Quarante-et-une Bougies
La bougie, petit cylindre de cire, est munie d'une mèche de fils tressés. Un incendiaire briquet, du haut de son arrogante pyromanie, enflamme ce petit cou frêle que le feu dévore alors que les épaules s’affaissent doucement, fondantes, liquides. Le corps se décompose peu à peu en un magma fluide stagnant autour de la colonne vertébrale qui se dénude autant qu'elle se raccourcie. Soudain, privée de tout soutien, la mèche vacillante plonge dans les entrailles chaudes de la pauvre bougie. La flamme grésille et la rejoint alors dans sa triste et morne mort.
Cette mort n'est pas vaine, c'est un grand sacrifice. La bougie ne regrette pas, elle est trop courageuse. Vecteur de lumière et de chaleur, elle guide les pas de l'homme en marquant le temps qui passe. Plantée sur un gâteau avec quarante camarades elle célèbre chaque trois décembre l'avènement d'une nouvelle année. C'est ainsi que tous les ans, une bougie de plus prend part au glorieux autodafé, ce qui fait sûrement d'elle la plus altruiste des choses.
Et pourtant, maman, tu la surpasses, tu la transcendes. De toute ta bonté, de toute ta bravoure et de tout ton amour. Avec papa, tu te sacrifies pour Anaë et moi. Tu nous guides, nous soutiens. Tu es bien plus solide que cette bougie qui se consume. Dans nos coeurs, ta lumière chaleureuse est éternelle. Maman, je t'aime.
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NDA : Ce poème est un peu spécial, je l'ai écrit pour l'anniversaire de ma maman. Du coup il n'apparaîtra pas dans mon recueil pour le Bac mais je pense qu'il a sa place ici. ^^
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