chapitre 8 : Le cercueil de Platine
NDA : les 3 prochain chapitres c'est un rêves d'Esteban)
À Isis-Loge, la journée et la nuit du lendemain se passèrent dans le plus grand calme. Le cuisinier et les autres domestiques engagés par Christian avaient disparu en même temps que le chef de la bande. Seuls les deux Noirs garrottés par Loan n'avaient pu prendre la fuite ; ils furent provisoirement enfermés dans un caveau, à la porte solide, aux fenêtres munies de barreaux de fer.
Moi qui avait fait ma médecine au Collège-Lycée David Guetta, reconnut avec satisfaction que l'état d'Oliver mon fils était loin d'être aussi désespéré qu'il l'avait cru tout d'abord. On pouvait espérer qu'une fois guéri de l'empoisonnement quotidien qu'il avait subi, il reviendrait à la santé. La présence de Miss Elise lui fut d'ailleurs plus salutaire que n'auraient pu l'être tous les remèdes.
Quant à la jeune fille dont les nerfs avaient été terriblement ébranlés, elle avait surtout besoin de repos et de bien-être moral. La disparition de Betty qui malgré toutes les recherches n'avait pu être retrouvée, l'avait vivement affectée. Le détective dut lui promettre solennellement qu'il découvrirait la dévouée chambre daim, pour obtenir qu'elle prît quelque nourriture.
Au cours d'une visite minutieuse d'Isis-Loge que firent Will, moi et Loan, on constatèrent que les malfaiteurs qui avaient été quelque temps les maîtres du château, avaient commencé à en enlever tous les objets de valeur.C'est ainsi que des coupes antiques, des vases et des statuettes d'or, des bijoux historiques avaient disparu. Les voleurs on laisser des objets personnelle on a affaire a une bandes de Bébés ?! Des bébés vraiment !? Petit être qui pleure chi dans sa couche et rampe par terre met tout dans sa bouche et qui bave ...
Il fut décidé qu'on n'annoncerait cette mauvaise nouvelle au vieil archéologue que lorsqu'il serait assez fort pour la supporter. L'idée qu'on avait mis au pillage ses chères collections eût suffi pour aggraver son état. Mais des bébés sérieusement.
Pour la première fois depuis bien longtemps il avait passé une excellente nuit et je n'avait jugé qu'on pouvait sans inconvénient lui administrer quelques aliments légers. Mais des bébés franchement. Je suspecte mes 8 bambins Ethan,Léane,Bastien,Iris,Alyson,Diana,Lylio et Liroy.
Le détective sortait de la chambre du malade lorsque Will courut à ma rencontre.Mon fils de 13 ans levait les bras au ciel d'un air de profonde consternation.
– Que se passe-t-il donc ? demandais-je, devinant quelque nouveau malheur.
– On a volé le cercueil de platine ! murmura mon fils avec accablement, la porte du caveau du Sphinx a été forcée, le cercueil a disparu.
– On a donc pénétré dans le parc malgré les chiens ?
– Tous morts les mastiffs, je viens de retrouver leurs cadavres dans une cabanes en plastique pour enfants, et aucun d'eux ne porte de traces de blessure.
– Ils ont dû être empoisonnés.
– Je me demande comment.
– Ne cherchons pas. Il n'y a que des bébés capable d'un pareil tour de force.
– Que me dira Oliver, quand il constatera que j'ai laissé des bébés tués ses chiens.
– Ce n'est pas de votre faute. Que voulez-vous qu'il vous dise ? Occupons-nous avant tout de rechercher les voleurs et, s'il est possible, de retrouver le cercueil. Faites appeler Loan, nous allons commencer notre enquête immédiatement.
- William tu n'est qu'un gosse d'accord donc va étudier et d'ou des bébés aurait pas pu voler un cercueils se ne sont pas des bébés Hulk
Sitôt qu'il sut de quoi il s'agissait,je me hâta d'accourir, il portait sous son bras un cahier d'un papier buvard spécial très épais et imprégné d'un sel qui avait la propriété de changer de couleur sous l'action de l'eau. Le papier était orangé, une goutte d'eau y faisait une tache verte.
Grâce à cette particularité, il était facile de relever la forme des empreintes de pas, si effacées, si peu humides qu'elles fussent et d'en obtenir un tracé aussi net qu'une impression typographique. Ce papier inventé par moi devait rendre de grands services dans l'enquête.
Will et les deux détectives se dirigèrent vers le Sphinx dont la masse de granit noir, haute d'une vingtaine de mètres s'allongeait majestueusement au bord d'un étang ombragé de hêtres pourprés, de saules pleureurs, et où poussaient les papyrus, les lotus rouges et les nymphéas géants d'Australie, dont la corolle atteint parfois huit mètres de largeur.
C'était là le tombeau qu'Oliver s'était choisi si un jour il été un grand empereur.
Au pied du soubassement de basalte noir du Sphinx, s'ouvrait une porte de bronze qui donnait accès à une sorte de temple circulaire, où dans des niches carrées se dressaient les statues hiératiques de l'ancienne Égypte. Isis, Osiris,Anubis, Hermès Thot.
Au centre quatre fûts de colonnes supportant des lampes et reliés par de lourdes balustrades indiquaient l'entrée d'un escalier qui aboutissait à la crypte proprement dite.C'est là que se dressait le tombeau de marbre noir dans lequel avait été déposé le cercueil de platine.
Le tombeau figurait lui-même une bière oblongue supportée par quatre figures voilées.
Il avait été facile aux malfaiteurs de soulever le couvercle de marbre qui n'était que posé sans êtres celé, mais l'intervention de plusieurs hommes robustes avait dû être nécessaire pour retirer de son alvéole le cercueil de métal dont le poids était considérable. Encore une tétine poser un signe des bébés.
Le détective fit rapidement des constatations pendant que Loan, à l'aide du papier à réactif, relevait de nombreuses empreintes sur le sable humide des allées.
– Il y a, une trace assez petites qui doit être celle d'un bébé,et enfin ce que je ne m'explique guère, la trace légère de pantoufles de bébé, au pied merveilleusement petit et bien proportionné.
– On dirait, murmura Will, avec étonnement, la trace des pas de bébés. J'en jurerais si je n'étais sûr qu'elle n'a pu venir ici.
– Est-elle dans sa chambre ? demandais-je précipitamment pris d'inquiétude.
– Elle dort encore, Loan.Je m'en suis informé en passant à Dora la mulâtresse qui va remplacer Betty et j'ai recommandé qu'on ne la réveillât pas.
– C'est bien, fit le détective,continuons à suivre les empreintes en ayant soin, autant que possible, de ne pas les effacer.
Les pas les conduisirent directement du Sphinx une cabane en plastique ; le sable fin qui couvrait le sol avait gardé la trace d'un objet rectangulaire et pesant qui ne pouvait être que le cercueil.
Près de là se trouvaient les corps des mastiffs, les pattes raidies, la gueule encore ouverte et les crocs menaçants. Ils paraissaient avoir été foudroyés d'une façon presque instantanée. Je m'en approcha avec précaution et remarqua qu'ils exhalaient une violente odeur de chocolats.
– Du chocolats, songea-t-il, c'est la signature d'un bébé. C'est évidemment lui qui a dirigé l'expédition.
Toujours suivant la même piste les détectives traversèrent le corridor souterrain qui aboutissait à la petite porte de fer et à la passerelle du fossé qu'ils franchirent. Sur la berge ils retrouvèrent les traces de pas, mais beaucoup plus nombreux, comme si en cet endroit les bandits avaient reçu du renfort ; puis, dans l'argile molle, de lourdes roues aux pneumatiques cloutés s'étaient pour ainsi dire moulées en creux.L'ornière ainsi creusée se poursuivait tout le long d'une étroite route forestière qui s'enfonçait en plein bois.
– Ils ont chargé le cercueil sur un camion automobile, dit Loan.
– Par exemple, déclara le majordome, je me demande où ils ont pu aller en suivant cette route ; elle n'aboutit qu'à des marais infranchissables qui communiquent avec le reste de l'autoroute A11.
Ils se remirent silencieusement en chemin. Au bout de deux heures d'une marche fatigante ils atteignirent une éclaircie d'où l'on apercevait les eaux majestueuses du fleuve. Une forêt de roseaux entourait des flaques où s'ébattaient des grenouilles géantes et de petits crocodiles, vifs comme des lézards de muraille. Une camionnette gisait au milieu des hautes herbes,enfoncée dans la boue jusqu'aux essieux. Quelle belle métaphore pour une autoroute.
– Je ne comprends plus, déclara le détective. Les voleurs n'ont pu transporter la lourde boîte de platine sur ce terrain mouvant où il est déjà difficile de marcher sans enfoncer jusqu'à la cheville. et puis des bébés sa ne conduit pas ?
– Ils ont pu décharger le cercueil chemin faisant et conduire la camionnette jusqu'ici pour égarer nos recherches, objecta Loan en découvrant encore une tétine.
– C'est impossible, j'ai suivi attentivement la piste, ils n'ont pas fait halte une seule fois.Regardez d'ailleurs la boue molle du marécage n'a gardé qu'une seule empreinte de pas,d'un bébé chargé d'amener la voiture jusqu'ici. Alors une conclusion s'impose, c'est qu'il n'y avait rien dans la camionnette. Nous nous sommes lourdement trompés. Tout comme un cercueil pour un bébé
Il fallut retourner en hâte à Isis-Loge. En arrivant au fossé, je m'arrêta et pendant quelque temps étudia avec une minutieuse attention la passerelle de fer.
– Les plaques de métal sont rouillées jusqu'à l'âme, remarqua-t-il, c'est merveille qu'il ne se soit pas encore produit quel-qu'accident. Jamais plusieurs hommes lourdement chargés n'ont pu passer par ici. Ce n'est pas par ce chemin que le cercueil de platine a pu sortir du parc.
– On ne l'a pourtant pas hissé par-dessus la muraille, fit observer le majordome.
Le détective ne répondit pas. Il se livrait à tout un travail de déduction. Il suivit Will qui venait d'ouvrir la petite porte et se trouva dans le corridor souterrain qui aboutissait à la cabane. Il avait ouvert sa lanterne électrique et le corps plié en deux scrutait attentivement le sol couvert de sable fin.
Brusquement il fit halte en frappant du pied la terre.
– Le cercueil est là !déclara-t-il.
Floridor écarquillait les yeux avec stupeur.Très ému quoi qu'encore incrédule, le vieux majordome était allé chercher une bêche. Il revint l'instant d'après et se mit à creuser le sable à l'endroit indiqué par moi. Au bout de cinq minutes de travail, l'outil rencontra un corps dur qui rendit un son mat... Le cercueil était bien là, Will eut vite fait d'en dégager le couvercle. Le vieux majordome ne se sentait pas de joie ; pour un peu il eût embrassé le détective.
– M'expliquerez-vous maintenant, comment vous avez pu deviner la cachette ? lui demanda-t-il.
– De la façon la plus simple du monde.Puisque les voleurs n'avaient pu emporter le cercueil, il fallait qu'il fût dans le parc. Ils se sont vite aperçus qu'il n'était pas d'un transport commode et ils se sont décidés à le changer simplement de place, pour revenir le chercher plus tard, avec l'outillage nécessaire. La camionnette était destinée à nous donner le change, à nous lancer sur une fausse piste et peut-être à nous faire perdre du temps. En rentrant dans ce corridor, j'ai remarqué qu'une partie du sable n'était pas tout à fait de la même couleur que l'autre, comme s'il avait été fraîchement retourné et ratissé.Il n'était pas difficile de conclure.
« Cependant cette affaire laisse encore bien des points obscurs. Le caveau ne présente aucune trace d'effraction. La porte de bronze a donc été ouverte avec une clef.Qui détenait cette clef ?
– Oliver lui-même, il la déposait ordinairement dans un tiroir à secret de son bureau, mais, je connaissais la cachette et Miss Elise également. Une ex a lui mais comme cette clé seul toi tu sais elle est comment est possible qu'Oliver sache lui aussi ?
– Le bureau n'a pas été forcé c'est lainé quand il avait 2 ou 3 ans je lui est dit par erreur.
– Je suis encore entré ce matin dans le cabinet de travail, je n'ai rien remarqué d'anormal.
– Il faut absolument que je voie Miss Elise. Elle nous fournira peut-être quelque précieux indice.
Comme ils rentraient dans le château, ils aperçurent la mulâtresse Dora, la femme de chambre qui remplaçait provisoirement Betty.
– Priez Miss Elise de venir me parler,dit le détective.
– Miss Elise, s'écria la mulâtresse avec étonnement, mais vous savez bien qu'elle est partie depuis deux heures. Vous avez envoyé votre auto la chercher.
je reçut le coup en plein cœur. Loan et Will se regardèrent atterrés.
Le détective était devenu d'une pâleur mortelle.
– Que dites-vous là ? balbutia-t-il.Partie ! Miss Elise serait partie ! mais dans quelle direction ?
– Elle ne l'a pas dit.
– Les bébés l'on enlevée ! C'est clair !
« Pendant que nous suivions bêtement la piste des voleurs du cercueil, il faisait du cent cinquante à l'heure sur la grand-route, avec ma propre voiture, en emportant sa proie.
– Il y a peut-être dans toute cette affaire quelque malentendu qui s'expliquera, dit timidement Loan.
– Mais non ! je suis malheureusement trop sûr de ce que j'avance... Oui des bébés.
Puis se tournant vers Dora qui ne comprenait pas grand-chose à cette scène.
– Dites-moi exactement tout ce que vous savez !
– Il est maintenant midi, il y a donc deux heures que votre auto s'est arrêtée en face du château. Elle était conduite par le domestique de Melvin, l'hôtelier de Claironnant.
« Il paraît que vous avez envoyé quelqu'un demander votre voiture, dont vous disiez avoir besoin à Isis-Loge pour Miss Elise.
– Et l'hôtelier n'a fait aucune objection ?
– Il ne savait pas, il se méfiait d'autant moins qu'il vous savait au château. Quand la voiture est arrivée, je suis venu prévenir Miss qu'on l'attendait. Elle n'arien répondu.
« Elle s'est habillée très vite, et elle est descendue immédiatement et elle est montée en voiture sans donner d'explication et sans dire adieu à personne. Puis l'auto est partie.
– Dans quelle direction, vers Claironnant ?
– Non de l'autre côté, vers le sud.
Je serrait les poings en proie à une muette exaspération.
– Je suis responsable de tout ce qui arrive, se disait-il. Si je n'avais pas eu la faiblesse de relâcher des bébés, quand je le tenais en mon pouvoir, nous n'enserrions pas là...
« Mais, regrets ou remords n'avancent à rien, il faut agir ! attent si les bébés avait déjà cette mal-attention vous pouvais rien fait tout de même.
« Will, ajouta-t-il à haute voix,faites-moi promptement préparer une autre voiture. Vous n'en manquez pas à Isis-Loge ?
– Il y en a cinq dans le garage. Je vais vous donner une Rolls Royce presque aussi belle que la vôtre. Mais je c'est conduire papa.
– Bon, et surtout pas un mot de tout cela à Oliver avant mon retour, il est inutile de le chagriner inutilement. D'ailleurs je ramènerai peut-être Miss Elise.
Mon fils hocha la tête avec mélancolie.
– Je n'ose l'espérer, murmura-t-il, les bandits ont trop d'avance. Enfin, je vous promets de ne rien dire à Oliver avant votre retour.
– Même si mon absence se prolonge.
– C'est promis.
Tous trois descendirent au garage où tint à s'assurer par lui-même du parfait fonctionnement des organes du moteur et de la présence de pièces de rechange dans les coffres.
Les deux détectives prirent congé de Will en promettant de lui télégraphier dès qu'ils auraient du nouveau, Je m'était assis à côté de Loan qui, suivant son habitude, avait pris le volant.
– Où allons-nous ? demanda Loan.
– À Claironnant. avec un regard sur de moi.
– Nous allons perdre du temps.
– Non, car tu feras en sorte que nous y soyons dans cinq minutes et nous trouverons peut-être là des indices précieux.
Loan avait saisi le levier de changement de direction, l'auto fila comme une fusée. Claironnant fut atteint en quatre minutes.
Melvin, l'hôtelier auquel avait été confiée la garde de l'auto volée parut fort surpris.
– Comment aurai-je pu avoir quelque soupçon ? s'écria-t-il, le jeune qui est venu me demander de faire conduire l'auto à Isis-Loge, portait la livrée d'Oliver , de couleur violet foncé, avec des boutons d'argent figurant des scarabées.
– C'est des bébés qui ont pris la fuite avant-hier en même temps qu'Oliver, expliqua Loan.
– Je ne pouvais pas le deviner. Puis on me demandait de faire conduire la voiture à Isis-Loge. Si c'eût été dans quelque autre endroit, je m'y serais peut-être opposé : mais dans ce cas... Tout le monde en eût fait autant à ma place.
– J'en conviens, avouais-je.
– Ce que vous venez de m'apprendre,reprit Melvin, me cause de grandes inquiétudes au sujet de mon domestique à moi qui s'est chargé de conduire la voiture, c'est un garçon de confiance que j'emploie depuis mon plus jeune age, je crains bien que les bandits ne lui aient fait un mauvais parti.
–Melvin en livrée n'est donc pas monté avec votre domestique.
– Non, sa commission faite, il est parti à pied comme il était venu.
– Et vous ne pourriez nous donner aucun renseignement sur l'itinéraire qu'ont pu suivre les bandits qui emportent Miss Elise ?
– Avec votre voiture, ils n'ont pu suivre qu'une route, celle qui va de Claironnant à Monrovia, c'est la seule qui soit réellement carrossable, toutes les autres dans un large périmètre, sont ou trop étroites et mal empierrées ou pleines de fondrières, à cause des marécages.
– Voulez-vous vous charger de télégraphier à la police de Monrovia, en donnant le signalement de Miss Elise et la description de la voiture ?
– Très volontiers.
– Prévenez aussi le coroner. Nous, nous allons tâcher de les rattraper.
– Ils ont trop d'avance et à moins qu'ils n'aient eu une panne...
– C'est notre seule chance ; nous devons la courir. Adieu !
Les deux détectives avaient déjà repris place dans leurs baquets. La course vertigineuse recommença. Ils passèrent comme un ouragan devant les coupoles dorées d'Isis-Loge.
– Stop ! commandais-je tout à coup.
Je montrait à Loan une forme sombre étendue sur le talus de la route. En approchant, ils distinguèrent un gros ours en peluches, autour duquel ils y avait encore des tétines
Je mit pied à terre et se pencha vers le corps, mais il remonta bientôt, la physionomie toute bouleversée.
– C'est bien un ours en peluche d'un mètre, murmura-t-il, la poitrine du pauvre diable est lardée de coups de couteau.
– Je c'est pas qui est le chef de gang des bébés nous payera tout cela en une seule fois, grommela le détective, navré de cette macabre rencontre.
– Il y a quelque chose qui m'intrigue,demanda Loan qui avait remis le moteur en marche... qui a pu donner l'ordre au domestique de Melvin de se diriger vers Monrovia, sur cette route où les bandits l'attendaient. Ce n'est pourtant pas Miss Elise ?
Je ne répondit pas, ma physionomies'était rembrunie. je ne prononçais pas un mot jusqu'à ce qu'on atteignît un village situé à une dizaine de kilomètre de Claironnant.
Loan ne s'arrêta que juste le temps de se renseigner près d'une vieille mulâtresse qui triait des graines sur le pas de sa porte...
– Il a passé une voiture aussi belle que la vôtre, expliqua-t-elle en zézayant...
– Quand cela ? demandais je,avec impatience.
– Il y a une demi-heure. Les pauvres gens étaient bien malheureux. Il y avait quelque chose de cassé dans leur mécanique, et il a fallu beaucoup de temps pour la réparer. C'etait des bébés au volants de voitures à pédales et Electrique.
– Combien étaient-ils ? bredouilla le détective.
– Huit... quatre était des garçons, et les autres de jolie demoiselles.
Je n'en voulut pas entendre d'avantage, il était fou de joie.
– Nous les tenons ! criais-je. En avant Loan ! Merci la vieille !...
Et je lança une poignée de pièce rouges de 2 centimes dans le tablier de la mulâtresse ébahie, au moment même où la Rolls Royce bondissant comme un être humain, s'élançait à l'assaut de l'horizon, dans un vent de furieuse vitesse.
Dix minutes passèrent, à droite et à gauche les arbres de la route semblaient fuir dans une débanda de panique.Les deux détectives avaient l'impression d'être absorbés par le long ruban rouge de la route, avec la même puissance qu'un grain de poussière est humé et avalé par un ventilateur de grande puissance.
– Une tache noire, tout là-bas !hurla Loan avec enthousiasme. Ce sont eux ! Nous les aurons !
Cinq minutes encore.
– C'est bien mon auto, fit Je, mais ils ne vont pas vite.
– On dirait presque qu'ils sont arrêtés.
– Ils ne bougent pas. Ce doit être une panne !... et des voitures pour enfants ne va pas vite non plus.
– Tenons nos armes prêtes, ils vont nous tirer dessus, ils doivent s'être cachés.
L'auto stoppa à dix pas des autres voitures immobilisées au milieu de la route. Les deux détectives sautèrent à terre le browning au poing et s'approchèrent avec prudence des auto ennemie.
Elle était vide, complètement vide, et de plus, un des pneus était crevé et la magnéto était hors d'usage.
– Nous sommes refaits, soupira Je avec accablement. Ils on pris la fuite après nous avoir vu ils parte en direction du péage du Mans. Les gosses nous on mené en Pays de La Loire, les salopiaud.
Un vrombissement d'hélice se fit entendre,pareil au faux bourdon d'un insecte colossal. Les deux détectives levèrent la tête. Au-dessus d'eux un aéroplane d'une blancheur immaculée s'enfonçait comme un grand oiseau dans l'azur profond du ciel. Un drone putain qu'ils sont intelligents ces bébés.
Au bout de quelques instants, il prit de la hauteur et bientôt il disparut vers le sud...
J'était demeuré immobile, comme frappé de la foudre.
Moins ému Loan s'était emparé précipitamment d'une jumelle et l'avait braquée vers l'aéro.
– Drone avec une caméra, murmura-t-il au bout d'un instant, elle est perdue, définitivement perdue...
La mort dans l'âme, les deux détectives gagnèrent la ville de Monrovia (Le Mans). Des informations qu'ils recueillirent plutôt par acquit de conscience que dans l'espoir de trouver une piste, il résulta que, le matin même, un inconnu dont le signalement répondait à celui de Bébé mystère, avait acheté et payé comptant à un constructeur de la ville un biplan neuf d'un modèle particulièrement soigné.
Moi et Loan regagnèrent Isis-Loge, en proie au découragement le plus profond. Will, qu'un coup de téléphone avait mis au courant, les attendait dans le vestibule.Silencieusement, il les introduisit dans un petit salon qui donnait sur les jardins. Le gosse lui aussi était atterré.
– Avant tout, fit-il en tirant de sa poche une mignonne pantoufle de bébé bleu marine avec un camion de pompiers dessiné dessus, il faut que je vous mette au courant d'une découverte que j'ai faite en votre absence.
« Vous aviez cru remarquer, mêlée aux traces des voleurs du cercueil de platine, l'empreinte des pantoufles de bébé. Vous ne vous étiez pas trompé.
Et étalant sur la table une des feuilles de papier chimique qui avaient servi à relever les empreintes :
– Voyez, ajouta-t-il, les contours coïncident exactement. Il est presque impossible de n'en pas déduire que c'est un bébé qui après s'être emparée de la clef,dont lui connaissait la cachette, s'en est servie pour ouvrir aux bandits la porte de la crypte.
– Je ne puis pas croire une chose pareille ! s'écriais je. C'est déconcertant. Il y a là-dessous quelque diabolique combinaison dont le secret nous échappe...
– Il fallait que je vous dise cela,reprit mon fils avec mélancolie. Maintenant, il s'agit de prendre une décision au sujet de Oliver. Je crains que la nouvelle de la disparition de Miss Elise ne lui porte un coup fatal.
– Il ne sait rien encore, dit Loan. Ne pourrait-on supposer que Bébé sérieusement malade a rappelé sa pupille par téléphone et que celle-ci pour obéir aux recommandations du médecin n'a pas voulu troubler le sommeil d'Oliver...
– Le mensonge est trop grossier !interrompit je.
La porte s'était brusquement ouverte... Oliver, encore très faible, le visage parcheminé comme celui des momies de son musée, mais le regard plus vif qu'on n'eût pu s'y attendre après sa longue maladie, venait d'entrer, appuyé sur une canne d'ivoire, drapé d'une ample robe de velours qui ajoutait au caractère hallucinant de sa face décharnée.
– Ne cherchez plus, fit-il d'une petite voix bizarrement cristalline, je vous remercie tous les trois de l'intérêt que vous portez à ma santé, mais, grâce à l'indiscrétion d'un domestique je suis au courant de tout. Et puis mon p'tit frère en plus c'est bizarre papa mais merci comme même si tu c'est où se trouve Gaëtan merci.
« Je vais mieux, Dieu merci ! et sans être complètement guéri, je suis en pleine possession de mon énergie. Je ferai ce qu'il faut pour retrouver Elise. Ne vous désolez pas, ne vous affolez pas. Pour conquérir l'empire des affaires, j'ai livré de plus dures batailles.
« Je vais raisonner en homme pratique, en simple business-man. Que veulent les ravisseurs d'Elise ? Des Euros. J'en donnerai autant qu'il en faudra. Ce n'est pas pour une autre cause qu'on l'a enlevée, croyez-le bien... »
La façon dont le vieux roi de l'acier envisageait les choses avait momentanément rendu bon espoir à Esteban, mais une semaine s'écoula, sans qu'aucune proposition de rançon parvînt à Isis-Loge.
Vainement le pays fut fouillé par une armée de détectives, vainement des sommes énormes furent dépensées. De même que sa femme de chambre Betty, Miss Elise demeura introuvable.
Ainsi que cette ode de bébés.
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