Chapitre XXVIII : Pourquoi pas ? [Début Civil War]
Bonjour à tous !
Aujourd'hui j'étais inspirée, j'ai donc passé une grande partie de la journée à écrire, j'espère que ce chapitre vous plaira ! Je ne promets rien quant aux prochains chapitres, je ne pense pas publier avant la fin de mes vacances. Je vous fais à tous de gros bisous et je vous souhaite une bonne lecture ! ;)
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-Alors ? Me demanda-t-il en me défiant du regard.
-Alors quoi ? Répétai-je en ne comprenant pas où il voulait en venir.
-Que s'est-il passé ?
-Mais je t'ai déjà tout dit ! Protestai-je alors en croisant les bras. J'ai vu la bombe et j'ai atterri sur une île avec Captain America où il y avait ma mère. Et puis elle m'a fait toutes ses révélations, ensuite nous sommes revenus.
-Je ne parlais pas de ça et tu le sais très bien, fit-il remarquer exaspéré.
-Clint..., soupirai-je alors en me levant et en lui tournant le dos.
Voilà une semaine que Clint Barton, mon meilleur ami, se trouvait à l'infirmerie suite à l'attaque de l'avion qu'il pilotait. Bien que je l'avais amené, gravement blessé, il était presque sur pied. Quant aux deux autres agents, Melinda May et Barbara Morse, elles s'en étaient sorties indemnes. Grâce à moi. Il n'y avait pas un seul jour sans que Clint me remercie pour ce sauvetage très risqué.
Et quel sauvetage...Moi-même je n'y aurai pas pensé. Comment pouvais-je imaginer un seul instant que mes pouvoirs n'allaient pas me lâcher ? Surtout dans une telle situation. Je n'avais plus trop utilisé ma téléportation depuis quelques mois, alors que l'on me demande d'atterrir dans un avion au-dessus de l'Atlantique était assez périlleux... Spécialement quand ce dernier était en plein vol. C'était risqué, c'était une idée totalement folle, mais c'était la seule que nous ayons eu sur le moment. Alors, malgré la récente et petite engueulade que j'avais eu avec Coulson, j'avais accepté.
Après quelques essais, qui se sont révélés peu fructueux et me faisant revenir trempée dans le bureau du directeur, j'avais enfin réussi à atterrir dans l'avion. Malheureusement, je n'avais pas pu attraper à temps Clint et j'avais déposé les deux passagères dans le bureau que j'avais quitté peu avant. J'étais revenue juste après dans l'avion qui tournoyait et qui nous balançait contre les murs. Et, alors que nous étions sur le point de nous écraser, j'avais enfin pu attraper la main de mon meilleur ami et me téléporter au Shield.
Malheureusement, pas assez vite à mon goût. Un bout métallique de la taille d'une télévision s'était détaché de l'appareil peu avant notre téléportation et avait transpercé la jambe gauche de Clint.
Voilà donc une semaine que ce dernier se reposait à l'infirmerie, une pause bien méritée.
En le sachant blessé, je n'avais pas pu me résigner à quitter définitivement le Shield. Du moins, pas pour le moment. « Mais dès qu'il ira mieux, je partirai ».
-Kate ! Appela-t-il.
Ce rappel à l'ordre me fit légèrement sursauter. Je me retournai de nouveau vers Clint, confortablement installé dans son lit d'hôpital et fronçai les sourcils.
-Tu n'es pas la seule à m'avoir rendu visite, m'informa-t-il très calmement.
-Je le sais très bien, répondis-je en sachant pertinemment de qui il voulait parler.
Depuis une semaine, je faisais de mon mieux pour éviter de croiser Steve. Parfois, c'était inévitable. Comme la fois où je sortais de l'infirmerie et que lui il y entrait. Nous nous étions regardés pendant quelques secondes dans le silence avant de reprendre notre route respective. Clint n'en avait pas raté une miette, à mon plus grand malheur. Et, dès qu'il le pouvait, il essayait de me faire parler, mais il n'avait jamais vraiment poussé jusqu'au bout ma patience.
-Il était au courant de tes pouvoirs, vous étiez presque amis. Que s'est-il passé pour que votre relation change ?
Je restais silencieuse, Steve ne lui avait donc rien dit. D'ailleurs, je n'en étais pas vraiment étonnée. Est-ce que cela lui arrivait de se confier à quelqu'un ?
-J'ai fait une chose stupide, avouai-je en posant mes mains sur le bord du lit et en baissant la tête. Une chose très stupide.
-Katherine Windsor qui fait une chose stupide, ça alors !
-Ce n'est vraiment pas drôle Clint. J'ai totalement perdu les pédales, je ne me reconnais plus ! Je ne sais plus ce que je dois faire, qui je dois être.
-Tu dois être toi-même.
-Oh c'est vraiment le genre de réponse de psychologue à deux balles, râlai-je alors avant de lever la tête et d'esquisser un faible sourire.
-Raconte à Tonton Clint, dit-il en tapotant la place à côté de lui.
-Tonton Clint ? Ne redis plus jamais ça !
Il émit un rire tandis que je m'installais sur le bord du lit. J'avais une totale confiance en Clint, pourtant les mots ne me vinrent pas facilement. Je me contentais de commencer une phrase, de dire un mot en bougeant les bras de haut en bas, sans avoir le courage de dire tout simplement ce qui s'était passé. En voyant la tête de mon ami, je vis qu'il était tout aussi perdu que moi. Il ne semblait même pas avoir une petite idée de ce qui avait pu se passer. Comme si cela était totalement aberrant. Enfin, ça l'était. Captain America et moi ? Qui aurait bien pu penser cela ?
-Si tu ne trouves pas tes mots, commença-t-il, c'est que ça doit vraiment être grave. Lorsque tu m'as annoncé que tu avais tes pouvoirs, tu as peut-être eu du mal à démarrer, mais tu as su commencer. Là tu n'y arrives pas et je ne comprends pas pourquoi. Qu'est-ce qui a bien pu être si tragique ?
-Je l'ai embrassé, lâchai-je telle une bombe après quelques secondes.
Cette révélation devait être assez incroyable, car cela cloua le bec de Clint qui ne trouva aucun commentaire à faire. C'était d'ailleurs assez étonnant de sa part. Le silence régna alors entre nous deux, tellement pesant que j'aurai finalement préféré qu'il dise quelque chose.
-Ecoute..., commençai-je en ne sachant pas vraiment quoi dire. Je sais que c'est aberrant, que c'est totalement dingue et qu'il s'agit de la chose la plus idiote que j'ai pu faire dans ma vie. Je sais tout ça, mais pitié ne reste pas silencieux quand je t'annonce ce genre de chose. Je me sens déjà assez mal comme ça, j'ai besoin de soutien ! J'ai besoin que tu me dises quoi faire Clint...
-Que je te dise quoi faire ? Répéta-t-il incrédule. C'est pourtant tellement évident.
-Évident ? Évident pour toi, mais pas pour tout le monde ! Et surtout pas pour les deux intéressés.
-Tu n'arrêtes pas de dire que la famille et le Shield ne peuvent pas être conciliés. Mais c'est faux Kate.
-Pourquoi dis-tu ça ?
-Tu m'as révélé quelque chose de très personnel. C'est à mon tour de faire la même chose. C'est quelque chose de top secret, seuls les Avengers et le directeur Fury et Coulson sont au courant.
-Je t'écoute...
-Je suis marié et j'ai trois enfants.
Coup de massue. Après cette révélation, je ne savais pas trop quoi répondre. Il avait toujours été quelqu'un de très gentil, mais l'imaginer en homme marié et en père, c'était difficile. Pourtant, je devais bien me résoudre à l'idée qu'il ne s'agissait pas d'une blague que me faisait mon plus proche ami.
-Si je m'attendais à une telle confidence... Je ne l'aurai jamais deviné. Tu dois sûrement être un super-papa !
L'imaginer entouré de trois enfants me fit automatiquement sourire.
-J'espère l'être en tout cas, même s'il m'arrive d'être loin de la maison pendant longtemps. Mais je sais que j'oeuvre pour le bien du monde et ma femme le sait aussi.
-Est-ce qu'un jour j'aurai l'honneur de rencontrer ta petite famille ?
-Sûrement, mais ne changeons pas de sujet.
-De quoi parles-tu ?
-De Steve et toi.
-Cela ne voulait rien dire, lui assurai-je.
-Steve t'a-t-il rendu ton baiser ?
-Oui, mais...
-Alors ça veut dire quelque chose, me coupa-t-il.
-Bon et ensuite ? Je ne me vois pas être avec lui !
-Pourquoi donc ? Me questionna-t-il en souriant.
-Eh bien parce que... Parce que...
Parce que je suis plutôt quelqu'un de solitaire, que je porte déjà des bagages que personne ne devrait porter, que je suis une demi-déesse, que j'ai des pouvoirs, que j'ai un caractère de cochon. Pourtant, tous ces arguments n'étaient pas suffisants à mes yeux et ne le seraient sûrement pas aux yeux de Clint. Je devais donc me résoudre à l'idée suivante : je n'avais aucun argument pour contrecarrer mon ami.
-Le Shield ne signifie pas que tu n'as pas le droit d'avoir une vie à toi Kate.
Je hochai doucement la tête, sans réellement savoir si j'étais d'accord avec ces propos. Nous restâmes là quelques secondes avant que je décide de finalement m'en aller, prétextant être fatiguée. EN marchant dans les couloirs, je repensais à ce concept de la vie que j'avais tant de fois rejeté de la mienne. Et, telle une lycéenne amourachée de la star du football, je m'imaginais une vie qui aurait pu être mienne avec lui. Une vie où le Shield et mes origines ne seraient pas un obstacle à quelque chose que j'avais recherché toute ma vie : le bonheur.
À l'entrée d'un couloir, je relevai la tête pour éviter de percuter stupidement quelqu'un. Et c'est là que je le vis, à l'autre bout. Nous nous arrêtâmes tous deux spontanément, jaugeant l'autre du regard, se demandant ce qu'il serait bien de faire. Quelque chose de stupide et de banale me vint alors à l'esprit, quelque chose qui dans sa simplicité voudrait tout dire : je lui souris.
***
Quelques mois étaient passés depuis cette mission qui avait mal tourné. Après plusieurs conversations, très agitées, avec Coulson, ce dernier avait fini par céder et ne m'avait pas inscrit dans l'Index. C'était d'ailleurs en partie grâce aux deux hommes avec qui je traînais la plupart du temps : Clint et Steve. Le premier s'était vite remis de sa blessure à la jambe et était revenu aussi rapidement sur le terrain, à mon plus grand plaisir. Les révélations que l'on s'était faites mutuellement n'avaient fait que nous rapprocher d'autant plus. Quant à mes pouvoirs, ils me permirent d'être doublement efficace sur le terrain et de mieux aider mes partenaires.
Ma relation avec Steve avait évolué très doucement : voilà bien longtemps que nous n'avions pas eu de relation sentimentale... Surtout lui. Nos petits rendez-vous, discrets pour la plupart, se résumaient souvent à de très longues conversations (où je l'assommais de questions sur son époque). Pas une fois il évita une question, ce qui ne fit que confirmer ce que je savais déjà : c'était l'un des hommes les plus honnêtes que j'avais pu rencontrer. Et Dieu qu'il embrassait bien.
Depuis cinq mois, j'étais heureuse. J'avais trouvé le parfait équilibre entre le boulot et les relations. Aucun nuage noir à l'horizon pour obscurcir ce ciel d'un bleu uniforme. Rien pour venir ternir cette vie que j'avais enfin eu le courage de créer. Non rien.
C'était un jeudi, le jour où Clint s'est enfin décidé à me présenter sa petite famille. Pour l'occasion, il avait également invité Steve. « Dîner de couple » avait-il prétexté. Ce genre d'expression, concernant notre... « couple » me rendait parfois un peu gêné, je n'en étais pas encore habituée.
Vers midi, Steve et moi montâmes dans le quinjet où Clint était déjà aux commandes. Après vérification des protocoles habituels, l'avion décolla. Il nous fallut une heure pour atteindre sa maison au coeur de la campagne. Exactement ce que j'avais imaginé d'ailleurs. L'avion se camoufla lorsque nous sortîmes de ce dernier, nous marchâmes en silence vers la maison avant d'y entrer et de nous retrouver dans une grande pièce qui faisait office de salon et de salle à manger à la fois. Une femme aux longs cheveux bruns et au grand sourire était installée sur l'un des canapés et donnait le biberon à un bébé qui devait avoir à peine six mois. Lorsqu'elle nous vit elle se leva, déposa le bambin dans son berceau et nous rejoignit en quelques pas. Elle embrassa d'abord son mari rapidement avant de se tourner vers nous. Clint prit alors la parole.
-Laura, je te présente Kate. Kate, voici ma femme Laura.
-Je suis vraiment ravie de vous rencontrer Kate, me gratifia-t-elle en me serrant la main chaleureusement. Clint m'a très souvent parlé de vous.
Je lui rendis son sourire, tout en lui disant que j'étais également ravie de la rencontrer. Elle salua ensuite Steve vivement avant que deux autres enfants ne viennent casser la tranquillité de la pièce. Un garçon et une fille d'environ onze et six ans allèrent enlacer leur père joyeusement. Ils possédaient tous deux des cheveux bruns, mais le garçon possédait le même sourire rassurant que son père. Alors que je souriais devant cette scène que j'aurais aimé vivre plus petite, Laura nous invita à prendre place sur le canapé avant de se rendre dans la cuisine. Elle en revint quelques secondes plus tard avec plusieurs bouteilles déposées sur un plateau.
-Nathaniel a bien grandi, fit remarquer Steve.
Je compris aussitôt que Nathaniel était le bambin qui gigotait silencieusement dans son berceau. Laura me servit un verre d'eau et rapidement la discussion s'engagea entre elle et Steve. Quant à moi, j'étais bien trop absorbée par le côté paternel de Clint pour vraiment m'intéresser à ce qu'ils se disaient. Savoir que mon ami a trois enfants est une chose, mais le voir en est une autre. Bien que cette vision me parût étrange, je trouvais pourtant cette scène très naturelle.
-Kate ?
Je tournai la tête vers Laura qui avait prononcé mon nom.
-Excusez-moi, que disiez-vous ?
-Tout d'abord, je pense que ce serait une bonne idée que nous nous tutoyons. Ensuite je voulais savoir si vous voudriez bien tenir Nathaniel quelques secondes.
En la regardant plus précisément, je vis une tâche brunâtre sur son chemisier mauve et je compris directement qu'il s'agissait d'un cadeau de l'enfant qu'elle tenait. Quant à sa demande, je ne savais pas si c'était une bonne idée. Moi tenir un bébé ? N'était-ce pas un peu trop risqué ? Pourtant, j'acceptai, par pure politesse.
Je me retrouvai alors avec un enfant dans les bras, sans savoir comment le tenir correctement. Conclusion ? Je restai totalement immobile de peur de faire tomber l'enfant.
-Kate ! S'exclama Clint en venant se joindre à nous, détend-toi un peu voyons.
-Je n'ai jamais eu de bébé dans mes bras, l'informai-je toujours aussi stressé.
Clint rigola un instant avant de discuter avec Steve et de me laisser gérer seule la situation. Petit à petit, surtout parce que je commençais à avoir des crampes dans les bras, j'allongeais le petit être. Sa tête dans le creux de mon coude et ses jambes sur les miennes. Face à tant d'innocence, je ne pus que sourire et, en levant la tête, je remarquai que Steve me regardait tendrement tout en discutant avec notre ami l'archer.
Laura revint quelques minutes plus tard, avec un nouveau haut, et reprit délicatement son enfant qui s'était endormi dans mes bras. Après l'avoir placé une seconde fois dans son berceau, elle nous invita à prendre place dans la cuisine. Les enfants, ayant déjà mangé, nous nous retrouvâmes à quatre à discuter de choses et d'autres, avec la télévision de la cuisine en fond sonore.
Clint s'arrêta soudainement de parler et se tourna vers la télévision qui affichait un flash spécial. Nous arrêtâmes alors toutes activités, écoutant attentivement ce que le présentateur racontait.
«Mesdames et messieurs, aujourd'hui est un jour noir pour tous les américains. À 13h03 précisément, une explosion a eu lieu à Stamford, dans le Connecticut, détruisant une partie de la ville dont une école en tout premier lieu. Nous n'avons pour le moment pas beaucoup d'informations, mais cette explosion serait l'oeuvre d'apprentis super-héros ayant voulu faire de l'audimat en attrapant des supers-vilains recherchés. Nous n'avons pour le moment pas le nombre de victimes et de morts à déplorer. Nous resterons à l'antenne et vous donnerons les informations que nous aurons de nos envoyés spéciaux qui sont bientôt sur le terrain... »
Le présentateur continuait à parler tandis que dans la cuisine, huit yeux se regardaient, en sachant pertinemment que cette histoire était loin d'être finie...
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