Flash Back – 8 ans plus tôt

Lily soupira, ce qui eut pour effet d'agrandir le sourire du jeune garçon devant elle. La tête dans les mains, un sourire espiègle sur les lèvres, ses yeux d'un marron foncé posés sur la vampire, il savait qu'il finirait par obtenir ce qu'il voulait. Comme toujours... Il lui fit les yeux doux et elle finit par capituler.

- Bon, d'accord. Je vais te confier des secrets de vampire mais je compte sur toi pour ne pas en parler à tes parents !

Il mima le geste de fermer sa bouche à clé et de jeter celle-ci. La vampire leva les yeux en riant. Ce gamin pourrait obtenir n'importe quoi de n'importe qui.

- De toute façon, c'est dans ton intérêt de ne rien dire. Si tu ne veux pas que tes parents te punissent.

Le jeune garçon éclata de rire.

- Moi ? Être puni ? Je ne sais même pas ce que ça veut dire ! Lui répondit-il en espagnol.

Lily soupira de plus belle. Ce garçon l'exaspérait autant qu'elle pouvait l'aimer. Attrapant son menton, elle lui sourit.

- Ils feraient mieux d'être un peu plus sévères avec toi, oui, s'ils ne veulent pas que tu deviennes un sale gosse !

- Je suis déjà un sale gosse ! Répliqua-t-il en haussant les épaules, les yeux pétillants de malice.

La vampire rit.

- Quelque chose me dit que tu vas en briser des cœurs, toi, un jour. Lui fit-elle en lui ébouriffant les cheveux. Et je briserai ceux qui feront couler tes larmes !

Le garçon sourit. Il avait beau avoir à peine une dizaine d'années, il savait déjà pertinemment qu'il était intouchable. Il pouvait bien faire ce qu'il voulait, personne ne serait assez fou pour s'en prendre au fils de Magnus et Alexander Lightwood-Bane. Être leur fils lui conférait la protection de la majorité du monde obscur et des chasseurs d'ombres. Pour la minorité restante, ils avaient bien trop peur des représailles pour oser s'en prendre à lui. A lui ou à son frère. Se savoir intouchables leur avait bien souvent fait tester les limites de leur entourage. Ce n'était pas une blague lorsqu'il disait à Lily qu'il ne savait pas ce qu'était être puni. Il pouvait compter sur les doigts d'une seule main les fois où ses bêtises avaient conduit à une vraie punition. Les regards de ses pères étaient toujours braqués sur lui et sur son petit frère. Partout où ils allaient, ils étaient protégés et ramenés dans le droit chemin s'ils allaient un peu trop loin. Ils savaient pertinemment qu'il y avait des limites à ne pas franchir, et ils pouvaient compter sur leurs parents pour le leur rappeler. Le reste du temps, ils faisaient un peu ce qu'ils voulaient.

- Je sais !

- Je ne rigole pas, tu sais... Repris Lily en le fixant droit dans les yeux. Personne ne touche à mes deux petits princes !

- Je ne suis pas petit ! S'offusqua le garçon en ouvrant de grands yeux choqués.

- Peut-être bien mais pour moi tu resteras toujours mon petit prince !

Rafael leva les yeux au ciel.

- Je peux avoir un chocolat chaud ? Et des chocolats ?

Le sourire de Lily s'agrandit et elle ébouriffa à nouveau les cheveux du jeune garçon.

- Arrête ! Se plaignit-il. Tu vas me décoiffer !

- Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre ! Mais dis-moi, tu n'es pas censé être en cours à l'Institut ?

- Si... Mais je m'ennuyais. Répondit Rafael en haussant les épaules.

- Je vois... Et où est le deuxième petit prince ?

- Avec Ragnor.

- Oh je vois ! On peut peut-être espérer qu'un de vous deux apprenne quelque chose !

Rafael éclata de rire et passa nonchalamment la main dans ses cheveux.

- Parce que tu t'imagines que Max à l'intention d'écouter quoi que ce soit ? Il est pire que moi ! Il va écouter 5 min puis il va passer à l'étape : « obtenir ce que je veux de la personne en face ». Max est encore plus doué que moi pour ça.

- Avec Ragnor Fell, la tâche risque de se révéler plus difficile que tu ne le crois, tu sais !

- Ou pas...

Lily pouffa.

- Je plains tes parents lorsque ton frère et toi allez être en pleine crise d'adolescence. J'espère qu'ils sont accrochés !

- C'est quoi une « crise d'adolescence » ? Lui demanda Rafael en relevant la tête de sa tasse de chocolat chaud.

- Quelque chose qui ne t'arrivera jamais parce que tu resteras un vrai petit ange ! Fit une voix derrière lui.

Tout comme la vampire, le jeune homme se retourna. Alec Lightwood se tenait derrière eux. Il enleva sa veste en cuir et la jeta sur un vieux canapé usé, installé au milieu de l'ancienne salle de réception du Dumort.

- Dad ! S'exclama-t-il, en courant dans ses bras.

Alec le serra contre lui avant de déposer un baiser dans ses cheveux.

- Tu n'es pas censé être en cours, toi ? Lui demanda-t-il.

- Mais je m'ennuyais, ils racontaient que des trucs que je sais déjà ! Se plaignit Rafael.

- Oui, visiblement ton fils et son frère ont des occupations beaucoup plus intéressantes ! Expliqua Lily.

Elle vint serrer Alec dans ses bras et lui murmura un « il faut que je te parle » à l'oreille. Il lui signifia du regard qu'il avait compris et baissa les yeux vers son fils, resté contre lui.

- C'est quoi cette occupation plus intéressante que les cours ?

- Rendre fou le monde ! Répondit Lily en pinçant légèrement la joue du jeune garçon qui haussa innocemment les épaules en regardant son père.

- Ouais, pour ça ils sont très doués. Mais si tu pouvais être sage cinq minutes, il faut que je parle à Lily.

- Vous allez parler de quoi ?

- De choses qui vont t'ennuyer.

- J'suis sûr que c'est pas vrai !

Alec soupira et se tourna vers Lily.

- Vas-y, dis-moi. De toute façon il écoutera aux portes. Mais toi... (il reporta son regard sur son fils), tu ne parles de cette conversation à personne d'autre qu'à ton père ou moi. Et ce n'est pas négociable.

Les yeux bleus du néphilim étaient ancrés dans ceux de son fils qui, étonnamment, hocha positivement la tête, tout sourire d'amusement ayant disparu.

- Bien. Lily, je t'écoute. Qu'est-ce qui se passe ?

- C'est à propos de la reine des fées. Elle demande un entretien avec toi.

- Encore ?! C'est le troisième ce mois-ci !

- Je sais. Si tu veux je peux la...

Elle fit entrechoquer ses dents.

- ... la bouffer ! Compléta Rafael en riant.

- Rafael ! Le réprimanda Alec en lui faisant les gros yeux.

- Quoi ?! Je traduis, c'est tout !

- Oui et ben j'avais compris ! Et non, Lily, ça va aller. Je vais voir ce qu'elle veut.

La vampire soupira.

- Bien, comme tu voudras. C'est toi qui décides. Mais tu n'y vas pas seul, je viens avec toi !

- Bien entendu ! Je ne prendrai jamais le risque d'y aller sans toi ! Cette femme me déteste !

- C'est pour ça qu'on la voit jamais ? Demanda Rafael.

Alec resserra ses mains sur les épaules de son fils.

- Je ne veux pas que toi ou Max approchiez cette femme, tu as compris ? Je ne rigole pas avec ça, Rafael !

- Tu sais j'en ai vu des gens horribles aux marchés des ombres et...

- Justement ! Tout ça s'est terminé ! Je ne veux pas que tu l'approches, jamais, peu importe la raison !

- Comme Zara ?

Lily vit Alec blêmir. Il s'agenouilla aussitôt devant son fils, le tenant par les bras.

- Oui, comme pour Zara. Je ne veux pas que tu approches ces deux femmes. Ni toi, ni Max. Tu me promets ? On en a déjà parlé.

- Oui, je te le promets. Je n'ai pas oublié, Dad. Je connais la liste de gens que je n'ai pas le droit d'approcher.

- C'est bien, mon ange... Lui fit Alec avec douceur en se redressant. Tu veux bien aller finir ton chocolat et chercher tes affaires ? On va rentrer, ton père nous attend.

- Dac, j'arrive !

Le jeune garçon s'éloigna et Lily attendit d'être sûre qu'il ne pouvait pas les entendre pour prendre la parole.

- J'ai eu des nouvelles d'Emma. Zara a pratiquement trouvé un moyen de quitter Idris...

- Je sais... Je sais. On s'y était préparé, on savait qu'un jour ça arriverait.

- C'est pour ça que tu en as parlé aux garçons ?

- Je préfère le leur dire pour être sûr qu'ils se méfient d'elle. Ils sont ma priorité, tu le sais. La menace de Zara est la raison principale pour laquelle je ne laisse jamais un de mes fils seul, sans surveillance.

- De toute façon, Zara ou pas, en ce qui me concerne, je veillerai toujours sur mes petits princes !

- Je sais, j'ai confiance en toi.

- Tu ne pensais pas dire ça un jour, hein ? Plaisanta la vampire en lui donnant une tape amicale sur l'épaule et en lui faisant un clin d'œil.

- Il y a beaucoup de choses auxquelles je ne pensais pas il y a quelques années.

- On peut dire que tu as foutu un sacré bordel chez les chasseurs d'ombres quand même !

- Moi ? Non, je ne vois pas de quoi tu parles ! Lui fit-il en affichant un faux air innocent.

- C'est pas bien de mentir ! Lui fit Rafael qui était revenu se coller contre lui.

Lily éclata de rire.

- Tu vois, même ton fils le dit que tu es un faiseur de trouble ! Et il s'y connaît !

- Oh je sais, oui. La maison est beaucoup moins calme quand ils sont là.

- On est des enfants, c'est normal !

- Tavyy est beaucoup plus sage que vous ! Lui fit remarquer Alec.

- Ça se voit que tu sais pas tout !

- Oh si, et je sais que c'est ton frère et toi qui lui faites faire des bêtises !

Rafael fit mine d'avoir le cœur brisé, ce qui fit rire son père et Lily.

- Un vrai comédien ! S'exclama Alec. Allez, on y va.

- Par portail ? Demanda le jeune garçon avec espoir.

- Tu crois vraiment que je vais déranger ton père juste pour qu'ils nous ouvrent un portail ?

- Heu... Oui ! Assura Rafael, sûr de lui.

- Je crois que ton fils connaît ton aversion pour le métro ! S'amusa Lily.

- Malheureusement, oui. Répondit Alec en passant son portable à son fils. Tiens, appelle ton père, ça passera mieux si c'est toi !

Rafael obéit, un grand sourire aux lèvres.

- Comme si Magnus te refuserait quoi que ce soit... Murmura Lily à Alec.

Ce dernier se contenta de sourire. Rafael lui repassa son portable au moment où un portail s'ouvrait dans la pièce.

- Ah les Lightwood-Bane, toujours à en faire des tonnes ! Leur fit Lily, amusée.

Rafael lui envoya un baiser de la main avant de disparaître à travers le portail.

- J'irai voir la reine des fées demain.

- Vous ne deviez pas aller à L.A ce week-end ? Max ne parlait que de ça hier.

- Si. Magnus ira avec les garçons et je les y rejoindrai dès que j'en aurais fini avec les fées. Dis à Kieran que je veux qu'ils soient là.

- Je transmettrai le message. Mark ne vient pas avec nous ?

Alec réfléchit un instant. Habituellement, ils y allaient tous les quatre, mais avec Zara qui les menaçait à nouveau, il était peut-être plus prudent que Mark reste à New York.

- Je l'appellerai, je lui expliquerai que je préfère qu'il reste ici. Avec Jace.

- Bien, monsieur le Consul !

Il leva les yeux au ciel.

- A demain, Chen !

- A demain beau gosse !

Présent - PDV Alec

Me massant les tempes, je montais, las, les marches menant à mon appartement. La journée avait été... difficile. Les autorités religieuses catholiques, pour une raison que j'ignorais, recommençaient à me mettre des bâtons dans les roues en ne me confiant pas systématiquement les activités démoniaques dont ils avaient connaissance. J'avais envoyé Clary et Simon à Rome s'occuper de ce problème. Ils sauraient trouver les mots pour leur faire entendre raison. Enfin, je l'espérais. J'aurais dû y aller avec eux, mais j'avais reçu un message de Magnus me pressant de rentrer urgemment. J'avais le sentiment que la soirée allait être longue....

La porte de l'appartement s'ouvrit avant même que je n'ai mis la main sur la poignée. Max et Rafael étaient assis dans le canapé, tirant une tête d'enterrement. Magnus était planté devant eux, les bras croisés et les fusillant de ses yeux de chat. Ça ne sentait pas bon. J'avançais vers eux et la porte derrière moi se referma dans un claquement sec.

- Comme c'est agréable de rentrer chez soi après une dure journée et de voir vos têtes! Essayais-je de plaisanter.

Magnus me lança un regard assassin.

- Rafael et Max ont une annonce à te faire.

Fronçant les sourcils devant son ton anormalement froid, je me tournais vers mes fils. Max semblait vouloir disparaître dans le canapé et Rafael évitait autant mon regard que celui de Magnus. Qu'avaient-ils bien pu faire pour le mettre aussi en colère ?

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

Personne ne me répondit.

- Et bien les garçons, vous avez perdu votre langue ?! Pourtant tout à l'heure vous aviez l'air sûr de vous !

- Ça fait une heure que tu nous hurles dessus, ça va, on a eu notre dose ! Lui lança Rafael.

- Et je le ferai jusqu'à que tu te sortes cette idée stupide de la tête !

- Ce n'est pas qu'une idée... et elle n'est pas stupide.

- Ok, stop ! Intervins-je. Est-ce que l'un de vous peut me dire de quoi vous parlez ?!

- Rafael veut être transformé en vampire si jamais on ne trouve pas d'autre moyen de le rendre immortel. M'annonça Max la voix tremblante et le regard fuyant.

Un long silence suivit sa déclaration. J'avais du mal à intégrer ce que je venais d'entendre. Rafael voulait faire quoi ?

- Qu... Quoi ?

- Dad, je sais que c'est difficile à accepter, mais... Mais c'est le seul moyen qu'on ait actuellement et franchement ce n'est pas si terrible que ça ! Ok, on perdrait nos runes mais..

- On ? L'interrompis-je.

- Tu.. tu pourrais y réfléchir toi aussi.

Je ne dis rien. J'avais du mal à intégrer ses paroles. A côté de moi, Magnus fulminait.

- Mais de quoi tu parles, Rafael ? Lui demandais-je calmement.

- Je... On est une famille ! Je ne laisserai pas Max et papa seuls !

Je laissais un sourire étirer mes lèvres.

- Tu me fais une blague, c'est ça ? Vous me faites une blague tous les trois !

- Est-ce que j'ai l'air d'avoir envie de rire, Alexander ?

Je me tournais vers mon mari. Il n'était pas juste furieux. C'était au-delà de ça...

- Ok.. On va tous aller se coucher et on parlera de ça demain. Leur fis-je sans quitter Magnus du regard.

- Sérieusement ?! Tu ne vas pas... Commença-t-il.

- Non ! Pas maintenant ! Je suis fatigué et me disputer avec vous trois est la dernière chose dont j'ai envie !

Si mes fils semblaient plus que soulagés, Magnus, lui, semblait sur le point de m'arracher les yeux.

- Ne me regarde pas comme ça, ça ne sert à rien ! Pas ce soir, vraiment ! Demain ! Répétais-je.

- Heu, il se pourrait que je ne sois pas vraiment censé passer la soirée ici et donc que demain je ne serai probablement pas... Mais je peux aussi annuler, ouais je vais faire ça ! Me fit aussitôt Max en croisant mon regard qui lui signifiait clairement qu'il n'avait pas le choix.

Rafael le força à se lever et le traîna hors du salon. Magnus agita la main. Je savais ce qu'il venait de s'assurer que la conversation qui allait suivre ne soit entendu que de nous.

- Je n'ai pas envie de me disputer avec toi... Lui fis-je en tendant la main vers lui.

Il la repoussa, ses yeux me lançant des éclairs de colère.

- Tu peux m'expliquer ?!

- S'il te plaît, on peut en parler calmement ?

- Je suis très calme !

Je soupirais. La soirée allait être longue...

PDV Max

Allongé sur le dos dans mon lit, je suivais des yeux mon frère faire les cent pas.

- On n'aurait pas dû leur dire. Me fit-il en me lançant un regard de reproche.

- Heu.. On ?! Moi j'ai juste fait que confirmer !

- Tu n'étais pas obligé de le faire de cette manière !

- Parce que tu crois que la manière avait de l'importance ? Sa réaction aurait été la même... Je me demande d'ailleurs comment ça se fait que Dad n'a pas pété un câble...

- Ouais, je sais pas... Je suppose que ça nous tomber dessus demain.

- A propos de demain...

Je me redressais. Rafael arrêta de tourner en rond dans ma chambre et me fixa.

- Quoi ? Me demanda-t-il.

- Il faut vraiment que j'aille à la Cour des Lumières demain.

- Tu as entendu Dad, tu restes ici.

- Ouais je resterai le temps qu'on se fasse pourrir mais après je dois vraiment y aller ! Et comme grâce à toi je pense qu'ils ne vont pas nous lâcher, je vais avoir besoin de toi frérot !

- Max, sérieux... Arrête d'aller là-bas ! Non seulement c'est dangereux mais en plus quand les parents vont l'apprendre...

- Et quoi ? Ils n'ont rien à dire, ils faisaient la même chose. Je doute que grand-mère ait apprécié l'idée de voir son fils avec papa. Puis elle s'y est faite.

- C'est différent... Papa ce n'était pas l'ennemi de la famille.

- Bien sûr que si ! Seulement les choses changent ! Elle n'est pas la reine ! Elle ne pense pas comme elle !

- Max... Cette fille ne t'apportera rien de bon. Me prévint Rafael.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Tu crois que Tavs t'apportera un truc de bon ? Vu la tête que tu tires depuis des jours, permets-moi d'en douter !

Je savais que j'avais touché un point sensible. Il me lança un oreiller en pleine tête tout en me lançant un regard noir.

- Oh ça va, commence pas avec ça ! Tavs c'était une erreur !

- Tu l'aimes.

- Oui je l'aime mais comme un aime... On aime...

- On aime quoi, Rafe ? Ris-je. Tu l'aimes comme Dad aime papa, point !

- Non... Ce n'est pas aussi.. fort.

- Moi je crois que si.

Il s'assit à côté de moi, le visage fermé.

- Je m'étais promis de ne pas m'attacher de cette manière à un mortel...

- Mais tu es toujours mortel toi aussi, Rafe...

- Plus pour longtemps...

PDV Alec

- Je voulais mettre fin à cette conversation parce que je voulais te parler à toi d'abord. Parce que tu es blessé, triste, et que je déteste te voir dans cet état, tu le sais. Lui expliquais-je avant que sa colère ne déverse sur moi.

- Non je suis en colère ! En colère, parce que Chen a mis dans la tête de nos fils des idées stupides !

- Lily ? M'exclamais-je, surpris. Qu'est-ce que Lily vient faire là-dedans ?

- Sérieusement ? Est-ce que tu as vraiment compris ce que tes fils t'ont dit ?!

- Oui, merci, mais je ne vois pas le... Oh ! M'exclamais-je soudain en faisant le rapprochement. Il compte lui demander à elle...

- A qui d'autre ?! Aucun autre vampire ne prendrait le risque de le transformer sans notre accord. Et crois-moi, qu'ils ne l'auront pas ! Et Lily non plus !

- N'en sois pas si sûr, il y a encore pas mal de vampires qui ne sont pas nos alliés.

- Génial, Alexander, tu me rassures là !

Lui attrapant la main, je l'attirais dans mes bras.

- Je ne laisserai aucun vampire s'approcher de mon fils. Mais Lily, c'est la famille. Je vais lui parler...

- Alexander, je ne veux pas que tu parles avec elle, je veux que tu lui dises clairement qu'elle est morte si elle touche à un seul cheveu de Rafael !

- Magnus, écoute.

Je pris son visage en coupe. Tout dans son attitude, de son regard posé sur moi à ses mains tremblantes accrochées à ma veste, me criait à quel point l'idée stupide de Rafael lui faisait du mal.

- Rafael est comme un fils pour elle et...

- Ce n'est pas son fils ! Me coupa-t-il. Je ne plaisante pas, Alexander. Je ne veux pas qu'elle l'approche !

- Magnus, arrête. Elle n'est probablement même pas au courant.

- Je m'en fiche !

- C'est la peur qui parle...

- Bien sûr que j'ai peur ! Et je ne comprends pas comment tu peux rester aussi calme !

Je ne répondis pas, cherchant les mots pour le rassurer. Malheureusement, il interpréta mon silence de la mauvaise façon.

- Tu y penses... Tu penses aussi à... Non, Alec, pas toi !

- Quoi ? ! Non, pas du tout ! Je reste calme parce que j'ai passé une journée compliquée et je n'avais aucune envie de vous entendre hurler pour rien !

- Pour rien ?! Pour rien ?!

Je soupirais, las.

- Oui, pour rien. Sérieux, Magnus, tu sais comment ils sont ! Max et Rafael se montent la tête entre eux mais ils vont vite réaliser que c'est n'importe quoi !

- Et s'ils ne le réalisent pas ?

- Dans ce cas on verra à ce moment-là...

- Non, Alexander, on ne va pas attendre. Parle à Lily ou c'est moi qui le fais.

- Ouais, je lui parlerai...

Ses yeux semblèrent me passer aux rayons X.

- Tu lui passes tout et elle le sait... Tu es trop laxiste avec elle.

- N'importe quoi...

- Si. Tu ne t'en rends peut-être pas compte mais tu es beaucoup plus... sévère... avec les autres qu'avec elle.

- Elle a sauvé la vie de Max. Et la mienne. Alors oui, c'est vrai, elle bénéficie peut-être de plus de faveur de ma part. Elle est de la famille.

Il leva les yeux au ciel mais je savais qu'au fond il était d'accord avec moi.

- Je lui parlerai, c'est promis. Mais c'est surtout avec nos fils qu'on va devoir avec une discussion. Et pour tout te dire, ce n'est pas vraiment leur merveilleuse idée qui m'inquiète le plus.

- Ah bon ? Ben permets-moi de te dire, mon amour, que moi cette idée...

- Max continue à voir la protégée de la Reine des fées... L'interrompis-je.

Il ferma les yeux et prit une grande inspiration.

- Tu n'es pas sérieux là ?

- Si... Kieran me l'a confirmé tout à l'heure.

- Donc si je comprends bien, quand il disparaît pendant des journées entières, il est à la Cour des Lumières ?

- Oui..

- C'est problématique.

- Tu crois ?!

- Et d'un autre côté, qui sommes-nous pour l'empêcher de rejoindre l'élu de son cœur ? Plaisanta-t-il.

- Ses parents ! Et il n'a que 16 ans !

- Et ? Ta sœur et ton frère avaient le même âge et aujourd'hui ils sont mariés avec la personne qu'ils fréquentaient à cet âge. Quant à toi, tu n'étais pas beaucoup plus âgé.

- Ouais sauf que ni Clary ni Simon ni toi n'étaient des dégénérés !

- Cette fille ne l'est pas non plus.

- C'est la protégée de la Reine ! Ça veut tout dire !

- Asmodée est mon père et Valentin est celui de Clary, ce n'est pas pour ça qu'on est comme eux.

- Ça n'a rien à voir...

- Si Alec, c'est la même chose. Que tu le veuilles ou non, Max n'est plus un enfant et il est capable de faire ses propres choix.

- Cette fille est une fée... Une fée de la cour...

- Et alors ? Fais attention Alexander, ton aversion pour la Reine te fait avoir la fâcheuse tendance de mettre toutes les fées dans le même panier !

- Pas du tout ! Juste celles qui sont un peu trop proches de la Reine et de mon fils !

- Alexander... Soupira-t-il. Tu te souviens de notre premier voyage ?

Je fis mine de réfléchir.

- Tu veux parler de la fois où j'ai failli mourir une bonne vingtaine de fois par ta faute ? Bof, vaguement !

Il laissa échapper un ricanement.

- C'était les meilleures vacances de ta vie. Mais ce n'est pas le sujet. Ton père ne voulait pas que tu viennes avec moi et...

- Et rien du tout ! Le coupais-je. Je ne veux pas parler de lui, tu le sais très bien.

Il laissa échapper un nouveau soupir. Oui, il savait. Robert était mort sans avoir réussi à vraiment se réconcilier avec moi et bien que je fasse comme de rien n'était, cela me pesait.

- On devrait peut-être aller se coucher nous aussi...

- Oui, on devrait, mais j'ai envie d'autre chose... Murmurais-je avant d'attirer le sorcier dans ses bras et de l'entraîner dans leur chambre.

A suivre