Chapitre 9

Valentin faisait les cent pas chez lui. Il essayait de mettre de l'ordre dans son esprit. Quelle était la suite à donner ? Plus il se découvrait des points communs avec Zoé et plus les questions fusaient dans tous les sens. Et sa mère ? Qu'est-ce qui lui arrive ? Elle qui d'ordinaire était si bienveillante et protectrice, elle était devenue distante d'un seul coup. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Il fut vite tiré de ses pensées par la sonnerie de son portable. Il le sortit de sa poche, regarda l'écran et esquissa un sourire. Quand on parlait du loup. C'était Zoé.

— Allô ?

— Val, c'est Zoé. Je te dérange pas j'espère ? 

— Non bien sûr. Je t'écoute, qu'est-ce que tu veux ?

— Je voulais faire un point avec toi. Je suis en plein dans mon enquête. J'ai fait des découvertes très intéressantes qu'il faut que je te raconte. Je voulais aussi te dire deux choses : la première est que je me suis dit que ça serait très bizarre de continuer ce test de couple au vu de la situation compliquée et de ce que j'ai appris par mes parents.  Cependant je tiens beaucoup à toi et j'espère que tu ne m'en voudras pas de prendre cette décision.

— Je t'avoue que je suis assez d'accord ... C'est mieux ainsi.

— Alors on est d'accord ? On met un terme à ce test mais on reste amis ?

— Bien sûr Zoé quelle question débile. Quelle était la deuxième chose que tu voulais me dire ?

— Et bien suite à la conversation que j'ai eu avec mes parents, ils proposent que tu viennes dîner avec nous à la maison demain soir. 

— Qu'est-ce qu'ils ont pu te dire qui me vaut un dîner par la suite ? 

— Tu verras, je t'expliquerai. Tu peux passer demain vers 18h00 ? Comme ça, ça me laissera le temps de t'expliquer ce que j'ai appris. J'ai besoin de te le dire en face, ça ne se fait pas par téléphone.

— Oui bien sûr pas de souci.

— Parfait ! Je suis contente qu'on soit sur la même longueur d'ondes tous les deux. C'est important pour moi. Au fait Val, où en es-tu dans tes recherches ?

— Pas très loin malheureusement. C'est difficile de faire ça à distance. D'ailleurs à ce propos, je pensais rendre une visite à ma mère dans pas trop longtemps pour voir si j'arrive à lui faire cracher quelque chose d'intéressant.

— Je comprends. Pourquoi tu n'essayes pas d'avoir des informations avec ton père ?

— Mon père est plus souvent en déplacement qu'à Montpellier malheureusement, ça ne m'aide pas.

— Je vois ... Ecoute déjà viens à la maison demain et on avisera pour la suite.

— Euh ... D'accord. 

— Quelque chose ne va pas ? Pourquoi tu sembles si hésitant ?

— Et bien c'est un peu étrange, pendant plusieurs mois quand je venais chez toi il fallait impérativement que j'évite que tes parents soient à la maison et maintenant tu m'invites officiellement à un dîner chez vous. Tu ne trouves pas que c'est plutôt comique comme situation ?

— Si carrément mais on n'y peut rien. C'est la vie. C'est promis ils ne mordent pas ou en tout cas je ne les ai jamais surpris en plein acte de cannibalisme .

— Ahaha, c'est sympa d'essayer de détendre l'atmosphère. Bon je dois te laisser j'ai des choses à faire. On se voit demain alors.

— A demain Val.

— A demain Zoé Granger.

Le lendemain, la journée se passa le temps d'un claquement de doigts. Il était dix-huit heures. Valentin attacha son vélo avec un cadenas à un poteau juste en face de la maison de Zoé. Puis il se regarda dans le rétroviseur de la voiture la plus proche. Il se passa une main dans ses cheveux  pour leur donner une quelconque forme mais sans succès. La tignasse brune et bouclée fit de la résistance et resta fidèle à elle-même. Il ferma les yeux pendant une minute et soupira profondément. Il fallait se ressaisir ! Il sautilla sur place pour se donner du courage et se dirigea enfin vers le portail de la maison de Zoé. Il prit son courage à deux mains et appuya sur la sonnette. Il sentait que ses mains étaient moites comme jamais. Soudain, il entendit que la porte de la maison s'ouvrait, puis celle du portail. C'était Zoé qui était habillé en tunique bleue et en leggings noir. Elle le salua en le prenant dans les bras.

— Salut Val ! Je suis vraiment contente que tu sois venu.

— Hey ! Moi aussi je suis content d'être là mais je t'avoue que c'est aussi ma curiosité qui m'a conduit jusqu'ici. 

— Ne t'inquiète pas je comprends tout à fait, je ne t'en veux pas. Allez entre sinon tu vas attraper froid.

Valentin suivit Zoé à l'intérieur de la maison qu'il connaissait déjà.

— Avant toute chose, est-ce que tu veux boire quelque chose ?

— Non c'est gentil, ça va.

— Très bien. On va s'installer dans ma chambre si ça te va ? Mes parents sont partis faire quelques courses pour le dîner de ce soir. Ils n'en n'ont pas pour longtemps.

— D'accord. Comme tu voudras.

Valentin pénétra dans cette chambre qui lui avait été si familière et quasi-quotidienne pendant un bref moment. Il sourit. La chambre n'avait pas bougé d'un poil.

— Qu'est-ce qui te fais sourire ?

— Ta chambre est toujours la même chambre de princesse et tellement clichée.

En réponse, Zoé saisit le premier coussin qui lui passait sous la main et lui envoya en pleine tête. C'était l'élément déclencheur qu'il manquait pour une grosse bataille de coussins entre deux grands enfants. Au bout de dix minutes, l'un comme l'autre étaient complètement essoufflés. Valentin tomba par terre et commença à rire à s'en plier en deux. Il ne fallut pas très longtemps pour que Zoé en fasse de même, jusqu'aux larmes qui firent couler son mascara. Puis ils reprirent leur sérieux. Zoé pris une lingette pour se nettoyer le visage pendant qu'elle commençait à parler.

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