Chapitre XV - Celui où des amis décident de ...
Non je ne vous ai pas du touuuut oublié hier. Bref voilà le début de chapitre ! Et pardon du retard.
Ma sœur en lisant mon mot eut l'impression d'avoir mal lu, que le sens lui échappait, qu'elle avait dû se tromper. Elle le relit donc une seconde fois. Cela ne pouvait pas être vrai. Elle le relit une troisième fois et poussa un cri de frustration. À la quatrième lecture, elle ne put plus nier que j'étais parti. Encore !
Mickaël à l'extérieur avait entendu le cri de ma sœur, si petit soit-il et en avait été alerté. Il était donc rentré voir de quoi il en retournait. Il trouva ma sœur assise, presque allongé même, sur mon divan. Pour toute explication elle lui tendit ma lettre qui n'était censé n'être adressé qu'à elle. Heureusement que je n'y avais pas glissé des choses intimes ou confié des secrets gouvernementaux.
Il parcourut rapidement le mot, puis son regard tomba sur ma sœur, visiblement au bout de sa vie. Après tout son grand frère adoré venait de la quitter il y avait dequoi être désespéré. Que ferait-elle sans moi ? Il se tortilla mal à l'aise, lui qui parmi ses nombreux défauts dont je pourrais faire la liste, avait celui de ne pas être à l'aise face à tout ce qui était tristesse, larmes, désespoir et autres réjouissances de ce genre. D'un coup son assurance légendaire, sa tête haute et son sourire bienveillant avaient disparus, laissant place à un garçon perdu. Il s'assit près de ma sœur, ouvrit plusieurs fois la bouche pour parler, dire quelque chose pouvant la consoler, mais referma la bouche à chaque fois immédiatement, se trouvant à cours de mot. Pour une fois. Je regrette presque de ne pas avoir vu cela.
Il se leva, fit les cents pas, se tourna vers ma sœur, la fixant avec supplication, se dandina d'un pied sur l'autre. Il ne savait que dire ou faire, mais savait qu'il devait dire ou faire quelque chose. Il finit par choisir d'appeler ma mère, lui demandant de venir d'urgence, glissant des regards à ma sœur avec hésitation.
Cette dernière arriva immédiatement, alertée par le mot urgence et le fait que Mickaël l'appelle sans qu'en plus elle entende ou aperçoive Camille près de lui. Elle lut le mot et pâlit. Elle s'excusa, déclara qu'elle devait appeler quelqu'un et revint rapidement serrer Camille dans ses bras. Mickaël se sentit sans doute plus mal à l'aise encore et absolument pas à sa place. Ce qu'il n'était pas. Mais il ne voulait pas laisser ma sœur dans un moment difficile. Comme c'est touchant ! Pour ce qu'il a servi !
Aradia arriva, puisque c'est elle que ma mère avait appelé, avec Thibault qui venait de rentrer de la chasse. Ils lurent le mot, appelèrent Hélène, qui appela Paul, qui appela Yves. Célia, Sylvain, Marc et les jumelles arrivèrent à leur tour, bien qu'on ne les ait pas appelés, mais parce qu'ils avaient été attirés par le rassemblement dans ma suite. Tous se passèrent le billet au fur et à mesure de leurs arrivées. Tous s'inquiétèrent, râlèrent après moi. Célia éclata même en sanglot. Ma sœur la fusilla du regard. Ma mère sortit oppressée par tout ce monde et pour appeler Gauthier. Mickaël prit alors sa place près de ma sœur et la prit dans ses bras à son tour. Elle se serra contre lui, son plus grand soutien depuis son arrivée ici, celui qui s'était montré présent, qui l'avait traité comme son égale et non pas comme une princesse, celui qui traversait les mêmes choses qu'elle : la perte de l'amour de sa vie et le départ de la cité dans laquelle il avait grandi pour l'immense, la terrifiante Barcelia. Il tenta de l'apaiser avec quelques caresses, mais son inquiétude ne partirait pas suite à quelques cajoleries.
Camila et Léa voulurent savoir ce qui se passait. Marc voulait lire le mot. Thibault les entraîna à l'écart, leur expliquant que j'étais encore partie en vacances sans demander l'autorisation. Et il s'assit avec ses enfants sur les genoux ou dans ses bras, en attendant une décision.
Ma mère revint finalement, ne supportant pas ne pas savoir et se mit à faire les cents pas.
- Ce n'est pas grave mère ! déclara Sylvain qui était resté silencieux avec un petit sourire suffisant qui m'aurait sans doute donné envie de le frapper si j'avais étais présent. On s'en est bien sorti avant son arrivée dans nos vies. On réussira de nouveau sans lui.
- On ne peut pas abandonner un membre de sa famille ! s'insurgea ma tante. La seule fois où on l'a fait, on l'a tous amèrement regretté.
Aradia se glissa vers son mari dont elle caressa les cheveux en guise de soutiens. Lui dévisageait sa sœur. Tous deux se remémoraient la disparition de mon père, la douleur qu'ils avaient éprouvée durant son absence et les regrets qu'ils avaient eu en apprenant sa mort, ceux de n'avoir jamais rien fait pour le retrouver.
- Cette fois c'est différent, déclara Yves. On ne connaît pas Théophile depuis très longtemps.
- Je n'abandonnerais pas mon fils ! s'emporta ma mère. Vous le pourriez-vous ? Hélène ? Thibault ?
Tous se regardèrent. Les enfants attendaient la réponse de leur parents et Hélène et Thibault celle de l'autre. Yves et Paul baissèrent les yeux d'un air coupable. Aradia s'avança, prit les mains de ma mère dans les siennes et déclara :
- Non Charlotte ! Aucun parent ne le pourrait ! C'est pourquoi vous devez rester ici auprès de votre fille pendant que nous ferons ce qui est nécessaire pour aller chercher votre fils.
- Mais il a besoin de moi bien plus que sa sœur.
- Vous faites erreur Charlotte ! Théophile en ce moment nage en plein bonheur. Camille, elle, souffre. Mais ce n'est pas non plus une raison pour nous d'abandonner Théophile, surtout dans un monde qui n'est pas le sien, loin de ceux qui l'aime.
Elle défit tout le monde du regard, leur interdisant par son charisme à s'opposer à ses décisions. Hélène croisa les bras, mécontente de ne pas avoir son mot à dire alors qu'elle était quand même la Grande reine pendant que Thibault regardait amoureusement son épouse.
- Tu as raison mon amour ! Mais je ne pense pas que ce soit très sain de parler de tout cela devant les enfants.
- Il n'y a plus rien à débattre, intervint Hélène.
- Et de quel manière sauve-t-on notre neveu et comment gérer la cité d'ici son retour ? lui opposa Thibault.
Un brouhaha éclata, chaque adulte ayant à protester ou proposer quelque chose.
- Cela suffit ! intervint Célia.
Le silence se fit. Il faut dire que Célia savait se faire entendre.
- Théophile est parti seul, avec une gourde, chez les fées, pour vivre d'amour et de rien d'autres ! Alors arrêtez de discuter et agissez !
- Tu as raison ma fille, approuva Hélène. Mais pour décider de quelque chose, il faut être d'accord. Paul allait ramener les enfants à Mathias et dites-lui de s'en occuper ! Charlotte, allez dans votre chambre, vous avez besoin de repos ! Yves, Thibault, Aradia, suivez-moi !
Personne ne s'opposa à ses décisions. Paul partit avec Marc et les jumelles, ma mère pour sa chambre. Sylvain se leva quand même pour demander :
- Et nous ?
- Vous restez ici, entre jeune. Je compte sur toi pour soutenir ta sœur et ta cousine.
Sylvain jeta un regard méprisant à ma sœur pendant que les adultes partirent, laissant ma sœur et Mickaël en compagnie de Sylvain et Célia, il y avait clairement mieux comme compagnie. Les deux jeunes hommes se fixèrent mal à l'aise, pendant que les deux autres s'ignoraient totalement.
Mickaël n'était pas plus à l'aise que plutôt, au contraire, tout ce monde prestigieux, dont ses souverains, l'avait rendu mal à l'aise. Mais maintenant qu'il était en un groupe plus réduit, il câlina un peu ma sœur, ce qui la remit d'aplomb. Ils échangèrent même quelques baisers, des sourires et des regards complices. Heureusement que je n'étais pas en train de mourir.
Célia les fixait avec colère, Sylvain faisait les cents pas.
- Qu'est-ce qu'ils vont décider à ton avis ? finit-il par demander à sa sœur, sans doute pour meubler le silence.
- Tant qu'ils nous ramènent Théophile, peu importe.
Cette réflexion agaça ma sœur. Célia me connaissait à peine et je passais mon temps à me plaindre d'elle.
- Oh arrête ! lui cria-t-elle alors. Tout cela c'est ta faute ! Si tu avais arrêté de la harceler, si tu ne lui avais pas gâché la vie il serait resté !
- Ah oui ! Je crois plutôt que toi tu te sens responsable, parce que tu préfères roucouler que de t'intéresser à lui. Encore maintenant alors qu'il est peut-être en danger tu préfères batifoler avec ton petit ami !
- Moi, me sentir coupable ? Théophile me dit toujours tout ! Et je peux te dire qu'il est bien content d'être loin de toi. Tout le monde te déteste ! Même ta mère passe plus de temps avec nous qu'avec toi !
Je regrette de ne pas avoir vu deux filles se battre pour moi, surtout pour entendre Camille dire du bien de moi. Certes j'aurais le droit d'assister à un spectacle à peu près semblable plus tard, mais cette fois-là serait gênante, très gênante. Mais revenons-en au présent ! Du moins au présent de mon histoire. Est-ce que diable cela veut-il dire quelque chose ? Je ne crois pas.
Célia, vexée par les remarques de ma sœur, se tourna vers Sylvain, la lèvre tremblante. Voyant sa sœur blessé il se précipita devant elle, toisa ma sœur et la fit s'envoler tête en bas. Et malgré tous ses efforts pour lutter contre cela, elle ne pouvait rien changer. Sylvain était aussi puissant que moi, donc bien plus qu'elle.
- Tu vas te taire maintenant. Si je t'entends encore dire du mal sur ma sœur tu le regretteras !
- Lâche-la ! intervint Mickaël. Elle est bouleversée.
- Très bien.
Il la fit tomber, tête la première. Mais Camille eut le réflexe de se crée un bouclier. Mickaël l'aida à se relever.
- Je t'ai prévenue maintenant. Parce que tu as beau être bouleversée, tu n'avais pas le droit de dire tant de méchancetés à ma sœur. Tu n'es qu'une bâtarde ! Tu ne devrais même pas avoir le droit de nous parler !
- Assez ! s'interposa Mickaël. On est tous à cran, ce qui est tout à fait normal. Mais on doit se soutenir, pas se battre. Vous êtes une famille.
- Celle-là n'est pas de ma famille ! affirma Sylvain en toisant ma sœur.
Il prit la main de sa sœur et l'attira vers la porte qu'ils franchirent
Mickaël de nouveau seul avec ma sœur ne savait que faire.
- Camille, ma petite étoile, je peux faire quelque chose pour toi ?
- Sort ! déclara-t-elle agacée.
- Mais....
- Sort ! J'ai besoin d'être seule.
- D'accord ! Mais je te promets que je reviens vite ! lui dit-il en se penchant vers elle pour l'embrasser.
Il sortit, se détestant pour laisser ma sœur seule en ce moment. Mais ne se voyant pas lui désobéir. Ma sœur se détesta également dès qu'il sortit. Elle avait besoin de lui, de quelqu'un. Mais elle voulait vraiment quelqu'un qui la soutiendrait absolument, pas qui se tortillerait mal à l'aise. Quelqu'un qui ne la laisserait pas tomber même si elle le lui suppliait.
Elle sut où le trouver. Prenant son communiqueur elle l'appela.
- Camille ? Tout va bien ? demanda Nicolas à l'autre bout.
Il avait été surpris de voir l'indicatif de ma sœur qui ne l'appelait jamais.
- Oh Nicolas ! Non ça ne va pas, déclara-t-elle en sanglotant. J'ai besoin de toi !
- D'accord Camille. Je vais venir ! Promis. Mais dis-moi au moins ce qu'il se passe.
- Théophile a encore disparu, il a même dit qu'il ne reviendrait peut-être pas. Et tout le monde est si odieux avec moi.
- J'arrive tout de suite Camille. Promis.
Il raccrocha. Et Mickaël entra alors.
- Ça va mieux ?
Elle hocha la tête. Ça ne pouvait qu'aller mieux, Nicolas allait venir.
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