Chapitre 6

Il se rhabilla tranquillement et sortit. Lee-loup était encore à l'intérieur mais il préféra déjà partir.

" Je ne suis pas encore habitué aux blablas des filles, j'ai eu ma dose la dernière fois... Je vais marcher tranquillement..."

Passant son sac au dos, il sortit après avoir dit au revoir au coach.

Le vent soufflait légèrement, faisant bouger les feuillages.

19h35. Le soleil du début de Septembre était encore présent dans le ciel, éclairant la ville encore animé de ses rayons teintés de orange. Les gens rentraient encore du travail.

Mais personne n'était à l'abri de quoique ce soit...

Henri s'engagea dans une ruelle deux minutes plus tard. Alors qu'il était à peu près à la moitié de la totalité de la ruelle, deux ombres apparurent au bout de cette dernière, là où il allait et se rapprochaient doucement.

Dans l'ombre d'un arbre au même moment, Henri ne soupçonna rien. Dés qu'il apparut à la lumière du couché de soleil, les ombres, entre temps apparut au soleil aussi, le virent et se mirent à courir presque deux secondes après.

Henri comprit tout de suite sa situation et fit demi-tour, le cœur battant... Et se prit un poing dans le visage. Étourdi par la surprise, il s'écroula à terre, la vue troublée.

" Enfin, j'ai envie de dire... Les négociations vont pouvoir continuer... fit une voix grave remplie de soulagement.

Recouvrant une vue nette, il reconnut presque immédiatement le coureur de jupons de la dernière fois : Alvin Marx.

- Toi ?

- Bah oui, moi, qui crois-tu que ça peut être ? Ta soeur sera ma meuf avant la rentrée de demain. Damien, assieds-toi dessus, Marvin, retiens ses bras. Cher petit frère de Annabelle, tu vas gentiment me donner le numéro de ta sœur. C'est tout ce que je demande.

- Si c'est tout ce qu'il y a à savoir, alors... Non non non, tu vas pas lui donner le numéro de ta sœur.

Soudainement, le dénommé Damien sortit un poignard de sa poche. Les yeux de Henri s'agrandir d'un coup.

- Tu as compris, on dirait... Dépêches-toi de donner son num. Dit-il en positionnant le poignard en direction de l'adolescent.

- Voilà son numéro...

Il le donna, Alvin recopia en souriant. Il le composa et mit le haut-parleur.

- Écoutes ta sœur en pls..."

~*~

Dans la maison des Oxford, tout le monde étaient en bas, bavardant de la rentrée du jour et de celles à venir. Annabelle était montée prendre sa douche.

Elle n'avait pas fini que son téléphone sonna.

" C'est dingue... Qui est-ce ?... Numéro inconnu... Mouais, on verra...

Elle ne répondit pas mais l'appelant semblait vraiment vouloir lui parler car il insistait. Elle passa la tête une nouvelle fois et regarda l'heure, intriguée.

- 19h46... Oh, c'est peut-être Henri, téléphone déchargé et tout... Qui m'appelle depuis le téléphone de quelqu'un de son club de boxe...

Mais un détail l'interpella.

- Depuis tout à l'heure, la personne insiste, non, ça ne peut pas être Henri, jamais il aurait eu le courage de faire ça. Il est censé finir à 19h30. 19h35 il est sorti si je le connais bien... Depuis 19h39, je suis spammer d'appels. Même mes amis ne ferait pas ça. C'est louche... en plus, appel inconnu donc, les amis aussi impossible

Le téléphone sonna à nouveau au même moment. Cette fois, le cœur d'Annabelle s'accélèra.

- Qu'est-ce que c'est que cette mascarade ? Un appel vidéo ?... Dis-moi que ce n'est pas toi, Henri...

Tremblante, elle appuya sur le bouton. À la seconde où le visage apparut, le pommeau de douche qu'elle tenait tomba dans un fracas.

Téléphone : Allô ?

Elle fut prise d'une intense difficulté respiratoire grandissante, augmentant sa chaleur corporelle.

Téléphone : Ooh, oooh, tu ne vas pas mourir à cause de mon visage, non ? Il vaut mieux donc pas que je te le montre...

Le cœur d'Annabelle rata un battement. Ses jambes ne la soutenirent plus et elle s'écroula. Elle agrippa la barre de soutien à temps. Son regard était d'abord vide, perdu, mais s'emplit peu à peu d'une haine noire et immense.

- Alvin...

Téléphone : Oui, ma douce ? Je te vois pas, tu es où ?

- Alvin...

Alvin comprenant la crise de colère en approche, mit les choses au clair.

Téléphone : Écoute... Écoute même très bien, Annabelle... Henri est ici.

- Tch... Voilà comment il a eu mon numéro, cet enculé...

Téléphone : Damien est armé.

Cette fois c'en fut trop pour Annabelle, elle mit ses mains sur le visage.

- Que veux-tu ? Dit-elle presque en sanglots. "

~*~

" C'est pourtant simple...

Téléphone : Ok... J'accepte... Maintenant laisses-le partir.

- Bien sûr que je vais le laisser partir... Allez, à demain, ma douce...

Après avoir raccroché, il fit signe de la main et ses acolytes se levèrent.

- Aller du con, repart vers ta salle, on te veut pas dans nos pattes, ordonna Damien.

Henri se leva et partit presque au trot.

- C'est qui qui ira au lycée avec une meuf dans les bras, c'est bibi...

- Maintenant, c'est à nous deux aussi.

- Ha ha ha ha, vous pouvez toujours essayer. "

~*~

En arrivant au bout de la ruelle, Henri vit une ombre féminine adossée contre le muret. Quand elle l'entendit approcher, elle se redressa.

Il s'agissait bien de Lee-loup mais... Son regard n'annonçait rien de bon : elle paraissait perdu et pourtant bien là.

" Lee-

- Ta gueule... Numéro un régional, je veux bien croire, vu que le coach est fier, mais de quel type de sport ?... bonne question...

- Mais, moi c'est-

- TA GUEULE, TA GUEULE !!!! Je ne sais même pas pourquoi je t'ai souris, pourquoi tout cela est arrivé. Même pas une seule attaque de ta "démo" n'a été sorti. Quel honte tu devrais avoir.

- J-

- Si tu veux pas mon poing dans ta sale gueule de froussard, tu l'as ferme. Tu ne faisais que flex devant moi... Si ces gens veulent du mal à quelqu'un de ta famille, tu resteras statufié, tremblant, les laissant s'en prendre à ce qui t'es normalement précieux... Je te déteste... C'est dans la difficulté que les vrais visages apparaissent... Mauvaise soirée à toi..."

Elle s'en alla prestement sans dire au revoir, laissant Henri seul dans la pénombre de la ruelle, le soleil ayant totalement disparu.

Ce dernier rentra chez lui, l'esprit vide. Il arriva chez lui à 20h passée. Il fut accueilli normalement, rien d'anormal jusque dans sa chambre... Sa sœur était là, en pyjama, faisant les cents pas. Dés qu'il ferma, elle lui sauta au cou, puis se mit à pleurer sur son épaule.

- Oh Henri, tu n'imagine pas la peur que j'ai eu...

- Je... Je suis là, dans tes bras, tout va bien... Dit-il en souriant.

Ils se regardèrent dans les yeux un court instant, puis Henri baissa la tête.

- Pardon, sœurette... hum... Je n'ai jamais eu l'occasion de te le dire.

- Que grâce à moi, tu ne serais plus rien ? J'ai surpris une de répétition échoué... Tu es un amour, Henri, un amour...

Henri semblait réfléchir à quelque chose. Il sortit de ses réflexions en posant cette question.

- Pourquoi suis-je perçu différemment en fonction de la personne ?"

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