Londres

Gantant ses mains de blanc et vêtues d'une cape noire, Magnus fixa la charmante maison qui se trouvait devant lui. Le bas de sa cape noire virevoltant au rythme de ses pas, il monta les marches du perron. Il eut à peine frappé à la porte qu'une jeune fille typée asiatique lui ouvrit avant de lui sauter dans les bras.

- Magnus !

- Bonjour, princesse ! Dis-moi, c'est que tu as encore grandi toi !

La jeune fille tourna sur elle-même faisant virevolter sa robe bleu nuit. Elle avait de long cheveux noirs et des yeux sombres emplis de malice.

- Je vais bientôt avoir 13 ans, bien sûr que je suis grande ! Lui fit-elle, fière.

Magnus lui rendit son sourire.

- J'ai quelque chose pour toi !

Il sortit de sa poche un bracelet en or qui mit autour du poignet de la jeune fille. Le symbole d'un pentagramme y était gravé.

- Il est trop beau ! S'exclama-t-elle, ravie.

- Il te protégera.

- Tu la gattes trop, tu le sais ?

Magnus relava la tête et son sourire s'agrandit. Jem Castairs était appuyé avec nonchalance contre la porte en tenue de chasseur d'ombres, ce qui résumé à des vêtements entièrement faits de cuir. Le sorcier regrettait qu'Alexander ne la porte pratiquement plus. Le cuir lui allait si bien... Il secoua la tête pour se sortir certaines images de la tête et sourit à son ami.

- Bonjour Jem.

- Salut Magnus, on t'attendait. Entre.

Le sorcier suivit son ami à l'intérieur de la maison, la fille de Jem sur ses talons. Il le conduisit dans un salon avant de lui servir un verre.

- Tessa arrive, elle est au téléphone avec Emma.

- Tout va bien ?

- Le calme plat ! Comment vont tes fils ? Lui demanda-t-il en lui faisant signe de prendre place sur un fauteuil en cuir.

Magnus sourit.

- Oh eux ils vont bien. Ils sont en pleine forme. Nous en revanche, on se repose un peu moins...

Jem tourna son regard vers sa fille qui faisait tourner entre ses doigts son nouveau bracelet avant de le prendre en photo avec son portable.

- On ne cesse jamais de s'inquiéter pour eux, pas vrai ?

Magnus but une gorgée de son verre.

- J'aimerais être uniquement inquiet pour eux.

- Tu t'inquiètes toujours beaucoup trop, Magnus. Catarina a fini par déteindre sur toi ! Lui fit Tessa en entrant dans le salon, les bras chargés de vieux livres poussiéreux.

- C'est quoi ? Lui demanda sa fille en se penchant par-dessus son épaule, curieuse.

- Ça, ma chère, ce sont de très puissants grimoires ! Lui répondit Magnus.

- Ils sont toujours très vieux ! Répliqua-t-elle.

- Tout ce qui est vieux est puissant, mademoiselle !

- Donc Ragnor est plus puissant que toi, si on suit ton raisonnement. Lança Tessa en lui faisant un clin d'œil.

- Non ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit. Mais je ne t'en veux pas, tu es encore trop jeune pour comprendre.

Mina rit et Magnus lui tapa dans la main. Tessa pointa un doigt sur sa fille.

- Fais attention toi, tu es censé être du côté de ta mère ! Je t'ai mis au monde je te rappelle !

- Théoriquement, Magnus aussi ! Lu fit Jem ce qui lui valut un regard noir de la part de sa femme.

Mais il avait raison. Un concours de circonstances avait fait que le sorcier avait dû s'occuper de l'accouchement. Une expérience suffisamment traumatisante pour lui qui se jura de ne jamais s'engager dans une carrière de gynécologue.

- Je vois que tout le monde se ligue contre moi. Leur fit Tessa cachant à peine son amusement. Bien. Magnus, je pense que certains de ces grimoires pourraient t'intéresser et intéresser Cat'.

Le sorcier la remercia et en un claquement de doigts fit disparaître les livres.

- Tu restes manger avec nous ?

- Non je dois rentrer, j'ai des clients à voir.

- Dommage. Passez avec Alec et les garçons, ça fait longtemps qu'on ne les a pas vus.

- Si tu veux les voir, ils vaut mieux que ce soit toi qui viennes, ça fait bien longtemps qu'ils ne nous suivent plus partout tu sais ! Lui fit Magnus en riant.

- J'ai l'impression que c'était hier qu'ils couraient partout en semant le chaos sur leur passage... Plaisanta Tessa.

- Oh ne t'en fait pas, ils le font toujours, ça, ça n'a pas changé! Bon, allez, faut vraiment que j'y aille.

- Je peux venir avec toi ? Lui demanda Mina, plein d'espoir.

- Tu me la laisses ? Demanda Magnus à Jem.

- Du miment qu'elle ne revient pas avec des cheveux rouges !

- Je ne vois vraiment pas pourquoi tu dis ça ! Allez Miss, je te laisse nous ouvrir un portail ! Fit Magnus en s'inclinant légèrement devant la jeune fille.

Dumort

Poussant les portes du Dumort, Maïa en franchit le seuil en jetant des coups d'œil autour d'elle. L'endroit était bien calme.

- Elliot ? Lily ? Appela-t-elle.

- Je suis là...

Maïa fronça les sourcils et s'avança vers la pièce d'où la voix semblait provenir. Lily se tenait dos à elle, dans une magnifique robe rouge sang.

- Tout va bien ? Lui demanda Maïa.

La vampire soupira et se retourna vers son amie.

- Qu'est-ce que tu veux, Maïa ?

- Tu es parti bien vite de la fête.

- Tu parles d'une fête.. la nouvelle génération est pire que la tienne !

- Je le prends comme un compliment ! Mais tu as raté l'animation de la soirée. Max s'est pratiquement battu avec le jeune Blackthorn.

Lily haussa les sourcils, surprise.

- Max ? Ma petite myrtille ?

- Oui. Ce Max là ! Moi aussi ça m'a étonné. Mais ils sont bizarres tous les trois en ce moment. Max, Rafe, Tavvy... Tu ne sais rien, toi ? Ces gamins te racontent tout.

Lily chassa la question d'un geste de la main.

- Tu voulais quoi, Maïa ?

- Rien de spécial...

- Alors tu peux t'en aller !

La vampire passa devant la jeune femme mais cette dernière lui attrapa le poignet.

- Je vois bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas, Lily. Tu peux m'en parler, tu sais.

Lily hésita, plissa légèrement les yeux, semblant évaluer à quel point elle pouvait se confier. Elle finit par afficher un faux sourire et dégagea son poignet.

- C'est gentil, Roberts, mais si j'avais besoin d'un psy ce ne serait pas toi que je choisirais. Maintenant, si tu pouvais me laisser, j'ai des choses à faire avant que le jour ne se lève et je n'ai pas bu une goutte de sang depuis des heures...

Maïa fixa un bref instant les cernes sous les yeux de la vampire.

- Hum. Je suppose que ça explique ton humeur maussade. Je te laisse alors.

La loup-garou s'éloigna mais arrivée sur le pas de la porte du Dumort, elle s'arrêta.

- Ah j'allais oublier... Tu as parlé à Alec de cette femme qui suit les garçons ?

Lily se crispa.

- Oui. Je le lui ai dit.

- Et ? Je t'avoue que j'ai été étonné qu'il nous ait demandé de laisser les garçons seuls ce soir compte tenu de...

- Oui, moi aussi, mais ce sont ses enfants, pas les nôtres.

- Alors c'est pour ça que tu étais là ce soir... Tu n'étais pas d'accord avec cette décision !

- J'étais là parce que j'avais quelque chose à faire. Se défendit Lily. Et toi, qu'y faisais-tu ?

- Je vérifiais que Klaus ne faisait pas n'importe quoi.

- C'est un peu ce qu'il fait habituellement, non ? Railla Lily.

- Tout comme Rafael. Répliqua Maïa.

La vampire plissa un peu plus les yeux, la foudroyant du regard.

- Tu ne peux pas comparer Rafael à ce.. garçon. Lui lança-t-elle avec un dégoût à peine caché.

Maïa éclata de rire face à la réaction de son amie.

- Rafael peut bien faire ce qu'il veut, tu lui trouveras toujours des excuses. A lui ou à Max.

- Exactement.

PDV Max – Maison de Klaus

Le temps que je me débarrasse de Klaus, Tavvy avait disparu. Quant à Rafe, il était introuvable et ne répondait pas à son téléphone. A l'heure qu'il est, Tavvy devait avoir tout raconté à mes parents qui devaient certainement être déjà au Dumort occupait à couper la tête de Lily... Et j'exagérais à peine. J'arrachais un verre de je ne sais quoi à un sorcier qui passait par là et le bu d'une traite. Je grimaçais. Le liquide me brûla la gorge mais étonnamment cela me réconforta. Je savais que cette soirée allait mal se terminer. Klaus réapparut dans mon champ de vision et agita deux bouteilles remplies d'un liquide brunâtre devant moi.

- Je te propose un truc. Tu laisses tomber ton frère et ses histoires de cœur et tu me suis en haut ! Me fit-il avec un clin d'œil.

Je pris une des bouteilles qu'il me tendait et bu directement au goulot. Klaus sourit.

- Je crois qu'on est d'accord.

Après tout, le mal était fait maintenant, je ne pouvais plus rien y faire. Puis je n'aurais pas pu le raisonner... Je repris une gorgée à la bouteille et suivis Klaus sur le toit. Des filles nous y attendaient. J'en connaissais certaines, d'autres non. Une d'entre elles s'approcha de moi.

- Salut,Vic... Lui fis-je.

- Tu danses avec moi ? Me demanda-t-elle avec un grand sourire. Ou ta copine reste d'être jalouse ?

- Quelle copine ? Lui demandais-je. Je suis libre comme l'air.

Ses yeux bleus semblèrent étinceler alors qu'elle se mettait à rire. Elle prit ma main et s'amusa à virevolter. Je l'imitais. J'avais l'impression de flotter au-dessus du sol. Je me sentais libre. Nous nous rapprochions de plus en plus du bord, mais je m'en fichais. C'était dangereux et ce que je cherchais. Ce qu'on cherchait tous. Vitoria était une Branwell. Sa famille avait longtemps vécu à Idris et par conséquent, l'avait éduquée dans leur tradition plutôt stricte. Ses parents seraient fous s'ils la voyaient danser sur le toit d'une maison, l'esprit embrumé par ce qu'elle avait bu. Quant à moi, les miens ne seraient pas loin d'avoir la même réaction. Peut-être que Magnus en rirait mais certainement pas Alec.

- Le dernier qui saute dans la piscine, fais le ménage demain ! Hurla Klaus avant de prendre de l'élan et de s'élancer dans l'eau.

- Aucun humain ne peut faire ça sans se tuer ! Me fit Vic en se penchant pour voir Klaus remonter à la surface et nous faire signe.

Je souris et la pris par la main.

- Mais nous ne sommes pas humains.

- Non. Nous ne le sommes pas. Me répondit-elle en me rendant mon sourire.

Nous reculâmes de quelques pas.

- Prête ?

- Et toi ? Me défia-t-elle.

- Toujours !

On s'élança à notre tour dans le vide. Cela ne prit que quelques secondes avant que l'eau froide de la piscine ne nous recouvre entièrement. Mais pendant un bref instant, j'eus l'impression de voler. Nous remontâmes à la surface en riant.

- Encore ! Me fit Vic. Je veux ressentir ça encore et encore !

Elle rejeta ses longs cheveux blonds en arrière avant de sortir de la piscine. Sa robe blanche mouillée était transparente laissant percevoir sa peau et les runes qui y étaient tracées. Je sortis à mon tour laissant mon manteau dans la piscine. Vic fit glisser ses doigts fins sur mon torse nu et je me mordis la lèvre.

- On recommence ?

- Je crois que j'ai une meilleure idée...

Le lendemain

Une odeur désagréable me chatouilla le nez. J'ouvris péniblement les yeux sur une chambre en désordre et.... Inconnue.

- Je suis où là ?!

- Dans une de mes nombreuses chambres d'amis. Me fit Klaus.

Assis en tailleur sur le lit, une tasse à la main, il me fixait d'un air moqueur.

- Dure soirée ?

Je grommelais et me redressais en grimaçant. J'avais l'impression qu'on essayait de m'ouvrir le crâne en deux.

- Comment tu fais pour être aussi en forme avec tout ce que tu prends, sérieux ?! Demandais-je à Klaus.

- De l'entraînement. Et ça.

Il me tendit sa tasse et je reculais en grimaçant, ayant soudain envie de vomir.

- C'est quoi cette horreur ? Ça sent les égouts.

- Ouais mais c'est efficace pour les gueules de bois !

- Et ben je préfère encore avoir mal à la tête pour le restant de mes jours !

Regardant autour de moi, je me mis à la recherche de mes vêtements, car visiblement je n'en portais aucun, et accessoirement, de mon portable.

- Tu n'aurais pas vu...

- Tes fringues ?

- Ouais et mon portable aussi, s'il te plaît.

- Alors ton manteau est dans la piscine, donc je pense que ton portable y est aussi.

- Putain de merde... Soupirais-je en me rappellent de ce détail. Mes parents vont me tuer.

- Bah, ils vont en racheter un autre... Cela dit, j'ai un peu du mal à les imaginer dans un magasin ou même à faire des achats par internet.

Je secouais la tête, exaspéré.

- Pour info, ils sont comme tout le monde, ils mangent, ils se lavent et aussi étonnant que ça puisse te paraître, ils vont même aux toilettes.

Il ouvrit de grands yeux.

- Tu sais que tu viens de tuer le mythe là ?

J'éclatais de rire.

- Ouais ben dis-moi plutôt où est le reste de mes vêtements.

- Paola te les a pris. Je crois qu'elle n'a pas aimé te voir avec Vic. Ni même t'entendre faire des choses avec Vic, si tu vois ce que je veux dire.

- QUOI ?! Cette grosse conne a fait quoi ?! Et j'ai fait quoi avec Vic ?

- Heu ben tu sais, je vais pas te faire un dessin.

- Putain, fais chier ! M'exclamais-je en me recouchant, la tête dans les mains. Ma vie va devenir un enfer... Tu crois que je peux rester ici ? Genre à vie ?

- Considère cette chambre comme la tienne ! Surtout avec ce que tu y as fait ! Se moqua-t-il.

- De toute façon je n'avais pas envie de rentrer chez moi...

- Pourquoi ?

- Rien...

Tavvy avait-il parlé à mes parents ? Avait-il mis sa menace à exécution ? Des étincelles bleues crépitèrent entre mes doigts, brûlant les draps. Klaus ne s'en formalisa pas plus que ça et se contenta d'enserrer mon poignet de ses doigts bagués.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu crois pas qu'il est temps que tu me dises pourquoi des terrestres ont débarqué en plein milieu de la soirée et pourquoi ton frère et Tavs nous ont lâchés ?

Je soupirais. Seuls des draps fins couvraient mon corps nu à la vue de Klaus. Si cette situation ne me dérangeait pas plus que ça, ce n'était tout de même pas l'idéal pour ce genre de discussion.

- Tu ne veux pas plutôt aller me chercher des vêtements et me laisser prendre ma douche ?

- Tu m'expliqueras après ?

- Ouais... Si tu veux..

- Oui je veux. La salle de bain est en face. Fais comme chez toi.

Il quitta la chambre et je me forçais à sortir du lit. Heureusement, la salle de bain n'était qu'à quelques pas. Elle était immense, à l'image de la maison. La salle de bain était en marbre et la baignoire ressemblait plus à un spa. Du Klaus tout craché, pensais-je. J'optais pour la douche et mis l'eau froide. Il fallait que je me réveille, que j'essaie de me souvenir de ce qui s'était vraiment passé hier. Si j'avais vraiment couché avec Vic cela risquait de compromettre l'excuse que j'avais soigneusement fabriquée pour justifier mes absences... Mais finalement, en avais-je vraiment encore besoin ?

Fin PDV Max – Appartement Brooklyn

Clary, ses cheveux roux lâchés sur ses épaules, passa la tête par l'entrebâillement de la porte.

- Alec ? Magnus ? Appela-t-elle.

- Entre ! Lui répondit Alec en lui faisant signe du salon.

Il portait des vêtements de sport et semblait reprendre son souffle. Clary lui sourit et il le lui rendit.

- Tu vas bien ? Ça fait longtemps. Lui fit-elle. Je vois beaucoup plus Magnus que toi en ce moment.

- Désolé, je cours un peu partout. Au sens propre comme au sens figuré ! Expliqua-t-il en désignant sa tenue. Je te sers quelque chose ?

- Je veux bien un café, s'il te plaît. Répondit Clary en le suivant dans la cuisine et en prenant place à la table.

- Désolé, je n'ai pas eu le temps de lire votre rapport à Simon et à toi. Il m'a fait brièvement un résumé hier mais c'est tout.

- Oh tu sais il n'y a pas grand-chose à dire. Lui fit Clary en prenant la tasse qu'il lui tendait. L'Institut de Rome détecte des menaces mais quand ils se rendent sur place, le problème a été réglé par la garde suisse.

- La garde suisse ? S'étonna Alec. Mais ce n'est pas à eux de s'en charger !

- C'est ce qu'on a essayé de faire comprendre au Vatican et ils nous ont répondu que tout ce qui menace le territoire et le pape les concernent. Ils ont rajouté que ça faisait partie des accords qu'on avait avec eux.

- Oui sauf que là ils interviennent aussi sur le territoire Italien et ça, ça fait pas partie de nos accords !

- Oui, je sais, Alec. Je le leur ai dit et ils ont promis que ça ne se reproduirait pas.

- Et tu les as cru ?

- Non. Mais je pense que le mieux c'est de laisser l'Institut de Rome régler ça. Et si ça ne s'arrange pas... Et bien, je suppose qu'on verra à ce moment-là.

- Hum... Moi qui pensais qu'on avait enfin trouvé un accord... Peut-être que l'élection d'un nouveau Consul permettra de régler ça....

Clary eut l'air surprise.

- Un nouveau Consul ? Mais tu n'as pas fini ton mandat !

- Théoriquement, j'aurais dû en faire qu'un, donc si. Puis... Je crois que j'ai épuisé la patience de Magnus. Il n'avait signé que pour 5 ans lui. Plaisanta Alec.

- Il est où d'ailleurs ? Je pensais qu'il serait avec toi.

- Chez Cat' avec Mina.

- Et les garçons ?

Alec soupira et haussa les épaules.

- Chez Klaus, je suppose. Il y avait une.. soirée... Ils ne sont pas rentrés hier soir donc je suppose qu'ils ont bien profité de leur moment de liberté, comme ils disent....

- Tu m'as l'air d'un père dépassé ! Ria Clary.

- Ils ont grandi un peu trop vite à mon goût...

- Tu sais, à leur âge on était pire qu'eux !

- Ouais c'est ce que Magnus n'arrête pas de me dire... Mais... c'est passé tellement vite, dans ma tête ce sont encore des enfants...

Clary eut un sourire attendrissant. Elle comprenait ce qu'il ressentait. Sa fille était encore loin d'avoir l'âge des garçons mais Alec avait raison, le temps passait vite. Il fallait qu'elle en profite.

- C'est pour ça que tu veux quitter ton poste de Consul ? Pour passer plus de temps avec eux ?

- Entre autres...

La porte de l'entrée s'ouvrit sans douceur, interrompant leur conversation. Rafael entra dans la cuisine, morose. Il portait toujours les vêtements blancs de la soirée mais ces derniers étaient à présent tâchés de boue. Il tendit une fiole remplie d'une substance rouge à son père qui le fixait, bouché bée.

- Tiens, Lily m'a dit de te donner ça.

- Je peux savoir pourquoi tu es dans cet état ?! Lui demanda Alec en saisissant la fiole qu'il tendit immédiatement à Clary.

La jeune femme la mit dans la poche de sa veste avant d'examiner la main de Rafael. Ses articulations étaient en sang.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé ?!

- Rien. Je vais me coucher, salut !

Alec le retint par le bras.

- Tu restes là ! Un, tu m'expliques ce qui s'est passé, deux, tu m'expliques pourquoi ton frère n'est pas avec toi !

- Et tu pourrais peut-être aussi nous dire pourquoi Tavvy n'était pas à la réunion de ce matin. S'il veut diriger l'alliance, il va devoir commencer par être là à toutes les réunions ! Lui fit Clary en fronçant les sourcils.

- Tavvy n'était pas là ce matin ?! S'énerva Rafael. Ah ouais, ok, en fait il s'est carrément barré !

- J'espère pas pour lui, non ! Lui fit Alec, sévèrement. Il ne peut pas se balader d'un Institut à un autre comme bon lui semble !

- Je le fais bien moi ! Répliqua Rafael.

- Toi tu n'es affecté à aucun Institut en particulier.... Ça va devoir changer d'ailleurs.

- Ben mets moi dans n'importe laquelle, je m'en fiche, tant que c'est loin d'Octavian Blackthorn ! Lança Rafael avec amertume.

Clary interrogea Alec du regard qui lui lança un regard signifiant « je t'expliquerai plus tard ».

- Il est arrivé quoi à ta main ?

- Rien.

- Rafael...

- J'ai tapé dans un mur, ça va, c'est pas la fin du monde, si ?

Alec plissa les yeux. Il était à la fois énervé et inquiet. Toutefois, Rafael ne présentait pas d'autres blessures et semblait surtout épuisé et énervé.

- Tu sais quoi ? Va prendre une douche et essaie de te reposer, on reparlera de ça plus tard.

- Non, j'ai pas envie de parler. Il est où Max ?

- Ton frère n'est pas rentré. Je suppose qu'il est encore chez Klaus et j'espère pour lui qu'il ne va pas rentrer dans le même état que toi.

Rafael leva les yeux au ciel avant de quitter la pièce. Clary tapota l'épaule d'Alec en se levant.

- Bon courage, et je crois que tu vas en avoir besoin.

- Rigole, on en reparlera quand ta fille aura leur âge, surtout si elle prend le caractère de son père !

- Ne parle pas de malheur !

PDV Tavy

Regardant autour de moi, j'essayais de repérer un indice qui me permettrait d'identifier où je me trouvais. J'étais enfermé dans une pièce humide et froide dont le sol était recouvert de boue. Assis contre la paroi rocheuse, les chevilles et les mains liées, je ne pouvais pas me lever. La porte de mon cachot grinça en s'ouvrant. Une femme entra, une lanterne à la main. Elle la posa au sol et s'assit face à moi. Son visage était encore plus pâle que dans mes souvenirs et ses cheveux beaucoup plus blonds mais c'était elle....

- Zara Deadborn... Crachais-je.

- Je vois que tu te souviens de moi. Me fit-elle froidement en croisant les mains devant elle.

- Ma sœur est morte à cause de vous.

- Ta sœur ? Je n'en ai aucun souvenir... Mais toi, tu dois être le petit dernier des Blackthorn. Cette famille de traîtres ! Je ne sais pas qui je hais le plus entre ta famille ou les Lightwood....

- Et moi je ne sais pas qui de ma famille ou des Lightwood vous déteste le plus...

Elle afficha un rictus mauvais.

- Tu n'es pas ma cible, Octavian. Moi, ce que je veux, c'est les enfants d'Alec Lightwood.

- Bon courage, parce que ce sont aussi les enfants de Magnus Bane et il n'est pas vraiment conciliant envers les personnes qui menacent sa famille.

- Ne t'en fais pas, je gère le sorcier. Maintenant j'aimerais qu'on passe un accord toi et moi.

- Un accord, vraiment ?

- Oui. Ca fait un petit moment que je vous observe. Je sais que toi et.. Raphaël, c'est ça ?

- Rafael...La corrigeais-je en soutenant son regard.

- Oh, mais c'est qu'il mordrait presque. Je vois que ce garçon semble compter pour toi. Alors tu vois, je pense qu'on va pouvoir trouver un accord.

- Non, je ne crois pas.

- Si, crois-moi. Vois-tu, Raphaël.. Pardon, Rafael, ne m'intéresse pas. Moi, ce que je veux, c'est son frère.

Gardant mon regard dans le sien, j'essayais de rester impassible.

- Et pourquoi ?

- Le tuer. Me répondit-elle du tac au tac.

Je tressaillis.

- Je veux toutes les créatures obscures mortes. Et je vais commencer par.. lui.

- Vous êtes encore plus folle qu'avant...Fis-je avec dégoût.

- Non, je suis lucide. Les créatures obscures se retourneront contre nous. On ne peut pas les laisser faire. Vous vous êtes bien amusés pendant ces longues années, mais maintenant, c'est terminé. Les néphilims vont retrouver leur terre sacrée et les créatures obscures vont être éliminées, toutes, sans distinction.

- Aucun néphilim de la nouvelle Enclave ne vous...

- La nouvelle enclave ?

Elle plissa le nez et rapprocha son visage de moi.

- L'Enclave, c'est moi. Alec Lightwood n'est qu'un imposteur et je vais révéler son vrai visage.

Je me mis à rire. Elle était ridicule. Ceux qui étaient de son côté pouvaient presque se compter sur les doigts de la main.

- Alec va vous écraser. Vous vous sentez vraiment capable d'essuyer une autre défaite ? Il va récupérer Idris et vous aurez définitivement tout perdu.

- Vous vous croyez intouchable mais tu es là, ici, avec moi.

- Vous m'avez parce que j'ai tout fait pour. Je voulais me retrouver face à vous et avoir la chance d'être celui qui vous ôtera la vie.

- Toi ? Me tuer ? Me fit-elle en haussant les sourcils avant de baisser le regard vers les chaînes autour de mes poignets. Hum.. Si j'étais toi, j'accepterais de collaborer avec moi.

- Je préfère mourir...

Elle haussa les épaules.

- D'accord. Je ne vais pas insister. J'avais prévu ton refus. J'espère pour toi que ton Rafael tient à toi autant que tu tiens à lui.

- Pourquoi ? Qu'est-ce que vous allez faire ?

- Échanger ta vie contre celle de son frère.

Je ne pus empêcher un sourire moqueur d'étirer mes lèvres.

- Vous croyez vraiment que Rafael va vous livrer son frère ? Ouais, ça se voit que vous ne le connaissez pas. Vous allez devenir son ennemi numéro un et franchement, je n'aimerai pas être à votre place.

Elle sortit un poignard séraphique et saisit brusquement ma main.

- Moi je crois que recevoir un doigt de son petit ami dans une boîte va le rendre très docile !

- Je ne suis pas son petit ami et faire ça ne fera que l'énerver. Il ne vous livrera jamais Max, peu importe ce que vous me faites. Et je ne vous aiderai pas non plus. Alors allez-y, tuez-moi...