Chapitre 16
Saïd couvrit les lèvres pincées de la jeune femme avec les siennes puis s'écarta à nouveau. La folie était sur le point de le rendre à bout de force. Il caressa son épaule avec délicatesse, voyant clairement que son côté timide colorait ses joues à mesure des secondes qui s'égrenaient. Saïd enfouit sa main dans ses cheveux, appréciant la douceur de ces derniers. C'était définitivement une torture à laquelle il devait se résoudre pour garder la confiance de sa femme. Chaque fois que cette pensée traversait son esprit Saïd était en proie à un désir primitif, vorace qu'il peinait à contrôler. Jamais une femme l'avait à ce point troubler. Alors afin de faire face à ce trouble intense et étrange, Saïd relâcha la pression fiévreuse qu'il avait sur sa taille pour savoir quelle serait sa décision.
Allait-elle se lever pour le fuir ? Allait-elle reprendre sa place ou rester là ?
Le goût sucrée de ses lèvres étaient encore imprégné des siennes. Il avait qu'une envie....recommencer encore et encore jusqu'à en perdre les sens des réalités.
- J'ai vu qu'il y avait une piscine intérieure, lança-t-elle d'une voix hésitante.
Saïd quitta sa torpeur pour la dévisager. Était-ce une tactique pour fuir l'évidence qu'il pouvait traduire dans ses yeux ? Essayait-elle de noyer le désir que lui avait provoqué ce baiser ?
Pour le découvrir Saïd répondit ;
- Est-ce que tu veux te baigner ?
La jeune femme acquiesça à sa plus grande surprise.
- Je ne suis pas une grande nageuse, prévint-elle en terminant son assiette avec entrain.
Saïd était trop pensif pour lui répondre. Accepter cette invitation à la baignade était une pure folie de la part de sa femme. L'idée de la voir en maillot de bain lui provoquait déjà des réactions primitives. Le faisait-elle exprès ?
Lorsqu'elle se leva lentement sans le quitter des yeux, Saïd serra les mâchoires pour échapper à l'image délicate qu'elle lui renvoyait.
- Je vais me changer.
Saïd l'observa partir les mains derrière le dos, cheveux légèrement soufflés par les brises de vent. Il serra le poing convulsivement contre sa cuisse, cédant à la violence des sensations qui le submergeait. Farah représentait plus qu'une tentation. Elle avait toutes les qualités d'une cheikha...d'une favorite comme celle qui cinquante ans plus tôt avait brûlé le coeur de son arrière grand-père au Harem de Fidjulah.
Saïd se leva, avec le souvenir implacable de ses ancêtres et de leur détermination. Mais son destin avait une grande différence car Farah était sa femme...
Parcourant le couloir inondé de lumière, Saïd descendit l'escalier en pierre qui menait à la piscine et s'aperçut qu'elle n'était toujours pas là. Était-elle prostrée dans la chambre ? Avait-elle changé d'avis ?
Saïd écarta sa main puis la referma en poing avant qu'un délicieux bruissement d'étoffe en coton heurte le sol. Il pivota lentement sur lui-même et l'aperçut. Les mains de la jeune femme resserraient fermement le peignoir contre son ventre. Ni tenant plus Saïd s'approcha d'elle ignorant ses épaules raides et cette respiration saccadée qui comblait le silence. Son appréhension était balayé par un désir, une envie, clairement visible dans ses yeux.
Farah ne parvenait plus à bouger, perdue dans les yeux du cheikh. Un feu impérieux couvrait son regard vert. Une chaleur l'enveloppa entièrement. Elle était la source de cette décision, et plus rien ne pourrait la faire changer d'avis.
Il combla l'espace qui les séparait et s'arrêta à sa hauteur.
Ses yeux sauvages se baissèrent lentement sur son peignoir et sur ses mains crispées sur ce dernier.
Il encercla ses poignets pour les ramener vers lui. C'était un acte purement réfléchi et Farah le laissa faire. Une légèrement pression sur son peignoir et ce dernier tomba délibérément à terre. Farah bloqua l'air dans sa gorge, menacée par les frissons qui commençait tout juste à courir sur sa peau. Elle avait opté pour un maillot de bain une pièce, tout à fait normal, sans motifs ni coupe affriolante.
Quand elle se décida enfin à lever les yeux vers lui, Farah aperçut sa large gorge déglutir.
Était-ce un signe de désir ?
Farah inspira imperceptiblement, grisée par la passion qu'elle connaissait pour la première fois de sa vie. Il lui toucha la joue, caressant la naissance de son pouce contre sa pommette.
Ce geste donnait l'impression qu'il voulait la rassurer, la mettre en confiance.
- Tu es tellement désirable, murmura-t-il en posant son index sous son menton.
Saïd sentit ses doigts brûler sous la texture douce de sa peau. Son corps magnifique et mit en valeur par ce simple maillot de bain éveilla en lui un désir presque indomptable. La courbe de ses seins voluptueux, sa peau doré par le soleil, ses longs cheveux caressant sa chute de reins...
Incapable de garder ses distances, incapable réprimer cette envie irrésistible de la faire sienne, Saïd prit son menton entre ses doigts afin qu'elle le regarde. Ses yeux noisette brillaient de peur et de passion mêlées. Elle se pinça volontairement les lèvres.
- Cette baignade attendra habibti, dit-il fine voix méconnaissable.
Saïd la souleva dans ses bras, appréciant son petit hoquet timide. Il remonta les étages, les pupilles dilatées, le sang brouillant. Il la déposa sur le tapis centrale de la chambre et tira les deux grands rideaux pour les plonger dans l'ombre. Un sentiment de jalousie l'avait saisit à ce moment-là. Personne ne pouvait pourtant la voir, dans cette propriété recluse du monde extérieur. Et pourtant, Saïd était pris par une folle jalousie. Quelques rais de lumière qui passaient à travers le rideau lui suffisaient pour contempler sa silhouette gracile et fragile...
- Approche...
Farah s'approcha de son mari, captivé par l'image que lui renvoyait son visage. Il avait les traits d'un guerrier, fort et déterminé. Cette vision affola ses sens. Grisée, Farah le rejoignit au milieu du tapis et sentit sa main encercler son poignet. Il l'attira contre lui puis la couvrit d'un baiser intense, fort, impatient...comme s'il venait de rompre une promesse qu'il s'était faite par le passé. Sa langue se mêlait à la sienne avec une passion exigeante. Farah eut l'impression que le sol s'ouvrait sous ses jambes instables. Il la rattrapa par la taille, poursuivant ce délectable baiser presque sauvage. Elle se retint à ses muscles saillants, alors que sa bouche brûlait sous la sienne. Un gémissement couvrit le silence, puis un autre avant qu'il ne s'écarte, les yeux percés d'une lueur ardente.
Farah se sentait désirable et aimer, assez pour vouloir qu'il poursuive et qu'il lui fasse découvrir les délices d'une nuit de noce.
- Tu m'appartiens, ne l'oubli jamais.
Sa voix rauque et sombre la fit frémir...Farah avait peine à soutenir son regard.
Était-ce une menace ? Une déclaration ? Peu lui importait.
Saïd fit glisser les bretelles de son maillot de bains et le fit coulisser contre le corps de sa femme.
Oui sa femme, songea-t-il en poussant un grognement.
Il glissa ses paumes de mains sur ses hanches nues puis remonta lentement ses yeux sur ses seins ronds. Il jura, le regard avide.
Alors il noua ses deux bras autour de sa taille et s'y attaqua avec douceur et envie. Immédiatement sa belle épouse poussa son tout premier gémissement, la tête rejetée en arrière. Saïd embrassa chaque parcelle de sa peau, en la retenant contre son torse, saisi par une pulsion inédite.
Farah gémit une seconde fois, la vision brouillée. Ses jambes ne la tenaient plus retenue, par son mari qui inondait sa peau de caresse et de baisers inouï. Les joues en feu elle sentit sa partie la plus intime brûler d'un liquide qui sourdait en elle. Il la souleva pour la poser sur le lit et se déshabilla entièrement. À la vue de son corps massif Farah porta ses doigts tremblant à sa bouche. Entièrement musclé, un ventre sillonné d'une fine toison virile, Farah lâcha un sourd hoquet en découvrant son sexe tendu et désireux de la faire sienne.
- N'aie pas peur habibti...
Il la rejoignit, les yeux flamboyants et vint capturer ses lèvres, agrippant sa taille de ses mains fermes avant que l'une d'entre elles ne vienne explorer son sexe déjà frémissant. Farah lâcha une plainte quand ses doigts se mirent à la caresser. Toute peur la quitta...remplacé par des sensations indescriptibles. Un cri perça le silence avant qu'il ne l'étouffe d'un baiser doux.
- Regarde-moi, ordonna le cheikh de sa voix rauque.
Tremblante elle s'exécuta, arrimant son regard au sien. De là il prit ses hanches, les sillonna avant de s'emparer de ses cuisses. Il portait les traits d'un homme assoiffé par le désir de la faire sienne. Farah retint son souffle quand il se plaça entre ses cuisses la respiration saccadée. Il glissa une main sous sa nuque puis lentement il la pénétra sans la quitter des yeux. Une douleur lancinante vint lui couper le souffle. Il rehaussa sa tête soutenue par sa main et se retira pour mieux revenir en elle. Peu à peu la douleur quitta son corps et une larme solitaire roula sur sa joue...émue par la douceur du cheikh.
- Concentre-toi sur la force de mon désir, murmura-t-il les mâchoires crispées ; Regarde-moi ma chérie.
Farah obéit et sentit un plaisir absolu lui couper la respiration. Ses longs va-et-vient finirent par devenir plus rapide. Il captura ses lèvres avec fougue, gémissant contre sa bouche tremblante. Farah avait l'impression que son corps n'était plus qu'un brasier. Chaque cellule de son être répondait à la volonté du cheikh. Saïd ôta sa main sous sa nuque pour agripper sa cuisse. Un feu ardent couvrait sa peau, ses muscles étaient tendus à l'extrême, ses gémissements n'étaient plus que des grondements sourds. Farah était enfin sienne et cette seule pensée fit naître en lui une houle de plaisir. Il accéléra le rythme, veillant à couvrir ses lèvres pour avaler ses cris, ses halètements. Les mâchoires crispées il se recula pour mieux revenir en elle, touchant bientôt à la vague d'orgasmes. Il prit son visage en coupe, l'obligeant à le regarder pour qu'il s'abreuve de ses deniers cris. Un plainte rauque quitta sa gorge tandis qu'il la possédait jusqu'à la dernière minute. Puis enfin, une vague inouïe les balaya l'un après l'autre. Il l'embrassa tendrement jusqu'à ce qu'elle recouvre ses esprits.
Avec une possessivité inédite, Saïd la serra étroitement contre lui, écartant les quelques mèches collées sur son front. Il parsema son visage de baisers, jusqu'à ce qu'elle tombe dans les bras de Morphée, un léger sourire aux lèvres.
Lui donnant l'image d'une femme heureuse et comblée....
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