Mes amis sont tous présent ce soir. Chacun désire ardemment m'aider au péril de sa vie pour sauver Elana. Cela ne fait que renforcer ma détermination.

Cependant, nous devons garder cela secret car si quelqu'un apprenait que nous voulions quitter l'école pour essayer de retrouver ma sœur, les conséquences me seraient intolérable. Nous en serions interdit et nous nous retrouvrions avec des personnes qui auront pour but de nous empêcher de partir. Ils voudront nous protéger car ils pensent que des jeunes adultes ne pourront pas survivre lors d'un combat avec ceux qui ont enlevé ma petite Elana. Mais ils ont tort. Nous allons leur prouver le contraire. En attendant de parvenir à mon but, je laisse le calme prendre le contrôle de moi même. Cela vaut mieux que la tristesse.

Mes parents viennent d'arriver. Ils se précipitent vers moi. Ils s'inquiètent pour moi, me demande si je vais bien, si je n'ai rien et me serrent dans leurs bras. Je dois réprimer l'envie brûlante de leurs dire de façon brutale que ce n'est pas de moi qu'il faut s'inquiéter mais de ma petite soeur. J'opte pour un ton doux et des questions pertinentes.

_Je vais bien. Avez vous appris des choses sur ceux qui ont enlevés Elana ? Vous ont-ils contactés ? Qu'est-ce qu'ils voulaient ?

Leurs mines restent marquées par l'inquiétude mais s'y ajoute une profonde tristesse. Cela me donne envie de me venger auprès de ceux qui leur infligent cette douleur, qui est aussi la mienne. C'est mon père qui répond. Son visage d'habitude si avenant et délicat ressemble à présent à du marbre. Sa voix est assez rauque.

_Non Elay. Nous ne savons pas quel est leur but. Ils nous ont en effet contacté. La nouvelle que je vais t'annoncer devrait te réjouir, enfin en partie.

Je lui lance un regard interrogateur en tentant de dissimuler la rage qui m'anime envers ces kidnappeurs. Je ne dois pas laisser mes parents comprendre mes intentions.

_Ils ne comptent pas la tuer. Ils veulent la détenir pendant vingt ans sans lui faire de mal pour une raison inconnue. Mais une fois ces ving ans passés, s'ils n'ont pas eu ce qu'ils espéraient, ils la tueront. Nous ne savons absolument pas ce qu'ils veulent.
_Ils nous laisse donc vingt ans pour la retrouver.
_Nous retrouverons ta petite sœur Elay, n'en doute pas.

Il marque un petit temps de pause avant de venir poser ses grandes mains sur mes frêles épaules. Je croise son regard émeraude.

_Sur le chemin menant à ta chambre ta mère et moi avons croisé ton professeur d'histoire. Elle nous a parler brièvement de ton état.
_Je n'ai aucune blessure je ne vois donc pas ce dont elle aurait pu vous parler.

Il détache chaque mot avec soins pour s'assurer que leur signification s'ancre dans mon esprit.

_Ce n'est pas ta faute si elle a été enlevée. Personne ne t'a préparée pour te défendre contre autant d'elfes adultes d'autant plus qu'ils étaient très expérimentés pour pénétrer dans l'enceinte de l'école sans que personnes ne s'en aperçoivent.

Il se tait. Il recule, se rendant compte qu'il fait preuve de familiarité devant des personnes extérieures à notre famille. C'est mère qui reprend d'une voix douce.

_Ce n'est pas encore dans ton programme scolaire. Les elfes et les vampires n'apprennent cela qu'à deux-cents-cinquante ans. Tu n'en a que cent-quatre-vingt ma chérie. Ce n'étais clairement pas à ta portée. Ne te sens pas coupable Elay.

Je fais de mon mieux pour contrôler le ton de ma voix, cependant elle reste froide et dure.

_Effectivement. Je pense que nous devrions être formé beaucoup plutôt et pas trente ans avant l'âge adulte.

Mes parents tentent de me rassurer encore un peu avant de saluer mes amis et de partir vers l'aile des professeurs.

Avec mes amis nous décidons de sortir dans le parc. J'ai besoin de prendre l'air. Cependant, tant que les parents sont là, il nous est impossible de parler du sujet qui nous brûle les lèvres. En effet, avec les gardes de mes parents, je peux être sûre d'être surveillée tant qu'ils se trouveront ici.

Ce n'est pas la première fois que je regrette que mes parents soient le roi et la reine du peuple. Cela m'a toujours empêchée d'être comme les autres. En attendant je vais faire semblant de passer une journée habituelle avec mes amis.