Chapitre XIX - Celui où mon cousin...


À peu près au moment où je passais la frontière, à Tins Solveig passa dans le bureau de son mari, qui venait de retourner à l'ambassade mais avait oublié je ne sais quel dossier à la maison. En tout cas c'était l'excuse officielle. Que je préfère ne pas mettre en doute. De toute façon, Nils a suffisamment de fois oublié quelque chose que je ne peux vraiment pas douter de son excuse.

En sortant du bureau et en traversant les couloirs de l'Ambassade, elle finit par arriver à l'accueil, où un écran diffusait les nouvelles locales. Elle prêta peu d'importance à Marcus Bergqvist le célèbre présentateur haldarien. Elle allait partir d'ailleurs, quand l'image fit place à celle de son fils. Elle s'immobilisa sans y croire ses yeux. Elle remarqua alors qu'il était à Barcelia. Où était Kaïa dans ce cas ?

- La disparition des deux futurs souverains de Barcelia est encore confidentielle à l'heure qu'il est. Les Carignan faisant comme à l'accoutumé tout pour étouffer l'affaire.

Solveig n'en crut ni ses yeux, ni ses oreilles en voyant son fils. Elle hurla le nom de son mari pendant que l'image revenait à Marcus Bergqvist. Quand Nils sortit de son bureau, elle lui montra l'écran autour duquel tous c'étaient attroupés.

- Mais, cela n'est-il pas juste une nouvelle fugue ? demandait le présentateur à Haldar.

- C'est ce qu'on pourrait penser au premier abord Marcus, mais d'une part, le futur Grand roi a laissé un message assez inquiétant laissant croire que c'est bien plus qu'une simple fugue, et sa sœur serait actuellement portée disparues également.

- Qu'est-ce qu'il fait là ? Et où est la petite ? interrogea Nils.

- Quelles mesures la Grande Reine Hélène a-t-elle prévu ? Questionna Marcus.

- Malheureusement il est difficile de savoir. La Grande famille royale garde le secret total sur cette disparition et si je peux vous délivrer cette information c'est uniquement grâce à un de mes contacts à l'intérieur du château. J'espère que le fait d'en parler va pousser la Grande Reine Hélène à communiquer sur ce sujet et ne pas se contenter du silence absolu qu'on avait eu pendant un mois suite à la disparition de son frère et ancien Grand roi, également père des disparus. On ne peut aussi qu'espérer qu'elle fasse les efforts nécessaires pour sauver son neveu et sa nièce qu'elle a arrachée à leur vie pour les propulser dans l'enfer de la cour de Barcelia.

- Oh non ! Il va encore crée des ennuis entre Haldar et Barcelia. Karita ne va pas tarder à m'appeler ! râle le père de mon amie.

- Et que conseillez-vous au peuple des cités ?

- Eh bien, peuple de cités, Camille et Théophile Gironnant ne sont que de jeunes adultes propulsés dans un monde auquel on ne les avait pas préparés, arraché à leurs proches et à leur cité d'origine. Ils sont déboussolés. Alors, s'il vous plaît, sauvons-les ! Et pour faire cela, c'est très simple, contactez Paul Lago, chef des gardes de Barcelia, si vous avez la moindre information pouvant nous aider. Des recherches sont également faites sur Kamélia, qui pourrait avoir des informations, les ayant aidés ou kidnappé. Malheureusement, elle est injoignable. Je vous demanderez donc de contacter Paul Lago si vous savez où l'une de ces trois personnes se trouve, si vous les avez vus ou appris quelque chose pouvant aider leur enquête. L'indicatif de Paul Lago est 00 172 2224 09032015.

- Le pauvre il va être submergé d'appel. Il n'a servi qu'à créer la panique à Barcelia.

- Merci. C'était Petter Johansson, reporter international pour La Révélation Magnusienne !

- Blanktest ! Pas Johansson ! protesta Solveig devant l'écran. J'ai eu du mal à imposer mon nom ce n'est pas pour qu'on leur donne celui de ta sœur.

- C'est pour faire plus légitime tu sais ! Comme ça tout le monde sait que c'est notre fils !

- Moui. Je devrais peut-être quand même appeler ce Marcus pour le lui rappeler. J'ai une carrière dans le journalisme qui pourrait rendre ça tout aussi authentique.

Nils sourit, puis son communiqueur sonna.

- Ça c'est Karita ! Désolé mais j'ai une conversation à avoir avec ma sœur. Essaye de savoir où est la petite.

Et il s'éclipsa. Solveig le maudit de la laisser à ce moment-là mais elle finit par appeler son fils, qui ne décrochait pas. Elle appela donc Kaïa, mais ce fut Mickaël qui répondit.

- Bonjour Madame Blanktest !

- Mickaël ! Ça fait longtemps !

- Oui. Je suis désolé, mais Kaïa est allé parler à Hélène. Elle aimerait que...

- Je sais, j'ai vu. Dis-lui de me rappeler !

- Je le ferais ! Mais vous savez elle est assez occupée avec toute cette histoire. Un message ne vous suffirait pas ?

- Je...Pourquoi pas. Mais qu'on se rappelle plus tard !

- Bien sûr ! Bonne journée Madame Blanktest !

Et il raccrocha. Elle fixa son communiqueur, ennuyée. Comment Kaïa et Petter avait pu atterrir à Barcelia ? Elle se décida d'appeler la fiancée de son fils, au moins pour lui crier dessus. Et pendant ce temps-là le visage de Petter passait en boucle sur toutes les chaînes d'information des douze cités. Il venait de se faire un nom.

De son côté Romuald avait avoué à tous la disparition de Camille, partit sauver son frère. Ma mère s'était mise à sangloter.

- Il faut faire quelque chose ! hurla-t-elle.

- On fait déjà ce qu'on peut ! protesta Hélène.

- Ce n'est pas de notre faute si vos enfants sont irresponsables ! On peut se demander à quoi leur sert leur mère ici ? déclara Yves.

Les voix commencèrent à s'élever, les participants à s'échauder.

- Cela suffit ! intervint mamie Rosalie. Vous êtes une famille unie il paraît. Alors montrez-le et soutenez-vous les uns les autres ! Aucun de vous n'est à blâmer ! Ce ne sont que des enfants ils en feront d'autres des bêtises. La seule chose qu'on peut faire c'est essayer de les en sortir. Et je sais que vous faites tout ce qui est possible. Il faut avoir confiance les uns en les autres.

Chacun se tut. À la fois mal à l'aise qu'une simple roturière se permette de leur faire la morale et ne pouvant malgré tout qu'approuver ses paroles.

- Excusez-moi mais qui êtes-vous ? interrogea Yves.

- Rosalie Cadowell Votre Altesse !

- C'est la grand-mère de Nicolas. Il l'a envoyé veillé sur Charlotte, ne pouvant se déplacer lui-même pour le moment, apprit Gautier.

- Comme c'est attentionné, ironisa Yves.

- Oh mais sachez que je suis peut-être pas une Carignan Monsieur mais je viens d'une lignée prestigieuse moi aussi ! Mes ancêtres ont aussi fait la grande Guerre ! Et j'ai élevé cinq enfants turbulents moi, toute seule, sans mari, sans moyen, avec la seule force de mes bras et malgré toutes les critiques que la société pouvait m'adresser, aujourd'hui ils ont tous une bonne situation ! Alors quand vous en aurez fait autant que moi, vous pourrez venir me faire la morale !

- Écoutez ! intervint Hélène. On a tous besoin de repos. Ces dernières heures ont été éprouvante pour tout le monde et un peu de détente remettra les idées au clair à tout le monde et fera peut-être naître quelques idées.

Personne ne se battit contre cette idée. Au contraire, Aradia l'approuva. Thibault se levait déjà quand Sylvain entra brusquement dans la salle.

- Qu'est-ce que tu fais là ? interrogea sévèrement sa mère. Lorraine va arriver d'une minute à l'autre !

- Laissez-le parler Hélène ! défendit Mathias.

Peut-être avait-il vu l'air alarmé du fils de sa femme. Ou essayait-il de gagner des points auprès du garçon. En tout cas, sans même jeter un regard méprisant à son beau-père Sylvain déclara :

- Mère, regardez une des chaînes d'information !

Les adultes tentèrent d'allumer une des chaînes. Pendant ce temps, Rosalie se tourna vers Charlotte.

- Mon enfant, allez dormir ! Quoi que ce soit, ça ne vous a pas encore ramené votre fils et vous l'apprendrez bien plus tard. Un peu de repos ne peut que vous faire le plus grand bien.

- Elle a raison, dit Gautier avec douceur en caressant le dos de ma mère.

Elle finit par hocher la tête et ils sortirent tous les deux. Et pendant que tous regardèrent Petter révéler ma disparition, Romuald attira Aradia à l'écart.

- Qu'y a-t-il ?

- Nicolas est aussi parti avec Camille.

- Quoi ! Le fils d'un diplomate firentais est mêlé à tout cela maintenant !

Elle porta sa main à son front.

- Il ne faut pas en parler pour l'instant. Tout cela pourrait compliquer nos actions.

- Effectivement. Mais si Firento apprends qu'on leur a caché tout cela, ce sera une crise diplomatique qu'on aura sur les bras, intervint-il.

- On faisait déjà ce qu'on pouvait ! On ne peut pas faire plus, à part attendre !

- Si. Il faut convaincre Hélène d'envoyer des gardes dans le monde des fées pour aider aux recherches. Et pourquoi pas des volontaires.

Elle réfléchit un moment, pesant le pour et le contre. L'image de Petter fut alors remplacer par celle d'un journaliste barcelianais.

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