20. Point de vue Luz
J'étais bien incapable de dire l'heure qu'il était quand on sonna à la porte de chez Cole. On tenta d'ignorer ce bruit désagréable... Mais la personne sonnant à cette putain de sonnette était très très motivée à ce que Cole lui ouvre. C'est donc avec une grande envie d'égorger la personne fautive que Cole enfila un bas afin d'aller ouvrir. Et moi ? Eh bien moi je me laissais retomber sur le lit en soufflant.
Il remonta quelques minutes plus tard, venant se glisser entre mes jambes, ses doigts venant m'enflammer de nouveau sans aucun mal.
— Ya Natan et Aaron en bas...
— Ah... Et ?
Il m'embrassa, et je m'accrochais à lui aussi vite, gémissant de plaisir face à ce qu'il me faisait.
— J'ai encore une putain d'envie de toi... Murmura t-il.
Et moi donc...
— Cole Reed et Luz Atzalé ! On vous attend ! Hurla une voix en bas
Cole se raidit aussi vite, écarquillant les yeux. Je ne pus retenir un ricanement en haussant les épaules. On avait clairement intérêt à descendre avant qu'un des deux ne vienne en personne.
— J'aurais préféré descendre ailleurs... Souffla t-il
Il m'embrassa de nouveau avant de se redresser. Soufflant en se mordant la lèvre tout en me regardant.
— Je les détestes officiellement...
Il partit aussi vite de la chambre, et je me levais, m'emparant d'un t-shirt afin de le mettre. Je cherchais ce que j'avais pu foutre de mon string... Sauf que j'étais incapable de m'en rappeler. Je n'avais donc plus qu'à prier pour le retrouver au plus vite... Mais je ne pouvais clairement pas descendre les fesses à l'air vu les personnes présentes en bas... Je me pinçais les lèvres en enfilant un boxer de Cole... Valait mieux jouer la prudence pour le coup.
Lorsque je descendis, je me dirigeais aussi vite vers la cuisine, me servant un café en me frottant les yeux. Deux bras vinrent se poser de chaque côté et je me retournais, la tasse dans les mains. Buvant mon café en regardant Natan, tentant de paraître aussi innocente qu'une pucelle que je n'étais clairement plus depuis... Bref.
— Je me disais aussi que cette robe ne convenait pas au teint de mon pote... Me confia Natan d'un ton railleur
— Tu as tort... Je suis sûre que ça lui irait à ravir...
Il ricana, m'enlaçant en m'embrassant le front. Glissant son visage à côté du mien.
— Je n'ai qu'une question...
Sa main glissa sur ma cuisse, remontant le t-shirt sans même me laisser le temps de l'en empêcher. Ricanant doucement en sentant le tissu du boxer.
— Aurais tu perdu un sous-vêtement ?
J'écarquillais les yeux, maudissant ma chance. Oh non pitié...
— Pourquoi aurais je perdu un sous-vêtement ?
Il se recula, fourrant sa main dans son pantalon en y ressortant une pièce de tissu que je ne reconnaissais que trop bien. Un sourire s'étirant sur ses lèvres, le regard pétillant de malice. Oh Shit.
— Parce que le string en dentelle rouge d'une marque de luxe... Ce n'est pas trop le kiff de mon pote... C'est plus... Oh tiens le truc que tu portes sur les fesses justement... Mais si ce n'est pas à toi... Je vais le garder.
Je me mordis la lèvre, essayant d'attraper le bout de tissus mais il m'en empêcha, son air se faisant plus sérieux... Différent. Il fourra le bout de tissu dans sa poche en se rapprochant, venant me parler à l'oreille.
— C'est moins perturbant pour moi de me dire qu'un tissu couvre entièrement tes fesses en dessous de ce ridicule t-shirt... Plutôt que te laisser remettre ça.
Il se décolla, repartant l'air de rien. Et je le suivis avec ma tasse de café. Je posais ma tasse sur la table basse, me baissant afin de dire bonjour à Aaron. Il m'attrapa par la nuque avant de se pencher sur le côté, un sourire satisfait sur les lèvres.
— La vue semble plaire... Bien dormi mon koala ?
— À merveille... Une longue nuit.
Il se mit à ricaner avec Natan et je me redressais, m'emparant de ma tasse de café. Je passais devant Cole afin d'aller m'asseoir, mais je n'eus pas le loisir de faire un pas de plus. Me retrouvant sur ses genoux.
— C'est mon boxer sur tes fesses ou j'ai rêvé ? Murmura-t-il
Je me penchais à son oreille, un sourire en coin sur les lèvres.
— Mon string avait disparu. C'était ça ou les fesses à l'air.
— Béni soit mon boxer... Gémit-il.
— Sinon... Vous nous expliquez ? Intervint Aaron
— Expliquer quoi ?
Je tentais le visage innocent, un sourire sur les lèvres alors que je portais la tasse à mes lèvres. Aaron se pencha sur le côté, semblant attraper quelque chose avant de relever le bras. Un sourire sur ses lèvres.
Ma robe. Ma robe dans ses mains. Oh chier. Combo gagnant pour nos deux chieurs.
— Quoi t'es le genre de mec à avoir besoin d'un dessin pour comprendre ce qu'il y a eu Aaron ?
— En vérité c'est plus... Comment en êtes vous arrivé là ?
Oh la putain de bonne question... Je me la posais aussi. Si je dis que j'ai vu de la lumière, qu'une averse localisée m'as eu par surprise ça fonctionne vous croyez ?
— Sinon on peut parler de tes textes Cole... Genre ceux-là..
Aaron leva un tas de feuilles et je sentis Cole se raidir en grognant. Je me penchais, attrapant le tas de feuilles des mains d'Aaron. Cole les attrapa aussi vite, et je me tournais vers lui. Perplexe.
— C'est pas terminé... D'ailleurs on devait pas bosser une compo Aaron ? Allons dans la cave.
Cole me tapota gentiment la cuisse, et je pris place à côté, sur le canapé. Ne le quittant pas du regard, l'analysant. Je poussais un soupir, me levant en m'étirant.
— Bon je rentre moi.
Si j'avais saisi une télécommande afin de faire un arrêt sur image, je pense que cela aurait donné exactement la même chose. Aaron et Cole tournèrent leurs regards vers moi, fronçant les sourcils. La réaction de Natan ? Ooh...
— Nat... Quand on matte le cul d'une fille, on essaye au moins de pas se faire chopper. Ricanais-je
— J'ai bien le droit de regarder à dé.... Bon je vais me chercher une bière moi ! Qui veux une bière ? Moi je veux une bière... Je vais aller me chercher une bière.
Il se leva en un bond, sous le ricanement de Cole et d'Aaron. Je regardais l'heure, fronçant les sourcils.
— Natan... y'est pas un peu tôt pour la bière là ?
— Sinon le Koala... Cela te dit de sortir boire un verre avec nous ce soir ?
Je penchais la tête, haussant les épaules.
— Où ça ?
— Pour savoir ça... Faudra que tu reviennes ici
Je regardais Cole en arquant un sourcil, alors qu'il arborait un sourire satisfait de lui.
— Et puis ce serait dommage de ne pas terminer notre conversation. Expliqua t-il innocemment.
Je ne pus retenir mon rire, croisant les bras sur mon buste alors qu'un sourire moqueur s'étirait sur mes lèvres.
— Il te reste des arguments peut-être ?
— J'ai encore beaucoup d'arguments.
Je me léchais les lèvres, hochant doucement la tête.
— Très bien, je reviendrais ici ce soir. En attendant je vais passer chez moi pendant que vous allez composer.
Je remarquais que les trois croisaient les bras sur leurs torses, arquant un sourcil, perplexe.
— Quoi ?
— Tu... Sérieux mon koala ?
J'attrapais ma tasse de café, la finissant avant d'attraper mon casque de moto et de mettre mes chaussures. Enfilant ma veste avant de sortir. J'étais déjà sur ma moto que Natan me rejoignait en courant, l'air complètement effaré.
— T'es pas sérieuse là ?
Pour toute réponse, j'attachais mon casque, démarrant ma moto alors qu'un sourire narquois s'étirait sur mes lèvres. Il monta derrière moi et je me raidis aussi vite, me retournant vers lui. Je fronçais les sourcils, éteignant la moto en croisant les bras sur mon torse. Il comprit assez vite pourquoi je faisais cette tête-là, et il alla chercher son casque avant de revenir se remettre derrière moi.
— Je te conseille de te tenir.
Je démarrais en trombe, ne montrant aucune once de douceur. Peu de personnes étaient autorisés à monter derrière moi en moto, et il en existait encore moins qui aimait cela. Je fus étonnée donc de le sentir se détendre au fur et à mesure, là où d'autres pourtant flippaient de ma conduite. Je slalomais à toute vitesse entre les véhicules, grillant feu rouge sur feu rouge, frôlant bon nombre de véhicules. Riant en avalant avec puissance la voie rapide pour rejoindre le quartier où j'habitais. Je débarquais dans ma rue, ne ralentissant que peu de temps avant mon immeuble, m'arrêtant dans un demi-tour contrôlé.
Natan descendit de la moto aussi vite, enlevant son casque en me fixant. Clignant des yeux, semblant sous le choc. Je m'appuyais sur ma moto, enlevant mon casque alors qu'un sourire moqueur ne quittait pas mes lèvres.
— Matriochka !
Je tournais la tête vers Nino, arquant un sourcil en lui souriant. Il me regarda de haut en bas en fronçant les sourcils avant de poser son regard sur Natan. Son visage se fermant aussi vite. Ah nos deux coqs ne s'aiment pas à priori.
— On monte ma furie ?
Je hochais la tête, descendant de la moto en jouant avec mes clés, passant devant Natan pour lui montrer le chemin après avoir fait un clin d'œil à Nino. Je l'entendis grogner dans les escaliers, marmonnant entre ses dents. Heureusement pour lui, nous fûmes rapidement chez moi.
Max débarqua dans mes jambes aussi vite, venant dans mes bras sans se faire prier. Je me dirigeais vers la cuisine, le reposant sur le sol afin de lui servir à manger. Servant à boire à Natan. Je le laissais explorer le loft, le voyant détailler les lieux avec attention. Je m'appuyais contre mon bar, un sourire en coin sur les lèvres alors que je le voyais fixer une des parois. Je me saisis de la télécommande cachée, et je les abaissais, révélant une partie la véritable surface.
— Fais toi plaisir, moi je vais me doucher.
Je revins vingt bonnes minutes plus tard, habillé plus décemment. Natan se retourna vers moi, me montrant mes machines, perplexes.
— Je suis accro au sport. Plus pratique d'avoir tout sous la main.
Je pris place dans le canapé, allumant la télé en soupirant. Il m'apporta une tasse de café, venant s'asseoir à côté de moi. Il s'empara de la télécommande, me prenant par l'épaule en me tirant. Je me laissais faire, perplexe, et ma tête atterrit sur son torse. Il prit la couverture, la mettant sur moi. Je ne pouvais m'empêcher de le fixer, cherchant à comprendre.
— Tu seras mieux comme ça pour dormir... Non ?
Je hochais doucement la tête, fermant les yeux en entourant son torse de mon bras. Je l'entendis zapper alors que son autre main me caressait doucement le dos.
— Merci.
J'ouvris les yeux, ne comprenant pas pourquoi il me remerciait.
— Pourquoi ?
— De me laisser apercevoir qui tu es.
— Tu m'a montré ta salle alors que c'est quelque chose qui te tient vraiment à cœur. Ce n'est pas grand-chose de montrer mon loft.
— Tu fais des sports de combat n'est ce pas...
— Je sais me défendre on va dire.
Je le sentis rire silencieusement, et il sembla se retenir de tout commentaire. Se contentant de me caresser le dos tendrement. En réalité j'étais perplexe de mon propre comportement. Autant cela m'avait toujours paru important de cacher la majorité de ce lieu à Hayley. Autant cacher cela à Natan m'aurait paru être un manque de respect. Tout me paraissait naturel avec lui, et j'étais en confiance.
Dans ma vie réelle, peu d'hommes pouvait dire que je me laissais ainsi aller. Me laissant bercer dans leurs bras. Dans cette vie New Yorkaise, j'avais toujours détesté les câlins. Ne supportant pas le contact de ces inconnus. Mais Natan n'était pas un inconnu, et il avait ce comportement très protecteur et excessif qui m'inspirait une confiance profonde en lui. Mon instinct parlait pour moi dès qu'il s'agissait de lui, et il m'était arrivé beaucoup de fois au boulot de m'emporter pour le défendre.
— Je peux te poser une question ma furie ? Cela fait un moment qu'elle m'obsède....
— Tente toujours...
— Pourquoi un dragon ?
— Pour me rappeler que je suis invincible. Que je suis forte. Que je peux détruire ce qui se mettra en travers de mon chemin. Que je ne dois plus jamais être faible.
Je fronçais les sourcils, tentant de me relever d'un bond mais il raffermit sa prise. Je venais de dire ce que je ne disais jamais. Et je venais de le faire bien trop naturellement à mon goût.
— Faire des blessures du passé une force pour avancer... Je comprends.
Il m'embrassa le crâne, reprenant sa caresse l'air de rien.
— J'avais jamais connu une conduite pareille de moto avant toi... J'adorerais faire une course avec toi.
Je sentis quelque chose couler sur ma joue et je m'essuyais en fronçant les sourcils. Cherchant à comprendre d'où venait cette larme. Cherchant à comprendre pourquoi celle ci s'était échappé de mon oeil.
— En vérité... J'ai pas fait de course depuis bien longtemps. La dernière m'a valu la mort de ma fiancée dans l'accident. Mais... Vivre ta conduite... Ça m'a rappelé ce goût si essentiel de l'adrénaline.... J'ai peur de plein de choses dans ma vie tu sais. Mais il y en a une qui me terrifie plus que tout depuis un bon moment maintenant... Celle de passer à côté de toi. De ne pas saisir à temps qui tu es... Je suis terrifié de pas réussir à me faire une place aussi importante dans ta vie que tu en a une dans la mienne. Ce sentiment qui ne me quitte pas qu'un jour tu disparaîtras comme tu es apparu... Et que j'aurais perdu du temps à hésiter comme un con... La vérité... C'est que j'étais certains que je te mettrais en danger avec la vie que j'ai... Mais je sais que je faisais que me voiler la face... Fuir est plus simple que d'affronter...
Il m'entoura de ses bras, me serrant encore plus contre lui, plongeant son visage dans mes cheveux.
— La vérité c'est que j'ai peur d'être prêt à tout pour qu'il ne t'arrive rien. J'ai peur d'être capable de retourner le monde si tu disparais comme tu es apparue. J'ai la trouille, parce que je ne peux plus voir ma vie sans toi dans celle-ci. Chaque chose que je découvre sur toi me rend encore plus vivant... Me captive... Me rend dingue. Je ne sais pas qui tu es réellement. Pourquoi es-tu dans cette ville... Je sais que je ne dois savoir que peu de chose sur toi, en réalité... Pourtant... Pourtant je m'en fou... Parce que t'avoir là... Contre moi, chez toi... Que tu me laisse avoir cette place là... Que tu me laisse te tenir... Que tu me laisse croire que je te protège... Que tu passes ton temps à m'écouter, à me conseiller... Ne cherchant même pas à me juger... Toujours prête à enflammer tout quand on ose dire du mal de moi... Je connais chacune de tes mimiques, les variations de ton regard... Tes tics... Ces moments où tu te contrôle. Ceux où tu sembles te revêtir d'un masque. La vérité... C'est que je m'en fou de qui tu es en réalité, parce que dans tous les cas... Je ne veux pas te perdre de ma vie.
— Parfois la noirceur est tellement profonde que tu ne peux apercevoir la lumière. Répondis-je dans un murmure. Ce que tu prends pour un ange peut être le diable en réalité. Et le bien peut te causer d'infini douleur... Parfois il vaut mieux perdre une personne plutôt que de se prendre un mur... Si tu savais à quel point je t'aime Natan... À quel point tu comptes pour moi... Si tu savais à quel point ton bien-être est ce qui m'importe... Et je sais que ce n'est pas une femme comme moi qui te rendra heureux. Ce n'est pas une femme comme moi qui guérira les blessures de Cole. Et ce n'est pas moi qui ferais de Logan un ange...
— T'as juste la trouille. Et tu déteste avoir la trouille... T'as la trouille de te planter et d'être déçue ou blessée... Laisse nous décider de nous-même... Logan ferait un très mauvais ange. Cole ne guérira pas par miracle. Et moi... Moi je sais que tu te plante. Quoi que tu dises...Quoi que tu fasses... Je m'en fou... Je ne te bougerai pas de là.
— Pourquoi...
C'est idiot... Inconscient...
— Parce que tu me donne envie de vivre. Parce que je me sens vivant avec toi. Et quand tes blessures te feront trop mal... Je te garderai contre moi, et je t'écouterai...
— Qu'est ce qui te fait croire que j'ai des blessures ?
Il garda le silence, passant sa main sous mon T-shirt, se contentant d'effleurer avec une précision effrayante les cicatrices de mon dos. Et je résistais de tout mon être afin de ne pas déchaîner ma violence face à ce simple geste.
— Ce n'était pas volontaire... C'est samedi dernier... Tu étais endormie... bougeant beaucoup... et j'ai voulu te calmer en caressant ton dos. Et je les ai sentis... C'est après ça que tu t'es réveillée... J'ai préféré faire semblant de dormir... Au cas où...
— Il y a des histoires à ne jamais conter... Celle-là en fait partie. Des monstres à laisser enfouis. Je haïrais que tu me regarde avec pitié Natan. Je haïrai cela.
Il attrapa mon menton, me forçant à le regarder et je percutais de plein fouet l'intensité de son regard, quelque chose brûlant au fond de celui-ci. Quelque chose que je n'arrivais pas à déchiffrer.
— Tu m'inspire bien des choses ma furie... Mais pas ça. À aucun moment je n'éprouverais cela. Je n'éprouve qu'au pire du respect en me disant que tu t'es relevé de ces blessures là... Tu n'es pas le genre de femme qui peut m'inspirer de la pitié... Au pire je serais en colère en sachant qu'on t'a fait du mal. Profondément en colère... Mais je ne me permettrais pas de te regarder avec pitié.
Je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire ironique sur les lèvres, ne croyant pas un mot de ce qu'il venait de me dire. Et mes mains se serrent sur son haut alors que mon envie de prouver qu'il fuira et que j'avais raison de le fuir prend le pas sur ma raison.
— Tu n'auras pas pitié ? Tu n'auras pas pitié quand je te dirais que j'ai assistée à la mort de mon petit frère devant mes yeux ? Que la même personne qui a égorgé mon frère de cinq ans devant mes yeux est celui qui a tué mes parents, et qu'il a fait ça juste pour m'avoir pour lui seul ? Tu n'auras pas pitié quand je te dirais qu'il m'a gardé séquestré pendant cinq putains d'années ? Faisant de moi son jouet, me violant, me torturant et me faisant combattre à mort d'autre personne pour son plaisir personnel ? Tu ne me regarderas pas avec pitié si je te dis qu'il m'a marqué de ses initiales comme du putain de bétail ? Tu ne me regarderas pas avec pitié si je te dis ça ? Arrête de te mentir Natan... Parce que tu comprendras que tu ne peux te fier à quelqu'un qui a vécu cela. Parce que je ne serais jamais comme ces femmes dehors. J'ai la mort qui me colle à la peau, depuis mes dix ans. J'ai connu le pire enfer possible, et tu ne survivrais même pas à un tiers de ce que j'ai subis pendant cinq putains d'années entre ses mains ! Alors dis-moi Natan Herrero, tu ne me regarderas vraiment pas avec pitié en sachant cela ?!
Je le fixais avec rage, attendant qu'il me donne raison. Attendant qu'il ose me regarder avec ce sentiment si dégoûtant. Mais ce n'est pas de la pitié qui se lit dans son regard... C'est une douleur tellement vive que les larmes coulent sur mes joues bien malgré moi. C'est une rage pure qui inonde son corps lentement alors que son corps me serre contre lui encore plus.
— Jamais. Jamais je ne te regarderai avec pitié. Jamais je ne regarderais ainsi la femme la plus importante de ma vie. Lis autant en moi que tu le voudras. Je m'en fou... Je n'ai plus peur. Je me battrai contre l'univers lui même s'il le faut pour que plus personne ne te donne ce regard-là. Tu as raison. Tu es un dragon... Magnifique et invincible... Tu es la femme la plus forte que je n'ai jamais connu... Lis en moi. Et tu comprendras que je ferais tout seulement pour toi. Que je serais toujours là quand tu auras besoin. Je te le promets sur ma vie... Lis en moi et tu comprendras à quel point je suis sérieux.
Il me caressa tendrement les joues, essuyant mes larmes avant de poser son front contre le mien.
— Repose toi... Je reste là. Je ne fuirais pas. Je te garderai dans mes bras.
Je posais mon visage dans son cou, me blottissant contre lui en fermant les yeux. Je l'entendis mettre un film, alors que sa main caressait mes cheveux doucement. Et je sombrais, je sombrais dans le sommeil, avec ce sentiment illusoire d'apaisement.
*****************************
Correction Septembre 2020
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top