Chapitre 4
PDV Tavvy – New York
Remontant la fermeture de mon blouson, je remontais l'allée menant à l'Institut de New York. Habitué au soleil californien, j'avais toujours eu beaucoup de mal avec le climat new-yorkais. Le soleil s'était à peine couché, que les températures avaient déjà considérablement chutées par rapport à l'après-midi. Alors que j'avais accéléré le pas, je me figeais soudain. La capuche de son sweat relevé sur sa tête, Rafael se tenait appuyé contre la façade de l'Institut. Si pour les terrestres, l'Institut ressemblait à une vieille église délabrée, c'était en réalité un magnifique édifice et particulièrement imposant. Les centaines d'éclairages accrochés à la façade, diffusaient une douce clarté et me permettaient de distinguer légèrement le visage de Rafael. Il me sourit mais tout dans sa posture et son regard me signifiait que quelque chose n'allait pas. Je fis quelques pas de plus pour être à sa hauteur.
- Tu vas bien ? Lui demandais-je.
- Je vais toujours bien. Me répondit-il sans me quitter des yeux.
Ces derniers étaient plus sombres que d'habitude et j'avais passé suffisamment de temps à perdre mon regard dans le sien pour reconnaître l'éclat de tristesse qui y brillait en cet instant.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Qui te dit qu'il s'est passé quelque chose ?
Je laissais échapper un soupir d'agacement.
- Pourquoi tu n'es pas chez toi à cette heure-ci ?
- Je suis de garde.
Je haussais les sourcils, le détaillant de haut en bas. Il portait un sweat gris et un jogging noir.
- Tu sais Rafe, la prochaine fois que tu veux inventer une excuse aussi débile, enfile déjà une tenue de combat, ce sera plus crédible.
- Je n'essayais pas de l'être, juste de te faire comprendre que je n'avais pas envie de répondre à tes questions.
- Bien, comme tu veux.
Passant devant lui pour rentrer à l'intérieur, il m'attrapa par le bras pour me stopper.
- Attends... Je croyais qu'on ne se parlait plus toi et moi ?
- Je n'ai jamais dit ça. C'est toi qui as fui ici dès que l'occasion s'est présentée.
- Je n'ai pas fui.
- A non ? Et comment tu appelles ça alors ?! Depuis quand tu n'étais pas rentré chez toi ?
- Ma famille me manquait. J'ai le droit, non ?
- Oui. Mais toi et moi on sait très bien que ce n'est pas la raison de ton départ pour le moins... précipité.
Il me sourit à nouveau, moqueur.
- Et toi ? Qu'est-ce que tu fous là ? Je te manquais trop ?
- Non. Je viens voir mon frère. Il m'a demandé de passer.
- Pourquoi ?
- Je sais pas. Tu n'auras qu'à lui demander directement si ça t'intéresse tant que ça.
- Non, je m'en fout un peu en vrai. Mais puisque tu es là et que visiblement tu n'as pas grand-chose à faire, ça te dit de m'accompagner boire un verre ?
Ses yeux d'un marron presque noir semblaient me supplier d'accepter. Si j'y allais, peut-être qu'il finirait par me dire ce qui n'allait pas.
- Ok... Je te suis.
Il me sourit et me prenant la main il me traîna avec lui jusqu'au Pandemonium. Comme à l'accoutumée, il était bondé. Le videur nous lança un rapide coup d'œil avant de nous ouvrir la porte. Il salua Rafael poliment lorsqu'on passa devant lui.
- Tu passeras le bonjour à Magnus. Lui fit-il.
- Ouais, ça marche ! Lança Rafael en entrant dans la boîte.
Je le suivis et balayais les lieux du regard. Créatures obscures comme néphilims se déhanchaient sur la musique. La plupart étaient complètement bourrés. Quelques terrestres se trouvaient au milieu de tout ça, et pas vraiment en meilleur état, si ce n'était pire. Rafael me traîna par le bras vers le bar. Il commanda des shots de vodka et m'en tendit un.
- Tu sais que n'y toi ni moi n'avons l'âge ? Plaisantais-je.
- A qui tu vas te plaindre ? Cette boîte n'appartient pas aux terrestres donc leurs lois ne s'appliquent pas ici. Puis t'as presque 21 ans, ça va, ça passe !
- Ouais... Dans 10 mois...
Il me fit un clin d'œil avant de vider son shooter et d'en commander un autre. Je vidais le mien sans le quitter des yeux. Il écarta une mèche de devant mes yeux.
- A quoi tu penses ? Me demanda-t-il.
- Au fait que cette vodka est vraiment dégeulasse !
- Tu ne sais pas ce qui est bon ! rétorqua-t-il.
Je le vis prendre un autre shooter et stoppais son geste.
- Rafe, qu'est-ce que tu as ? Ne me dis pas rien, je te connais, je sais que quelque chose te tracasse.
Il approcha ses lèvres des miennes et les effleura déclencha des frissons le long de mon échine.
- C'est toi qui me tracasses. Nous...
- Nous ? Je croyais qu'il n'y avait pas de nous.
- Il y a toujours eu un nous.
- Ouais... Maudit soit tes parents de t'avoir fait entrer dans ma vie.
Pour une raison que j'ignorais son regard s'assombrit.
- Ouais, je suis sûr qu'ils pensent exactement la même chose... Murmura-t-il.
Si pour un terrestre ses paroles auraient paru inaudibles je les entendis en revanche parfaitement.
- Pourquoi tu dis...
Je m'interrompis. Un loup-garou venait de nous rejoindre, passant ses bras autour de nos épaules. Ses cheveux noirs et légèrement bouclés étaient en batailles. Ses yeux verts étaient entourés de khôls que la sueur avait fait couler. Il portait une espèce t-shirt rouge en maille qui a mes yeux ressemblaient plus à un filet de pêche qu'autre choses. Il portait une quantité astronomique de colliers autour du cou et de bagues sur ses doigts. Une habitude plus ou moins rare chez les loups-garous qui, en temps normal, préféraient « voyager léger ».
- Klaus... Sifflais-je entre mes dents.
- Salut les mecs ! Quoi de neuf aux pays des anges ? Nous demanda-t-il en prenant le shooter que Rafael lui tendait.
- Rien de spécial mais vu ta tête tu es défoncé ! Lui lançais-je.
- Oh allez Tavvs, détends-toi un peu sinon tu vas te faire des rides !
Je levais les yeux au ciel. Rafael ne me quittait pas du regard.
- Je dérange peut-être ? Nous demanda Klaus en titubant.
Rafael le rattrapa de justesse avant qu'il ne s'effondre contre le bar.
- D'après toi Klaus ?
- Heu oui, mais je m'en tape ! Max n'est pas là ?
- Non il est à la maison. Enfin je crois...
- Tu ne sais pas où est ton frère ? M'exclamais-je en chœur avec Klaus.
Rafael avait toujours été très protecteur avec son petit frère, d'autant plus ces derniers temps où Max se comportait étrangement... Était-ce la raison pour laquelle Rafael ne semblait pas au meilleur de sa forme ?
- Tu t'es disputé avec lui ?
- Non je ne me suis pas disputé avec mon petit frère. Je suis juste sorti sans lui dire...
- Pourquoi ? J'aurai bien aimé le voir moi ! Confia Klaus.
- T'avise même pas de poser tes sales pâtes sur mon frère, je te préviens ! C'est chasse interdite ! Le mis en garde Rafael.
Klaus prit un air boudeur qui nous fit rire. L'idée d'imaginer Klaus avec Max était juste impossible. Puis Max n'avait jamais manifesté d'attirance pour les hommes contrairement à son frère. Lui aurait très bien pu aller avec Klaus. Cette idée était bien plus probable. Était -ce pour ça qu'il lui avait défendu d'approcher son frère ?
- Pourquoi tu regardes Rafe comme ça ? Me demanda Klaus.
La tête légèrement penchée sur le côté, il me regardait étrangement. Moi, je n'avais pas quitté Rafael des yeux.
- Parce que lui aussi c'est chasse interdite...
- Heu... j'ai raté un épisode ?
Pour toute réponse, et sûrement sous l'effet de l'alcool, j'attirais Rafael vers moi et l'embrassais. Il se laissa faire et me rendit mon baiser.
- Ok, j'ai carrément raté un épisode là ! Vous... Vous êtes ensemble tous les deux ?!
- Non... Lui fit Rafael. On n'est pas ensemble.
Au fond de moi, ses paroles me blessaient. Mais c'était la vérité. Nous n'étions pas ensemble...
- C'est bien plus que ça... Tellement plus...
Je fronçais les sourcils. Ils venaient de dire quoi là ?
- Mais depuis quand vous fricotez tous les deux ? Insista Klaus.
- Lâche l'affaire Klaus ! Lui ordonnais-je.
Rafael me sourit en me dévisageant.
- Pourquoi ? Il a posé une question intéressante !
- Dans ce cas répond lui, Rafe ! Depuis quand on est « plus que ça » ? !
Il se contenta de me sourire encore plus.
- Vous savez quoi les mecs ? Oubliez ma question ! J'ai toujours su qu'il y avait un truc de plus entre vous ! Maintenant que vous avez ouvert les yeux, on peut peut-être fêter ça avec quelque chose d'un peu mieux que des shooter !
Je soupirais, mi-agacé, mi-amusé. Rafael saisit une bouteille derrière le bar. Le barman s'avança vers lui, menaçant avant de le reconnaître. Il secoua alors la tête, exaspéré, et se détourna. Qu'aurait-il pu faire d'autre de toute façon ? Arracher la bouteille des mains du fils du grand sorcier de Brooklyn ? Ça paressait compliqué... Pourtant lorsque Rafael monta sur le bar, le barman revint vers lui et le fit descendre aussitôt. Je haussais les sourcils, amusé. Visiblement, voler une bouteille d'alcool elfique et la boire directement au goulot ce n'était pas grave, mais danser sur le bar était interdit. Magnus Bane avait décidément des règles d'éducation très étranges... Klaus passa à son tour par-dessus le bar et rejoignit Rafael. Le barman fulminait mais à nouveau il ne dit rien, se contentant de les surveiller du coin de l'œil. Je les rejoignis à mon tour et Rafael passa un bras autour de mes épaules et me tendit la bouteille.
- Tiens !
- Non merci ! Faut bien qu'il y en ait un qui...
Je me tus. Appuyé contre le comptoir du bar à quelques mètres de nous, une femme nous fixait. Ou plutôt fixait Rafael. Terrestre, néphilim ou créature obscure ? Difficile à dire. Quelque chose dans son regard me dérangeait. Son visage me disait quelque chose. Elle avait des cheveux blonds tirés en un chignon et les projecteurs de la boîte la rendait encore plus pâle que ce qu'elle semblait être. Son expression était indéchiffrable mais ce qui était sûr c'est qu'elle ne quittait pas Rafael des yeux. Faisait-elle partie de la protection rapprochée qui était censé veiller sur Max et Rafael à chaque fois qu'ils mettaient un pied dehors ? Regardant autour de moi, j'aperçus Lily Chen. Dans le quartier VIP, elle sirotait tranquillement une boisson dont la couleur rouge laissait facilement deviner le contenu. La vampire avait elle aussi tourné le regard vers l'inconnue. Et il était loin d'être amical.
- Lily, il y a un problème ? Murmurais-je sachant qu'avec son ouïe de vampire elle m'entendrait parfaitement.
Elle tourna la tête vers moi et me fit un bref signe de tête. Il ne m'en fallait pas plus.
- Rafe, on s'en va ! Lui ordonnais-je en le tirant par le bras.
- Quoi ? Pourquoi ?
- Je t'explique après, viens !
- Certainement pas ! Refusa-t-il
- Putain, Rafe fait pas chier ! Bouge, tout de suite !
- Se passe quoi ? Nous demanda Klaus qui se tenait à présent difficilement debout.
- On rentre ! Lui fis-en le tirant lui aussi par le bras.
Rafael se dégagea de moi au moment où Lily s'avançait vers nous.
- Je vais nulle part ! Me fit-il en croisant les bras. Je suis bien là !
- Rafael, tu fais ce qu'il te dit ! Lui dit Lily.
Du coin de l'œil, je vis l'inconnue nous faire un sourire mauvais. Lily se plaça entre elle et nous, cachant Rafael à son regard. Je crus apercevoir Elliot s'avancer vers elle mais je n'en étais pas sûr. Un instant plus tard, elle avait disparu. Lily, les sourcils fronçés, fixait l'endroit où elle s'était trouvée.
- Octavian, ramène Rafael et Klaus chez eux, s'il te plaît.
- Sérieusement ?! Se plaignit Rafael. C'est quoi votre problème ?
Lily tourna son regard vers lui. Elle avait un air sévère que je ne lui connaissais pas.
- Rafael, tu fais ce que je te dis. Tout de suite !
Il leva les yeux au ciel et me bouscula pour sortir de la boîte. Je le suivis soutenant un Klaus complètement défoncé. Super soirée, pensais-je. Mais qui pouvait bien être cette femme pour que même Lily ait senti le danger ? J'allais activer ma rune d'invisibilité, mais étant donné que Klaus était avec nous, ça ne servait à rien. Rafael ne prit même pas la peine d'y penser. Il s'engouffra dans la rame de métro sans se soucier de savoir si on le suivait ou pas. Par chance, je pus monter dans la même que lui et laisser littéralement tomber Klaus sur les sièges. Tant pis pour lui, pensais-je. En face de nous, appuyé contre la barre centrale, ses dreads relevées grossièrement sur sa tête, Elliot nous souriait.
- Sérieusement ? Si je vais pissais, tu vas venir aussi ? ! Lui lança Rafael avec colère.
J'esquissais un sourire en coin, amusé par la familiarité avec laquelle Rafael s'adressait au vampire. Il le connaissait depuis son enfance, et il était loin d'en être effrayé.
- Je m'assure juste que tu rentres chez toi. Ce sont les ordres de ton père.
Ce n'était pas tout à fait exact. Elliot était certainement le vampire le plus irresponsable que je connaisse, et il est certain que jamais ni Alec ni Magnus n'auraient laissé la protection de leur fils à Elliot. C'était en Lily qu'ils avaient toute confiance. Elle-même n'aurait jamais confié la sécurité de Rafael ou de Max à Elliot. Si elle l'avait fait... Était-elle ailleurs à maintenir un potentiel danger loin de Rafael ?
- C'était qui cette femme qui nous fixait ? Demandais-je à Elliot.
Mais il ne m'écoutait pas. Il fixait Klaus avec dégoût.
- Pourquoi quand les loups-garous ont bu ils puent encore plus le chien ?
Klaus lui fit un doigt d'honneur alors que Rafael ricanait. Le métro ne s'arrêta pas à la prochaine station et je remarquais que la rame, à l'exception de nous quatre, était déserte.
- On s'assure que vous rentriez tous les trois à bon port. Expliqua Elliot comme s'il avait lu dans mes pensées.
Rafael leva les yeux au ciel. M'approchant de lui, je lui pris la main.
- Il y avait une femme qui te regardait bizarrement. Elle ne te quittait pas des yeux ! Lui expliquais-je.
- J'ai un scoop pour toi ! Me fit-il en retirant sa main. Je suis le fils du grand sorcier de Brooklyn et du Consul ! Quand les gens me voient, ils ne me quittent jamais des yeux !
- Ça n'a rien à voir Rafe, elle...
- Elle rien du tout ! Je m'en tape en fait ! J'avais besoin de cette soirée pour me vider la tête, et vous venez de tout gâcher parce qu'une meuf me regardait ?!
- Putain Rafael tu fais chier ! M'énervais-je. En tapant dans la porte contre laquelle il était appuyé.
- Si je fais chier, fous moi la paix !
- Non je ne te fous pas la paix ! Qu'est-ce qui ne va pas ?! Dis-moi putain j'en ai marre de jouer aux devinettes avec toi !
Elliot se rapprocha de moi et je compris aussitôt qu'il fallait que je recule. Encore plus énervée, je fis un pas en arrière.
- Tu as raison sur ce point. Ta garde casse vraiment les couilles !
Rafael me fixa un instant avant de se tourner vers Elliot.
- Ne t'avise plus d'être menaçant une fois de plus avec lui.
- On est arrivé. Lui répondit simplement Elliot en lui faisant signe de sortir.
- Je suppose que mes parents m'attendent impatiemment ?!
Bien qu'il se soit exprimé de façon nonchalante, sa voix trahissait une certaine tension que je n'arrivais pas à expliquer.
- Non. On ne les a pas prévenus. On ne va pas les déranger pour si peu à une heure aussi tardive.
- Merci...
- Pas de quoi. Maintenant rentre. Je ramène le loup chez lui. Tavvy est-ce que...
- Il reste avec moi.
Je suivis Rafael jusqu'en bas de chez lui. Il semblait s'être calmé. Il se tourna vers moi et me sourit. Je me mordis la lèvre. J'avais terriblement envie de l'embrasser à nouveau...
- Tu montes ? Me demanda-t-il.
Je ne répondis pas et le plaquais contre la porte de l'immeuble avant de coller mes lèvres aux siennes. Sa langue vint à la rencontre de la mienne alors qu'il agrippait mes cheveux et m'attirer un peu plus contre lui. A bout de souffle, je quittais ses lèvres et vins caresser la peau fine de son cou, suivant les contours d'une rune avant d'en suçoter la peau.
- Putain, ils ne sont pas sérieux ?! S'exclama soudain Rafael, ses yeux noirs lançant à nouveau des éclairs assassins.
Je m'écartais de lui et suivais son regard. Derrière nous, une paire d'yeux jaunes brillait dans la nuit. Ils quittèrent la pénombre et la lumière des lampadaires de la rue révélèrent un loup imposant, au pelage d'un marron brillant.
- Dégage de là, Maya ! S'exclama Rafael.
Elle grogna et Rafael poussa un juron.
- Tu comptes me suivre jusque dans mon lit ?! S'énerva-t-il.
Maïa se contenta de grogner à nouveau alors qu'un deuxième loup s'avançait vers nous.
- Salut Bat ! Le saluais-je, cachant difficilement ma frustration.
Rafael, lui, ne se donnait pas cette peine.
- Vous n'avez pas l'impression que vous dérangez légèrement ?! Est-ce que j'ai l'air en danger ?! Non, alors dégagez, tout de suite !
Je laissais échapper un sourire d'amusement mais le ravalais aussitôt. Aucun des deux loups n'avaient bougés, ils s'étaient même rapprochés. Rafael prit une profonde inspiration et se tourna vers moi.
- Désolé, je... je crois qu'il vaut mieux que tu...
- Partes ?
- Ouais... Désolé mais.. De toute façon ce n'était pas une bonne idée. Max et moi devons avoir une discussion avec nos pères, on s'est disputés avec eux et... enfin c'est compliqué.
Alors c'était ça qui l'avait tracassé toute la soirée...
- Pas de souci. On se voit demain de toute façon...
Il acquiesça et s'adressa à Maïa et Bat.
- Puisque vous êtes là tous les deux, raccompagnez Tavvy à l'Institut ! Je vous rassure je n'ai pas besoin que vous veniez me border et il y a peu de risques que je tombe dans les escaliers !
Je lui souris mais c'était plus machinal qu'autre chose. Une boule d'angoisse s'était formée sur mon estomac. Maïa, Bat, Lily, Eliot... Ils avaient tous agit étrangement ce soir. Et cette femme au Pandemonium... Ce regard froid... J'étais persuadé de l'avoir déjà vu. Rafael me fit un petit signe de la main avant de rentrer dans l'immeuble. Je suivis Maïa à contre cœur alors qu'elle me poussait d'un coup de museau.
- C'est quoi le souci ce soir ? Pourquoi avoir collé Rafael comme ça ? Lui demandais-je alors qu'on marchait vers l'Institut.
Elle ne me répondit pas mais son poil se hérissa.
- Tu ne voudrais pas reprendre ta forme humaine ? C'est pas hyper agréable de parler tout seul.
Elle me poussa à nouveau et je compris qu'il fallait que j'arrête de parler et que j'avance plus vite.
FIN PDV Tavvy
L'eau chaude presque bouillante sembla glisser sur sa peau alors qu'il se laissait glisser dans son bain jusqu'à être entièrement immergé. Il se demanda un bref instant combien de temps il pourrait rester en apnée. Comme à chaque fois qu'il avait la tête sous l'eau il entendait sa voix « C'est pour te purifier. Laisse-toi faire. » Cette voie se mélangeait à une autre tout aussi désagréable « Tu es ma plus ancienne malédiction ». « S'il apprend la vérité, je le tuerai ». Le sorcier agrippa les bords de la baignoire de ses mains, serrant aussi fort qu'il pouvait. Il pouvait encore sentir les doigts de son beau-père se refermer autour de son cou, celles de son père caresser sa joue, les griffes de ses doigts égratignant sa peau. Il pouvait encore sentir l'odeur de chair brûler. Alors que son cœur battait de plus en fort, son corps tout entier demandait de l'oxygène. Le visage de Ragnor, tuméfiait s'imposa à lui. Il pouvait encore sentir ses doigts glisser entre les siens alors qu'il perdait connaissance. Il pouvait encore entendre ses cris de douleur. C'était de sa faute. Tout cela ne serait jamais arriver s'il n'avait pas été le fils d'un Prince de l'Enfer. « Ma plus ancienne malédiction. Tu es né pour semer le chaos ». L'eau de la baignoire se mit alors à bouillir et des tentacules noirs sortirent de nulle part et l'empêchèrent de remonter à la surface. Ouvrant les yeux, il se rendit compte qu'il ne se trouvait plus dans sa baignoire mais dans le lac Lynn. Un des tentacules qui le retenait le jeta violemment sur la berge. Se redressant, il s'aperçut que ses mains étaient recouvertes de sang. Se retournant, il vit les corps de chasseur d'ombres flotter à la surface du lac. Les tentacules continuaient à s'agiter en tous sens battant l'eau de leurs extrémités. Une vague ramena un corps sur le bord. Ses yeux bleus sans vie semblèrent le fixer. Ses lèvres s'entrouvrirent et une voix rocailleuse s'en échappa. « Je te l'ai dit. S'il sait la vérité, il mourra. Ils mourront tous. Par ta faute et ton idiotie. Tu ne peux m'échapper, mon fils ».
Le sorcier poussa un hurlement et se réveilla en sursaut, trempé de sueur dans ses draps en soie. Il sentit deux bras l'entourer aussitôt et des paroles rassurantes murmurer à son oreille. Son cœur battait si vite que s'en était douloureux et il avait du mal à respirer. Ça semblait si réel...
- Ce n'est qu'un cauchemar, mon amour. Tout va bien, je suis là...
Magnus ferma les yeux et se laissa aller dans les bras du néphilim. Celui-ci caressa tendrement ses cheveux.
- Je suis là, tout va bien...
Le sorcier mis un moment à se calmer.
- Tu veux en parler ? Lui demanda Alec.
- Ça semblait si réel...
- Mais ça ne l'était pas. Quoi que tu aies vu.
Magnus s'agrippa au néphilim qui resserra ses bras autour de lui en signe de protection.
- Je ne laisserai jamais qui que ce soit te faire du mal.... Je te protégerai toujours, Magnus. Calme-toi, je suis là, tout va bien.
- Tu étais mort... Tu gisais à mes pieds... Au bord du lac Lynn...
- Le lac Lynn ? S'étonna Alec.
Cela faisait presque 13 ans qu'ils n'étaient pas retournés à Idris. Zara avait scellé les entrées. Elle ne pouvait en sortir, ni elle ni ses sbires. Et eux, ne pouvaient entrer. Idris lui manquait et il lui arrivait de rêver parfois qu'il y retournait. Mais Magnus, lui, n'y avait aucune attache. Idris lui était indifférente.
- Oublie tout ça. Je suis là, et je ne suis pas près de contempler le lac Lynn de sitôt.
- Ouais... Ouais, tu as sûrement raison...
Ils entendirent du bruit en provenance du salon et des voix. Alec soupira.
- Je crois qu'il est l'heure de se lever... Et on doit avoir une conversation avec Max et Rafe.
- Ouais... Répondit Magnus, le regard vide.
- Hey...
Alec caressa sa joue avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres.
- On passe notre temps en ce moment à parler de Zara et...
- Ce n'est pas ça. C'est... Tu te rappelles à Rome, cette histoire de secte ?
- Comment oublié, j'ai bien failli te perdre ce jour-là.
- Asmodée, il... il m'a dit que si je te révélais qu'il était mon père, il te tuerait. Pourtant, à Edom, quand on était tous coincés là-bas, il ne s'en est pas pris à toi.
- Ouais, ben tant mieux non ?
- Je sais pas.... Ça ne lui ressemble pas. Quand il dit quelque chose, il le fait.
- Il avait quand même la ferme intention de nous laisser pourrir là. Et il voulait ton immortalité, il a...
- Justement ! Le coupa Magnus. S'en prendre à toi aurait été le meilleur moyen pour obtenir ce qu'il voulait.
- Tu regrettes qu'il ne m'ait pas réduit en bouilli ou quoi ? Plaisanta Alec.
- Arrête, bien sûr que non ! Mais je trouve ça étrange.
- Ouais et c'était il y a quoi, 17 ans ? Il serait temps que tu t'en inquiètes, mon amour.
Magnus soupira. Alec avait raison. C'était du passé. Le chasseur d'ombres fit courir ses lèvres sur l'épaule nue du sorcier, et celui-ci se détendit.
- Tu viens prendre une douche avec moi ?
- Alexander, ne crois pas que ton corps d'Apollon et tes yeux d'ange vont me faire oublier que tu dois avoir une conversation avec nos fils. Et avec Lily.
- Je n'ai pas oublié ! Protesta Alec. Seulement je voulais profiter un peu de l'homme que j'aime avant d'affronter une journée qui s'annonce.... compliquée !
Il y eut un silence pendant lequel Magnus regarda tristement le néphilim.
- On ne passe pratiquement plus de temps ensemble. Constata-t-il.
- Sans blague ! Lui lança Alec, renfrogné.
Allongé sur le dos, il fixait le plafond avec colère comme si ce dernier l'avait grandement offensé.
- Ce n'est pas de ma faute, c'est toi qui n'es jamais là. Toujours aux quatre coins du monde.
- Tu n'as qu'à m'accompagner plus souvent !
- Pour quoi faire ? Me farcir des néphilims à longueur de journée et des réunions interminables ?! C'est avec toi que j'ai envie de passer du temps, toi, Alexander, mon mari. Pas le consul !
Il y eut un autre silence.
- Je croyais que tu étais ok avec ça...
- J'étais ok il y a 13 ans, Alec. Je pensais que j'en avais pour 5 ans, pas pour presque le triple !
- Ils m'ont réélu, qu'est-ce que tu veux que j'y fasse. Ils avaient besoin de moi. Ils ont besoin de moi.
- Moi aussi j'ai besoin de toi et pourtant j'ai l'impression que tout le monde compte plus que moi à tes yeux.
Alec tourna la tête vers lui et sourit.
- Tu as fini, Calimero ? Fit-il au sorcier avant de s'asseoir sur lui à califourchon. Tu sais bien que tu es ma priorité avec nos fils. Mais tu as raison, je ne passe pas assez de temps avec vous. Je vais changer ça, promis !
- .... Tu vas arrêter de me laisser seul ?
- Je ne te laisse jamais seul...
- Je sais oui ! Mais je n'ai pas besoin d'une garde rapprochée, Alexander, mais de toi !
- Je te colle une garde rapprochée parce que dès que j'ai le dos tourné tu t'attires des ennuis !
- Qu'est-ce que tu veux qui m'arrive, je suis le mari du consul !
- On croirait entendre les garçons ! Eux aussi pensent qu'être mes fils les protègent de tout mais ce n'est pas le cas, bien au contraire ! Et c'est valable pour toi aussi !
- Alors protège-moi...
- C'est ce que je fais déjà !
- Excuse-moi, protège-moi toi, soit le seul gardien de mon corps !
Le néphilim mouva ses hanches contre le bassin du sorcier.
- Arrête de me chauffer... je croyais que tu voulais que j'aie une discussion avec Max et Rafe.
- Ils attendront... Lui murmura Magnus dans un souffle avant de glisser ses lèvres sur la clavicule du chasseur d'ombres. Tu sais que certains membres de la garde que tu me colles quand tu t'éloignes me font des avances...
- Pardon ?! S'exclama Alec, le visage soudain rouge de colère. Qui ? Je veux des noms, tout de suite !
- Tu veux me faire passer un interrogatoire, monsieur le Consul ?
- Magnus, je ne rigole pas !
- Moi si, Alexander... J'aime te voir jaloux, ça te rend encore plus sexy... Et rassures-toi, personne n'est assez fou pour ne serait-ce tenter de me détourner une seule seconde de toi. Mes yeux ne regardent que toi, mon corps ne réclame que le tien...
- Il y a intérêt, oui !
- Je t'aime...
- Moi aussi mon amour, tellement !
PDV Max
Me frottant les yeux, je rejoignis la cuisine sans grand enthousiasme. Je savais que mes parents voudraient avoir une explication sur notre petite révélation d'hier. La boule au ventre, je pris place sur un des tabourets du bar. Rafael était debout, une tasse de café dans la main. Je haussais les sourcils.
- Depuis quand tu bois ça toi ?
- Je ne le bois pas, mais ça m'aide d'avoir quelque chose dans les mains.
- Ça t'aide à quoi ? A pas triturer la gourmette à ton poignet ? Me moquais-je.
- Oh ta gueule, Max, pas de bon matin s'te plaît !
- Arrête, Rafe. T'es mon frère, je te connais par cœur et je sais que tu n'as pas passé la nuit ici.
- Ah ouais ? Et comment tu sais ça Sherlock ?!
Je désignais la marque dans son cou. Il fronça les sourcils, ne comprenant pas de quoi je lui parlais. Amusé, je lui fis signe de se regarder dans la vitre du four. Il poussa un juron en découvrant le suçon sur sa peau foncée.
- Putain, fais chier ! Il manquait plus que ça ! Merci la discrétion !
- Je ne savais pas que Tavs était aussi sauvage !
- Je n'étais pas avec lui !
- Ben voyons !
- Arrête avec ça !
- Tu étais avec qui alors ?
- Une... une fille.
- Ouais et ben dans ce cas espère que Tavs ne remarquera rien alors !
- Il est à L.A !
- Arrête, Rafe... Je sais que c'est lui que tu es allé voir hier soir.
Il leva les yeux au ciel et porta machinalement la tasse de café à ses lèvres avant de tout recracher dans l'évier, dégouté.
- Comment les parents font-ils pour boire cette horreur ?
- On n'a simplement plus de goût ! Lui fit notre père.
Je baissais aussitôt les yeux alors qu'il faisait signe à Rafael de s'éloigner de la machine à café. Risquant un regard vers lui, je vis qu'il avait les traits tirés. Il ne semblait pas avoir beaucoup dormi... Comme nous tous, pensais-je. Se penchant vers Rafael, il abaissa légèrement le col de son tee-shirt. Il haussa les sourcils alors que Rafael le repoussait, les joues rosies.
- C'est quoi cette marque ?
- Un suçon ! Ne pus-je m'empêcher de dire en ricanant.
Peut-être que si l'attention était portée sur les escapades nocturnes de mon frère, on échapperait lui et moi à devoir s'expliquer pour hier soir.
- Je reformule. Nous fis notre père. Pourquoi tu as un suçon sur le cou que tu n'avais pas hier ?
- Heu.... Je....
Papa soupira.
- Tout compte fait, je ne veux pas savoir !
- Pas savoir quoi ?
Notre autre père venait d'entrer dans la cuisine, enfilant au passage une veste de jogging. Il déposa un baiser dans mes cheveux et en fit de même avec Rafael. Papa, qui avait à présent lui aussi une tasse de café dans la main, lui désigna Rafael.
- Rafe semble batifoler la nuit.
Dad examina à son tour la marque sur le cou de Rafael qui leur envoya un regard noir alors que j'éclatais de rire.
- Comment va Tavvy ? Demanda Dad à Rafael.
- Ça va il va bien et est-ce qu'on peut me lâcher avec cette histoire maintenant ?
- Oulà, pas assez dormi Rafe ? Se moqua papa.
- Vu ta tête, je ne suis pas le seul. Répliqua Rafael.
- On se demande pourquoi... Mais je suis ravi de voir que tu t'essayes déjà à la vie nocturne.
Je me figeais. Son ton était glacial. Merci, Rafe, tu viens de rejeter l'attention de nos parents sur un sujet que j'aurais souhaité éviter.
- Il est temps qu'on en parle, je crois. Tous les quatre. Intervint Dad.
A contre cœur, j'acquiesçais d'un mouvement de tête. Rafael m'imita.
- Bon, alors. D'où vous vient cette idée ?
- Je peux dire quelque chose avant ? Lançais-je la voix tremblante.
- On t'écoute !
Je me tournais vers mon deuxième père. Il riva ses yeux de chat sur moi et je sentis des larmes picoter mes yeux.
- Je suis désolé pour hier. Pour ce que je t'ai dit et surtout la façon dont je te l'ai dit.
Il secoua la tête et s'approchant de moi, il prit mon visage en coupe.
- Hey ne pleure pas, ce n'est rien. Tu as dit ce que tu avais sur le cœur et je comprends ce que tu ressens. Ce que vous ressentez tous les deux. Rajouta-t-il en tournant le regard vers Rafael.
Mon frère s'avança vers nous et s'appuya contre notre père.
- On n'aurait pas dû te dire les choses comme ça.... Mais je ne peux pas, papa, je te jure que je peux pas. L'idée de vous laisser toi et Max m'est insupportable. Ce n'est pas la meilleure idée que j'ai, mais c'est la seule. Et je ne veux pas non plus que Dad meure...
Dad s'approcha alors de nous et ébouriffa nos cheveux.
- Personne ne va mourir, ok ? On va trouver une solution...
- Vous nous pardonnez alors ? Demandais-je plein d'espoir.
- La question ne se pose même pas ! Affirma Dad. Mais va falloir oublier cette idée de vampire pour un moment...
- Mais...commença Rafael.
- Non ! Le coupa papa. Je comprends que tu veuilles l'immortalité mais un ce n'est pas une décision qu'on prend sur un coup de tête, et de deux, si immortalité il doit y avoir, ce ne sera pas de cette façon. C'est trop dangereux !
- Comment alors ?!
A l'image d'Alec et de Rafe, mon regard se posa sur Magnus. Ses yeux de chat se plissèrent légèrement.
- Tu me fais confiance ? demanda-t-il à Rafael.
- T'es mon père ! Bien sûr que j'ai confiance en toi ! Répondit Rafe sans une once d'hésitation.
- Et toi ? Me demanda-t-il ensuite en se tournant vers moi.
Je souris. Si j'avais confiance en lui ? La question ne se posait même pas. Que ce soit pour lui, Dad ou Rafe, ma confiance était absolue.
- J'ai le droit de répondre non ? Plaisantais-je.
Ils rirent et papa posa ses mains sur mes épaules en reprenant son sérieux.
- Alors faites moi confiance, je trouverai une autre solution. Une solution sûre pour tous les quatre !
FIN PDV MAX
Du balcon, Magnus observait ses fils se chamailler dans le salon. Le sujet ? La relation plus qu'ambiguë entre Rafael et Tavvy. Peu importe ce qui se passait entre eux, si Rafael obtenait l'immortalité, supporterait-il de perdre Tavvy ? N'avait-il pas dit lui-même qu'il le tenait à distance pour ne pas avoir à vivre ça ? Mais c'était déjà trop tard... pensa le sorcier. La relation entre son fils et le jeune homme était...particulière. Il aurait pensé que ces deux-là seraient devenus parabataï. Il avait posé la question à son fils qui lui avait simplement répondu que son parabataï c'était son frère et qu'ils n'avaient pas besoin de rune.
- Rafael... Que s'est-il passé hier soir ?! Demanda soudain Alec tirant son mari de ses pensées.
Il tenait son portable serrait dans sa main et ses yeux lançaient des éclairs de colère.
- Il s'est passé que tes petits toutous me suivent partout où je vais et que j'en avais vraiment plein le ...
- Rafael ! Le coupa Magnus en lui lançant un regard sévère. Ton langage !
- Quoi ?! Ils m'ont sorti du Pandemonium sous le seul prétexte qu'une femme me regardait !
Max émit un ricanement.
- Décidément tu as du succès en ce moment, grand frère !
- Non merci, les vieilles c'est pas mon truc !
Si Magnus retenait à grand mal un sourire, le visage d'Alec, lui, s'était fermé.
- A... A quoi elle ressemblait ?
- J'en sais rien ! Je n'ai pas fait attention à elle ! Mais quelle importance ? Elle ne m'a même pas adressé la parole, sérieux !
- A partir de maintenant tu ne sors plus de cet appartement jusqu'à que j'ai réglé ce problème ! Et Max, c'est valable pour toi aussi !
- Hein ?! Mais pourquoi ?! S'exclama le jeune sorcier.
- Parce qu'il me semble t'avoir déjà demandé d'arrêter de fréquenter cette fée !
- Et pourquoi ? Tu ne la connais même pas !
- Non mais je suis ton père et tu vas faire ce que je te dis !
- Alexander.. Fis Magnus d'un ton apaisant.
- Bon, d'accord ! Max ta.. petite copine.. peut venir ici, mais toi tu ne vas plus là-bas pour l'instant !
- Ici ? Avec vous ? Merci, super l'intimité !
Rafael éclata de rire face au désespoir de son frère.
- Ça risque d'être gênant ! Lui lança-t-il moqueur.
- Stop ! Intervint Alec avant que Max n'ait pu rétorquer. C'est ça ou rien ! Et puis au moins on pourra apprendre à la connaître !
Cette fois, ce fut Magnus qui ricana, s'attirant un regard noir de son mari.
- Quelle merveilleuse idée ! Je vais enfin connaître celle qui fait battre le petit cœur d'artichaut de mon petit frère !
- Ouais, rigole, Rafe, j'ai hâte de savoir comment tu vas gérer te taper Tavvy à deux pas des parents ! Ouais, j'ai hâte, vraiment !
- Bah, une rune ou deux d'isolement et problème réglé !
- Tu sais la faire au moins ? Se moqua Max.
- Et toi ? J'espère que tu maitrises bien le sort, sinon...
- Hey ! Les coupa Alec, choqué. On n'a pas envie de savoir, vraiment pas ! Et puis depuis quand vous.. Non, en fait je ne veux pas savoir, oubliez cette question !
- Tu vois, ça ne peut pas marcher cette histoire d'assignation à résidence ! Répliqua Rafael.
- Ça me tue de le dire, mais je suis d'accord avec mon abruti de frère !
Alec lança un regard désespéré à un Magnus amusé.
- Tu peux m'aider là ?
- Quoi ? A leur donner un cours d'éducation sexuelle ? Mais tu n'as pas besoin de moi, tu assures à la perfection ! Lui fit-il en se retenant difficilement de rire.
- Ouais, Dad, à la perfection ! S'exclamèrent en chœur Max et Rafael.
- Ok, stop ! Vous deux, vous allez à l'Institut tout de suite. Et par portail.
- Je croyais qu'on ne devait pas bouger d'ici ? Ronchonna Max.
- Vous serez aussi bien là-bas et vous pourrez.. faire ce que vous voulez !
- En gros tu t'arranges pour qu'on est le champ libre pour passer de très, très longues nuits ? Insista Rafael un grand sourire aux lèvres.
- Quoi ? Non ! Certainement pas ! Je.. Filez à l'Institut, tout de suite ! Et vous n'en sortez pas ! Et je ne veux ni fille ni garçon ni qui que ce soit dans vos chambres, ou je vous jure que je vous colle un garde devant la porte !
- Je te rappelle que je suis majeur quand même !
- Mais pas ton frère, et dans la famille on est solidaire !
- Du coup toi et papa vous dormez aussi séparément ce soir ? Lui demanda Max les yeux pétillants de malice.
- Voilà, exactement ! Allez, filez à l'Institut, maintenant !
Les deux garçons éclatèrent de rire mais obéirent. Max créa un portail et le traversa avec son frère. Lorsqu'il se referma, Magnus entoura la taille du chasseur d'ombres, un grand sourire moqueur étirant ses lèvres.
- Quelle chance qu'ils ne fréquentent pas une personne 10 fois plus âgée qu'eux...
- Tu sais quoi, je crois que je commence à comprendre ce que pouvait ressentir mes parents... Pourquoi ils ont grandi aussi vite ?!
Magnus le retourna vers lui, fixant son regard triste et nostalgique.
- J'ai l'impression de ne pas avoir passé assez de temps avec eux..
- Alexander, tu as toujours été là pour eux. Chaque fois qu'ils avaient besoin de toi, peu importe où tu étais, ou ce que tu faisais, ils ont toujours été ta priorité.
- J'espère... J'espère qu'ils le savent.
- Ils le savent.
- Ouais.. C'est juste que.... A mes yeux ce sont encore que des enfants.
- Aux miens aussi. Nos enfants. Et ils le seront toujours. Seulement, ils grandissent. Ils deviennent des adultes, petit à petit. Il faut les laisser faire leur propre erreur, avoir leur premier chagrin d'amour...
- Tu savais qu'ils avaient déjà.. tu sais.. Autant Rafael ouais je me doutais, mais Max..
- Max n'est plus un enfant. Il sait ce qu'il fait.
- Tu crois ?
- Oui. Tout comme toi tu savais ce que tu faisais en échappant à la surveillance de tes parents pour venir me rejoindre ou en t'opposant à ton père pour venir faire le tour du monde avec moi !
- Je dois reconnaître, que maintenant que je suis papa, je comprends un peu mieux ce qu'il pouvait ressentir ! Rit Alec. Un peu trop même.
- Qu'est-ce qui t'a aussi inquiété pour que tu leur demandes de ne pas bouger d'ici ?
Le visage d'Alec s'assombrit.
- C'est Lily... Elle m'a prévenu que hier soir une femme n'arrêtait pas de fixer Rafael au Pandémonium. Une chasseuse d'ombres qui n'est pas d'ici.
- On ne connaît pas tous les chasseurs d'ombres du monde, Alec. Probablement une femme un peu trop curieuse.
- J'espère... Lily était inquiète.
- Quand il s'agit des garçons, Lily est encore plus inquiète que toi et moi réunis !
Le néphilim sourit. Magnus avait raison, il n'y avait pas de raison de s'inquiéter. Ce n'était probablement rien.
Idris
- Tu comptes faire quoi ? Ces créatures obscures t'ont probablement reconnu.
- Ouais... J'aurais dû me douter que cette vermine de Bane avait mis des protections contre les charmes. Mais peu importe. Au moins ils feront passer le message.
- Zara, tu n'as pas peur que Lightwood prenne mal que tu aies tourné autour de son fils ?
La chasseuse d'ombres se mit à rire.
- Qu'il le prenne mal ? Ma simple présence ici va le rendre fou. Et c'est exactement ce que je veux. Je veux lui faire perdre le contrôle, je veux l'emmener à s'éloigner de sa garde rapprochée. Juste un instant... il me suffit juste d'un petit instant.
Elle caressa une flèche du bout des doigts.
- J'attends ça depuis tellement longtemps...
- Il est doué... C'est un des meilleurs combattants que l'Enclave ait connus.
- Je suis meilleure que lui. Puis traîner avec ces vermines l'a ramolli, j'en suis persuadé.
Lazlo ne répondit pas, se contentant de la regarder avec méfiance. Lui non plus n'aimait pas Alexander Lightwood mais Zara, elle, lui vouait une haine qu'il n'arrivait pas à expliquer. S'en était devenu une obsession ...
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