Chapitre 19: Après coup

Le choc est passé. Enfin!

Je dois me méfier des feu follets, et ne plus les suivre. Mais ils m'hypnotisent.

J'ai honte, maintenant. Vraiment honte. Aiden était si près de moi! Je rougis rien que d'y penser, pourtant tout à l'heure, je ne l'ai pas réalisé. Il m'a sauvé la vie. Aiden!

Après l'accident, nous sommes tous rentrés dans l'établissement pour aller à la cafétéria. Aucun adulte n'a vu la scène, et aucun témoin n'a osé venir nous parler, alors nous avons fait comme si de rien n'était. Et honnêtement, c'est mieux comme ça.

A table, j'ai du leur parler de mes hallucinations auditives (musique) et oculaires! (les gens qui disparaissent et le feu follet)

- Tu dis que tu étais comme attirée par le feu follet? demande Scott.

- J'avais une idée fixe en tête: le suivre, c'est tout. Et le toucher. Il y avait ce souvenir, à l'intérieur...

- Quel souvenir? demande Stiles, intéressé. Tu veux dire qu'il y avait un souvenir à l'intérieur du feu follet?

- Oui, et je l'ai vu seulement en touchant le feu follet...

- Et c'était quoi? Le souvenir? demande Malia.

- Euh... je ne me souviens plus.

Tout le monde reste silencieux.

- Pourquoi mens-tu? demande Scott.

- Je... (je rougis), je ne mens pas (je suffoque) du tout...

Même un humain n'entendant pas les battements de mon cœur saurait que je mens.

Scott me fixe intensément en silence.

- Tu peux nous dire la vérité, de quoi as-tu peur? On ne te jugera pas, c'est promis!

- C'était...

Tout le monde attend que je réponde.

-C'était ma mort... je me revoyais quand je suis morte.

- Serait-ce trop demander de savoir comment tu es morte? demande Malia.

Tout le monde craint ma réponse, mais je décide de répondre honnêtement:

- Je me suis faite percutée par une voiture.

Tout le monde écarquille les yeux, et je vois Aiden me dévisager, je ne sais pas pourquoi. Alors que je pensais qu'on me dirait quelque chose comme: c'est lié ou je ne sais quoi, Kira déclare:

- Ca a du être douloureux, c'est horrible...

- Je suis désolé, dit sincèrement Scott.

Bah, ils pensaient que j'étais morte comment?

- Tes parents... je veux dire, ta famille, enfin, ils doivent te manquer... Tu dois leur manquer, bafouille Stiles.

Sur le coup, je ne sais pas quoi répondre, et Lydia, la seule mise au courant de ma situation familiale, car je lui en ai parlé, se racle la gorge pour éviter de mettre les autres mal à l'aise et changer de sujet, mais je réponds à Stiles:

- C'est gentil... mais je ne manquerai à personne, et personne ne me manquera.

- Tes parents sont morts pour de vrai?

- Ma mère, oui... et mon père... mon père... oui, ils sont morts.

Lydia me lance un regard rassurant, comprenant que je ne veuille pas dire la vérité. Toujours est-il que je n'ose croiser le regard de personne. Ils savent que je ne dis pas tout, mais ont la gentillesse de ne pas en demander plus. Stiles change de sujet, mais pas du tout subtilement:

- Vous savez, je me suis trompé sur l'alliance kitsune-feu-follet, mais peut-être que le Feu follet, dans le sens "créature surnaturelle" est vraiment un esprit malin. Je vous avais dit, pour plaisanter, que c'était un garçon qui attirait les voyageurs ou des choses comme ça dans les forêts et marécages pour les tuer, mais peut-être que c'est le cas... Peut-être que la créature que tu es veut être éliminée par les feu follets. Peut-être qu'il a voulu te tuer une seconde fois, de la même manière...

Et sur le coup, tout le monde est d'accord avec lui.

- Je pense qu'il faut qu'on aille en parler à Deaton et Argent. Enfin vous, puisque je dois quand même aller voir Derek, dit Scott.

- On va devoir sécher? demande Lydia.

- Je ne pense pas... Après tout, c'est au lycée qu'on est le plus à l'abri de Deucalion, répond Scott.

Donc, je suis menacée par Deucalion ET les feu follets. Je ne m'y attendais pas. Surtout que... j'ai art du spectacle ce soir à 18 heure. Même si on finit à 15 heure.

Malia sort son téléphone et fait une recherche.

- Tu fais quoi? demande Kira.

- L'audition de Lorlisle est la dernière piste qu'on puisse avoir sur les feu follets, je veux la regarder.

- Ouais, c'est peut-être une idée... répond Scott en se penchant sur le téléphone de Malia.

Je me lève d'un bond en tentant de lui arracher son téléphone, mais elle anticipe mon geste et se lève tandis que je lui cours presque après. Elle éclate de rire.

- C'est ce que je pensais! En fait, t'es juste timide! dit-elle en riant.

- Je ne suis pas timide! Mais c'est une perte de temps... inutile! Il n'y a rien sur cette vidéo!

Je suis toute rouge et je tourne autour de la table pour rattraper Malia qui fait de même en riant. Je suis toute rouge, et tout le monde se met à rire.

- C'est pas drôle! je m'exclame.

- Mais on va pas se moquer de toi! Si t'as été prise, c'est que tu chantes bien! dit Scott.

- Mais c'est gênannnnt!!!

- Ha! Elle l'a avoué! crie Malia.

Je tente une feinte mais elle m'évite.

- Hey, sérieux, t'as aucune chance contre une coyote! me dit-elle à juste titre.

- Pff, si ça s'trouve, je vais me transformer en petit feu follet et je serai très rapide!

Tout le monde éclate de rire à ma bêtise, et j'abandonne en me rasseyant, les bras croisés.

- Bon, fais ce que tu veux, mais je n'assisterai pas à ça...

Je me lève et Ethan se lève aussi.

- On doit venir avec toi, on est toujours tes protecteurs.

En voyant son sourire en coin, je devine avoir gagner sa sympathie.

Je pointe Aiden en disant:

- Il va juste me charrier s'il vient.

- Probablement, répond celui-ci avec un sourire en coin. Tu me connais bien.

- Mais je veillerai sur lui, répond Ethan.

Je souris et prends mon plateau. Lydia me regarde et dit:

- Tu n'as rien mangé.

- Euh... pas faim.

Et je m'en vais sans oser la regarder dans les yeux. La vérité, c'est qu'avant, quand je mangeais, c'était à la cantine où tout le monde me fixait, ou chez moi dans une odeur d'alcool horrible, je devais cuisiner ou manger des trucs en boite. Ou voir mon père se saouler devant mes yeux pour parfois avoir des gestes violents.

J'associe la nourriture à un mauvais moment, alors, je n'aime pas manger.

Je marche. Ethan voit Danny et décide d'aller lui parler, me laissant seule avec Aiden qui ne cesse de me fixer tout le temps, j'ignore pourquoi. Je me racle la gorge, gênée. Je me tourne vers Aiden qui m'observe toujours.

- Au fait, je voulais te remercier... bah, t'sais, tu m'as sauvé la vie, quoi! Donc... merci. Je te dois quelque chose... ce que tu veux.

Alors que je pensais qu'il allait sortir une blague pour me mettre mal à l'aise, il se contente de me sourire d'un air de charmeur qui me fait rougir involontairement avant de dire:

- Je t'en pris, je suis ton protecteur après tout.

Humm, je suis quand même un peu vexée. Je déclare à moitié en marmonnant:

- C'est sûr, ça n'aurait pas fait bonne impression à Scott si tu m'avais laissée mourir.

- Tu es vexée?

- Pff, non!

- Ah, me voilà! déclare le beau Ethan en arrivant. Désolé, j'ai manqué quelque chose?

- Non, rien, répond Aiden en souriant en coin. Disons que je peux demander ce que je veux à Lorlisle, maintenant. Je m'en souviendrai, ajoute-t-il avec ce même sourire.

Pourquoi est-ce que cet imbécile me fait de l'effet, hein? De tout façon, il est sensé être mort! Ca signifie qu'il va mourir plus tard ou qu'il va rester en vie? Est-ce que s'il meurt je serai triste?

- Quand je pense que tu es sensé... ark!

Et une quinte de toux assez violente me prend. Sûrement parce qu'annoncer la mort d'un personnage, c'est le pire des spoils. Je m'étouffe.

- ça va? me demandent-ils en même temps avant d'échanger un air de surprise entre eux.

Je ne sais pas pourquoi, mais Aiden semble agacé par son frère et lui fait les gros yeux.

- Reumgrmm (ceci est un raclement de gorge), oui... je n'ai pas le droit de spoiler. Bref, vous pouvez attendre, je dois aller à mon casier?

- Oui, c'est bon, répond amicalement Ethan.

Aiden croise les bras et relance un regard désapprobateur à son frère... C'est curieux.

Je me dirige vers mon casier, et en commençant à entendre la musique, j'enclenche de la musique, en l'occurrence, encore U2, mais cette fois "Raised by wolf"

C'est drôle, que ça parle de loups, et que... bah en fait non, c'est pas drôle. J'ai pas un bon sens de l'humour, moi!

Je prends mes cahiers, et j'enlève mes écouteurs, je ne sais pas pour quelle raison. Et en me retournant, le feu follet est là, la musique est forte. Je fais tomber mes cahiers de surprise.

Je devrais sûrement hurler, mais au lieu de ça... je suis émerveillée.

Je me mets à fredonner la musique en tendant le bras pour toucher le feu follet.

Un souvenir éclaire mes yeux. Moi, qui vient de m'énerver, de pêter un cable, disant à mon père que ça ne peut plus durer, qu'il doit cesser de boire:

"Pour maman! Fais-le pour elle! Regarde-toi! Tu crois que c'est ce qu'elle voudrait?"

Oh, non, je ne me souviens que trop bien ce qu'il s'est passé ce jour-là, mais mes yeux ne veulent pas s'écarter du feu follet, mes tempes brûlent agréablement sous la douce chaleur.

C'est comme regarder une cheminée.

Mon père se lève, me regarde et déclare: "Tu mérites une correction. Les filles bien ne sont pas comme ça! Tu n'es qu'une erreur de la nature! Tout ça c'est de ta faute. Mais je vais te faire une faveur, ingrate. Je ne crierai pas. Tu seras la seule à faire du bruit."

Il détache sa ceinture et me fait signe de me mettre contre le mur. L'autre moi ne bouge pas, pétrifiée devant ce qu'elle sait qui va lui arriver. Mon père soupire.

"C'est pour ton bien, tu le sais, n'est-ce pas? Ne m'oblige pas à te trainer jusque là..."

Mais je suis restée pétrifiée. Il m'attrape par les cheveux, je hurle. (toujours dans l'image)

Il me plaque contre un mur tandis que je hurle de peur et de douleur. Je pleure, je le supplie, il ne dit pas un mot.

Il me plaque si fort que je ne peux plus bouger. Il m'oblige à enlever mon tee-shirt, insensible à ma nudité. Et abat, une fois, deux fois, trois fois, sa ceinture sur mon dos.

Le bout en métal me griffe. Je hurle comme pas possible, et les voisins font les sourds. Ils savent mais laissent faire, ils ne disent rien, ils n'en parlent à personnes. Ils s'en fichent, ils ont l'habitude.

Et je continue de pousser des cris de douleur, a chaque fois que la ceinture me gifle une nouvelle fois, laissant des traces rouges, des séquelles, sur mon corps d'adolescente.

Je ne peux toujours pas fermer les yeux devant ce spectacle. On voit mon dos dégouliner de sang.

Et je me rends compte, que la douleur se réveille dans mon dos. A chaque coup que je vois sur la fille, je le ressens moi aussi pour de vrai.

Je tombe à genoux, sans pouvoir détacher mes yeux, sans pouvoir crier.

Les cicatrices de cette ceinture ne sont toujours pas parties de mon dos. C'est pour ça que je ne montre jamais de grande parties de mon corps. Mes bras ont des bleus, mon dos encore plus.

Le lendemain de ce jour, j'avais tellement mal que je ne pouvais ni m'allonger, ni m'assoir, pendant une semaine entière.

Je marchais en boitant. Des fois, il me ruait de coups de pieds, dans les jambes, aussi. Une fois, il m'a étranglée.

Et là, il ne me reste qu'une chose à faire pour ne pas mourir, parce que le feu follet est encore en train de me tuer. Les coups ne cessent, et ils me blessent réellement.  Il me suffit de fermer les yeux.

Je peux le faire, je peux le faire...

Non, je ne peux pas...

- Lorlisle? demande William en arrivant dans le couloir.

Le feu follet disparait aussitôt, la douleur cesse. Il ne le sait pas, mais il vient de me sauver la vie.

Il accourt vers moi.

- Bon sang, qu'est-ce que tu fais agenouillée par terre? Qu'est-ce qu'il t'arrive? Je t'ai entendue... euh, non, rien... Qu'est-ce qu'il se passe?

- Oh, rien, j'ai... j'ai fais tomber mes cahiers.

- Oh. Tu es sûre?

- Bah oui.

Il m'aide à les ramasser, je rougis et le remercie timidement.

J'ai un pressentiment étrange à son égard. On dirait qu'il se doute d'un truc...

- Tu viens, ce soir? demande-t-il en souriant.

- Euh... bah... je dois rendre visite à... quelqu'un, mais j'essayerai de venir.

- Il faut commencer les répétitions au plus tôt. Surtout que tu vas aussi apprendre Starmania. J'y participe, d'ailleurs. Et aussi, si tu veux faire de la danse, on en fera ensemble, on pourra créer une choré et...

- Oui, ce serait génial.

- Ah, vraiment? Cool, alors! Bon bah à ce soir, je compte sur toi, tu as mon numéro.

- Bye.

Et il s'en va en se retournant deux fois, en me lançant des sourires pas très discrets... C'est moi ou il m'aime un peu trop? Hum...

Je me dirige avec mon sac vers les jumeaux, et je les surprends en train de discuter, j'écoute un peu avant d'arriver. Comme ils entendaient déjà mon cœur tout à l'heure, ils pourront croire que je suis toujours aux casiers. Je me cache. J'ai appris à différencier leur voix, parce que Ethan, c'est légèrement plus... pas aigu, mais voilé, je ne sais pas comment dire.

- Tu sais de quoi je parle! a l'air de s'agacer Aiden.

- Mouais... pourquoi t'es comme ça, soudainement? Tu sais très bien que Danny me plait, et que les femmes ne m'intéressent pas. Donc pas Lorlisle!

Oh! Ils parlent de moi, là? Peut-être que je vais savoir pourquoi Aiden lançait des regards super craignos à son frère.

- Oui, mais je t'ai vu lui sourire, ton sourire en coin! répond Aiden, agressif. Celui que tu fais pour charmer!

-  Celui-là? Je le fais tout le temps!

- Non, tu le fais pour charmer, j'te dis!

- Hey, mais je rêve ou t'es jaloux?

- Moi, jaloux? Pourquoi je serais jaloux?

- Parce qu'elle te plait, hein? Tu crois que j'ai pas remarqué? T'es mon frère, Aiden, je te connais par cœur, à défaut qu'on ait le même...

Je sens le sourire de Ethan dans sa voix. Ils parlent toujours de moi?! Non, impossible. Aiden serait... jaloux? Mais de quoi? Pourquoi? Si c'est à propos de moi... Non, c'est impossible. Ethan est gay, en plus!

- Pas du tout! Elle ne me plait pas! Justement, je croyais qu'on se connaissait! répond-t-il sur la défensive.

- Alors, pourquoi ça te dérange que je lui sourisse, hein? Elle est sympa, je trouve, je peux être ami avec elle? Et si t'as pas remarqué, y'a déjà le gars de son club qui l'a prise pour cible.

Oh, c'est affreusement gênant... Aiden m'aimerait? (je me mets à rougir)Impossible! Lui? Pff! De toute façon, il ne m'intéresse pas. Pas beaucoup. Euh, pas du tout, je veux dire! De toute façon, c'est MA tête, je pense ce que je veux, non mais! Euh... mais ils viennent de parler de William, là?

- Ah, le p'tit brun, là? De la bibliothèque? demande Aiden.

- Oui, lui. On l'a tous remarqué.

- J'en ai rien à faire, de lui!

- Bien sûr...

Je décide que c'est le moment de sortir de ma cachette, car je ne veux pas en entendre plus. Au moment où j'arrive, je vois Ethan sourire de façon assez significative et Aiden devenir mal à l'aise.... Aurait-il rougit? Euh... je me fais des idées. Mais il doit être beau même en rougissant, ah... Hey! Faut que je me calme. Ce n'est qu'un personnage FICTIF! Ben, plus tellement.

- Ah, t'es là, dit-il en feignant l'indifférence.

- Non, je suis un hologramme.

Ethan éclate de rire. C'était une vengeance personnelle de sa blague sur "Jesus he knows me" et ma façon de chanter.

- Pff! N'oublie pas que je t'ai sauvée la vie, et que je peux te demander n'importe quoi en échange.

- Euh...

A ce moment, nos amis arrivent, dont Stiles en courant, ce qui le fait déraper et tomber par terre. Il se relève aussitôt et déclare:

- R.A.S sur la vidéo, t'as juste l'air de délirer complètement. (Il sourit d'un air malicieux) Et tu chantes bien, en passant. On était impressionnés.

Je rougis, bien sûr, puisque je rougis TOUT LE TEMPS! All the time!

Les autres arrivent tous en souriant.

- Franchement, c'était incroyable, ta prestation! Je suis épatée! déclare Kira avant de rire en voyant ma tête.

- C'était formidable, me complimente Scott.

- Oui, c'était vraiment bien! complète Lydia.

Et avant que Malia ne s'y mette aussi, je coupe, rouge comme une pivoine:

- C'est bon! Overdose de compliments! C'est pas bien de me faire rougir comme ça, on pourrait faire cuir un œuf sur ma joue, sauf que ça me coulerait dessus, ce qui est franchement dégueu...

Tout le monde éclate de rire et Ethan déclare:

- Je veux voir aussi.

Moi, en grimaçant:

- Dans tes rêves!

Nous sourions et je me rends compte que ça y est, j'ai peut-être enfin de vrais amis.

Le choc est violent.





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