30.


Je revins vers eux, m'allumant une cigarette, croisant le regard désespéré de Natan alors qu'il fixait ma robe. Il se leva, enlevant sa veste avant de me la tendre et je me crispais en le fusillant du regard.

— Là tu rêves. Tu gardes ton putain de manteau pour protéger ta putain de peau crétin.

J'enfilais la veste avec laquelle j'étais revenue hier, lançant un regard menaçant à Natan qui préféra remettre la sienne sans ajouter de commentaire.

J'embrassais Cole avant qu'il ne se mette à grogner, levant les mains en l'air et je ricanais en me reculant. Me léchant les lèvres en le fixant.

— À ce soir alors...

Il hocha lentement la tête, et je sortis de chez lui. M'allumant une nouvelle cigarette alors que des sifflets retentirent.

— Bon courage mon pote... Vraiment bon courage.

Je ricanais en regardant en coin Cole, fumant ma cigarette. Natan sembla réfléchir à qui allait conduire la moto et je penchais la tête tout en le regardant. J'écrasais ma cigarette avant de monter sur la moto, m'appuyant sur mon poing en arquant un sourcil. Il se contenta de souffler en regardant le ciel, maudissant les cieux avant de venir se glisser derrière moi.

Cole me tendit le second casque et après lui avoir fais un clin d'œil, je l'enfilais, m'installant correctement sur la moto de Natan. Épousant ses courbes tout en faisant ronfler son moteur

— Salut bébé...Je sens que tu vas bien me faire vibrer toi...

L'entente d'un juron dans mon casque me fit sursauter et je me tournais vers Natan en écarquillant les yeux. Cet abruti m'avait refilé un casque relié au sien, et vu la tête qu'il avait à présent, je ne doute pas qu'il venait de comprendre que c'était vraiment une très mauvaise idée. Je haussais les épaules, m'excusant silencieusement, sachant très bien que j'allais recommencer ce genre de phrase bien malgré moi. Natan dû sentir à ma posture que j'allais démarrer, et il s'accrocha à moi, collant son torse à mon dos. Et pas que le torse malheureusement pour ma concentration. Je me mordis la lèvre, démarrant en trombe, m'infiltrant dans la circulation sans l'once d'une douceur.

— C'est ça bébé... Montre-moi comment tu te faufile partout...



Je vibrais entièrement sur cette moto que je ne connaissais pas. Comme une enfant dans un magasin de jouet ou une nymphomane face à une nouvelle queue. J'étais électrifiée par la découverte de ce jouet-là, les mains de Natan frôlant mes cuisses nues ne m'aidant pas à rester calme. Je lâchais un gémissement alors que je poussais la moto, faisant des détours, arpentant les voies rapides en slalomant entre les véhicules, revenant dans la ville avant de m'arrêter à un feu rouge. Les klaxons et les sifflets se faisant entendre. Natan resserra sa prise et j'arquais mon dos contre son torse, posant ma tête sur son épaule. Ses mains tombèrent sur mes cuisses, appuyant dessus comme pour résister à quelque chose. Mais nous savons tous à quel point cela peut juste nous mettre le feu. Et j'avais un sacré besoin d'une douche froide avant de faire une connerie.

— On va passer chez moi.

Je hochais vivement la tête, redémarrant aussi vite, accélérant en laissant mon corps épouser la courbe de sa moto.

— Aussi bon qu'une bonne partie de baise... Putain de jouet que t'as là.

Je frémis bien malgré moi, le laissant me guider alors que je m'amusais avec sa moto. Il finit par me dire de prendre une entrée de garage, et je la pris aussi vite. Freinant devant le box qu'il m'avait indiqué. Il descendit très rapidement, m'ouvrant le box avant d'y lancer son casque. Se tenant au mur avant de secouer la tête. Je rangeais sa moto, le laissant me guider jusqu'à chez lui. Évitant son regard en sachant ce que le mien pourrait trahir. Et ce n'était pas une putain de bonne idée.



Il me fit entrer dans son appartement, se dirigeant vers sa cuisine alors que j'observais son salon. Le contraste entre la fraîcheur extérieur et la chaleur du lieu me faisait crever de chaud avec cette veste. Et je tentais de résister pour ne pas l'enlever. Une putain de douche froide. Je dois prendre une putain de douche froide. Je remarquais les nombreuses photos qu'il y avait de Logan avec lui, des photos avec le groupe de Cole ou encore avec Hayley. Pourtant aucune photographie de cette femme comme celle que j'avais pu voir dans sa salle de boxe. Comme un visage interdit d'un passé oublié.

Je le sentis soudain à côté de moi, et il me tendit une bière, posant son regard sur une photographie où il riait aux éclats avec Logan. Je défis la veste, posant la bière contre ma poitrine en soupirant d'aise tout en regardant les photographies. Je portais enfin la bière à mes lèvres, buvant une gorgée avant de me lécher les lèvres, reculant de quelques pas avant d'arpenter de nouveau son salon. Sentant son regard me brûler.

Ne le regarde pas. Putain ne le regarde pas.

Mais c'est quand on ne doit pas faire les choses qu'on les fait n'est-ce pas ?

Ainsi je laissais la veste glisser de mes épaules, soupirant d'aise avant de la poser sur le dossier du canapé. Et je le sentis derrière moi, son souffle venant s'abattre dans mes cheveux, faisant s'affoler mon rythme cardiaque. Je me tournais vers lui, tentant de paraitre indifférente en portant la bouteille à mes lèvres. Mes gestes restèrent en suspends alors que je rencontrais son regard, et je remarquais sa respiration. J'abaissais ma main tenant ma bière lentement, observant son regard se porter sur mes lèvres que je m'étais mise à mordre fortement par reflexe. Il leva la main et je reculais d'un pas aussi vite, ma respiration s'accélérant.

Me touche pas mon coco... Ou je te jure que je perds pieds.

Il ferma les yeux, semblant se concentrer., reculant avant d'aller poser sa bouteille sur la table. Il s'appuya sur celle-ci, et j'observais ses muscles tendus, laissant mon imagination dériver sur ce que cette table pourrait supporter.

Oh bordel elle est où la douche ici ?



Je restais sur place, portant la bouteille à mes lèvres. Fermant les yeux en laissant la bière dévaler ma gorge. Je vins essuyer une goutte avant de la porter à mes lèvres, stoppant mes gestes alors que je léchais mon pouce, rencontrant de plein fouet son regard.

— Me regarde pas comme ça Nat... J'ai un self contrôle complètement à chier aujourd'hui. Alors si tu me regarde comme un fauve prêt à se jeter sur moi... Je te jure que je vais t'arracher tes vêtements et baiser avec toi comme une bête.

C'était censé calmer qui ça ? Je venais vraiment de déballer ça ? Sérieusement ?

Oh bordel... Je n'avais plus qu'à espérer qu'il lui restait du contrôle alors parce que le mien brillait par son absence aujourd'hui.


Je fermais les yeux, tentant de reprendre le contrôle de ma respiration, posant la bouteille sur la table à côté de moi. M'embrasant de plus belle alors que je l'entendis se rapprocher de moi. Son souffle venant s'échouer dans mon cou. Je frémis aussi vite, ma main se posant sur sa nuque alors que je posais mon corps contre le sien. Gardant les yeux clos en tentant de me contrôler. Ses mains se posèrent dans mon dos en un touché brûlant, un soupir haché s'échappant de ma bouche alors que mes lèvres se posèrent dans son cou.

— Nat... Dis moi que tu as une douche... J'ai besoin d'une douche froide...

Il se contenta de hocher lentement la tête dans mon cou alors que ses mains remontaient à plat le long de mon dos. Je sentis ses lèvres se poser sur ma peau, venant aider ma raison à se déliter.

— Nataaan... Vraiment... La douche c'est... Une bonne idée là... Gémis-je

Je pouvais sentir les tremblements de mon corps alors que je résistais comme je pouvais, n'ayant jamais eu autant à résister à mes envies qu'en cet instant présent.

— Je vais perdre le contrôle... Si tu continues comme ça Natan..

— Perds ton putain de contrôle alors... Compte pas sur moi pour résister. Tu m'as perdu sur ce terrain-là depuis un moment...

— Pas avec toi... Natan..

— Pourquoi ?

— Parce que je t'aime trop putain... Je suis terrifiée de te faire du mal...

Je n'ai même pas senti sa main se glisser sous ma robe, venant me couper la respiration alors qu'il s'amusait à frôler la fine lingerie servant de barrière illusoire.

— Deux ans et demi... Deux putain d'années... Deux trop longues années que je rêve de faire cela.

Ses doigts continuèrent de caresser entre mes jambes, alternant les simples effleurements avec des passages plus appuyés, et je laissais échapper des halètements alors que mes ongles s'enfonçaient dans son dos.

— Ose me dire que tu ne veux pas. Ton corps entier te trahit... Souffla t-il dans mon cou.

Je me reculais pour m'asseoir sur la table, m'appuyant dessus en tentant de reprendre ma respiration, laissant ma tête partir en arrière alors que je fermais les yeux pour me contrôler. Tentative partant en fumée quand je sentis son corps venir contre le mien, la sensation de ses lèvres venant caresser les miennes.

— Fais chier... Gémis-je


J'attrapais sa nuque en me redressant, venant m'emparer de ses lèvres et il ne se fit pas prier, m'entourant de ses bras tout en faisant prendre de la passion au baiser, me tenant fermement contre lui comme pour éviter que je m'échappe une fois de plus.

Je savais que j'allais regretter de céder à cela, là maintenant alors que j'y étais parvenu depuis tout ce temps, alors même que mon départ approchait. Mais ce mélange de sentiment qu'il déclenchait en moi avait pris le dessus. Je le voulais. Entièrement. Totalement. Je le voulais plus que tout sur cette putain de terre. Juste une fois. Juste cette fois. Il n'était en rien comparable à Cole ou à Logan. Natan était cet être à part pour moi depuis deux ans et demi. Il avait capturé mon cœur sans même que je ne m'en aperçoive. Il était celui que je refusais de toucher car je savais que je serais incapable de le partager. L'un des rares à me faire ressentir de la jalousie quand je voyais ces femmes lui tourner autour au sein de Angley Corp.

L'unique tentation que je me refusais et qui venait de m'achever.

Et il sembla comprendre l'étendue de mes tourments car je rencontrais les mêmes dans son regard. Alors qu'il s'emparait corps et âme de moi, alors que son corps venait fusionner avec le mien. Pourtant je ne voulais pas le faire chuter avec moi. Je voulais le protéger de mon monde. Je me refusais de le briser lui.

— Ma furie... Putain..


Il vint frôler mon oreille avec ses lèvres alors qu'il allait et venait en moi, me tenant fermement contre lui. Alors même que mes ongles marquaient leurs territoires.

— ...Putain ce que je t'aime...Finit-il par dire dans un murmure.



Mon corps s'arqua, un orgasme retentissant venant s'emparer de moi à ses mots qui venaient s'ancrer dans mon âme. Le sentant venir aussi vite. Il couvrit mon corps de baiser avant de venir s'emparer de mes lèvres, me serrant dans ses bras, m'emportant dans son lit en me gardant férocement contre lui. Comme s'il avait peur que je disparaisse d'un coup. Je laissais mes doigts découvrir lentement son corps, chaque muscle, chaque cicatrice. Ma bouche venant se perdre à son tour sur celui-ci. Le réveillant sans mal, prenant le contrôle. Me donnant l'impression d'étendre mes ailes sous son regard.


Je n'avais jamais aimé de cette façon. Et voilà que j'en rencontrais trois que j'aimais en même temps. Trois me faisant totalement perdre pieds.

— Qu'es-tu au juste ?

— Un dragon.

C'était la chose la plus réelle que je lui confessais sur qui j'étais depuis notre rencontre. J'étais un dragon. Mais il n'avait pas conscience de ce que cela voulait dire.

— Et il a fallu un dragon pour faire tomber.... Les jumeaux Herrero... Amoureux de la même femme...

Il caressait mon corps sans relâche, me laissant garder les rennes sur son corps et sur son plaisir. Ne semblant pas se lasser du spectacle de mon corps montant et descendant sur le sien. Mon regard admirant les milles nuances du sien. Je ne savais pas si cela aurait de nouveau lieu un jour. Si nos envies prendraient le pas sur notre raison encore une fois. Je n'en avais aucune putain d'idée. Je savais qu'on allait probablement regretter. Peut-être... Alors on se devait de profiter de notre faiblesse. Encore et encore. On se devait d'apprendre par cœur chaque instant de ce moment présent.

J'avais fait une promesse à son jumeau, consciente qu'elle était valable pour l'homme devant moi. Ils avaient le même instinct me concernant, le même sentiment. Ils avaient tous deux compris, je ne sais comment, qu'un jour je repartirais comme j'étais venue. Là où Cole ne se posait pas la question, se contentant de profiter de l'instant, ces deux-là voulaient voir derrière le masque.

Ces deux-là semblaient lire en moi plus qu'ils ne le disaient. Ils n'étaient pas dupes. Ils fréquentaient le même monde que moi. Mais j'étais d'une dimension bien supérieure à la leurs malheureusement.


Natan me saisis tout à coup par la nuque, collant ses lèvres aux miennes avant de me laisser me décoller de quelques centimètres en plongeant son regard dans le mien.

— Qu'importe tes plans, je ne te laisserais pas disparaître de ma vie sans combattre. Je retournerais le monde pour te prouver ma place à tes côtés. Pour apprendre à te connaître réellement.

— Comment peux-tu savoir que la personne que je suis réellement n'est pas mauvaise pour toi ?

Je l'étais, profondément. J'étais mauvaise pour lui, je le savais au plus profond de moi. J'étais un poison capable de le tuer de toutes les façons possibles. Il se contenta de froncer les sourcils en essuyant une larme solitaire, me souriant avant de m'embrasser.

— Si la bataille était facile, elle ne saurait d'aucun goût. Qu'importe tes mots et tes peurs... Tu resteras ma bataille quoi qu'il arrive.

Il était complètement fou... Complètement fou et ne se rendant pas compte de ses mots. Je le savais bien, pourtant mon cœur battit un rythme étrange quand je vis dans son regard sa détermination.

Cela avait une saveur différente avec lui. Ce goût de l'interdit qui ne me quittait pas quand je l'embrassais. Ses mots murmurés au creux de mon oreille avaient créé un tsunami en moi, comme ceux de son jumeau avant lui.


Il se redressa, se mettant assis et accompagnant mon bassin avec ses mains, me murmurant des mots en espagnol au creux de l'oreille. Réchauffant mon corps et mon cœur comme le pire des volcans. J'avais perdu pieds, entièrement et encore plus. Qu'importe la suite des événements, il n'était qu'à moi à cet instant précis. Et je lui répondis, dans la même langue que la sienne, sentant son corps prit de mille frissons au son des secrets de mes sentiments. Le laissant découvrir que je maîtrisais aussi sa langue d'origine.

Je ne comprenais pas l'ampleur de ce weekend sur la suite de ma vie et de mes projets. Mais je comprenais bien que ces trois-là venaient définitivement de changer ma vie.



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Correction Septembre 2020

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