prologue

23 juin 2015, c'est le jour où une fillette de 10 ans fut frappée par une voiture à l'entrée de la fête de la Saint-Jean-Baptiste du village de River. La petite fille n'a pas été vue par le conducteur ivre vers 19 h lors du début des festivités. La petite fille fut amenée à l'hôpital aussitôt, mais ses blessures étaient trop graves. Elle est morte dans la nuit même. Nous présentons nos très chères condoléances à la famille qui cherche à rester anonyme...

Je me souviens de cette nuit. L'article, je le lis quand je me sens seul. J'ai perdu la personne que je devais protéger. Mon histoire a commencé sur un échec. C'est plutôt bizarre quand on est le héros de son histoire.

Le morceau de journal est accroché à mon miroir comme une marque du passé qui me rappelle, que la personne que je vois est un monstre. Nous sommes en 2019, je vais avoir mon diplôme, j'ai une copine aimante et je suis accepté au Cégep de Saint-Lotus en Littérature. Mon bail est signé, je pars là au mois d'août.

Parfois, on rêve pour du mieux, mais, moi, je ne rêve que pour diminuer ma douleur à coups de crayon. Je tente de m'enfermer dans une fiction pour oublier ce que j'ai fait, mais j'affiche cette peine sur mon reflet sous la forme d'un journal bruni par le temps. Des appels me sortent de ma pensée. Mes parents m'appellent pour que je les rejoigne dans la voiture. Leur voix oscille entre la joie et la rage pour cacher notre famille brisée telles les fissures qui sont apparues sur la vitre de l'auto lors de la collision. Je prends mes médicaments. Je suis prêt à y aller en mettant le masque de la société. Je prends un sourire timide pour répondre à un ça va à toute introduction. En me dirigeant vers le véhicule, je vois la petite fille ensanglantée. Elle me fait des gestes de la main. Elle savait que je pars pour ma future vie. Je lui souris en sachant qu'elle restera toujours là, près de mon cœur comme un poignard qui me rappelle cette douleur creuse. Les larmes coulent en gardant le sourire, le masque ne doit pas fendre. Ma mère me demande :

– Est-ce que ça va ?

Je lui fais un signe que oui sans lui expliquer que je les vois toujours, les trucs paranormaux, mêmes avec les comprimés. Elle ne comprendra pas pourquoi je lui mens toujours après quatre ans. Souvent, au lieu de comprendre, il faut juste ne rien dire et garder ça enterré comme le corps d'Audrey-Anne.

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