant sa main sur ma cuisse en un toucher qui m'électrisa
— Avez-vous d'autres talents cachés Mademoiselle ?
— Beaucoup.
Il ria doucement, se concentrant finalement sur la mélodie alors que je le détaillais tout en jouant. Observant les traits de sa mâchoire, son regard d'acier si sérieux, ses dents mordant légèrement sa lèvre inférieure.
— Ne me regardez pas ainsi, vous me donnez envie de vous baiser durement devant tout le monde.
J'écarquillais les yeux, éclatant de rire avant de me concentrer sur le piano tout en souriant. Laissant la mélodie se terminer alors que les autres musiciens s'installaient autour de nous. Me concentrant ensuite sur la partition, laissant les danseurs venir faire le spectacle. On enchaîna ainsi plusieurs mélodies, variant les styles sans ciller. Et je ne me concentrais que sur les partitions devant moi. Et quand enfin, les dernières notes de la dernière mélodie retentirent, je soufflais de soulagement, fermant les yeux en m'étirant. Je me levais, tentant bien de fuir mais je fus vite attrapé par le bras de Monsieur Angley n'ayant pas bougé d'un pouce. M'amenant de force face au public avec les danseurs. Devant affronter, gênée, les applaudissements. Il finit par me guider dans un coin, s'emparant de coupe de champagne avant de me tendre une, trinquant avec moi en m'observant.
— Où avez-vous appris ?
— Ma mère était pianiste.
Il sembla comprendre le passé employé, ne relevant pas mais hochant doucement la tête.
— Et vous ?
— Pendant mon éducation, mon professeur était tellement passionné par ça que je me suis laissé prendre dans sa passion. C'était des pauses que j'appréciais dans ma vie, et que je continue d'aimer.
Je hochais doucement la tête, portant le verre à mes lèvres tout en regardant l'heure sur ma montre.
— Envie de fuir ?
— Terriblement. Je vais profiter de l'effervescence pour disparaître l'air de rien.
— Puis-je fuir avec vous ?
Je le regardais après avoir bu une gorgée, voyant du coin de l'œil Jarod arriver.
— Peut-être pouvons-nous vous déposer ?
Je ricanais avant de hausser les épaules, posant ma coupe sur un plateau avant de me diriger vers la sortie. J'attrapais ma cape auprès de mon conducteur avant de la remettre.
— Tu m'as attendu longtemps, pardon.
— Repartons nous Madame ?
— Prends le reste de la nuit, je repars avec ces deux-là. Bonne nuit.
Il hocha la tête avant de repartir, et je me laissais entraîner dehors par ce cher Caleb. Riant des grognements des journalistes qui ne pouvaient m'identifier à cause de ma capuche. On patienta peu sur le trottoir, entrant rapidement dans sa limousine. On prit place alors que Jarod me regardais par le rétroviseur.
— Je vous dépose chez vous ?
— Non au Promise. J'ai dit que j'y repasserais.
Il fut clair que si Caleb n'avait pas tenu à son image, il aurait sautillé sur place comme un enfant à qui on vient d'accorder son dessert favori vu la tête qu'il fit à ce moment-là.
On y parvint rapidement, nous garant dans le parking souterrain et j'entrais dans les lieux alors que j'enlevais ma cape, la tendant à l'ouvreuse. Je m'avançais d'à peine quelques pas avant que Hakane n'arrive. Il posa un regard perplexe sur le PDG m'accompagnant, me regardant de nouveau.
— La même que d'habitude mon chou.
— Mais...
— Oh je suis sûr qu'il aimera ça.
Il fit une grimace avant de partir, me faisant doucement rire, on prit place au bar en attendant, commandant des cocktails.
— Jarod sera-t-il de la partie ?
J'entendis Caleb s'étouffer avec son verre alors que je buvais le mien. Finissant par poser mon regard sur celui-ci. Attendant patiemment sa réponse.
— Sérieusement ? S'étonna Jarod
— Je ne plaisante jamais dès que je suis ici. J'ai très envie de te passer une laisse...
Il finit par hocher la tête, se laissant entraîner avec Caleb vers la pièce privée qui m'était réservée. Les laissant entrer avant de refermer derrière nous.
Oh non, je n'étais définitivement pas une fille sage.
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Correction Septembre 2020
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