VIII.

Et puis un jour, il faudra se dire adieu. Parce qu'on sait tous les deux, mon cœur,

(toi, l'organe, tout)

que ça va nous détruire.

Comme dans une course poursuite avec un amour tortionnaire, comme un crash violent à cent dix kilomètres heure. Me rattraperas-tu quand je passerai par le pare-brise?

J'en doute.

J'en doute.

Attachez-vous qu'ils disent, pourtant, c'est bien la dernière chose que j'aurais dû faire quand je t'ai rencontré.

Tu es si beau, c'est ça qui te rend si dangereux. Tu es comme ces ampoules qui brillent la nuit et sur lesquelles les papillons viennent se heurter. Brûlant leurs ailes, leur corps, et le peu de vie qu'ils avaient.

Comme ces oasis dans le désert,

je cours,

je cours,

mon amour attends moi,

hydrate mon âme de ces sentiments,
aime-moi,

et je meurs sous ton regard froid.

Tu es si dur dans tes mots. Tu me détestes si souvent. Comment peux-tu encore dire m'aimer, quand tu me brises constamment?

J'ai vu

(entendu)

dans tes yeux

(dans tes mots)

un portrait immonde de ma personne

(comme Dorian Gray)

les ressentiments les plus affreux,

(les vers et les asticots, rongeant son âme, sa toile)

que j'ai cessé de croire que je pourrai, un jour peut-être, être quelqu'un de bien.

Tes mots comme des couteaux, qui ont tranché mon sourire.

Un peu comme le Joker, je suis un clown triste.


On était de très bons amis, on est pourtant de si mauvais amants.

Alors partons au combat malgré tout, prenons les armes. Peut-être que finalement, c'est comme ça qu'on s'aime le mieux.


Tu m'as dit un jour : « choisis, tu m'aimes ou tu me détestes? »

Je t'ai répondu : « la haine et l'amour, tu sais, ont souvent le même visage. »

Rire, regard en coin, rictus amusé: « c'est pourtant bien différent, chérie. »

Inspire, expire: « Pas tellement, regarde nous, on sait faire les deux... »

C'est vrai, c'est vrai, m'as-tu répondu.

J'aurais aimé que tu mentes.

Mais tu es cruellement honnête, s'en est désarmant.



Fin de la guerre, je capitule.

J'accepte ton châtiment.

J'ai un genou à terre, mais pas comme un futur fiancé.

Tu ne lieras pas ton destin au mien,

non,

tu empêcheras juste les prochains de pouvoir y accéder.


Mon cœur,

mon cœur,

dis-moi,

que m'arrivera-t-il quand je me verrais comme tu me vois?

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