Chapitre 23 : Passion au urgence

En rentrant dans le hall de l'hôpital, je dénoua rapidement mon foulard rouge qui me protégeait plus ou moins du virus et je secoua mes cheveux lisse, faisant voler des myriades de gouttes froides autour de moi. Une fois à l'intérieur, je fut assaillie par la chaleur et le brouhaha. L'activité des urgence était plus fébrile que jamais.

Ayant défait la fermeture éclair de mon polo de pompier (je suis fier de le porté), dans le vestiaire et je suis sorti dans le hall des urgence.

Ce ne serait pas long. Contrairement aux autres personnel soignants,je savait quelle serait mon affectation. La même que les deux années précédentes : veiller sur le petit Daniel Martin un adorable petit bonhomme de sept ans atteint de mucoviscidose. C'était le job idéal. Dans ma situation, un contrat rêvé ! Certes, cela signifiait une vigilance de chaque instant, mais Daniel le méritait. Ses parents et ses frères étaient en permanence aux petits soins pour lui. Pouvoir compter sur une personne sûre pendant les fêtes de Noël les soulageait beaucoup.

Ayant réussi à capter le regard de Tanguy, le réceptionniste, je lui sourit.

Mais Tan', toujours si joviale à son égard, détourna les yeux et décrocha le téléphone comme pour se donner une contenance.

Bizarre.

Regardant autour de moi, je reconnut les visages familiers de quelques collègues qui, ayant retiré leur affectation, s'engouffraient de nouveau dans le froid et la foule d'Henry Barbousse. Toutes ces personnes auraient préféré passer les fêtes en famille mais, pas comme moi, elles avaient sans doute désespérément besoin d'un complément de salaire. Noël était la meilleure période de l'année pour l'obtenir. Depuis deux ans, j'avais eu une chance folle de tomber sur Daniel et sa merveilleuse famille. D'autres, moins chanceuses, avaient des patients moins délicats et passaient les fêtes à jouer les femmes de chambre, voire les cuisinières, outre leur rôle d'infirmière spécialisée.

Une porte s'ouvrit à la volée, laissant passer un courant d'air frigorifiant. un patient dans un état critique.

— Esteban, venez me voir, je vous prie.

— Que se passe-t‑il, Loan? demandais je. Je suis juste venu travailler.

Pour toute réponse, Loan me fit signe de s'asseoir en face de lui, l'air embarrassé. je prit place derrière son bureau et le fixa, les doigts crispés sur un dossier, le visage empourpré.

— Je suis désolé, Juju, dit-il. J'ai essayé de vous appeler.

Il sembla hésiter un instant, comme si il mesurait l'impact de ce qu'il allait dire.

— Daniel Martin a été hospitalisé cette nuit.

Sous le choc, je me redressa sur mon siège.

— Est-ce grave ? Est-ce une infection pulmonaire ?

Les infections pulmonaires étaient courantes chez les enfants souffrant de mucoviscidose.

Mais j'étais un spécialiste de cette affection et était à même de lui faire de la kiné respiratoire.

Les lèvres serrées, Loan secoua la tête.

— C'est plus grave que cela,Juju. C'est une pneumonie. Il a été placé sous assistance respiratoire.

Incapable de refouler mon émotion, je sentit des larmes perler à mes yeux. Pour un gosse comme Daniel, une pneumonie pouvait être fatale.

— Oh non, murmurais je. Que peut-on faire ?

— J'ai parlé aux parents, répondit Loan avec un soupir. Ils ont annulé tous leurs projets pour les fêtes. On les a avertis qu'ils étaient engagés dans un processus long et difficile.

Je m'affaissa sur mon siège.

Daniel était un tel amour de gosse ! Si drôle, si plein de joie de vivre, malgré son mal ! Ça lui tordait le cœur d'imaginer l'angoisse de ses parents.

— Juju ?

L'interpellation de Loan me fit sursauter. Levant les yeux, je vit des rides soucieuses creuser le front de l'énergique directeur.

— Je suis désolé, Juju, mais votre engagement aussi est annulé.

Un frisson me parcourut.

Ça ne lui avait pas effleuré l'esprit. Je n'avais pensé qu'au petit bonhomme, à ses parents, à ce nouveau drame. Mais cela signifiait pour moi un effroyable manque à gagner.

Quel terrible concours de circonstances ! 

La gorge nouée, j'essaya de combattre la panique qui s'insinuait en moi.

Loan s'agita sur sa chaise, l'air gêné.

— Je n'ai rien d'équivalent à vous proposer, Juju, dit-il enfin en feuilletant quelques papiers. 

La porte du bureau s'ouvrit brusquement. L'air affolé ce qui n'était pas dans ses habitudes  Tan fit son entrée.

— Loan, pardon de faire irruption, mais je viens de recevoir la confirmation de la demande... Euh, vous voyez de quoi je parle : la demande de tout à l'heure. Il faut quelqu'un immédiatement.

Le regard de Loan sembla voltiger de l'un à l'autre, puis il saisit le dossier que Tanguy lui tendait, l'ouvrit et se mit à l'examiner attentivement.

Incapable de supporter plus longtemps le silence,j'intervint d'une voix étranglée.

— Puis-je être utile à quelque chose ?

Était-ce ma voix qui avait prononcé ces mots ? Avais je laissé ma détresse s'exprimer sans retenue ?

J'avais désespérément besoin de bossé. Sinon, elle serait obligée d'aller quémander des gardes supplémentaires au centre de secours... Ma femme aller faire sa pas moi.

Loan me fixait de son regard d'acier et s'éclaircit la voix.

— Vous y connaissez-vous en diabète, Esteban ?

Me raidissant sur ma chaise,j'essaya de rassembler mes esprits.

— Très bien, balbutiais je. Enfin, assez bien... euh, je veux dire, plus que bien.

Les sourcils levés, Loan me dévisageait d'un air perplexe.

Quelle impression donnais je ? Tant pis ! Il fallait foncer.

Je reprit mon souffle.

— Evidemment, continuais je d'une voix posée, en tant que Médecin urgentiste et sapeur pompier, je possède les connaissances de base. En outre, ma propre sœur est diabétique. J'ai donc une expérience directe du risque d'hypoglycémie, de l'ajustement des doses d'insuline et de tous les risques et complications liés à cette maladie.

C'était vrai, j'en savais plus sur la question que n'importe qui. Avoir vécu depuis l'enfance avec une personne souffrant de diabète me procurait une expérience bien supérieure au suivi d'un patient durant quelques jours dans un hôpital.

Le regard scrutateur de Loan s'attarda sur moi.

— Vous sentez-vous capable de soigner quelqu'un qui vient juste d'être diagnostiqué ? Cela signifie qu'il faudra non seulement le soigner mais faire son éducation face à la maladie, Esteban.

La bouche sèche,j'opina lentement de la tête.

— Je pense pouvoir maîtriser la situation sans difficulté, répondis je d'une voix affermie. Quel âge a le patient ?

Loan, qui semblait à présent particulièrement absorbée par l'examen du dossier,me lança un regard incisif.

— Et êtes-vous prêt à signer une clause de confidentialité ?

— Une... quoi ? demandais je, abasourdie.

Pourquoi Loan me posait-il une question aussi saugrenue au lieu de lui répondre sur l'âge du patient ? S'agissait-il d'un bébé, voire d'un nouveau-né ? Certains enfants étaient diagnostiqués très jeunes, quasiment au berceau. Mais Loan me regardait en coin, en brandissant un document extirpé du dossier.

— Une clause de con-fi-den-tia-li-té, répéta-t‑il en appuyant sur chaque syllabe. Vous devez la signer.

— Pourquoi donc ? demandais je, éberlué. De toute façon, tout médecin a un devoir de confidentialité.

— Il s'agit ici d'autre chose. Le patient n'est pas un enfant. C'est un adulte. Un adulte très connu.

Ce fut comme si un déclic se produisait dans mon esprit.

— Il est à Zermatt, une célèbre station de ski dans les Alpes, répondit Loan en poussant vers moi le document. Vous devez prendre la route dès ce soir. C'est tout ce que je suis autorisé à vous dire. La seule condition est de signer la clause de confidentialité. Vous ne saurez pour qui vous travaillez que lorsque vous serez arrivée à destination.

Je saisit avec curiosité le document que me tendait Loan.

Le contrat était anonyme et même rudimentaire dans sa concision : le patient était un adulte de sexe masculin, diagnostiqué comme diabétique moins de quarante-huit heures auparavant. La personne engagé devrait non seulement lui prodiguer des soins lors des trois prochaines semaines mais aussi lui apprendre à accepter et gérer la maladie avec laquelle il était désormais condamné à vivre. Moi aussi condamné a vivre 3 semaines loin de ma famille.

— Est-ce une proposition sérieuse ? demandais je, la voix blanche.

Mon esprit se perdait en calculs surréalistes. 

— Bien sûr que cette proposition est sérieuse, Esteban, répondit Loan en se levant. Croyez-vous que je vous mettrais dans une situation douteuse ? Une seule question : pouvez-vous prendre la voiture ce soir à 19 heures ?

En parlant,il me tendait le document d'une main, un stylo de l'autre.

Comment hésiter une seconde face à une offre pareille ? Quel piège pourrait cacher cette clause de confidentialité ? Il s'agissait probablement de quelque acteur sur le retour qui ressentait le besoin de se faire choyer pendant quelques semaines. 

Saisissant le stylo,j'apposa résolument mon paraphe au bas du contrat.

Tendant le document signé à Loan, je lui adressa mon sourire le plus radieux.

— Pas de problème. Zermatt, c'est en Autriche, n'est-ce pas ? Ce sera un enchantement, Loan !

Assis au bord de son lit dans une chambre de l'hôpital de Gap, Brody considérait avec animosité le médecin à l'air déterminé qui occupait la chaise en face de lui.

Il se sentait sur le point d'exploser et évitait soigneusement de jeter un coup d'œil au miroir, conscient qu'il devait faire peur à voir.

Rien n'aurait pu lui arriver de pire. Le début de sa tournée avait lieu dans trois semaines. Il fallait qu'il soit au top de sa forme, capable de se déchaîner sur scène. Cette tournée n'était pas une tournée comme les autres. Rien ne l'empêcherait de l'entreprendre.

— Je vous signe une décharge, docteur, et vous me laissez sortir d'ici, lança-t‑il, du ton auquel d'habitude personne ne résistait.

Mais cela ne sembla pas marcher.

— Je ne vous laisserai pas sortir si je ne vous sais pas sous bonne garde, Brody, rétorqua le médecin, implacable. J'ai appeler le meilleur Médecin mais en ce moment, ils sont débordés. Je crains qu'ils n'aient personne qui possède les compétences nécessaires.

— Débrouillez-vous, trouvez-moi quelqu'un capable de faire ça pour moi, docteur.

— Il ne s'agit pas seulement de trouver « quelqu'un capable de faire ça pour vous », répliqua le médecin, de plus en plus sévère. C'est à vous aussi de vous prendre en main. Vous devez apprendre à gérer votre maladie vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour le reste de votre vie. C'est pourquoi il faut auprès de vous pendant trois semaines quelqu'un qui vous apprenne à le faire. Et ce n'est pas parce que vous paierez plus cher que vous trouverez la bonne personne. A cette époque de l'année, on s'arrache le personnel efficace.

— O.K., j'apprendrai à gérer ma maladie. Mais plus tard, pas maintenant ! Je ferai ça dans six mois, après la tournée.

— Non, rétorqua le médecin d'un ton glacial. Si vous ne faites pas ce que je vous demande pendant les trois semaines à venir, j'avertis la compagnie d'assurances qui assure votre tournée. Vous ne serez pas couvert.

Sous le choc, Brody sentit le sang se retirer de ses veines.

Quelqu'un osait lui dire non !

D'habitude, il suffisait qu'il claque des doigts pour que chacun s'élance. A quoi servirait-il, sinon, d'être une rock-star richissime et mondialement célèbre ? Depuis que l'argent ruisselait sur lui, plus personne ne lui avait jamais dit non.

Sonné, il regarda le médecin.

— Vous ne pouvez pas faire ça...

Il avait voulu se montrer impérieux, mais sa voix se brisa.

Le cauchemar ne faisait qu'empirer. Il y avait d'abord eu ces semaines infernales où il s'était senti d'une faiblesse inouïe. Puis le diagnostic du diabète. Et maintenant, une menace sur la tournée.

— Je peux parfaitement le faire, et vous le savez très bien, monsieur Brody, répliqua le médecin. Une rock-star malade, ce n'est pas le rêve pour une compagnie d'assurances. Vous avez intérêt à être en bonne santé si vous voulez démarrer cette tournée. Pour être franc, je pense d'ailleurs que trois semaines de surveillance spécialisée en amont ne seront pas suffisantes, il vous faudra aussi un accompagnement durant la tournée. Mais si vous ne voulez même pas vous plier à mes premières instructions, alors...

Avec un geste de la main, il laissa sa phrase en suspens.

Brody sentit le cœur lui manquer.

Ce n'était pas après les cachets de la tournée qu'il courait. De l'argent, personnellement, il en avait. Mais cette tournée planifiée depuis deux ans n'était pas comme les autres : les recettes étaient destinées a l'ordre des pupilles orphelin des sapeurs pompiers.

Voilà des années qu'il apportait un soutien financier à cet établissement. C'était la seule partie encore privée de son existence. Il redoutait comme la peste que la presse à sensation y fourre son nez, troublant la quiétude des petits orphelins.

Grâce au financement qu'il assurait personnellement, l'état avait pu rester à flot au cours des dix dernières années, mais les besoins étaient devenus criants. Faire les choses à moitié n'était pas dans son tempérament. Les plans étaient prêts et approuvés. Il ne manquait que le complément de financement. C'est pourquoi il ne renoncerait pas à la tournée, quel que soit son état de santé.

— Bien, lâcha-t‑il à contrecœur. Dans ces conditions, trouvez-moi quelqu'un pour faire mon éducation.

Se levant avec un hochement de tête dubitatif, le médecin disparut en direction de son bureau et revint après un moment qui sembla à Brody une éternité.

— Vous avez de la chance, dit-il. Le meilleur médecin vient d'appeler. Ils ont trouvé quelqu'un. Il n'est pas spécialiste du diabète mais possède l'expérience requise.

— C'est-à-dire ?

— C'est-à-dire qu'il saura vous aider à maîtriser votre état. Je lui ai envoyé mes instructions par e‑mail.

Il jeta un coup d'œil à sa montre.

— il prend la route à 19 heures. il sera ici à 2 heures 01 demain matin. Je préférerais ne pas vous laisser sortir avant son arrivée, ajouta-t‑il en remarquant le sac bouclé.

Secouant résolument la tête, Brody attrapa la boîte contenant une seringue pré-remplie.

— On m'a expliqué comment faire l'injection. Je prendrai dix unités de cette seringue ce soir avant de dîner, et trente-six unités de celle-ci avant d'aller me coucher, ajouta-t‑il en désignant une autre seringue sur la table de nuit. Je m'y engage, docteur. Maintenant, laissez-moi partir. Ce médecin sera là dans quelques heures, tout ira bien d'ici là.

Il voyait à l'expression du médecin que celui-ci n'était pas convaincu. Mais cela faisait deux jours qu'il était hospitalisé, et il n'en pouvait plus. Quelle plaie d'être à l'hôpital, même si vous avez les moyens de vous payer une chambre privée !

Il recourut à son sourire le plus irrésistible, celui qui faisait fondre son public :

— Allons, docteur, que voulez-vous qu'il m'arrive en quelques heures ?

Le voyage  avait été un cauchemar pour moi. J'avais fait de mon mieux pour me concentrer sur les informations que avait téléchargées concernant les divers types de diabète, d'insuline et de régimes alimentaires. Comme je ne savait rien de mon futur patient, il fallait que je soit parée à toute éventualité et aussi me concentré sur la route, la RCEA quel enfer cette route dangereuse.

Mon téléphone résonna alors que je quittait l'air d'autoroute heureusement j'ai pas démarré : un e‑mail du médecin de mon patient, avec des instructions détaillées.

je lirais plus tranquillement cet e‑mail à la prochaine air d'autoroute. La nuit était déjà sombre.

Arriver à l'adresse indiqué dans le mail c'est la.

— Comme vous avez été contactée au dernier moment.

Comme il prenait le chemin de l'escalier, j'emboîta le pas.

— Qui est ce Brody? demandais je, étonné. On ne m'a pas dit pour qui j'allais travailler.

Je suis jamais aller dans les Alpes que se sois en hiver comme en été. 

Jordan ouvrit la porte du vestiaire et y posa mon sac de voyage. 3 semaine de garde intense au urgence ?!

C'était le plus grand sac que je possédait, mais dans ce casier il paraissait microscopique. Et je tressaillit en voyant que le casier été les mêmes que chez moi en îles de France.

Je me sentit rougir.

On me faisait si souvent des compliments sirupeux sur mes yeux et ses cheveux que je me demandait si c'était une chance ou une malédiction d'être un châtain clair aux yeux or.

Mais lorsque Jordan eut quitté la pièce  j'oublia tout.

J'avais le sentiment magique d'être transporté dans un autre monde. Dans la nuit,j'étaient cernés par les cimes des Alpes, tandis que les lumières de la ville semblaient un refuge chaleureux au cœur des sombres forêts de pins et des hautes montagnes.

— Vous ne m'avez toujours pas répondu, s'enhardit je à demander : pour qui travaillez-vous ?

Jordan me jeta un regard bref puis fixa de nouveau le couloir.

— Franchement, personne ne vous l'a dit ? répliqua-t‑il avec un sourire entendu.

— Non. Mais j'ai bien cru qu'on m'obligerait à signer la clause de confidentialité avec mon sang !

— Bizarre qu'on ne vous l'ait pas demandé, ironisa-t‑il avec un clin d'œil. C'est pourtant ce qu'on fait d'habitude.

— Quel est donc le grand secret derrière tout ça ? questionnais je, s'efforçant de garder le ton de la plaisanterie malgré ma curiosité dévorante.

— Le grand secret, comme vous dites, s'appelle Brody, répondit Jordan d'un ton calme. C'est lui, le grand secret. Brody démarre une tournée mondiale dans trois semaines, et on vient de lui apprendre qu'il est diabétique. C'est vraiment une tuile majeure.

j'ouvrit la bouche, et mon cœur cessa de battre un instant.

—Brody lui-même ? Le fameux Brody ?

Je m'attendait à tout, mais pas à cela. C'était donc là la raison de la clause de confidentialité !

Brody, la rock-star, une pâture de choix pour les médias. Le moindre mouvement de paupières de sa part faisait la une de l'actualité. Un physique d'une beauté insolente, un corps d'athlète, un sourire ravageur. Le type même du beau gosse, limite mauvais garçon, dévoré par son ego. Quand une femme était photographiée à son bras  pour ne pas dire dans ses bras , c'était invariablement le top model en vogue du moment. Cet homme-là valait des millions... Non, des milliards...

— Peut-il y avoir un autre Brody ? répondit placidement Jordan en haussant les épaules.

A l'idée de ce qui m'attendait, je m'effondra contre le mur du couloir.

Les journaux regorgeaient d'histoires sur la conduite inconsidérée de la star. On ne comptait plus ses prises de bec musclées avec ses musiciens et ses managers. Ni les chambres d'hôtel saccagées, les bagarres, les tapages nocturnes. Brody n'était pas un type à accepter sans ruer dans les brancards de contrôler son taux d'insuline et de planifier ses repas.

— Si je m'étais douté que c'était lui, laissais je échapper avec un soupir.

— Qui pensiez-vous que ce serait ? demanda Jordan qui semblait prodigieusement amusé de sa réaction.

— Honnêtement, je n'en avais aucune idée. J'avais imaginé au plus un acteur de feuilleton télévisé ou un businessman fatigué. Mais Brody... C'est énorme !

Je laissa errer mon regard à travers le couloir. Je m'approche d'une fenêtre ou une baie vitrée.

Les rues étaient vivement illuminées, les boutiques ornées de scintillantes décorations ,c'était une succession de charmantes façades rétros et de vieilles demeures du 18e siècle peintes de couleurs pastel. Du rose, du bleu, du pêche, du jaune. Un vrai soleil d'été, en pleine nuit. 

— Dans quel hôtel je vais résider ? demandais je.

— Qui vous dit que vous allez résider à l'hôtel ?

Gagné par l'inquiétude.

— C'est que... la plupart des gens vont à l'hôtel, risquais je.

— La plupart des gens ne sont pas Brody, répliqua Jordan. Il a acheté une maison sur la hauteur.

— Vraiment ?

Ils étaient entourés de pistes neigeuses luisant doucement dans la nuit. Tout, y compris la disposition des charmants hôtels qu'ils avaient dépassés, semblait inviter à gagner les pentes, skis aux pieds. On vois au loin les montagnes, mais tres loin.

 Brody aime-t‑il skier ? demandais je en s'éclaircissant la gorge.

La presse ne mentionnait jamais de prouesses de la rock-star dans la neige. Le théâtre de ses exploits se situait plutôt dans les Caraïbes ou sur des yachts luxueux.

Jordan s'esclaffa.

— S'il aime skier ? Est-ce que les abeilles aiment le miel ?

Finalement une fois arrivé dans la chambre de Brody, une infirmiere nous a annoncé le décés malheureusement pour lui le diabete a été plus fort que lui.


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