19. Point de vue Cole REED.
C'est forcément dans ces instants où vous avez le moins de contrôle sur vous-même que la chose contre laquelle vous luttez se pointe devant vous.
Je sentis sa main caresser ma joue alors que je gardais les yeux fermés, et mon corps se tendit aussi vite.
— Tu te souviens quand tu m'as demandé cinq minutes ? Eh bah je te demande cinq minutes là...
Je l'entendis ricaner, venant se plaquer contre moi.
— Je me souviens que tu ne m'as pas laissé ces cinq minutes surtout...
Je me pinçais les lèvres en reconnaissant qu'elle avait raison. Sauf que par rapport à dimanche dernier, j'étais bien incapable de résister de nouveau. J'ouvris les yeux, les posant directement dans les siens.
— Tu devrais retourner danser, la chieuse. Vraiment.
— Sinon quoi ? Tu vas me dévorer ?
J'avais beau me tendre et résister comme un fou... Ce putain de sourire provocant et cette phrase... Putain ouais... J'allais la dévorer. Je l'attrapais, inversant nos positions. Attrapant ses mains afin de les maintenir avec les miennes au dessus de sa tête. Glissant mon genou entre ses cuisses sans la lâcher du regard. Elle me défiait du regard, semblant chercher je ne sais quoi. Si, je savais ce qu'elle cherchait. Elle me pensait incapable de franchir ce pas.
— Sinon je vais faire une connerie... S'il te plait Luz.... Juste... Rejoins les.
Je lâchais mon emprise, reculant d'un pas sur le côté en posant mon front contre le mur tout en fermant les yeux. Je ne la sentis pas bouger d'un pouce pourtant, venant me caresser le cou doucement en un geste qu'elle croyait sûrement apaisant... Mais qui me procurait l'effet inverse. Un soupir trahissant mon envie franchit le seuil de mes lèvres, et j'ouvris les yeux. La regardant de coin. Observant ses dents mordre sa lèvre.
— Putain me regarde pas comme ça. Je fais déjà ce que je peux Cole...
Je ne lâchais pas son regard, une de mes mains allant se perdre dans son dos. Remontant lentement, savourant chacune des réactions de son corps. Et quand j'atteignis enfin sa peau nue, elle se contracta, venant plaquer, en un bond, son corps contre le mien. Croyant sûrement échapper à l'emprise de mes doigts sur sa peau.
Pourtant je recommençais, prenant bien trop de plaisir à sentir son corps réagir à moi. Me délectant de chacune de ses réactions. Et quand je vins enfin effleurer et jouer avec sa nuque, sa réaction contracta encore plus mon propre corps. C'était comme si un courant électrique la parcourait, comme si j'avais trouvé un interrupteur secret.
— Cole...
Mon prénom dans un gémissement, mon prénom dans son gémissement. Et ma main se plaqua aussi vite sur sa nuque, nos deux regards trahissant bien trop le feu semblant nous dévorer.
— Repousse moi... Repousse moi putain... Parce que j'en ai rien à foutre... Je vais te dévorer. La suppliais-je
— Oui... Oui je vais te repousser...
Je sentis ses ongles se planter dans ma nuque, et elle m'acheva en s'emparant de mes lèvres. Deux secondes d'hésitations... Deux secondes pour réaliser qu'elle venait vraiment de m'achever. Et je grognais de désir en la plaquant contre le mur, la portant contre moi en l'embrassant avec passion. Me délectant du goût de ses lèvres et de son bassin frottant, au rythme de nos baisers, contre le mien. Elle me maintenait avec force, semblant avoir peur que je fuie de nouveau... Mais je ne pouvais pas... Plus maintenant qu'elle avait posé ses lèvres sur les miennes... Je ne pouvais plus fuir alors qu'elle venait d'allumer le pire incendie possible en moi. Deux ans à tenter d'ignorer cette femme. Une semaine à résister à mon envie... Et elle avait tout balayé en une fraction de seconde.
Je la désirais depuis bien trop longtemps, elle m'avait totalement retourné en un weekend, et elle était la chose la plus insaisissable en ce monde. Goûter à ses lèvres me donnait envie de bien plus... Insatiable de ce qu'elle me donnait. Insatiable du son qu'elle produisait et qui venait se perdre dans ma bouche. Je voulais entendre plus. Plus fort. Sans possibilité de me lasser de ce son. Je voulais entendre ce son pur sans cette musique de merde pour le gâcher. Sa passion dans chacun de ses gestes trahissait une lutte qu'elle avait cessé aussi. Et je maudis d'être dans un lieu si exposé soudain.
On vint me taper sur l'épaule et je sursautais, me détachant des lèvres de Luz avant de tourner la tête. Une serveuse évitait notre regard mais nous expliqua qu'il nous était demandé de nous calmer...
Je hochais lentement la tête, relâchant lentement Luz avant de m'écarter d'elle. Je regardais la serveuse partir. Croisant au loin le regard d'Aaron. Je tiquais avant de reporter mon regard sur elle. L'embrassant une dernière fois.
— Je crois que le groupe nous attends...
— Ah...
Elle se pinça les lèvres, passant son pouce sur mes lèvres avant de tourner les talons, disparaissant dans la foule. Je tentais bien de les rejoindre à mon tour. Prenant place à la table en buvant mon verre, mais mon cerveau avait totalement disjoncté. Ne semblant pas vouloir revenir. Je regardais mon verre vide avant de poser mon regard sur la piste, la voyant danser avec Natan et Hayley.
— Ça va mec ?
Je secouais la tête, me frottant le visage avant de le regarder.
— Je rentre. Désolé.
Je ne lui laissais même pas le temps de contre-argumenter que je traversais déjà la salle, rejoignant la sortie. L'air frais vint s'abattre sur moi, me donnant un coup de fouet nécessaire afin de rentrer chez moi sain et sauf. En rentrant j'étais encore brûlant, me débarrassant de mon haut en allant me chercher une bière. Revenant dans le salon tout en buvant ma bière, regardant mon paquet de feuilles avant de soupirer...
Je ne savais depuis combien de temps j'étais penché sur mes feuilles quand la sonnerie de ma porte se fit entendre. Je tentais bien de l'ignorer, mais on insista. Un soupir s'échappant de mes lèvres, et je me levais, certain que c'était Natan qui venait me faire chier. J'ouvris la porte, prêt à l'envoyer chier mais je restais la bouche ouverte, fixant sans comprendre la personne se trouvant devant moi.
Elle. Elle et cette robe, avec juste un manteau de cuir au dessus.. Son casque de moto dans les mains, son regard fixant nerveusement autour d'elle.
— C'est ridicule bordel... Tu... Tu t'es barré... Et je me suis dit tant pis... Je vais baiser ailleurs... Mais ... Ça n'avait aucun goût. Pas le goût que réclamait mon corps. Pas les putains de sensations que je cherchais comme une foutue junkie...Alors je me suis dit que j'allais rentrer chez moi. Du coup putain... Pourquoi j'ai pris cette putain de moto pour venir là... Mais merde quoi ! J'ai aucune idée de ce que je fous là ! C'est une connerie... Une putain de connerie. Et moi...
— Luz...
— Je ne devrais pas être là... Je devrais être dans cette boite de merde à baiser comme je l'avais prévu ! Alors, tu vas juste me dégager, et moi je vais aller baiser au Promise. Je ferais comme si ça avait jamais existé et... Merde.. Dégage moi de là... Fait ton putain de connard que ce putain de cerveau se remette en route et que je...
— Luz ! Hurlais-je
Soit j'hallucinais complètement. Soit vraiment, cette foutue chieuse comprenait rien non plus.
— Dis moi de partir... Je sais même pas ce que je fous là... Putain et arrête de me regarder comme ça parce que j'ai...
— Oh mais tu vas la fermer ouais !
J'agrippais sa nuque, plaquant férocement mes lèvres contre les siennes. L'attrapant aussi vite pour nous faire rentrer, refermant la porte d'un coup de pied. La plaquant contre celle-ci sans lâcher ses lèvres, tout en fermant à clés. J'entendis son casque tomber lourdement contre le sol, et ses mains vinrent se cramponner dans mes cheveux aussi vite.
Je la gardais contre moi, me dirigeant vers la cuisine. La posant sur le comptoir, me reculant pour l'observer. Elle grogna et me rattrapa aussi vite, m'embrassant avec une passion que je n'avais jamais connue avant elle. En peu de temps, sa veste et sa robe étaient sur le sol, me dévoilant un corps que je désirais plus tout. Mes lèvres se perdirent sur celui-ci, provoquant un son prodigieux qui s'échappa des siennes. Je me délectais de son goût, mes mains férocement ancrées sur son corps. Le son de son orgasme ne m'apaisa pas, bien au contraire. Attisant encore plus, si c'était possible, mon envie.
Je la redressais, la portant contre moi en me dirigeant vers ma chambre. Je la posais sur le lit, finissant de lui enlever son soutien-gorge en le lançant au loin. Elle se redressa, m'enlevant mon pantalon et le reste en un éclair, me basculant sur le lit. Venant s'asseoir sur moi en me regardant. Je pouvais lire dans son regard une envie qui semblait tout autant la dévorer qu'elle me dévorait en cet instant. Et je m'emparais de ses lèvres alors que sa main vint s'enrouler autour de mon sexe. Un râle de plaisir s'échappant aussi vite de mes lèvres, me plaquant contre mon matelas.
— J'espère que t'es endurant... Parce qu'il va falloir assumer.
Je ne pus répondre qu'elle s'occupait de moi, ne me laissant le loisir que d'exprimer ce qu'elle me faisait ressentir. Je ne pouvais la lâcher du regard, l'admirant sans m'en cacher. Elle se redressa, semblant chercher quelque chose du regard. Je lui indiquais l'endroit dans la salle de bain et elle revint, avec la boîte. Un sourire victorieux sur les lèvres. Je ricanais en regardant la boîte, reconnaissant sans mal qu'elle risquait d'y passer en effet. Elle ne perdit pas plus de temps qu'elle me mettait le préservatif, avant de ramper en se mettant sur moi. Je me mordis la lèvre, complètement fasciné par l'image qu'elle me renvoyait. J'attrapais son bassin, rentrant en elle en un coup sec, savourant son corps s'arquant de plaisir.
Qu'importe si j'allais regretter ou non. Qu'importe si c'était la pire connerie de ma vie.
Cette femme serait à moi au moins cette nuit. Et je profiterais encore et encore du son divin de son plaisir. Je profiterais sans me lasser de la douceur de sa peau sous mes doigts. Je me perdrais sans l'once d'un remord dans le tourbillon de sensations qu'elle me faisait ressentir. Parce que mon prénom dans sa bouche était le meilleur aphrodisiaque de toute ma vie. Parce que le son de sa voix faisait vibrer chaque particule de mon être. Parce que son regard me rendait complètement fou.
Je me laissais entraîner dans cette passion inouïe qu'elle m'inspirait. Ne cherchant même pas à prendre de gants, me dévoilant entièrement à elle. Sachant, je ne sais comment, qu'avec elle je pouvais y aller sans me cacher. Goûtant sans me lasser à ses lèvres, à sa peau. Devenant fou de sa fougue. Et même après un orgasme commun, je ne pus que constater que non... Cela ne suffisait pas. Son regard s'embrasa de plus belle, un sourire carnassier s'étirant sur ses lèvres.
— J'espère que t'avais pas sommeil... Parce que tu n'es pas prête de dormir je crois...
Elle me mordilla doucement tout le long du cou, avant de redescendre le long de mon corps. S'appliquant à me nettoyer avant de me parer d'un nouvel habit. Non décidément... Je n'étais pas prêt de vouloir dormir avec une femme pareille dans mon lit.
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Correction Septembre 2020
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