Chapitre 8 Le Champs aux biches
Le programme est simple, examiner l'endroit où Artémis à disparue, interroger les Epimélides et retrouver Hymen. Ce dernier se trouve sûrement non loin de son père Dionysos, selon les dires d'Hermès.
Après un petit quart d'heure, nous sommes enfin au Champ aux Biches. Les arbres ont disparu d'un coup. Une immense clairière flattée par les rayons du soleil nous chuchote à l'oreille son silence apaisant. Nous avons quitté le salon grouillant de la forêt où les conversations continues entre les branches, les oiseaux, les insectes accompagnent chacun de vos pas. Ici, c'est tout comme une aire de repos, un lit douillet cousu de pâquerettes dont le duvet d'herbes soyeuses vous chatouille les chevilles.
Il n'y a plus de jeux d'ombres et de lumières dictés par l'épaisseur des feuillages qui coiffent les arbres. Non, ici au contraire c'est un étang de verdure baigné dans la lumière. La brise dépose avec douceur, une caresse parfumée de fleurs des champs sur notre visage.
J'en deviendrai presque poète ! Je regarde Hermès. Tout comme moi, il est saisi par la beauté de l'endroit.
– C'est là-bas qu'ils se donnaient rendez-vous, m'informe le messager des dieux, pointant du doigt une tache colorée qui ondule droit devant nous, au loin.
Alors que nous traversons la clairière et que les couleurs floues prennent la forme d'un champ de fleurs, une dizaine de biches nous coupent la route, gambadant avec entrain. Une d'entre elles s'arrête, me regarde, puis s'approche jusqu'à se planter devant moi. Je prends vraiment la mesure de l'expression « des yeux de biche » tant son regard est habité d'innocence et de pureté. Je lui caresse aussi délicatement que je le peux la tête. Son museau tout frais me frôle le bras, puis semblant satisfaite, elle me tourne le dos et s'en retourne rejoindre son petit groupe qui s'est maintenant éloigné.
Olympia est une vraie propagande vivante à la nature ! Libéré des besoins matériels et des désirs fabriqués par l'ennuie ou bien projetés dans nos rétines du matin au soir, je découvre de nouvelles facettes de moi-même. En tout cas je comprends à présent le nom donné à l'endroit et je suis bien content qu'il ne se soit pas appelé « Le Champ aux Ours ».
– Voilà, c'est ici qu'Apollon était censé rejoindre Artémis.
Des iris, des violettes et quelques coquelicots nous entourent. Là, comme posé par une force divine, c'est sûrement le cas ailleurs, un banc en pierre et posé au milieu de ce tapis floral. Depuis le départ, une question étrille ma logique. Il faut que je la pose.
– Artémis devait être bien en avance au rendez-vous, pour que l'on ait le temps de la faire disparaître avant que son frère n'arrive. D'ailleurs à quelle heure était fixée leur rencontre ?
– Elle avait l'habitude de venir une heure à l'avance et passer du temps avec elles, m'affirme Hermès, en me désignant les biches.
Mon guide à l'air concentré, tout en me parlant il scrute les différents angles de la clairière, comme s'il était à la recherche de quelque chose, de quelqu'un ou d'une anomalie.
– Nous parlons en temps de soleil ici. Ils avaient rendez-vous au quatrième temps, ce qui correspond à onze heures un peu après.
Que s'est-il passé pendant cette heure où Artémis selon toute vraisemblance, était seule. C'est ce que je dois découvrir.
– Où la flèche a -t-elle était retrouvée ? demandé-je.
– À la toute fin de cette clairière, juste avant que les arbres ne recommencent à former un bois.
Il y a bien dix minutes de marche d'ici à là-bas. A-t-elle suivi quelqu'un qui lui était familier ? L'a-t-on amené de force ? Ou elle s'y est trouvée au grès de ses balades ?
Avant de rejoindre le point où la flèche a été trouvée, j'examine le banc et ses alentours. Il n'y a rien, pas de traces d'une quelconque échauffourée. Aucun indice, rien n'a se mettre sous la dent. Hermès lui a toujours cet air alerte et concentré. Il faut que je lui demande.
– Qu'est-ce que tu cherches ?
– J'essaie de savoir s'il y a présence autour de nous. Je peux sentir les énergies divines ou autres si elles ne sont pas trop éloignées. Mais il n'y a rien.
Hermès est vraiment surprenant, je me demande quelles autres exceptionnelles facultés, il possède. En tout cas, celle-ci est bien utile.
– Allons-y, me dit-il, avec détermination.
Nous arrivons à destination et mon guide m’indique avec précision l’endroit où se trouvait la flèche. J'examine alors minutieusement la zone. Il n'y a rien. En revanche, nous sommes à l'orée d'un petit bois plus dense que le précédent à l'extrême limite de la clairière. Pourquoi venir ici alors qu'elle attendait Apollon ?
Hermès hausse les épaules.
– Je ne connais pas bien l'endroit, je vais aller y faire un petit tour. Je te laisse seul quelques minutes. Il s'envole et s'enfonce dans l'enchevêtrement de branches qui nous fait face.
Ça y est, je suis seul. C'est la première fois depuis juste avant la rencontre avec Charon. Un peu de calme. C'est bien. Je vais pouvoir digérer toutes les informations collectées et peut-être dessiner le début d'une piste. Je regarde le ciel, le soleil a encore bien bougé. Le temps aurait dû ne plus avoir d'importance dans l'éternité et pourtant, il n'a jamais été si présent, si lourd. Il y a trois lutions pour qu'une des flèches d'argent d'Artémis se soit retrouvée sur l'herbe ici. Elle l'a laissé là volontairement. Elle a voulu s'en servir, mais n'a eu le temps que de la sortir, puis un événement a fait qu’elle l’a lâché. Plus improbable mais possible, c’est tout simplement le point de chute de la flèche après un tir. Dans tous les cas, cela confirme encore la version d'apollon ; quelqu'un, quelque chose, s'en ai pris à elle car elle se sentait en danger. Deux dieux qui combattent laisseraient forcément un minimum de trace. J'ai eu un aperçu de leurs pouvoirs, pourtant il n'y a aucune trace de combat. Ce qui me fait penser que le kidnappeur a joué avec l'effet de surprise ou qu'il se connaissait et qu'il a agi avec rapidité, profitant de son relâchement. Cela expliquerait pourquoi elle est venue ici, si loin de son point de rendez-vous. Elle aurait suivi quelqu'un en qui elle avait confiance, quelqu'un bien renseigné sur ses habitudes aussi. Cette hypothèse est plus que solide... Je dois recouper cette information avec d'autres témoignages.
Alors que j'essaie de mettre bout à bout tous les petits détails qui m'ont interpellé depuis le début de l'enquête, j'entends un petit rire féminin, qui vient des bois, pas très loin. Je reçois un projectile sur la tête. Un fruit à cosse roule sur le sol. Un autre rire répond au premier.
-Montrez-vous ! M'exclamé-je.
-Par ici, regardes-en haut, me répond une voix plutôt douce et sensuelle.
Rien, je ne vois rien.
– Je n'ai jamais une âme comme ça avant et toi ?
– Pareil, il a une drôle d’allure, réponds une voix tout aussi féminine.
Qu'est-ce que c'est encore que ça. Voilà qu'on ait en train de parler sur moi, comme si je n'existais pas et pas moyen de voir qui c'est.
– Il était avec Hermès, il doit être important.
– C'est peut-être son esclave ?
Les voix se tordent en rire, tandis que je pénètre dans la forêt, bien décidé à savoir où se cachent ces deux femmes.
– Au-dessus, on t'a dit, gros bêta.
Quelque chose vient me chatouiller la nuque. Je me retourne, rien. Puis je suis saisi par la taille et soulevé dans les airs. Une racine m'encercle les hanches, une autre les jambes. Je suis maintenant à
mi -hauteur des arbres. Je me débats, essaie de m'extirper de la prise quand soudain à quelques centimètres de mon visage, je vois deux yeux en amandes aux couleurs noisette pleins de malice qui me regardent. Ce sont ceux d'une jeune femme rousse aux traits fins, lèvres accueillantes et petit nez rond. J'aurais pu tomber dans l'instant amoureux si ses membres, bras et jambes n'étaient pas faits de racines et de branches étonnamment souples, une femme arbre ?
Ça ne doit pas être pratique pour les massages !
– N'ait pas peur, me lance une autre voix.
Est-ce que J'ai l'air d'avoir peur, surpris à la limite et encore.
– Laisse-moi le toucher, continue la dernière voix.
Une deuxième femme surgit d'un feuillage épais à ma gauche, elle est blonde et sa beauté est aussi éclatante que l'autre. Des lierres faisant office de doigt commencent à parcourir mon visage.
Je résume ; je suis suspendu à deux, trois mètres du sol, soulevé par des femmes végétales qui me tripotent. Il serait peut-être temps qu’Hermès revienne.
– On peut discuter au sol peut-être, tenté-je.
On me repose avec délicatesse sur la terre ferme. Comme quoi, des fois il suffit de demander. Les deux étrangetés ondulent le long d’un 'arbre à proximité, puis m'entourent. Elles forment avec leurs membres végétaux un siège pour moi.
– Ça y est, tu es plus à l'aise. ? me demande la rousse.
Elle me pousse gentiment comme un enfant de dix ans qui serait sur une balançoire. Avant et arrière, arrière et avant. La blonde se reproche et colle son visage au mien.
– Tu as vu ses yeux ? Et ses oreilles ?
Je suis un peu tétanisé non par la peur, mais par la bizarrerie de la situation et je dois avouer que je perds pied dès lors que je plonge mon regard dans le leur. Je ferme les yeux.
– Qui êtes-vous ? réussis-je à demander.
Mauvaise formulation. Qu'est-ce que vous êtes ? Aurait été plus approprié.
– Nous sommes ton plaisir et ton désir, me lance-t-elle en cœur, avant d'ajouter ; nous savons ce que tu cherches ici.
– Et nous l'avons trouvé, me chuchote la blonde à l'oreille.
Quoi ? C'est une blague ? Fallait commencer par ça.
– Ah oui ? Et où est t- elle à présent ? m'enquis-je, étant presque certain qu'elle se joue de moi.
– La regarde ! s'extasie la rousse.
Un de ces bras redevient humain et elle tend sa main, paume fermée vers moi. Puis l'ouvre. Une poudre brillante et argentée y est disposée. La blonde souffle alors légèrement et des petits points d'éclat lumineux s'envolent tout autour de moi.
– Magnifique n'est-ce pas ?
– Tu la veux. Alors, suis-nous !
Je sens une bouche me frôler le lobe de l'oreille et me murmurer langoureusement :
« Viens avec nous ».
Puis J'ai l'impression d'être caressé par des centaines de mains qui viennent se glisser sous ma toge, dans mes cheveux, sur mon torse, la sensation est enivrante et je commence à me laisser aller, mais tout s'arrête net. Les deux femmes redeviennent racines et branches et partent en pouffant, disparaissant dans les feuillages des arbres.
Hermès arrive.
–Tu t'es fait une spécialité d'être le jeu des nymphes, une proie idéale. Après les Naïades, les Dryades, il te reste les Ouranies et tu seras le champion, me tance-t-il.
Hermès me met dans l'embarras et il a raison, je dois être plus prudent.
– Sache que j'ai été élevés par des nymphes, je les connais par cœur, évite-les au maximum crois moi, surtout les nymphes des forêts.
– Bon, j'ai fait le tour sur plusieurs lieues et je n'ai rien vu d'intéressant, me lâche-t-il, reprenant son ton enjoué et son expression mutine.
Devrais- je parler à Hermès de mes réflexions ? Je dois d'abord éclaircir quelques points avec lui.
Je me remets doucement de mes émotions, assis par terre au milieu des racines biscornues qui sortent de terre et se mélangent entre elles dans un joyeux fouillis, tout autour de moi. Je regarde cet immense pommier coincé entre chênes, noisetiers et bouleaux. Ces nymphes étaient donc des Épimélides. Celles évoquées par Pan. J'ai raté une belle occasion de les interroger. Je m'apprête à interpeller Hermès afin de lui dire qu'il n'était pas très malin de les avoir fait fuir de la sorte, sachant qu'elles ont peut-être été témoins de ce qui s'est passé avec Artémis. Mais mon guide dégaine le premier.
– Ne bouge pas ! s'exclame-t-il, le visage marqué par l'étonnement, yeux grands ouverts puis plissés, sourcils qui se lèvent avant de se froncer.
Quelle est la cause de ce florilège d'expressions digne d'un Feydeau ?
– Pas de geste brusque. Tu risquerais de faire s'envoler ces merveilleuses particules, rajoute-t-il, alors qu'il se rapproche.
De quoi parle-t-il ?
Hermès place sa main à quelques centimètres de mon épaule, paume tournée vers le ciel, les doigts légèrement repliés comme pour former un récipient. Il se concentre et de son autre main fait tournoyer son sceptre. Rien ne se produit, en tout cas c'est ce que je crois l'espace d'un instant, mais très vite j'aperçois des dizaines, des centaines de points argentés et lumineux se déplacer, flotter vers la main d'Hermès, comme aimantés vers elle. Ils forment une sorte de rivière scintillante dans les airs et la source de cette rivière c'est moi. C'est vrai que les dryades m'ont aspergé de cette étrange poudre, elle pensait même que c'était ce que je recherchais.
Lorsque qu'Hermès fini son incantation, sa main est remplie d'un petit tas brillant, il le regarde les yeux grands ouverts puis me lance sur un ton victorieux et fier :
– De la poudre de lune mon ami ! De la poudre de lune !
Il se met à rigoler, me relève et me tape sur l'épaule.
– Belle surprise, n'est-ce pas ?
Je dois peut-être l'informer que je n'ai pas la moindre idée de ce qu'est la poudre de Lune. Une sorte d'élixir ou de drogue pour les dieux ? Je ne serais pas étonné.
– Hermès je n'ai aucune id...
– Ce sont les Dryades qui t'en ont aspergé ? On va les rappeler tout de suite, haha, ça pour une piste, c'est une piste, hein Nathan ?
– Mais qu'est-ce que c'est...
– L'enquêteur Hermès fait des siennes, mais là s'arrête mon rôle, tu prends le relais.
– Hermès, hurlé-je, plein de frustration, tu vas m'écouter, nom de dieu ! Bon pas ma meilleure des expressions, j'en conviens.
Il me regarde d'un air surpris, avec un sourire gêné.
– Je n'ai aucune idée de ce qu'est cette poudre et de ce qu'elle représente.
Mon guide prend l'air d'un chien que l'on aurait surpris en train de manger dans la gamelle du chat.
– Ah, d'accord, il se gratte la tête, oui c'est vrai, je te dois des explications.
– Oui, j'attends enquêteur Hermès, ironisé-je.
Moi qui étais le prototype même du solitaire, qui ai toujours travaillé seul, je dois avouer qu'avoir cet énergumène pour m'épauler durant mes enquêtes m'aurait plu. Enfin pour quelques-unes.
– La poudre de Lune est un attribut d'Artémis. Elle seule en possède en sa qualité de déesse de la lune. Tout comme Apollon dieu du soleil qui lui possède dans une bourse fabriquée par Ouranos lui-même, des rayons de l'astre de lumière.
Ah oui, effectivement, l'indice est énorme.
– Elle la transporte dans une petite bourse attachée à sa ceinture.
– À quoi sert-elle ?
– À plusieurs choses, seule Artémis en connaît les secrets et elle seule sait l'utiliser, là n'est pas la question. Les dryades ne sont pas très loin, je les ressens encore, je vais les convoquer.
Il psalmodie deux trois mots et dans la minute, voilà la blonde et la rousse qui apparaissent sous leurs formes humaines devants nous. La tête baissée et beaucoup moins attirante que tout à l'heure.
– Montrez à Nathan où vous avez trouvé cette poudre.
Il ne pense pas une seconde qu'elle l'aurait dérobé à Artémis. Nous marchons à peine quelques minutes, puis nous nous arrêtons entre plusieurs arbres, il n'y a rien de spécial ; deux trois cailloux mousseux et quelques champignons.
– Voilà, c'est ici, un petit tas de cette poudre se trouvait sous une feuille. Nous l'avons récolté et c'est tout. Nous venons d’arriver et la forêt ici est ne nous plait pas, il a quelques d’étrange et puis cette odeur ! S’exclame en cœur les deux Dryades.
Nous n'en saurons pas plus, les dryades sont arrivées ici il y a peu, même la disparition de la jumelle d'Apollon leur était étrangère, pas besoin d'Hermès et de ses vérifications pour comprendre qu'elles sont sincères et qu'elles ont dit la vérité. Il faut bien que mes capacités à lire les gens s'expriment dans cette enquête, je ne pourrais pas m'y fier à cent pour cent, mais là ça me paraît clair. Elles nous ont remis le reste de la poudre de lune, désormais emmitouflée dans une étoffe de lin et soigneusement rangée dans ma besace. J’y ai remarqué des particules ambre et jaunes qui scintillait au milieu de la poudre argentée. Je grave ce détail dans mon esprit.
Je peux à présent imaginer le parcours d'Artémis, du banc en pierre situé au milieu du Champ aux Biches, jusqu'à l'orée du bois, pour finir ici. Tout ça pourrait être une mise en scène, c'est d'ailleurs ce que j'ai d'abord pensé, devant l'absence de toute trace de lutte, de pas, de bout de bois écrasé ou d'une branche pliée, n'importe quoi qui indiquerait la présence d'une ou plusieurs personnes. Mais deux détails ont retenu mon attention, depuis que nous avons quitté le champ aux biches. Les résidus d'une odeur bien particulière, évoquée par les Dryades, celle-ci émanait de l'endroit où la poudre avait été trouvée, comme un parfum de rose. Inhabituel dans ce secteur boisé. On y aurait rajouté un parfum pour en masquer un autre ?
Il est temps d'avoir une franche discussion avec Hermès, si je veux avancer de façon efficace. Mon guide serait un cauchemar à analyser pour n'importe quel profiler ; il a l'air de prime abord d'un éternel adolescent, mais lorsqu'il rencontre son fils, il ne se cache pas est endosse le costume du père. Avec moi il agit comme si nous étions égaux, pas comme un dieu, pourtant avec les autres ce n'est pas le cas. J'ai vu du profond respect dans les regards de Charon, Rhadamanthe, Arion, Déméter et les nymphes, Hermès est un dieu puissant et qui compte. Apollon l'a choisi, lui, pour m'épauler. Il le respecte et lui fait confiance. Cet air enjoué et son attitude, on va dire puéril, cache forcément quelque chose. Il est temps d'en savoir plus, sur mon guide et sur ce monde.
— Hermès, nous pouvons parler un instant ?
– Ce n'est pas ce que nous faisons depuis ton arrivée, me répond-il, alors qu'il étudie toujours la précieuse poudre de lune.
– Je veux parler de toi, parler d'ici, d'Apollon, j'ai besoin d'éclaircissement, lancé-je avec sérieux.
Il me regarde d'un air ennuyé, en soufflant en l'air. Il tapote sur sa cuisse ayant l'air de réfléchir et là en un rien de temps son visage change. Il adopte le même air déjà entre aperçus auparavant, profond et comme empreint d'une certaine sagesse, d'un savoir qui irradie de lui, d'une force tranquille, inamovible. Si j'avais été sculpteur ou peintre, j'aurais trouvé là dans son expression, la parfaite représentation d'un dieu.
– Très bien, je connais un bel endroit pour parler, prends ma main, me dit-il retrouvant son sourire enfantin.
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