Début de convalescence
Pourquoi Wendy a demandé à un homme de m'aider ? Pourquoi à Luxus surtout ?! C'est pas que je ne l'apprécie pas, j'ai simplement un peu de mal à le comprendre. Il est distant avec les autres et on ne s'est jamais vraiment parlé. Alors pourquoi son choix s'est porté sur lui ? Je suis mortifiée. Je cache mon corps sous les draps. Je ne porte rien à part ma blouse fine et tous mes bandages... Je n'ai même pas de sous-vêtement ! Je dois ressembler à un coquelicot tellement cette situation est gênante au possible...
- Désolée Lucy, Luxus est le seul à avoir la carrure pour te porter. J'ai bien demandé aux autres, mais...
- Ces idiots se sont tous mis à se battre pour pouvoir t'aider. Entre l'alcool et la bagarre, pas sûr qu'ils en sortent indemne. Du coup, je me suis porté volontaire. Y a pas de quoi en faire tout un plat, dit-il en coupant Wendy.
Elle m'adresse un sourire contrit. Il ne lui a pas laissé le choix en fait...
- Eh bien, merci beaucoup, je lui réponds. Euh...
Comment lui demander ça ? Y'a t'il une bonne manière de le faire de toute façon ?
- Hm ?
- Alors, c'est un peu gênant donc ne dis rien, je t'en prie...
Il hausse un sourcil, dubitatif, mais hoche tout de même la tête en soupirant.
- Pourrais-tu me porter jusqu'à la salle de bain ? S'il te plaît ? je demande d'une petite voix en serrant le drap contre ma poitrine.
Je détourne mon visage vers la fenêtre. Je n'ai pas envie de le voir se moquer de moi ou de ma condition. Je ne le supporterai pas. Du coin de l'œil, je vois Luxus me fixer.
- Tiens. Mets-le, ça couvrira ton corps, m'ordonne t'il déposant son manteau sur moi après l'avoir retiré de ses épaules.
Je le regarde, surprise de son geste, puis fixe son manteau. Je passe mes doigts dans la fourrure. Elle est plus douce que je ne le pensais. Il se retourne alors que je lui murmure un remerciement. Au moins, je me sentirai moins nue...
Je me redresse difficilement et au prix de gros efforts. J'arrive à passer les manches et constate à quel point je flotte littéralement dedans. Le bon côté est qu'il va me couvrir intégralement mais la différence de gabarit est impressionnante. Je le sais grand et tout en muscles mais je me sens minuscule en comparaison. Une douce fragrance de bois de sental et de cuir chatouille mes narines. Discrètement, je rapproche l'étoffe de mon nez et inspire profondément. Son parfum l'imprègne. C'est une odeur très masculine mais avec une touche en plus... Quelque chose qui me rappelle une journée d'automne. Si je ferme les yeux...
Oui... J'ai l'impression de sentir la pluie. Pour un homme manipulant la foudre à sa guise, ça lui va bien. J'observe son dos tout en laissant mon esprit dériver. Sa carrure est intimidante et en même temps... physiquement... À quoi est-ce que je pense sérieusement ? C'est vraiment pas le moment ! Je m'assure d'être bien couverte et l'interpelle.
- C'est bon Luxus, tu peux te retourner.
* * *
Je ne me voyais pas la porter tout en aillant un contact direct avec sa peau nue. Nous aurions été mal à l'aise tous les deux. Peut-être pas pour les mêmes raisons ceci dit...
Wendy en a profité pour s'éclipser. Je l'entends s'affairer dans la salle de bain... Elle fait couler de l'eau. Est-ce que ça fait de cet instant, seul avec Lucy, un moment privilégié ?
J'écoute Lucy se débattre avec mon manteau. Mes sens de Chasseur de dragon sont en ébullition... Je ne peux pas la voir mais j'ai l'impression d'entendre chaque caresse du tissu sur les parties de son corps non recouvertes par tous ces pansements... Je sais qu'elle porte une blouse et qu'il ne s'agit que de mon imagination, mais je ne peux endiguer celle-ci.
D'ailleurs, en parlant d'imagination... est-ce qu'elle vient de sentir mon manteau ? Elle vient de prendre une grande inspiration... Elle essaye de connaître mon parfum ? J'ai entendu son cœur s'emballer. Est-ce par peur que je la surprenne ou pour une autre raison ? Quoiqu'il en soit, venant d'elle, ça reste une réaction intéressante.
* * *
Luxus se retourne à peine je prononce son prénom. Il ne dit rien et se baisse pour pouvoir me soulever. Je passe mes bras autour de sa nuque pendant que lui en passe un dans mon dos et l'autre sous mes jambes. Son manteau me couvre entièrement et, malgré son épaisseur, j'arrive à sentir les muscles de son torse et ses trapèzes. Cette proximité est nouvelle. Loin d'être désagréable, elle me rassure... Je me sens en sécurité et peut-être même un peu émoustillée. C'est la première fois qu'un homme m'attire de la sorte. Je me pose mille questions, dont certaines clairement déplacées au vu de la situation, mais je ne peux pas m'en empêcher.
Toujours en silence, il m'emmène dans la petite pièce adjacente où Wendy m'attend avec des vêtements. Elle a dû profiter du fait que j'étais obnubilée par la présence de Luxus pour me les préparer. Elle m'a également fait couler un bain mais m'informe qu'elle doit enlever mes bandages avant.
- Je vais attendre dehors. Tu vas t'en sortir ? demande-t-il à la petite Chasseuse.
- Normalement oui. Dans le cas contraire, je t'appelle, d'accord ?
Il fait un signe d'assentiment avec sa tête et me dépose sur un fauteuil roulant que Wendy a ramené au préalable.
- Luxus ? je l'appelle avant qu'il ne referme la porte.
- Hm ? fait-il en s'immobilisant.
Je mets une ou deux secondes à parler, temps durant lequel il pivote légèrement le haut de son corps, signe qu'il attend que je m'exprime.
- Merci. Je me doute que tu préférerais être ailleurs, mais merci. Et je te remercie aussi pour ton manteau. C'est gentil...
Mes remerciements sont tellement maladroits... Je lui adresse un sourire timide malgré tout. Je crois que c'est la première fois que je vois Luxus faire preuve d'empathie envers moi. Quoique... N'est-il pas déjà passé me voir à l'infirmerie du tournoi après mon match contre Flare ? J'ai un doute...
- De rien, petite fée. Maintenant rafraîchis-toi... Je ne peux pas partir avant d'avoir récupérer mon manteau.
Il m'a répondu avec son sourire en coin, comme s'il se payait ma tête, puis a fermé la porte avant que je puisse répliquer quoi que ce soit... Goujat.
* * *
Je referme la porte, un léger sourire au lèvre. Je n'ai pas pu m'empêcher de la taquiner. L'occasion était trop belle. Mais bon, la tête qu'elle a fait valait le détour quand même... Je rigole intérieurement en attendant Wendy. Elle met quelques minutes à sortir avec une drôle de tête. Comme si elle était dans une intense réflexion.
- Un problème Wendy ?
- Euh, non... Enfin... En fait... Je voulais te poser une question... bafouille t'elle.
- Vas-y, je t'écoute. De toute façon je suis coincé ici pour l'instant.
Je m'adosse au mur pendant qu'elle cherche ses mots.
- Eh bien... l'autre jour j'ai entendu Gadjeel, Natsu, Sting et Rogue parler de... de la... de la... saison des amours... et je voulais savoir... vu que Grandinet ne m'a rien dis à ce sujet... euh... comment ça se passe ? Les autres ont dis qu'ils devaient s'isoler mais j'ai pas osé les questionner. Connaissant Natsu il n'aurait pas arrêté de m'embêter avec ça... et vu que t'es plus vieux...
Je la regarde et soupire... elle est encore trop jeune pour subir ses propres instincts.
- Wendy... C'est pas que je ne veux pas te répondre mais je ne saurais pas comment t'expliquer comment ça va se passer pour toi. Tu es entourée de mâles. Nous connaissons nos besoins. Peut-être en aurais-tu des différents. La période diffère selon les dragons et idem pour son déroulement. D'ailleurs, je ne pense pas que ce soit un sujet à aborder à ton âge. Tu as encore quelques années devant toi avant de devoir y penser.
Elle me regarde, surprise, mais finit par capituler devant mes arguments. Si elle cherche à savoir comment ça va se passer pour elle, je suis incapable de lui répondre. La saison diffère selon l'élément auquel on est rattaché. De plus, c'est une femelle. Les mâles cherchent à faire un nid confortable et à y attirer une femelle pour s'accoupler le temps de la saison. À moins qu'ils n'aient trouvé leur partenaire de vie. D'ailleurs, je vais devoir faire attention d'ici peu...
Je suis interrompu dans mes réflexions quand j'entend Lucy appeler Wendy. Cette dernière se précipite à l'intérieur. Je songe à la jolie fée derrière la porte. Mon pantalon est presque trop serré. Mon esprit divague trop. Je dois penser à autre chose que Blondie et ma saison qui approche. C'est trop dangereux.
Au bout d'un quart d'heure environ, Wendy ressort et me demande de ramener Lucy dans un nouveau lit pendant qu'elle part prévenir tout le monde de son réveil. Je rentre dans la pièce et vais directement vers elle. Elle a remis mon manteau. Ce n'est pas pour me déplaire, il lui va bien je trouve, mais les scènes obscènes qui défilent dans ma tête n'aident en rien...
- Tu peux toujours pas te lever, petite fée ? je lui demande sans rien laisser paraître.
* * *
Je me sens mieux, j'ai un peu moins mal aux jambes et Wendy est satisfaite de l'état de mes brûlures. Elles guérissent normalement. Elle m'a expliqué qu'elle ne peut pas abuser de sa magie pour me soigner sinon je serai de moins en moins réceptive, comme Natsu et son mal des transports qu'elle a trop souvent soulagé avec son sort Troya. Je dois juste laisser le temps à mon corps de se régénérer de lui-même maintenant.
Elle m'ordonne de prendre du repos, beaucoup de repos, et de retourner me coucher. Elle ne me laisse pas le loisir de lui désobéir. Elle sort pour demander à Luxus de m'aider et pour prévenir la guilde que je suis réveillée dans la foulée. Elle m'a également prévenu qu'ils allaient être déchaînés. Ça me fait sourire. Ils ont vraiment dû s'inquiéter...
Luxus m'interrompt dans mes pensées et je lui répond que j'ai toujours un peu de mal à tenir debout. Il ne cherche pas plus loin et me reprend dans ses bras, comme tout à l'heure. Je suis si bien contre lui... Ça doit être dû à la fatigue... Oui, sans doute...
Il me pose délicatement sur un nouveau lit pour ne pas me faire mal et commence à s'éloigner.
- Attends, Luxus ! Tu oublies ton manteau !
J'ai beau être toujours emmitouflée dedans, je ne suis plus aussi nue en dessus. Je porte des vêtements certes légers, mais je ne suis pas non plus indécente. Je peux lui rendre, lui qui disait ne pas pouvoir partir sans.
- T'inquiète pas, garde le pour cette nuit si t'as froid. Et vu toutes les visites que tu vas avoir, mieux vaut que t'ai quelque chose qui te couvre un peu plus que ce que tu portes déjà, tu crois pas ?
Il ne s'est pas arrêté et a passé la porte avant que je ne puisse lui répondre. Il n'a pas tord au fond... Il ne fait pas très chaud à l'infirmerie. Seulement, j'ai l'impression de le forcer. En quelques sortes... Je n'arrive pas à deviner ce qui lui passe par la tête. Ce qu'il y a dans la mienne, en revanche, est loin d'être anodin...
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