Chapitre 17



Farah se réveilla désorientée. Sur sa peau nue, elle sentit des brises de vent frais caresser ses cuisses. Il lui fallut quelques minutes pour se remémorer les délicieux souvenirs de leur étreinte passionnelle. Dans son dos, elle sentit le torse massif du cheikh et sa large main reposait sur son ventre. Les joues en feu, Farah ferma les yeux puis les rouvrit avec un lent et agréable soupir. Jamais elle ne pourrait oublier la douceur de son mari, songea-t-elle en refoulant une larme. Dans ses bras, elle s'était sentie en sécurité et à la fois captive de sa volonté. Il lui avait donné le choix...il ne l'avait pas brusqué. Il lui avait fait découvrir la passion. Pour la première fois de sa vie, elle avait découvert son propre corps et ses réactions. Elle s'était littéralement abandonnée au plaisir sans retenue ni crainte. Elle se retourna sans faire de bruit et remarqua que le ciel était à peine voilé d'un crépuscule. La nuit n'était pas encore tombée. Son regard se porta sur l'homme allongé à ses côtés. Son visage n'exprimait rien, pas même l'esquisse d'un sourire heureux. Était-il comblé comme elle l'était ?

Farah se rallongea, appuyant sa tête contre l'oreiller et l'observa le cœur battant à la chamade. Une seconde plus tard, le cheikh ouvrit brutalement les yeux. Farah réprima un sursaut et le dévisagea en silence. Il n'était pas en train de dormir, remarqua-t-elle en se pinçant les lèvres.

- Tu ne dormais pas ?

- Non, répondit-il de sa voix de gorge et profonde.

Il se pencha en avant pour lui offrir un doux baiser qui suffit à apaiser toutes ses craintes.

- Comment tu te sens ? S'enquit-il en l'observant l'air inquiet.

Farah esquissa un sourire sincère avant de lui répondre.

- Je me sens bien, murmura-t-elle en étouffant un bâillement.

- Tu me le promets ? Insista-t-il en caressant sa cuisse nue, sans la quitter des yeux ; Je n'ai pas été très tendre dans l'achèvement de cette union.

Au contraire ! Songea-t-elle en réprimant le doux frisson que faisait naître ses caresses. Au plus profond de son être, Farah mourait d'envie qu'il recommence...qu'il la fasse sienne jusqu'au dernière jour. N'était-ce pas ce que les ancêtres de son mari faisaient à leur femme durant la période nuptiale ? Saïd allait-il suivre cette délicieuse tradition ?

- Tu étais parfait, je te le promets.

Le cheikh se redressa lentement, sans la quitter un seul instant des yeux.

- Tu es désormais officiellement ma femme.

- Parce que je ne l'étais pas avant ? S'enquit Farah en levant un sourcil.

Le cheikh serra ses mâchoires féroces avant de lui répondre ;

- Uniquement sur papier, répondit-il en dardant sur elle un regard intense et énigmatique.

- À présent, tu es mienne, dans tout les sens du terme possible. J'ai longtemps souffert de ne pas pourvoir te toucher. Un homme qui se respect attend de voir les premières lueurs du plaisir dans les prunelles d'une femme pour envisager de lui faire l'amour.

Farah faillit fondre devant une telle déclaration. Incapable de lui répondre elle se contenta de lui sourire.

- Tu m'as offert la plus belle des nuits habibti.

" Concentre-toi sur la force de mon désir "

Farah se souvenait encore de cette phrase qui avait suffit à la faire basculer dans l'oubli.

- Est-ce qu'il...y...en aura d'autre ? Osa-t-elle demander en se mordant les lèvres.

Subjugué par la candeur de sa femme Saïd déglutit péniblement. C'était une torture de ne pas regarder ses seins ronds et savoureux sous ce drap froissé par leur étreinte.

Pendant six longues années il avait enchaîné des liaisons sans intérêt dans l'unique but d'oublier cette jeune fille au regard timide. Dans l'unique but de ne pas reproduire la même décisions que son père. Le destin les avait réuni. Allah les avait réuni et Saïd était persuadé qu'il y avait une bonne raison à cela.

- Tu es ma femme, j'ai l'intention de te faire l'amour aussi longtemps qu'il m'en sera possible.

Les joues cramoisies elle se redressa en cachant sa nudité.

- Tu as dit l'autre jour que tu ne m'aurais pas laissé à mon oncle si tu avais su, il y a six ans et que tu aurais fait de moi ta favorite.

- C'est exactement ce que j'ai dit, affirma Saïd sans honte ni regret.

- Mais, commença-t-elle les joues en feu ; Qu'est-ce que tu aurais fait de moi ?

Saïd se pencha vers elle, les poings enfoncés dans le matelas.

- Je t'aurai emmené avec moi et j'aurais fait de toi ma favorite. Ainsi, tu aurais reçu une éducation à la hauteur de tes souhaits par de grands professeurs. Tu aurai été choyée et couverte de cadeaux. Jamais tu ne m'aurais vu, jusqu'à ce que je décide de venir à toi pour gagner ta confiance.

- Jamais ? Répéta la jeune femme littéralement captivée.

- Jamais, affirma Saïd en plongeant son regard dans le sien ; Je n'aurai pu prendre aucune risque.

- Le risque de m'épouser avant d'atteindre...

Saïd posa sa main sur sa bouche pour la faire taire.

- Jamais je n'aurais pu faire ça Farah.

- En réalité, tu as perdu du temps pour rien puisque je suis ta femme.

Choqué, Saïd se recula pour mieux la contempler.

- Serais-tu en train de me dire que tu aurais préféré être ma favorite ?

- Oui, répondit-elle bravement ; J'aurais préféré être ta favorite et ton épouse par le suite que de subir l'humiliation. L'âge était un frein j'en suis consciente mais cela ne m'a pas empêcher de dire oui maintenant.

- Tu avais seize ans, tu avais l'âge de ma mère quand mon père a fait d'elle sa favorite.

- Est-ce que les rumeurs étaient vrais à l'époque ? A-t-il fait vœux d'abstinence jusqu'à son mariage ? Il n'avait pas de maîtresse pour combler l'attente ?

- Les rumeurs étaient vraies.

Les yeux de sa femme se mirent à briller d'espoir.

- Aurais-tu fait la même chose pour moi ?

Saïd sentit ses reins s'enflammer.

- Évidemment...murmura-t-il en lui prenant la main pour embrasser son poignet ; J'ai eu de nombreuses liaisons en six ans et pas une n'a réussi à combler l'image que je gardais de toi.

Il marqua une pause dans laquelle il libéra son poignet.

- Je suis un homme déterminé ne l'oublie jamais.

Comment pouvait-elle l'oublier alors que cette détermination pouvait clairement se lire dans ses yeux vert.

- À présent viens près de moi...

Farah vint se lover contre son corps chaud et ferme. Ce moment de silence et de bonheur allait-il durer ?

Farah l'ignorait mais laissa l'espoir la gagner.

Son téléphone sonna sur la table de nuit et leur étreinte se brisa soudain lui laissant une impression de vide immense.

Il se leva, lui exposant une agréable vision de ses fesses nues.

Farah ne perdit pas une miette de la conversation. L'agacement gagna les traits de son mari qui sans douceur ordonna qu'on le laisse en paix jusqu'à son retour.

- Ce ne sont que des futilités qui peuvent être rétablies par Haled, expliqua-t-il en passant une djellaba.

- C'est la première fois qui tu t'absentes si longtemps ?

Il se saisit d'une autre djellaba blanche et lui passa. Vingt fois trop grande pour elle, Farah nageait dedans mais sut apprécier l'agréable texture en coton.

- Je voyage partout dans le monde et toujours accompagné d'un conseiller. Il est rare que l'on m'appelle si tard.

- Peut-être un problème urgent ?

Il encadra son visage de ses mains avec un sourire moqueur aux lèvres.

- Savoir si des dattes doivent être intégrées au menu du gala de charité qui aura lieu dans deux semaines ne me semble pas une affaire d'état habibti.

Farah ne put s'empêcher de rire.

- En revanche, prendre soins de ma femme pendant notre lune de miel me semble indispensable, ajouta-t-il en caressant ses lèvres avec les siennes.

Farah ferma les yeux, savourant la texture rugueuse de sa barbe contre sa peau.

- Indispensable, répéta-t-il en parsemant son visage de baisers.

- Saïd ?

- Oui ?

- Qu'adviendra-t-il de notre mariage une fois de retour au palais ?

Saïd se rembrunit, avec un goût de défaite dans la gorge. Farah s'était peut-être livrée à lui, mais Saïd savait qu'elle était encore livrée à une myriade de questions.

Elle pensait probablement que maintenant qu'il avait consumé leur mariage il la laisserait de côté.

La vision qu'elle avait des hommes esquissée par son oncle était la plus grande faiblesse de Farah. Saïd se promit alors de la combattre.

- Notre mariage est loin d'avoir révélé tous ses secrets habibti, déclara Saïd en sondant ses yeux aux siens ; Et j'ai hâte de les découvrir avec toi.

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