Epilogue

14 avril.

Le temps a repris son cours. La vie a recommencé. Nathan est de retour à l'école avec nous. Jules et Noah connaissent la vérité. Le père de Nathan sait qui je suis. Sa mère me soutient. Et pourtant, malgré tout ça... Rien n'a changé. Comme si rien n'avait été dit. Comme si rien ne s'était passé. Comme si... C'était normal. J'étais normale. Noah n'a pas changé dans sa façon d'agir avec moi. Il continue de se comporter en tant qu'ami. Meilleur ami.

Dans le dos des garçons, on en pouffe de rire. Ils ne remarquent rien. C'est notre secret. Pour l'instant, c'est mieux comme ça, que ça n'évolue pas. Pour l'instant, je ne le veux qu'en tant qu'ami. Rien de plus. Juste assez pour que je sache qu'il est là pour moi en cas de besoin, pas trop pour que ses sentiments ne prennent pas le dessus. Malgré moi, j'essaie parfois de nous imaginer, tous les deux, plus tard. Serons-nous toujours amis ? Amoureux ? Fiancé ? Marié ? Parfois, je me surprends à sourire en imaginant un petit enfant dans le creux de son bras, moi tenant une cuillère et faisant l'avion avec. Est-ce que c'est ça qui va se passer ? Est-ce que je le veux ?

Je pense à moi, et non plus à Yan. Certes, il a toujours une place dans mon cœur, dans mes pensées, dans mon esprit, mais je crois que j'ai réussi à surmonter le deuil, que je réussi à me reconstruire peu à peu. C'est toujours dur de me dire que c'est fini, que je reverrai plus ses yeux gris orageux, son sourire qui me faisait fondre, sa main qu'il passait toujours dans ses cheveux.

Maman et papa, même s'ils ne le montrent pas, sont heureux. Je rentre à la maison le cœur plus léger, le sourire plus facilement aux lèvres. Et je sais qu'ils sont contents que je sois passée à autre chose, que je ne me renferme plus sur moi-même comme je le faisais avant.

Nathan, Jules et Noah ont comme projet fou de me refaire parler. Ça fait un mois qu'ils tentent, sans succès de me refaire dire le moindre mot. J'en suis capable, je le sais. Mais j'ai peur. Je suis terrifiée. Ça va tout changer, tout bouleverser. La vie rempli de non-dits pas s'écrouler, ma voix devra résonner à nouveau. Mais j'en suis capable, je le sais. Je peux le faire. Il m'en faut seulement le courage.

14 avril. Mon anniversaire. J'ai invité les garçons chez moi – ou plutôt, ILS se sont invités chez moi. Une soirée festive, le jus de pomme coule en abondance, mes parents n'ayant pas voulu qu'on boive de l'alcool, malgré les supplication de Jules. Lorsqu'ils m'offrent leurs cadeaux, je ne peux m'empêcher de lâcher une larme. Je ne sais pas pourquoi. Quelle émotion ? Aucune idée.

C'est peut-être la dernière qui manquait à l'appel avant de réellement avancer.

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