Aller chercher Hayley pour se rendre chez la furie afin de lui préparer un sac contenant des affaires de rechange. Absolument rien de compliqué là-dedans, nous sommes d'accord ? Eh bien apparemment... Si, c'est compliqué.

La première difficulté est de constater le quartier de la demoiselle. Et ce n'est pas juste le quartier le souci... Nooon. Le souci c'est la rue même où elle a décidé d'habiter. La rue la plus « craignos » d'un quartier tout aussi douteux.

Seconde difficulté : devoir laisser Hayley monter à l'étage seule parce qu'un groupe a décidé de nous bloquer le passage.

Pourquoi ? Eh bien ça c'est une putain de bonne question.

J'avais envoyé un message à mon frère, ôtant ma veste en faisant rouler mes muscles pendant que Hayley montait en courant. Mais qu'est-ce qu'elle foutait dans la rue la plus craignos de tout le Queens cette idiote ?

— Où est Matriochka ?

Je fronçais les sourcils en me grattant la tempe. Qui c'est ça Matrichomachin ?

J'eus à peine le temps d'ouvrir la bouche que j'entendis une voiture arriver à toute vitesse dans la rue, s'arrêtant d'une façon tellement délicate que tout ceux n'étant pas concerné par cette histoire... S'étaient barrés en courant... Ouais aucun doute : Logan venait de débarquer. Et vu son arrivée, il était clair qu'il n'appréciait absolument pas qu'on menace son jumeau.

— Qu'est ce que c'est que ce bordel putain ! Hurla Logan

— Ils me demandent où est matriochmachinchose... Ça te parle ? Expliquais-je

Un homme se tenait devant moi, menaçant au possible, se foutant visiblement du fait que son patron ne vienne d'arriver. Parce que oui, le plus comique de tout ce bordel c'était cela : Luz habitait en plein milieu du territoire que gérait mon frère jumeau... Et aucun de nous deux n'en avait jamais entendu parler. Super drôle non ?

— Où est-elle connard ? Qu'est-ce que vous lui avez fait ? Jamais elle ne découche, elle devrait être là depuis des heures. Qu'est-ce que vous avez fait ? JE VAIS TE...

— NINO !

Le rugissement de rage de mon frère fut suivi de sa main s'enroulant avec force autour de la gorge du dénommé Nino, la colère dansant dans les deux regards. Je fus surpris de voir les hommes autour de nous ne pas prendre de partie. En réalité, la question de ce Nino semblait être sur toutes les lèvres.

— Qui est cette femme Nino ? Tu sais que je veux la peau de cette puta depuis un moment, et vous prétendiez tous ne pas savoir... Et là... Là tu oses nous menacer ? Mais je vais te buter ouais ! Rugit-il

— Il sait qui s'est vu que sa pute blonde vient de monter chez elle ! Argua l'un des mecs derrière

Logan se raidit aussi vite, tout comme moi, se retournant lentement vers moi en clignant des yeux.

— Tu es venu pour...

— Luz oui. Son sac. Avant qu'ils ne viennent nous emmerder.

Logan passa une main sur son visage avant de se mettre à rire, visiblement dépité.

— Natan... Hermano mio... Tu es en train de me dire, que la pute qui a tué trois de mes hommes il y a deux ans et demi de ça, est la même femme que celle que.... C'est une putain de blague...

— Où est Matriochka putain !

— Elle dort. Chez un ami à moi, elle va bien, juste un petit souci hier soir faisant qu'on doit la surveiller au cas où elle s'évanouit de nouveau.

— Je ne vous crois pas... Je vous connais ! Où elle est ?!

Eh bien... Une chose était certaine : la question était unanime.

Logan leva les mains au ciel avant de se mettre à grogner.

— Vous m'emmerdez mais à un point... Déjà dites-moi pourquoi vous protégez une gonzesse qui a tué trois de vos potes et on vous dira ce qu'il y a eu.

Les hommes se mirent à discuter ensemble, avant que le fameux Nino ne vienne vers nous. Il se gratta la nuque, reculant d'un pas face au regard furieux de mon jumeau, un autre s'avança vers nous, évitant notre regard au possible. Ouais on devinait sans mal que ça n'allait pas nous plaire du tout...

— Quand la demoiselle est arrivée ici, certains ont voulu jouer un peu avec. Nino a essayé de les en empêcher, mais on s'est dit que ça ne se saurait jamais. Et qu'elle allait aimer ça.

Un grondement de rage commença à emplir nos deux cages thoraciques alors que les hommes reculèrent d'un pas face à nous. Le mec qui avait commencé à parler alla se planquer derrière Nino, lui faisant signe de continuer.

— Donc ces abrutis ont décidé, de leurs propres volontés, de tenter de violer la demoiselle. Sauf que la demoiselle en question... Eh bien... Elle a montré que c'était tout sauf une demoiselle en détresse. Quand je suis arrivé... Les trois mecs étaient déjà à terre... mort et elle était folle de rage... Vraiment folle de rage... Elle hurlait en russe, et j'ai juste eu le temps de m'excuser pour ça qu'elle me fonçait dessus... Quand elle a fini par se calmer, elle m'a emmené à l'hosto... Et depuis, sérieusement, depuis elle n'a jamais plus été violente. Une putain de gonzesse comme les autres, à la différence près qu'il ne faut juste pas l'emmerder. On l'emmerde pas, elle nous emmerde pas.

Je dévisageais le mec avant de regarder le groupe, ils ricanaient en haussant les épaules et je reportais mon attention sur Logan. Ouais, connaissant cette bande d'abrutis, elle n'a pas dû se contenter d'une raclée pour qu'ils retiennent la leçon surtout. Décidément, son surnom de « furie » lui allait à merveille à cette gonzesse.

— Sérieusement... Sérieusement cette fille va me rendre dingue... Bon, deux mecs l'ont drogué hier soir, et du coup un de nos potes les plus clean la garde chez lui pour veiller sur elle. Les mecs en question... On a pu leurs faire passer notre façon de penser mais on a été assommés ensuite... À priori il y avait encore plus motivé que nous pour s'occuper des deux parce qu'on nous a déposés dans la réserve du bar pendant qu'on était inconscient. C'est le vigile qui est venu nous réveiller.

Nino ne parut pas surpris plus que ça qu'on nous ait prit les deux enculés, et il fit signe aux gars de dégager, s'allumant une cigarette en regardant les alentours.

— Qu'est-ce que tu sais que je ne sais pas Nino ?

Il haussa les épaules, souriant en coin.

— Matriochka c'est Matriochka. Il n'y a rien d'autre à savoir.

Il allait partir mais il se retourna vers nous, un sourire en coin sur les lèvres.

— Hé, vous pourrez lui passer le bonjour de la part Nino s'il vous plaît ?

Il partit aussi vite tout en sifflotant alors qu'on grondait de colère, et Logan se retourna vers moi aussi vite.

— Sérieusement ? Vous en avez d'autres à m'apprendre ou... ?

— Il est arrivé quoi aux trois mecs ?

— Méconnaissable. Et Nino... Il était pas terrible non plus quand l'hôpital m'a appelé. Une sacrée gonzesse. Par contre, je me demande pourquoi elle habite ici.

— Pose pas de question, on t'en posera pas... C'est votre adage frérot... Et ça a l'air de bien lui servir à la furie...

— T'en dis quoi ?

Je soupirais en voyant Hayley arriver, un sac dans les mains. L'air nerveuse. J'appelais un taxi, l'accompagnant à celui-ci, payant la course pour qu'elle rentre chez elle. Une fois la blonde en dehors du quartier, je me tournais vers mon frère en soupirant. Je m'appuyais contre le mur, observant au loin le mec nommé Nino.

— C'est quel genre lui ?

— Pas le genre à s'attacher aux femmes. Un vrai con, pas fréquentable. Il fait peur à pas mal de mecs... Assez important dans la famille pour que quand il décide quelque chose... Les hommes obéissent. C'est la première fois qu'il se dresse face à moi par contre, surtout pour une femme.

— J'en pense qu'elle a ses secrets comme on a les nôtres visiblement... Est ce qu'on doit s'en inquiéter ? Aucune putain d'idée. Mais après, si cela fait deux ans qu'elle est ici, que tu en as entendu parler qu'une fois, et encore juste parce que tes mecs sont des animaux... Je pense pas qu'on doivent s'inquiéter de ça. Elle finira peut-être par nous dire un jour ce qu'elle cache pour savoir tuer aussi facilement. Tu as trouvé des trucs sur elle ?

— Non... Aussi blanche et pure qu'une colombe...

J'arquais un sourcil en dévisageant mon frère, un sourire ironique peignait son visage. Il ne croyait pas du tout à ce qu'il venait de dire visiblement. Et je ne pouvais pas lui en vouloir de douter vu ce qu'on apprenait d'elle.

— Si trop fouiller veut dire me la mettre en ennemie... Pas du tout envie. Je suis bien trop charmé par la demoiselle pour ne pas suivre mon instinct.

— Et ton instinct dit quoi ?

— Que si toi tu préfères lui faire croire à ton indifférence... Moi je passerais pas mon tour frangin. Je l'ai déjà goûté, et je compte bien la goûter encore... Et encore... Et encore...

— Tu. Ne. La. Touche. Plus. Logan.

Mon corps entier trahissait la rage que je venais de cracher. L'idée de lui embrassant Luz me foutait en rogne. Hors de question de revoir la scène que j'avais vu dans le bar. Je ne le laisserais pas me voler Luz.

— Ah ouais ? Tu sais quoi Natan ? T'as eu ta chance pendant deux ans, et quand tu pouvais concrétiser... Tu as fui la queue entre les jambes. C'est mon tour frangin. Et cette femme-là, elle est à moi.

Un rire sortit de mes lèvres et Logan recula sans comprendre.

— Ouais, eh bah bon courage Indiana Jones, parce que le trésor que tu convoite, s'il y a bien une chose de sûre, c'est qu'il n'appartient à personne. Alors j'ai hâte de voir le mur que tu vas te prendre quand tu tenteras de lui passer un collier autour du cou. Va baiser de la pétasse ou de la pute de bas étages plutôt de salir cette fille-là.

Je tapais dans son épaule violemment avec la mienne en me dirigeant vers ma moto, résistant à l'envie de lui en foutre une.

— Tu vas jouer ton rôle de serviteur ?

Il ricana en s'approchant de moi, me tendant le sac que Hayley avait descendu.

— Eh je vais t'en apprendre une bonne Nat... Dans les histoires... Le serviteur ne se tape jamais la princesse...

— Va. Te. Faire. Foutre

— Oh me faire non... La foutre par contre... Compte sur moi mi hermano.

Je ne résistais plus à l'envie et lui décollais mon poing en me retournant vers lui. Il se recula avec un sourire carnassier. Se léchant la lèvre en écartant les bras.

— Rage frangin, rage. Tu choisis de fuir, moi j'ai choisi d'attaquer. Qui de nous deux gagnera tu crois ?

Avais-je le droit de tuer mon jumeau ? L'idée me tentait plus que tout en cet instant. Je devais amener son sac à la furie, mais j'avais franchement besoin d'une douche pour me calmer.

Il se posa devant ma moto, redevenant sérieux en s'appuyant sur le guidon.

— Pas pour une femme mi hermano... S'il te plaît. Tu es tout pour moi tu le sais... Mais cette fille là... Je peux pas te promettre de pas m'en approcher. Elle me plaît bien trop... Viens à la maison, prendre une douche parce que tu pue le fennec, et prendre un verre. Je dois bien avoir deux ou trois filles qui vont te détendre...

— Tu... Rhaaa... Ok.

Ouais... Deux ou trois filles pour me faire oublier son fessier sur ma queue... Je ne disais pas non.

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Correction Septembre 2020