Chapitre 35


Bonsoir !

J'espère que vous allez bien !

Juste pour vous dire un immense merci pour le soutien que vous m'apportez chaque jour avec vos tendres messages et commentaires. Je viens de m'apercevoir que je venais d'atteindre les soixante mille abonnés et je ne sais quoi dire pour exprimer l'immense émotion qui m'a saisi lorsque je m'en suis aperçu.

Tout ceci ne serait jamais arrivé sans vous.

Merci infiniment !

Je vous souhaite un excellent week-end et une agréable lecture.



Quarante-huit heures plus tard, Farah se sentait à la fois nerveuse et impatiente de voir son bébé pour la première fois. Saïd quant à lui, restait toujours le même homme infranchissable. Elle ignorait s'il ressentait les mêmes émotions...s'il était aussi exalté qu'elle l'était. Pour le savoir, Farah se changea derrière le paravent avant que la haute silhouette de son mari ne vienne se dresser devant elle. C'est avec une douceur surprenante qu'il l'aida à attacher les cordons derrière son dos. En arrivant à la clinique, Farah s'était mis dans la tête qu'il s'agissait d'une simple échographie. Mais c'était mal le connaître.

En effet, Farah enchaîna une batterie de tests. Tension, rythme cardiaque, prise de sang...

- Je comprends mieux pourquoi tu ne voulais pas que je mange ce matin.

Le docteur Alya Al Sahad esquissa un sourire moqueur alors qu'il s'approchait avec une barre chocolaté.

- Tu sais à quel point je suis prévoyant habibti.

- Tu es si prévisible que j'aurais dû m'en douter, rétorqua-t-elle en mordant dans la barre chocolaté avec humeur.

Cette moue boudeuse entraîna le rire grave et chaud de celui-ci.

- Votre femme se porte comme un charme, annonça le docteur en ôtant ses lunettes ; Sa tension est bonne, son rythme cardiaque également....peut-être faudrait-il qu'elle s'alimente davantage.

Saïd recouvrit son éternel sérieux.

- Que voulez-vous dire ?

- Eh bien, son imc est légèrement bas.

- Pourtant je mange, répliqua Farah.

- Pas suffisamment, opposa-t-il en la dévisageant.

- Vous mesurez un mètre soixante-cinq et vous pesez quarante-neuf kilos, votre imc est de 18 j'aimerais qu'il monte au moins à 18.5.

- Comptez sur moi pour qu'il atteigne plus de 18.5, intervint Saïd fermement.

Farah pouvait se mentir à elle-même mais certainement pas à lui. Il était évident que le destin mystérieux de sa mère l'a tourmenté bien plus qu'elle le laissait croire et le traitement infligé par son oncle restait un défi qu'il était prêt à relever. Il fallait qu'il la détache de ce passé qui la hantait encore.

- Je ferais davantage d'effort, abdiqua la jeune femme.

- Très bien, alors allons voir comment se porte ce bébé.

Excitée malgré la tension qui régnait dans la pièce, Farah descendit du tabouret pour rejoindre la table d'examen. Elle avait le pressentiment qu'une bonne nouvelle viendrait couvrir les inquiétude de Saïd ou bien les intensifier...

Peu lui importait...

C'est avec un grand sourire qu'elle souleva cette blouse affreuse puis se tourna vers Saïd.

- Tu veux connaître le sexe ? Peut-on le connaître ?

- C'est un peu trop tôt pour le distinguer, répondit le médecin en appliquant le gel.

Déçue, Farah se tourna vers l'écran, appréciant les caresses réconfortantes de Saïd sur le sommet de son front.

- Le voilà.

Farah se concentra sur l'écran, et presque immédiatement les larmes coulèrent sur ses joues. L'émotion qu'elle ressentit à ce moment-là fut si forte qu'elle ne parvenait pas à la gérer.

- Alors ? Est-ce qu'il va bien ? Demanda-t-il d'une voix inquiète.

- Tout va bien, ce bébé me semble en très bonne santé.

Soulagée, elle dut se contenter de cette seule information.

- Quand allons-nous pourvoir connaître le sexe du bébé ? Insista-t-elle.

- Habibti est-ce si important pour toi ?

Farah réprima de violente rougeurs.

- No...non mais...je désire le savoir c'est tout, bafouilla-t-elle mal à l'aise.

Peu convaincu, il se redressa en expirant par les narines. Farah profita d'un échange médical entre les deux pour se changer.

Une fois prête, elle le rejoignit. Il arrima aussitôt son regard dans le sien et lui prit la main. Ce contact suffit très vite à apaiser cette déception qu'elle ressentait.

Mais pour combien de temps.

- Tu sauras le sexe de notre enfant dans deux semaines, j'ai pris un rendez-vous rapproché.

Farah essaya tant bien que mal à ne pas lui exposer son soulagement. Mais quand ils furent dans la voiture et qu'il remonta la vitre qui les séparait du chauffeur Farah eut le pressentiment que la suite n'allait pas s'avérer aussi formidable qu'elle l'espérait.

- Pourquoi tiens-tu absolument à connaître le sexe du bébé ? Par pitié Farah ne me dis que tu penses que je puisse me sentir envahi de déceptions si c'était une fille.

Son regard était sombre...si sombre qu'elle s'empressa de secouer de la tête.

- Penser cela de toi voudrait dire que je remets mes propres sentiments en question.

Très vite et son plus grand soulagement, son regard devint plus doux malgré le sillon dangereux de ses traits ciselés.

- Alors pour quelle raison désespères-tu de le savoir ?

- Parce que je le veux Saïd, je veux pouvoir esquisser notre avenir, pouvoir lui confectionner des vêtements et préparer sa chambre, lui construire une base solide or je ne peux pas parce que personne ne veut me dire le sexe ! S'écria-t-elle affolée par sa réaction démesurée.

Elle se retrouva plaquée contre son épaule.

Avait-il compris ?

- Nous avons six mois devant nous pour préparer sa chambre et dans deux semaines tu pourras te concentrer sur ça. Mais pour l'heure je te demande de te calmer ma chérie.

Farah ferma les yeux puis les rouvrit avec le sentiment étrange qu'elle ne contrôlait plus rien.

- J'ai besoin d'anticiper Saïd...

- Pour te prouver que tu ne l'abandonnera pas ? S'enquit Saïd en l'obligeant à le regarder ; Pour te prouver que tu seras une bonne mère ?

- Pour me prouver que je peux en devenir une, même sans exemple, avoua-t-elle la voix remplie de trémolos.

Elle dut cligner des yeux plusieurs fois pour que le visage de Saïd se précise.

- Je ne répondrais pas à cette question parce que tu connais déjà la réponse Farah, fit-il d'une voix implacable mais qui renfermait une note rassurante.

Il se contenta de l'embrasser avec autorité avant de redescendre la vitre. Alors elle positionna sa joue contre son torse et se laissa lentement aller contre lui...vaincue par cet homme qui lui vouait une confiance absolue et qui suffisait à la terrifier. Il voyait en elle ce qu'elle ne parvenait pas à déceler.

- Je ne veux plus que tu te rabaisses ainsi, est-ce que tu m'as compris ? Déclara-t-il une fois seuls dans la chambre.

- Mes craintes ont-elles de l'importance pour toi Saïd ?

- Quand je te vois débordante d'énergie à l'orphelinat, tenant des bébés dans tes bras, veillant à leur bien-être, veillant à leur offrir l'amour qu'ils désespèrent d'avoir alors oui Farah, tes crainte m'importent guère. Je préfère me concentrer sur toi glissant quelque mots à notre bébé devant la glace le soir pensant que tu es seule, alors que je t'observe depuis la porte.

Farah croisa les bras déboussolée et fautive de sa colère.

- Est-ce que tu m'as compris ? Répéta-t-il plus doucement.

Farah leva la tête, arrimant sa paire d'yeux à la sienne. Un éclat sombre vivait dans la sienne tandis que de son côté elle luttait pour ne pas fondre en larmes.

- J'ai compris.

- Cette histoire est définitivement close mon amour.

Pour lui peut-être mais pas pour elle.

Sa perte d'identité la réduisait à croire le pire d'elle, entraînant des tensions au seins même de son mariage. Pourtant, elle s'était juré de ne plus jamais se poser ce genre de questions. C'était plus fort qu'elle.

Une nausée la gagna et sous les yeux inquiets de Saïd, elle s'empressa de courir jusqu'au toilette.

Saïd ignora son geste de la main qui lui ordonnait clairement de s'éloigner.

Il s'appliqua à lui remonter les cheveux, et caressa son dos machinalement pour lui apporter du soutien. Un sentiment de culpabilité l'étreignit.

L'avait-il contrariée ? Blessée ?

- Est-ce que ça va ? S'enquit Saïd quand elle se redressa.

- Ou..ui, je...crois que j'ai parlé trop vite.

Saïd se leva précipitamment pour mouiller un gans d'eau froide qu'il posa sur son front.

- C'est peut-être de ma faute, tu n'as rien mangé.

Il la souleva pour l'allonger sur le lit.

- Je suis contrariée de t'avoir contrarié, murmura-t-elle en acceptant sa main.

Saïd posa un baiser sur son front avant de lui répondre.

- Je ne suis pas contrarié Farah, je veux seulement que tu cesses d'être dure avec toi-même.

Elle ferma les yeux en lui murmurant quelque chose d'inaudible. Bientôt il l'observa tomber dans un profond sommeil.

- Votre altesse ? Vous devez venir immédiatement.

Alerté par l'exigence d'Haled, Saïd se leva discrètement, lui faisant signe de sortir.

- Qu'est-ce qu'il y a de si urgent ?

- C'est au sujet de son oncle, le chef de la tribu Dawar vient de vous envoyer ceci, répondit Haled en lui tendant une enveloppe dont l'épaisseur ne présager rien de bon.

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