Ma petite fille. Ma chère petite fille. Pourquoi quitter ce monde si tôt ? Pourquoi me laisser toute seule, à combattre les horreurs de la vie sans aide en dehors de mes pensées qui malheureusement ne m’aident point dans ces situations tellement précaires.

Ma petite fille, je suis triste. Je suis déprimée. Je suis morte. Sans toi, sans personne, je reste à toujours enfermée dans une salle noire, sombre et sans lumière. Une ombre suis-je, silencieuse.

Il se moque. Prenant mes larmes dans une main, il les avale en rigolant. « Je le savais. »

Comment vouloir continuer?

Je sais comment.

L’image de ton corps, enveloppée d’une couverture en satin, tout doux, endormie dans mes bras, avec un sourire si calme sur ta figure toute pâle. L’image de tes yeux, lorsqu’ils s’ouvrent pour la première fois. Le bleu royal qui me regarde. L’image.. qui n’existe pas.

J’ai du vide dans mon cœur. Epuisée par le manque d’émotions que j’ai perdu en même tant que toi. Je ne souris plus. Je reste éveillée jusqu’aux dernières lueurs du jour en compagnie de mes pensées. Je ne veux rien d’autre que toi. Ma chère…petite…fille.

Laisse-moi ! Laisse-moi toute seule à mourir ! Je veux dormir avec mes enfants ! Je veux m’allonger auprès de mes enfants ! Je veux mes enfants !

Mais je reste ici. Emprisonnée dans un cycle infini. Aujourd’hui je suis triste. Demain je ne le serai plus.

Mais en réalité… Est-ce que je veux vraiment m’enfuir ?