- Docteur, je souffre de fatigue chronique.

- Ça vous arrive souvent ?

- Tous les soirs. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais chaque soir, après une journée bien éreintante, je vais me coucher, et, un peu avant minuit, immanquablement, je m'endors.

- Et vous vous réveillez ?

- Au matin.

- Vous rêvez ?

- Profusément.

- Rien de bien morbide ?

- Non.

- Vous ronflez ?

- Je ne pense pas.

- Et au matin, la fatigue est partie ?

- Oui, je suis refaite comme un chou neuf. Mais elle revient le soir venu...

- Mais que voulez-vous que j'y fasse puisque vous savez vous en soigner vous-même ?

- C'est qu'il n'y a pas que ça...

- Eh bien ?

- Tous les jours, je souffre également de faim et de soif...

- Vous mangez ?

- Décemment.

- Buvez ?

- À ma santé.

- Et après avoir mangé et bu ?

- C'est passé.

- C'est passé !

- C'est passé.

- Oui, mais pour quel mal dont vous ne posséderiez pas déjà le remède m'avez vous fait venir ? Il faut bien que je vous médicamente, moi.

- Oh, c'est que je ne vous ai pas encore parlé du tremblement que j'ai, là... Touchez seulement, juste ici, derrière mon sein, il y a comme un spasme qui s'agite et revient toquer deux fois chaque seconde. À chaque fois que je vérifie, l'y est.

- Çà, c'est étrange...

- N'est-ce pas ! Et quel remède ?...