Chapitre 2
Harry se leva pour ouvrir la porte.
Henri en profita pour finir sa dernière bouchée et parti en prenant son sac. Il sortit par la porte donnant sur leur modeste jardin.
Annabelle tenta de l'en empêcher. Ils restèrent un moment muet, face à face, se regardant dans les yeux.
" Je... Je vais pour finaliser l'inscription pour faire du théâtre.
- Tu veux vraiment ça ? Je te préviens, ils ne te feront pas de cadeaux, ils pourraient faire comme à l'école.
- Je veux pouvoir m'exprimer librement, faire ce que bon me semble sans qu'on me disent : << tu es une grosse merde, tu sers à rien le pro du bégaiement >>....
Ils se regardèrent à nouveau en silence, puis Henri fit volte-face.
- Si c'est ton choix, je le respecte, mais soit prudent.
- O... Oui..."
Il se faufila jusqu'à la porte devant, jeta un rapide coup d'oeil aux interlocuteurs de papa. Ils s'agissaient de trois personnes, à vue d'oeil du père et de ses deux enfants : deux filles de même taille et aux visages trop similaires pour ne pas être...
" Sûrement des jumelles... Bon on va pas s'attarder, on a des choses à faire, pensa Henri en continuant sa route pour lui.
Quand il passa devant, l'une d'entre elles lui lança un regard, suivi d'un joyeux sourire. Il lui rendit son sourire et surpris la conversation de son père en même temps :
- Ooh, elles entrent en seconde ? J'ai l'un de mes fils qui va aussi en seconde, c'est ce jeune homme d'ailleurs, dit-il en montrant l'adolescent. Veuillez l'excuser, il est occupé mais si vous voulez, je peux vous laisser mon numéro de téléphone.
- Bien sûr, j'en serais ravi... Comme vous êtes là depuis longtemps, je pourrais vous poser des questions sur le quartier, même la ville si je ne m'abuse.
- Ahahah, Melun est grand, mon bon monsieur, et a énormément changé. Je ne suis pas sûr de pouvoir vous être d'une grande aide, peut-être mes enfants vous aideront un peu mieux.
- Oh Je vois... Dans ce cas, je m'excuse de vous retenir plus longtemps, peut-être nous verrons-nous à la rentrée."
Après avoir échangé les numéros, Harry rentra dans la maison.
" Qui c'était ? Demanda la maman.
- De nouveaux voisins : il s'appelle Didier, il a 4 enfants, tous au lycée cette année. Certainement, on se verra à la rentrée avec lui. Hum, Annabelle, dit-il, changeant alors le sujet d'une manière fluide. Tu sais où est parti ton frère ?
- Confirmer son inscription au théâtre.
- Il part tôt, on a encore 1 semaine devant nous pour tout ça, dit la maman.
- Moi aussi, je veux faire du théâtre, s'exclama Hugues.
- On y réfléchira, en attendant, la rentrée, c'est le 2 et le 3 alors préparez-vous. Trancha Harry pour éviter le sujet."
~*~
12h. Complexe sportif de Melun, un tout nouveau complexe regroupant presque tous les types d'événements : sport, culture, etc.
C'est à cette endroit toujours rempli de monde que Henri c'est rendu, la boule au ventre. Il n'a pas arrêté de répéter la phrase qui pourrait potentiellement changer sa vie entre autre.
Bonjour madame ou monsieur, je viens confirmer mon inscription aux cours de théâtre et je souhaite obtenir les modalités d'inscription.
Il entra dans le bâtiment et s'engagea dans un couloir.
Depuis le début des vacances je réfléchis à ça.
Il marchait doucement quand tout à coup, il entendit des pas derrière lui, plusieurs même, au moins trois pas différents. Son cœur s'accélèra. Il tourna la tête : personne.
Il s'arrêta. Les pas continuaient. Aucune personne susceptible de l'aider autour.
Ils approchaient...Il vit un mur dont le haut lui permettrait de cacher son sac. À peine avait-il entrepris une marche accélérée, quatre individus apparurent au précédent tournant et lui foncèrent dessus. Il se mit alors à courir dans le dédale de couloirs.
" Viens-là, du con !!! Cria l'un d'eux. La rentrée approche, où est ta sœur ???
- Pourquoi dois-je subir les représailles de ses caprices !? Pensa-t-il désespéré. J'en ai marre.
- Putain, rattrapons-le avant qu'il atteigne le long couloir !!!
Les personnes qui le poursuivaient étaient tout simplement un gang dont le chef est le prétendant à Annabelle. Il s'appelle Alvin.
Au moment où il allait atteindre le long couloir de délivrance, une main se saisissa du col de son gilet. Son cœur fit un bond.
- Je te tiens, dit l'un des acolytes, qui sans attendre lui lâcha une droite dans les côtes, coupant son souffle un instant.
"Comme si c'était assez, cela fait 1 an que vous m'embêter ! Ça ne m'affecte plus autant.
D'un rapide mouvement, il tourna sur lui-même. Et cette fois, le gilet ne restera pas...
Il tourna encore, obligeant l'opposant à lâcher mais ce dernier avançait déjà sa main.
Merde !
Henri se baissa si rapidement que la main attrapa le vide. Il profita de son explosivité pour démarrer au quart de tour dans le couloir, esquivant deux poings au passage.
Il les avait semé ? Oui !
Afin d'éviter de les retrouver directement, il abandonna l'idée d'aller chercher son sac maintenant, de toute façon en sécurité là où il est, et se dirigea vers la salle prévue aux cours de théâtre.
Déjà une cinquantaine de personnes, sûrement des inscrits avec leur parents, fourmillaient dans tous les sens dans la grande pièce : à l'opposé de la porte se trouvait l'estrade en bois, les classiques rideaux pourpres étaient attachés de chaque côté de la scène.
Déjà quelques adhérents déblatérer des tirades Shakespeariennes en souriant.
Henri était fasciné par leur facilité de language, leur voix portantes et distinctes malgré la distance, par leur gestuelle fluide, leur...
" Hum hum, excusez-moi, jeune homme... fit une voix chantante et fluette.
Il sursauta.
Putain, elle est silencieuse... Plus silencieuse qu'un ninja.
Il se tourna pour voir une jeune femme de petite taille ( 1m64 ) aux caractéristiques similaires aux japonais.
- B... Bonjour, euh, je viens pour m'inscrire...
- Qu'avez-vous dit ? Votre voix ne porte pas avec tout ce brouhaha...
- Moi. Dit-il en accompagnant tous ses mots de gestes. Demander. Inscription. Ici.
- Oh, vous voulez être inscrit ici ?
Il hocha la tête.
- Bien sûr, mais je vous le dis déjà, demain est le dernier jour des avantages de rentrée.
Demain... Vous êtes donc en train de me dire que j'ai 3 jours de retard !!!??? Nooooonn !!
- Ok. Repondit-il simplement.
Il se dirigea vers la sortie puis se tourna à nouveau.
- Merci...
- De rien, jeune homme... Je serais heureuse de libérer ta voix visiblement bloquer.
Il ferma la porte derrière lui... Et lâcha un soufflement énorme.
- Quel con, j'ai failli m'étouffer... Bon, je vais faire un aller-retour pour être sûr d'avoir ma place.
Une fois sa respiration redevenue normale, il se dirigea rapidement là où il avait laissé son sac.
C'est pas possible...
Des pas se faisait entendre devant...
Tch... Je ne peux pas rentrer sans mon sac de sport...
Déterminé à jouer sur la vitesse il s'avança jusqu'au tournant menant au mur, passa sa tête à découvert et ce qu'il vit l'étonna purement et simplement :
- Eh ?
Les mêmes traits, les mêmes habits, les mêmes cheveux bouclés blonds s'arrêtant au niveau de haut des fesses, il n'y a pas de doutes.
Que fait l'une des filles de notre nouveau voisin ici ? Comment se fait-il qu'elle sache sauter aussi haut ? Qu'est-ce qu'elle attend avec mon sac coincé dans ses bras ? Dans quel merde va-t-elle me fourrer, celle-là ? Je la sens pas... Elle va déranger ma vie, j'en suis certain..."
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