Casque sur les oreilles, capuche rabattue sur sa tête et sa veste flottante selon les caprices du vent glacial et mordant, l'exhausseur de vœu laissait sa tête se reposer loin du noir absolu et inévitable du      .       ... un mot qui fuyait toutes les lèvres,      , un mot ne restant jamais très longtemps en tête, un mot connoté au vide, à l'oubli et à la peur de l'infinie, un mot que l'exhausseur avait fait sien et en avait fait son nom. Assis dans un champ de coquelicots vidés de leurs couleurs par la sombre brume émanant de sa veste, l'homoncule du silence regarda la lune se refléter dans un paisible lac. Il aurait voulu y voir son reflet, mais jamais le dompteur du vide ne se reflétait dans un miroir, jamais n'apparaissait son reflet, seul lui apparaissait dans les miroirs lorsqu'il les traversait  pour aller d'un point à un autre ou pour tout simplement observer. Derrière lui, relié à sa colonne vertébrale et se situant en bas de son dos,  une queue de loup bien plus grande que la norme chez les homoncules canin s'agitait, preuve de son adoration des orchestres épiques. Il baissa néanmoins le son pour ne pas avoir mal à la tête et ne pas se faire prendre en traître par un taré un peu trop sûr de lui, bien que mourir ne le dérangerais pas outre mesure. Après tout       avait déjà un énorme trou à la place du cœur et une jambe en moins, comment il avait eu tout cela ? Et bien disons que le créateur est bien moins efficace que son mari pour effacer les êtres vivants, si on ajoute à cela l'état constant de mort dans lequel se trouvait l'homoncule du silence, il en résultait un corps meurtrie, inguérissable et increvable. Une présence bien connu fit cliqueter la prothèse de magie et de métal d'étoile de l'exhausseur, détournant les yeux du lac, il vit son jumeau gris à queue de scorpion s'avancer vers lui ... enfin son jumeau, le jumeau du lui de la sphère classique, lui n'était qu'un dustien ayant quitté sa sphère pour un peu de tranquillité. Il n'avait pas personnellement de respect pour l'allégorie instable de la sphère classique, certes il lui était redevable, mais à ses yeux seul son véritable jumeau était digne de respect, combien de fois avaient-ils frôlé la mort ensemble pour préserver le peu de bonheur de la sphère dust. Les deux n'étaient pas partie dans la même sphère pour ne pas surcharger de négativité le prince du cauchemar et le prince du rêve, mais les réactions exagérés de son jumeau lui manquait.

- Tu me dis si je te dérange      .

Ah oui, le Delta de cette sphère, il l'avait oublié, ironique n'est-ce pas ? C'était lui qu'on oubliait d'habitude, pas lui qui oublié les autres, bien qu'il avait toujours était tête en l'air. On l'oubliait tellement que même son nom ne pouvait être prononcé sans être remplacé par un blanc. Habitué qu'il était à lire sur les lèvres, il laissa son casque sur lequel était gravé un delta inversé sur ses oreilles et répondit :

- Ta présence ne me dérange nullement, du moment que je n'ai pas à dégainer mon arme et que je peux rester dans cette sphère. 

Rester, cela n'est pas aussi simple de "rester" quelque part lorsque l'on est un Dustien, pour des raisons évidentes de sécurité cette sphère était mieux gardée que les autres, et pour des raisons de trahison du traité de non-agression elle était mise en quarantaine, mais l'allégorie avait fait tout son possible pour que les deux jumeaux dustiens puissent quitter cet enfer de poussière pour quelque jours, quiet à faire des heures supplémentaires pour aller lui même faire instaurer la loi dans la discorde éternelle de la sphère de meurtrier. L'allégorie planta sa queue dans le sol et s'en servit comme trône, passant son regard gris sur le trou béant lui servant de poitrine, puis sa prothèse, se disant que ceux qui avait du faire ça on du mourir dans d'atroces souffrances, car si lui même venait à retrouver son jumeau, ses frères et soeurs ou pire ! Sa femme et ses enfants dans cet état, il faudrait que le monde entier le retienne pour empêcher le massacre qu'il commettrait.

- As-tu des nouvelles de mon jumeau ? 

- Oui, il se porte bien et te passe le bonjour, il semblerait que tu lui manques énormément. 

      poussa un soupir de soulagement, quel bonheur de savoir qu'il n'était pas oublié. Il porta à ses lèvres une cigarette saveur pomme et l'alluma en claquant très, très vite de ses doigts recouverts de cristal. Grognant de désapprobation, l'homoncule allégorique enroula son dard autour de sa taille avant de s'asseoir aux cotés du dustien. 

- Ce n'est pas le seul à te passer le bonjour, les homoncules de ta sphère réclame votre présence. 

- Ce n'est pas à eux de nous dire quand est-ce que l'on doit rentrer.

Le ton dédaigneux qu'il avait employé fit soupirer l'allégorie qui haussa les épaules et tourna les talons, laissant       seul, comme il aimait et détestait tant.

Les données ont été corrompue, fermeture du fichier.