Chapitre 9

Nous marchons silencieusement dans les couloirs vides. Encore une fois, cet étrange sentiment de gêne se fait ressentir en moi à cause de l'homme avançant à mes côtés. Il n'est pourtant pas différent de d'habitude. Parfaitement serein et maîtrisé. C'est presque comme si je n'étais pas là, ses yeux fixent droit devant sans jamais se détourner vers moi. Tandis que moi... je suis plutôt agitée. J'hésite même à respirer tellement j'ai l'impression que chacun de mes gestes sera mal vu. Tout était bien plus simple en étant un gamin.

Me dire que je ne retrouverais jamais cette relation spéciale entre nous à cause des circonstances et de ce je suis, me rend assez triste. Je ne peux pas dire que je le considère comme Blake, étant nettement pas assez proches. Cependant, même si il est exécrable, Kad s'inquiète beaucoup de la sécurité des autres. Loyal, fidèle, courageux, même si il a peu de qualités, ce sont sans doute les meilleures. C'est grâce à lui que je suis en vie et aux côtés de mon frère.

Je suis redevable à cet homme. Et je le lui prouverai quand le moment viendra.

Sans que je m'en rende compte, on se retrouve devant la salle d'entraînement. Kad n'attend pas et entre directement, interrompant les autres hommes présents. On avance vers un cote de la salle où les hommes de Kad l'attendaient en discutant.

« Bien, approchez vous ! On reprend les exercices de ce matin. »

Et il revêtit de nouveau son masque d'indifférence.

Des bruits sourds me réveillèrent de mon sommeil. Instantanément, je me lève en sursaut, fixant la porte. Une sonnerie stridente résonne dans mon crâne et sans doute dans le bâtiment entier. Les yeux écarquillés et l'esprit brouillé, je sors de mon lit pour me mettre debout, marchant automatiquement vers la porte. Je pose la main sur la poignée de la porte, la déverrouillant en même temps, puis l'ouvre brusquement.

Quelques secondes suffisent pour comprendre la situation. Des hommes courent dans le couloir, criant des paroles que je n'arrive pas à discerner, une expression alertée sur le visage. Juste après, je referme la porte en la verrouillant. Je recule de quelques pas, réfléchissant tout en essayant de garder les yeux ouverts, l'esprit encore embrumé.

J'ai une impression bizarre. C'est comme si je suis encore entrain de dormir, et que ce que je vis actuellement est un rêve. J'ai seulement une idée dans la tête qui me dit que pour en sortir, je dois quitter cette chambre.

Sans me soucier de la tenue légère que j'utilise pour dormir, j'enfile les grosses chaussures que je porte depuis que je suis arrivée ici, les bras tremblants. Mes oreilles sifflent, les yeux sont écarquillés sans que je le choisisse et je respire difficilement. Je dois sortir de ce rêve.

Je me lève maladroitement, marchant vers la sortie. Je déverrouille la porte, tombant toujours sur le même spectacle qui s'offrait à moi il y a quelques minutes. J'avance d'un pas, tremblant encore plus qu'avant. Le sommeil me rend fébrile, je me force alors à avancer, épaule contre le mur, sans faire attention aux personnes autour de moi. Je suis la direction sans me poser de questions. Je dois sortir d'ici.

Est-ce qu'ils se sentent enfermés en étant ici ? C'est pour ça qu'ils courent vers une même direction ? Ils veulent s'en aller. Ils doivent s'en aller et je suis la seule à pouvoir y arriver. Je dois arrêter cette sonnerie. Oui, c'est la solution. Je dois arrêter la musique. Courir est inutile. Personne ne sortira d'ici tant que je n'arrête pas la musique. Je dois arrêter cette musique. Je dois penser fort. Il faut que j'arrête la musique.

Malgré tout, mon épaule continue de frotter contre le mur en béton tandis que j'avance la tête baissée, griffant ma peau au passage. Je sens que mon corps se penche vers l'avant. J'ai déjà perdu le contrôle de ma tête et celle-ci pend déjà sans que je puisse la retenir. Je dois sortir d'ici. Mais pour ça, je dois arrêter la musique. Musique. Musique. Musique. Musique. La musique est la solution. Je dois...

« Eh ! Qu'est-ce que tu fais ? »

Je relève la tête brusquement, rencontrant des yeux glacés que j'ai déjà vu quelque part. Petit à petit, je prends conscience que le visage qui me fait face appartient à Kad. Qu'est-ce qu'il fait dans mon rêve ? Je ne l'ai pas déjà croisé il y a quelques minutes ? Non, peu importe. Je dois arrêter la musique.

« Pourquoi tu me regardes comme ça ? demande-t-il en fronçant les sourcils. »

Je dois lui expliquer. Je dois sortir d'ici.

« La musique, je dis tout bas, il faut que j'arrête...»

Je ne cherche pas à dire autre chose. Il a sûrement compris. Mon corps flanche, mais j'essaie quand même de le garder droit.

« Tu es faible. Comment tu as pu sortir dans cet état là ? »

Je m'apprête à lui répondre, mais mon corps se retrouve au sol. Mes genoux frappent le sol avec force, mon crâne étant sur le point d'en faire de même. Cependant, deux bras forts retiennent le reste de mon corps contre le mur.

« Eh, gamine, c'est pas du tout le moment de faire ça. »

Je secoue la tête négativement au ralenti, les yeux hagards.

« Je dois... me réveiller..., lâché-je dans un souffle. »

« Te réveiller ? Tu es parfaitement debout, gamine. Ressaisis toi. »

Je relève la tête vers lui, regardant par la même occasion les hommes continuer à courir dans le large couloir. La musique tourne toujours.

« Tu as mauvaise mine. T'as dormi ? »

Sa main se pose sur mon front afin de vérifier ma température. Il fronce les sourcils.

« Tu es brûlante, murmure-t-il.»

Il place ses deux grandes mains sur chacune de mes joues, le froid de sa peau entrant en contact avec la mienne.  Mes yeux s'élargissent tandis qu'il plante son regard sur moi, inspectant mon visage. Ce contact m'électrise et je me sens un peu plus réveillée. La musique qui tournait dans mes oreilles n'en est pas une. C'est un bruit continu et strident qui sonne plus comme une alerte.

« Tu es malade ? »

« Non, je souffle, Je suis entrain de rêver ? »

Il me fixe droit dans les yeux, sans lâcher mon visage. Son souffle chaud s'écrase sur mon visage et me réveille de plus en plus. Ce n'est pas un rêve.

« Non. Tu agis bizarrement, la fièvre te donne cette impression. »

Je cligne des yeux plusieurs fois, avant de regarder autour de moi. Maintenant,  les choses paraissent plus réelles. Le bruit paraît plus clair et ma vision revient à la normale. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

« Pourquoi tout le monde court ? C'est quoi ce bruit ? je demande en observant les alentours. »

« Blake devait t'en parler hier, il dit d'un air agacé, C'est l'alarme qui nous prévient des attaques ennemies. Ton frère était chargé de t'expliquer qu'elle allait être déclenchée pour un entraînement, sans que personne soit au courant.»

Je continue de fixer les alentours, les événements se construisant peu à peu dans ma mémoire.

Hier, nous avions entraînement, comme d'habitude depuis maintenant une semaine. Juste après, Blake m'a raccompagné à ma chambre, m'expliquant en même temps qu'un entraînement aura lieu afin de s'assurer que tout le monde soit prêt agir en conséquence. Juste après, il s'en va, me disant de verrouiller la porte derrière lui comme pour n'importe qui, comme toujours.  Ce que j'ai fait. Je suis allée dormir, et me voilà. Cette sensation était vraiment bizarre. J'avais l'impression d'être enfermée dans mon propre corps. Mes mouvements et pensées étaient opprimés. Je n'arrivais pas à penser autrement. J'avais l'étrange impression de ne pas pouvoir sortir de mon rêve, créant un sentiment horrible en moi. Je serre mes mains posées sur mes jambes, repliées sur elles-mêmes. Je me sens comme si j'avais été psychologiquement opprimée.

« Gamine, il prend mon menton entre ses doigts et relève mon visage vers lui, Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Je n'arrive pas à répondre, encore sonnée par les événements. Je sais que mes yeux brillent, bien que je n'ai pas envie de pleurer. J'ai perdu le contrôle de moi-même.

Je fixe inconsciemment Kad. Avec les yeux humides, il doit sûrement croire que je demande son aide. C'est pourquoi il soupire, empoignant le haut de mon bras pour me relever avec lui. Une fois debout, je me mets déjà à chanceler, mais je n'ai pas le temps de retomber que je ne sens déjà plus mes jambes toucher le sol. Seuls deux bras forts me tiennent à une certaine distance du sol, me forçant à empoigner la première chose qui me vient sous la main. Cette chose se trouve être le t-shirt de Kad, ce dernier se préoccupant à peine de mes doigts serrés autour du tissu. Il ignore mon regard, comme s'il était ennuyé par la situation.

« Je dois t'emmener voir Harold, soupire-t-il. »

Il avance en suivant la foule, sans se soucier des personnes le bousculant, faisant à peine bouger ses épaules. Ses pas sont rapides et maîtrisés, comme si toute l'agitation ne le perturbait pas le moins du monde. L'effet de foule m'a directement pris. Malgré le fait que je sais maintenant qu'il s'agit d'un entraînement, je suis encore agitée par tous ces mouvements et ces bruits autour de moi qui m'empêchent de me concentrer. J'aimerais déjà comprendre ce qu'il m'est arrivé.

Sans que je m'en rende compte, on se retrouve devant une porte qui fait deux fois ma taille et sûrement dix fois mon poids, faite en acier et très épaisse. Kad passe la petite ouverture sans me lâcher.

Je relève la tête, croisant des visages familiers. Reese, Blake et le docteur Harold Jefferson sont réunis, visiblement en pleine discussion, sans faire attention aux personnes autour. Derrière eux se tiennent Ammon et Wesley, ceux qui étaient chargés de surveiller ma chambre pendant mon mois de convalescence. Ammon est aussi le père de Abdel, ce qui fait que je suis aussi assez proche de lui. Lui et son fils m'ont fait découvrir un autre monde à travers leurs histoires, m'informant que leur pays a été englouti par le désert, suite aux tragiques événements climatique, comme pour le désert de Sonora, où nous sommes actuellement. Ils m'ont été d'une aide précieuse, et m'ont également donné envie d'en apprendre plus sur les cultures dans le monde entier. Rencontrer de nouvelles personnes est un véritable plaisir dont mon père m'a éloigné.

« J'ai votre précieuse protégée, dit mon sauveur d'une voix forte pour attirer l'attention.»

Instantanément, les têtes se tournent vers nous. Blake commence lentement à froncer les sourcils et se précipite vers moi.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tu la portes ? Erin, tu as mal quelque part ?»

Je secoue négativement la tête et tente de lui offrir un sourire rassurant. Tentative vaine de ma part, puisque son visage se décompose encore plus.

Kad me repose sur mes deux pieds, me laissant m'appuyer sur mon frère qui m'entoure rapidement de ses deux bras pour me tenir debout.

« Tu es déjà là, Harold, commence Kad, Tu peux voir ce qu'elle a ? Elle est fiévreuse.»

Le médecin s'approche déjà de moi alors que Blake inspecte mon visage.

« Comment tu te sens ? me demande-t-il.»

« Un peu étourdie mais mieux que tout à l'heure. C'est quoi cet endroit ? demandé-je d'une voix éreintée.»

En regardant autour de moi, je remarque que nous sommes plus nombreux que ce que je croyais. Le lieu est assez large et plusieurs lits superposés sont alignés. La plupart des personnes présentes me sont inconnues. Je n'en ai croisé aucune durant les entraînements. 

« Un bunker. C'est là qu'on cache toutes les personnes qui ne peuvent pas se battre.»

« Qu'est-ce qu'on fait ici alors ?»

« Nous, dit-il en se désignant lui et Reese également, on est là pour s'assurer que tu arrives bien à destination. Je ne suis pas censé être au courant, marmonne-il, un peu plus nerveux, Mais j'ai eu l'autorisation puisque tu es ma petite sœur.»

« Je ne suis pas censé être là non plus, intervient Reese, En tant que chef, j'ai d'autres priorités. Mais nous sommes les seuls au courant. Kad a eu la bonne idée de penser qu'un traître en profiterait pour venir te chercher. Puisque c'est un premier essai, je dois être là pour m'assurer que tout se passe comme prévu. Mais ça, tu devais déjà le savoir, finit-il en lançant un regard noir à Blake.»

« C'est ce que j'ai fait ! »

« On dirait pas pourtant, grogne Kad, Elle était dans un sale état quand je l'ai retrouvée. Elle ne comprenait rien à la situation.»

«Erin, regarde moi, je tourne brusquement les yeux vers Blake, Tu te rappelles de ce qu'il s'est passé ?»

Je hoche positivement la tête. Mon esprit s'éclaircit de plus en plus et me permet de me remémorer les souvenirs de la veille. Ma réaction en sortant de la chambre était un peu exagérée. Je venais juste de sortir du sommeil.

« Tu peux m'en faire part pendant que je t'ausculte ?»

Je hoche la tête une seconde fois, puis me retire des bras de Blake, me sentant de nouveau capable de me tenir debout et penser correctement.

« Pourquoi je suis ici alors que je peux me battre ?»

Ils se regardent tous, comme si la réponse paraissait évidente.

« Je pense que tu l'as déjà compris, mais, commence mon frère, tu es précieuse. Ta vie ne doit pas tomber entre les mains de n'importe qui.»

« Te ramener ici est le seul moyen de te préserver pendant une attaque.»

Je fronce les sourcils vers Reese quand il termine sa phrase. 

« À quoi ça sert de m'entraîner alors ?»

« Absolument à rien, me répondit Kad instantanément.»

« Dans le rare cas où on échoue, reprend le chef sans se soucier de son bras droit, Si ils t'attrapent, tu pourras ainsi t'échapper sans nous attendre. On viendra à ta recherche, mais dans tous les cas, ça sera trop tard pour toi.»

Je baisse les yeux, ayant conscience de ce qu'il veut dire par là. En effet, venir trois jours, une semaine, un mois, voire un an après, je serais quand même brisée.

« Tu comprends maintenant ? C'est pour ça qu'il est préférable que tu restes ici.»

Je regarde Blake qui en fait de même avec un air désolé. Kad ne me regarde pas, ayant l'air pressé de sortir d'ici. Alors, si je comprends bien, il m'a aidé uniquement parce que je suis sa mission ? Il aurait pu passer devant moi, ou prendre un autre chemin, mais il est chargé de ma protection. Sinon, je ne serais pas là. Savoir que je suis plus un poids qu'autre chose fait naître un point douloureux dans ma poitrine. J'étais pourtant contente de le voir dans cette situation. Mais peut-être que je ne l'étais uniquement parce que je vouloir survivre et qu'il était le seul présent à pouvoir m'aider ? Je ne sais pas ce que je pense moi-même.

Wesley apparaît soudainement devant nous, droit comme un piquet.

« Le compte est bon. Ils sont tous là.»

Reese approuve d'un signe de la tête, puis se tourne sans mot, pour sortir du bunker. Ammon me lance un sourire chaleureux en passant devant moi, accompagné de son équipier et suivant son chef de près. Suite à eux, Kad se retourne et s'en va également. Néanmoins, en se retournant, j'aurais juré avoir croisé son regard durant une fraction de seconde. Un instant tellement rapide que je pense plutôt l'avoir imaginé. Je n'ai pas le temps d'y songer plus que la porte se referme, et que Harold me tapote l'épaule.

« Allez viens, je vais voir un peu tout ça.»

Je le suis sagement, mon frère toujours à mes côtés. Je me demandais pourquoi il était toujours là, puis je suis rappelée de la raison. C'est même une évidence. Kad m'avait déjà dit que Blake fuyait la bataille, bien qu'il était capable de se battre. Néanmoins, cela remonté à assez longtemps. Je me demande si c'est toujours d'actualité.

On arrive alors à une pièce reculée aux tons crèmes, avec quelques meubles. Il m'incite à prendre place sur un des trois lits, ce que je fais sans rien dire. Le médecin s'approche de moi avec toutes sortes d'instruments, puis s'affaire autour de moi. Je n'ai pas peur, étant largement habituée à tout cela. 

« Alors, débute-t-il, raconte moi tout.»

« Il n'y a pas grand chose à dire. Je dormais tranquillement jusqu'à ce que l'alarme se déclenche. J'étais ailleurs quand Kad m'a retrouvée, je secoue la tête, essayant de me rappeler l'étrange sentiment que j'ai ressenti en sortant de ma chambre, en vain, Je ne pense pas être malade ou quoi que ce soit.»

« C'est vrai, continue mon frère, Elle avait l'air d'aller bien hier soir quand je l'ai raccompagnée, il me regarde ensuite, les sourcils froncés, Mais tu as dû dormir assez tard pour te réveiller à cette heure-ci.»

Je plisse les yeux, ne comprenant pas où il veut en venir. Juste après que Blake me raccompagne jusqu'à ma chambre, je me dirige directement dans la salle de bain pour me laver, avant de glisser dans mon lit sans traîner. Je ne peux rien faire de plus, de toute façon. En général, l'entraînement m'épuise déjà assez pour que je puisse me permettre de lire un livre le soir.

« Quelle heure est-il ?»

« Quatorze heures.»

Je me relève d'un coup du lit, interrompant le docteur dans son auscultation. Quatorze heures ?! Comment est-ce que j'ai pu dormir autant de temps ?

« Et ça n'a alerté personne ? dis-je, sous le choc.»

« Je suis celui qui aurait du remarquer ton absence, les autres étaient déjà assez occupés. Puisqu'il n'y avait pas d'entraînement aujourd'hui j'ai supposé que tu avais passé ta nuit à lire ou alors que tu étais trop fatiguée par les entraînements de la semaine. Ou que tu n'avais juste pas envie de sortir.»

Je soupire, admettant que c'est vrai. Les entraînements sont toujours aussi intenses, me poussant toujours à me dépenser plus. Vivre ici est un entraînement constant. La preuve, même les jours de pauses, il y a encore un entraînement.

« Malheureusement, intervient Harold, le manque de repos t'a rendu plus faible et plus ouverte aux maladies. La bonne nouvelle, c'est que c'est juste un rhume.»

« En plein désert ?! s'exclame-t-on mon frère et moi.»

« Le froid n'est pas forcément à l'origine d'un rhume, mais je ne vais pas vous faire tout un cours dessus. Je vais te donner de quoi baisser ta température et t'aider à te rétablir. Ne t'en fais pas, c'est vraiment rien.»

Je plisse les yeux, peu convaincue. J'ai déjà eu plusieurs rhumes, mais je ne me souviens pas avoir eu les mêmes symptômes, je crois ? Blake pose une main rassurante sur ma tête, m'assurant que tout va bien. Le médecin me donne un cachet à avaler avec un verre d'eau. Je le fixe, dubitative, puis finis par l'ingurgiter. Ce n'est pas le premier que j'ai eu à prendre depuis que je suis ici.

« Bien, maintenant, repose toi. Quand tu retourneras dans ta chambre, tu auras besoin de beaucoup de repos.»

Il se tourne ensuite vers mon frère, me tournant complètement le dos.

« On devrait la laisser seule.»

La voix de Harold parait étrange, chose qui est confirmée par le froncement de sourcils de Blake. Ce dernier ne riposte pas, cependant, et suit le vieil homme à l'extérieur, me jetant un dernier coup d'œil. Je relève alors les yeux et fixe le plafond. Qu'est-ce qu'il se passe ?


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top