Chapitre 26

OK, changement de programme.

Ce chapitre n'est pas le dernier, mais l'avant-dernier. De base, ça devait être un seul et long chapitre, sauf qu'il est tellement long que ça ne va pas être possible. Je préfère le couper, mais vous en aurez deux, du coup.

Celui-ci est le premier à être publié aujourd'hui. Un deuxième va arriver un peu après. Je vous préviens histoire que vous ne ratiez pas celui-ci.

Bonne lecture !


Le haut de mon corps se propulse violemment vers l'avant, mes yeux s'ouvrant brusquement alors que de longues bouffées d'oxygène passent dans ma gorge. Et tout aussi vite, mes paupières couvrent mes pupilles aveuglées par la lumière, alors que mes mains tâtent mon visage à la recherche de l'objet qui encombre ma bouche. Je retire le masque et le jette plus loin, essayant désespérément d'habituer ma vision à la luminosité.

Où suis-je ? Pourquoi je me sens aussi mal ? Pourquoi il y a autant de lumière ?

Quelques réponses à mes questions affluent dans mon crâne au moment où la vue me revient, tout doucement. J'observe la pièce dans laquelle je suis. Les murs bleus pastels ne me sont pas familier, ni le mobilier présent, ce qui m'indique que je ne dors pas. Je n'ai jamais rêvé d'un lieu que je n'ai jamais vu, et une douleur insupportable au bas du dos me prouve que je suis bien dans la réalité.

Je ne sais pas pourquoi je suis habillée d'une tenue étrange et verte, et je suis pratiquement sûre que je suis nue en dessous. Mes cheveux sont humides, preuve qu'ils ont été lavés. Tout autour de moi, des machines sont allumées et émettent des bruits constants.

Je ne suis jamais venue dans ce genre d'endroit, mais je pense en avoir déjà entendu parler dans des livres ou par quelqu'un. Un hôpital, si je me souviens bien. N'est-ce pas dans ce genre d'endroit que l'on soigne les malades ? Je plisse les yeux, fouillant dans ma mémoire mes derniers souvenirs.

Pourquoi j'aurais besoin de venir dans un hôpital ?

« Si tu n'es pas là-bas avant la tombée de la nuit, tu es foutue. »

J'écarquille les yeux, les souvenirs défilant dans ma mémoire.

Foutue ?

« Je refuse de mourir. »

Le murmure glisse au bout de mes lèvres, me rappelant vaguement ce que je lui avais répondu. Mes mains accrochent mes cheveux dans l'espoir vain de calmer les images qui assaillent mon cerveau. Je me souviens de mes derniers instants.

Je suis censée être morte. Nous devions aller à Selfridge et trouver les scientifiques qui avaient le remède, mais c'était peine perdue. Je n'arrivais plus à tenir, et nous étions encore loin de notre objectif. Alors comment je suis arrivée là ?

La dernière chose dont je me souviens est le bruit d'une voiture qui s'approchait. Un détail anodin qui ne devrait pas me marquer, mais c'est pourtant le cas. Et ce n'est pas parce que nous étions au milieu de nul part et que les chances que quelqu'un de bienveillant nous récupère étaient quasiment nulles. C'est parce que je ne vois pas Kad autour de moi, et je suis pratiquement certaine qu'il ne m'aurait jamais laissée de moi-même dans mon état. Même si la nuit a dû être agitée, il devrait être là à attendre mon réveil. Il n'aurait pu aller nul part, en une seule nuit. Et si j'ai raison jusque là, quelque chose a du se passer.

Et si on m'avait enlevé ? Il doutait énormément d'eux, mais il n'avait pas d'autre choix que de m'emmener. Ils ont sûrement dû me prendre seule pour me guérir.

« Ils trouveront en toi une solution pour que l'humanité puisse survivre encore quelques années. »

Mon cœur rate quelques battements. Non. Je dois sortir d'ici.

Kad n'est sûrement pas mort. Après toutes ces semaines à être avec lui, je sais qu'il a toujours un moyen de s'en sortir. Il doit être entrain de me chercher, élaborant un plan pour me récupérer sans qu'on se fasse tous les deux tuer. Mais je ne peux attendre de savoir si j'ai raison ou pas.

Vu mon état, je ne pourrais pas aller bien loin. J'aurais pu passer par la fenêtre si mon corps pouvait me porter. Je ne sais même pas si je peux me lever sans retomber sur le sol, mais tant pis. J'ai besoin de sortir d'ici, et je le ferais même si je dois ramper.

J'arrache une aiguille de mon bras, puis balance mes deux jambes sur le côté du lit. Je sens quelque chose me tirer vers l'arrière, m'empêchant de glisser sur la bordure du lit. Agacée, je me propulse d'un coup sec vers l'avant, sans chercher à savoir ce qu'est mon obstacle.

Grave erreur, Erin.

De lourds fracas se font entendre derrière moi, me faisant sursauter et tomber du lit. Mes mains empêchent mon visage de rencontrer le béton, mais le reste de mon corps retombe violemment. Je geins lorsque je sens la douleur du bas de mon dos s'intensifier. Je grince des dents, m'empêchant de crier d'avantage. C'est là que je remarque un bruit constant en arrière plan. Oh, non. Une alarme ?

Je n'ai pas le temps de m'y attarder que la porte s'ouvre. Je relève la tête, paniquée à l'idée d'avoir attiré l'ennemi, mais une couleur d'iris qui m'est familière m'accueille à la place d'un étranger.

Et là, toute ma panique s'envole.

À ce moment là, je ne pense même pas aux complications qui nous sont tombées dessus. Je ne pense même pas à notre fuite. Je ne pense même pas à regarder ailleurs. J'arrive seulement à me rappeler que je suis toujours en vie. Alors qu'on était à un cheveu d'abandonner, on l'a fait.

On va pouvoir rentrer. On va pouvoir retrouver les autres et reprendre le cours de notre vie. Malgré ma situation, la joie fait fleurir un sourire sur mon visage, et je suis impossible de le contrôler.

« Kad... on a... réussi. »

Les mots raclent ma gorge desséchée, s'extirpant difficilement, mais il m'a bien comprise.

J'ai le temps de cligner des yeux une seule fois avant d'être soulevée du sol, puis engouffrée dans ses bras. Il me maintient avec tellement force que je ne glisse même pas, mes pieds suspendus à quelques millimètres du sol. Même si il me serre au point d'écraser mon corps affaibli, je me retiens de gémir de douleur et entoure ses épaules de mes bras, m'y accrochant le plus fort possible.

Ce n'est pas tous les jours que Kad Reagan fait preuve d'affection. Si il réagit comme ça, c'est qu'il a vraiment cru que j'allais frôler la mort. Moi aussi. Mais je suis toujours là. Je ne lui ferai plus jamais une telle frayeur.

J'ai l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des jours, alors que ça ne doit même pas faire une journée. La chaleur de son corps m'enveloppe affectueusement, comme quand mon état était encore déplorable et qu'il m'avait réchauffé. Ses bras forts et musclés s'enroulent comme un cocon, apportant la protection dont j'ai tant besoin. Je prétendrai être forte et indépendante plus tard, mais pour le moment, j'ai juste besoin qu'il soit là.

Doucement, la plante de mes pieds touchent l'aspect rugueux du sol. Ses mains m'attrapent par la taille, me maintenant en place, tandis que les miennes se posent sur ses larges épaules. Je fronce les sourcils quand ma peau entre en contact avec son t-shirt humide. Le lien se fait dans ma tête, entraînant le plissement de mes yeux.

« J'espère que ton t-shirt est mouillé parce que c'est toi qui m'as lavé et pas quelqu'un d'autre. »

Je rougis en entendant ma propre voix rauque, mais la honte est vite balayée par de l'admiration. Sur le visage de Kad s'affiche un sourire que je n'avais encore jamais vu. Il illumine ses traits et fait scintiller ses yeux, mais ce qui fait accélérer les battements de mon cœur est qu'il m'est entièrement dédié. Je ne l'ai jamais trouvé aussi beau que maintenant.

« Je n'aurais jamais laissé quelqu'un d'autre te toucher. »

« Et c'est bien ça ton problème, intervient une voix. »

Le dôme qui nous coupait du monde vient de se briser. Je me tourne vers l'inconnu, rencontrant un nouveau visage. Ses yeux d'un bleu terne se veulent sympathique, souligné par un petit sourire. Je regarde de nouveau Kad, étudiant son expression. Il n'a pas l'air alarmé, ni méfiant. Il a seulement retrouvé son air indifférent, ce qui veut dire que cet homme n'est pas une menace. Mon protecteur sent ma curiosité et décide de m'éclairer.

« Je te présente Jamie. C'est l'un des docteurs qui t'a sauvé la vie. »

La honte m'envahit de nouveau. J'ai voulu m'enfuir alors que ceux sont des alliés. Mais je ne pouvais pas savoir. Je me suis retrouvée ici sans même savoir qui m'avait emmenée, pour ensuite me réveiller dans une pièce inconnue et seule.

« NON ! Mon nouvel électrocardiogramme ! »

Une silhouette passe rapidement, me poussant par la même occasion. Je serais encore au sol si Kad n'avait pas de bons réflexes.

« Il est foutu. Je l'ai eu à mon anniversaire ! Ne me lâche pas ! l'inconnu tombe à genoux, ramassant les restes de la machine, Respire ! Vis pour moi ! »

Le dénommé Jamie souffle d'agacement, attirant notre attention.

« Tu devrais t'allonger sur le lit. Si tu t'es levée trop vite, tu vas vite sentir la fatigue retomber. De plus, je dois encore faire des tests pour m'assurer que tout va bien. »

Kad n'attend pas pour me porter, me ramenant de nouveau vers le matelas en désordre. Je gémis, la douleur toujours aussi présente.

« Pourquoi est-ce que j'ai mal au dos ? »

Il désinfecte l'aiguille relié à un sac et me la plante de nouveau dans le bras. Je suis réticente à l'idée de laisser des objets inconnus pénétrer mon organisme, mais il semble plutôt confiant.

« L'administration du remède devait se faire au niveau de la moelle osseuse, c'est pourquoi nous avons dû avoir recours à une opération. »

Il s'agite autour de moi, manipulant des objets que j'ai déjà vu lors de mes consultations avec le docteur Jefferson.

« J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, il poursuit, La bonne est que ton état est resté stable depuis un peu plus d'une semaine, même si les premiers jours étaient difficiles. La mauvaise est que tu auras une méchante cicatrice. »

Je n'écoute déjà plus la suite.

« Vous avez dit une semaine ? »

Je tousse, étouffant à cause de la sécheresse de ma gorge. Il va dans le coin de la pièce, se servant d'un verre pour le remplir d'eau. Je le remercie quand il me le tend, buvant le contenu d'une traite.

« Tout à fait. »

« Je suis restée inconsciente combien de temps ? demandé-je après un court silence. »

« Quatorze jours. »

Deux semaines ?!

Je lève les yeux vers Kad, son expression me montrant que l'information est vraie. Qu'est-ce qu'il s'est passé pendant tout ce temps là ? Cela explique le comportement de mon accompagnateur. Rien n'assurait mon réveil. Mais deux semaines, c'est long ! Nous devions revenir à la base après six jours. Et en y repensant, mon sang se glace.

« Tu penses que Blake et les autres croient que... »

« Ça ne m'étonnerait pas, il répond simplement. »

Je hoche la tête, les lèvres pincées. Ils peuvent le croire. Je n'ai pas réapparu et Kad non plus. Ils doivent avoir toutes sortes d'hypothèses.

« On doit vite rentrer, dis-je, déterminée. »

« Certainement pas. La plaie n'a toujours pas cicatrisé, et tu as besoin de repos, Jamie tourne la tête vers le coin de la pièce, Tobby, arrête de geindre et va chercher l'ancien. »

Ce dernier le foudroie du regard, avant de me regarder moi.

« Bravo, jeune fille. Tu es endettée de plus de mille dollars, maintenant. »

Il sort dramatiquement de la pièce, me faisant remarquer d'autres personnes présentes. Est-ce qu'ils sont là depuis tout à l'heure ? Je n'avais même pas fait attention. Je viens à peine de me réveiller qu'on me baigne d'informations.

Un des visages attire mon attention. Peu de personne ont marqué ma vie, c'est pour ça que j'arrive facilement à le reconnaître.

« Vous ? »

Il passe le seuil de la porte, entrant dans la pièce en me faisant face. Il sourit.

« Je ne pensais pas te revoir non plus. »

Je ne pensais pas revoir un visage familier ici. En plus, pourquoi lui ? Le hasard fait bien les choses.

Il racle sa gorge, le silence devenant vite déplaisant.

« Tu as beaucoup maigri depuis, j'ai failli ne pas te reconnaître. Au moins, ton visage est débarrassé des blessures que tu avais. »

Il était temps. Je ne me souviens même plus du jour où mon apparence était à peu près potable.

« Désolé de devoir interrompre vos retrouvailles, mais tu as besoin de manger quelque chose. Spencer, tu peux lui chercher à manger ? »

Je devine qu'il s'adresse à l'homme potelé qui vient tout juste de partir. Je regarde les trois autres, remarquant leurs yeux curieux. Je leur adresse un sourire timide, mais seul le plus âgé d'entre eux me rend un signe de tête. Le plus jeune est légèrement caché par le mur, lançant des regards timides dans ma direction. C'est la première fois que je croise un adolescent en dehors de Blake. Il a l'air assez élancé, mais son apparence ne trompe pas sur le fait qu'il est relativement jeune. Le troisième me jauge avec indifférence. Je dirais même qu'il n'a pas envie d'être là.

Tobby entre de nouveau dans la pièce en poussant une machine plus imposante que l'ancienne, me coupant de mon observation.

« Parfait, vous pouvez retourner manger, je m'occupe du reste. »

Il m'indique comment coller chaque "électrodes" en dessous de mon sein, puis sort également de la chambre, Kad suivant derrière, profitant pour aller se changer. Apparemment, ces trucs là étaient reliés à la défunte machine selon Tobby, indiquant mon rythme cardiaque. C'est pour ça qu'ils ont accouru ici, pensant que mon cœur ne battait plus. Les électrodes, étant toujours collées à ma peau, ont entraîné la chute de l'électro-quelque-chose quand je me suis levée. Ce n'est pas de ma faute. J'ai demandé à personne de les coller sur moi. Et surtout, je me rassure en me disant que Kad a du me les coller, et pas quelqu'un d'autre.

Une fois fini, j'attends quelques minutes, incertaine de ce que je dois faire. Cet endroit qui me paraissait d'abord hostile, s'est révélé plutôt rassurant. Le plus important est que je ne sois pas seule dans cette épreuve, et surtout pas avec n'importe qui.

La porte s'ouvre de nouveau sur l'homme que je suppose être Spencer, portant un plateau entre ses mains. Je me redresse sur mon lit, lui permettent de le poser sur mes deux cuisses. Il m'offre un sourire bienveillant que je rends, avant que la réalisation me frappe.

« Ah, mais... je ne peux pas manger ça, il fronce les sourcils, me poussant à reprendre ma phrase, Je veux dire, je peux le manger seulement si c'est des produits frais. Vous savez, pour éviter que le virus revienne, et tout ça. »

« Le docteur Jamie ne vous l'a pas dit ? »

Je suis déstabilisée pendant un court moment par la douceur de sa voix, plus aiguë que la normale. Sa façon se parler est tellement timide que je ne peux m'empêcher de répondre en surveillant mes paroles, de peur de l'offenser.

« Non... Me dire quoi ?»

Il me sourit de nouveau.

« Suite à l'opération, vous devriez pouvoir manger sans risque d'attraper le virus de nouveau. Vous êtes libre de vivre sans craindre de tomber malade. »

Libre de vivre ? Je vais pouvoir cesser de toujours m'inquiéter et vivre comme avant ? Je vais enfin retourner à la base, pleine de santé, et retrouver les autres ? J'ai réussi à fuir la mort une nouvelle fois, et cette fois-ci, elle ne reviendra pas avant un bon moment.

« Ah ! Vous vous sentez mal, mademoiselle ? Vous voulez que j'appelle quelqu'un ? »

Je sens les larmes chatouiller mon menton, les laissant couler comme bon leur semble. J'ai besoin de les laisser aller. Je ne suis pas triste : ce sont des larmes de joie.

Je souris à Spencer, secouant la tête en reniflant.

« Dites moi plutôt ce que c'est, dis-je en indiquant le plat. »

Il me présente donc un gratin de pomme de terre accompagné d'une tranche de steak encore fumante, et une mousse au chocolat industrielle. Il me dit qu'ils ne peuvent pas se permettre de consommer trop de viande, et encore moins de viande rouge, mais puisque j'ai besoin de reprendre des forces, ils ont fait quelques sacrifices. Je lui fais alors comprendre que l'intention me touche. Je dois les remercier des soins qu'ils m'ont prodigué, plus tard.

Je m'empare alors de la fourchette et du couteau, prenant une première bouchée.

« Délichieux ! je m'exclame la bouche pleine. »

La porte s'ouvre, interrompant nos rires. Kad entre, plissant les yeux devant la scène qui s'offre à lui. Spencer me sourit une dernière fois avant de partir, nous laissant seuls. Je continue de manger, le voyant, du coin de l'œil, approcher une chaise du lit.

« Comment tu te sens ? »

« Beaucoup mieux, même si ma plaie me fait encore mal. Je sens plus d'énergie, c'est normal ? »

« Pas après un coma. Ne fais pas trop d'efforts, au cas où. »

Je hoche la tête, terminant mon assiette.

« Je suis contente, je soupire, légère, Ma vie va devenir plus facile, désormais. Plus de crises, plus de cauchemars, plus de déplacement après être rentrés, plus d'abstinence... Je vais retrouver un semblant de normalité. »

Il ne dit rien, mais son expression en dit long. Je soupire.

« Je me cacherai jusqu'à ce que l'on trouve une solution, mais je veux juste rentrer à la maison. »

Maison. Cet endroit est devenu mon repère en seulement quelques mois. Le fait de me dire que mes proches m'attendent et m'accueilleront avec joie et bonheur me réchauffe le cœur. Il a encore peu de temps, je ne savais même pas si j'allais survivre en marchant dans des villes que je n'avais jamais vu.

« Je vais finalement pouvoir goûter du chocolat, dis-je en prenant distraitement le petit pot en plastique, Et c'est totalement chimique. »

Il secoue la tête.

« Je n'ai jamais entendu quelqu'un le dire avec le sourire. »

Mon sourire s'agrandit alors que je retire le couvercle. Je secoue le pot pour voir si le contenu bouge, mais il reste statique. Troublée, je plonge la cuillère en prenant une petite portion. La texture spongieuse me rend dubitatif. L'odeur est agréable, voyons voir le goût.

Je plisse les yeux.

« C'est... vide. Et amer. »

« Vide ? »

J'acquiesce en grimaçant.

« Ça n'a pas de consistance, et pourtant si. C'est comme si je mangeais mais sans... manger. C'est trop perturbant. Tu la veux ? »

Il refuse, me laissant la remettre sur le plateau pour l'échanger contre un verre d'eau.

Mousse au chocolat : je ne valide pas. Quelle idée de terminer un repas avec un dessert pareil ?

Je pose le plateau sur la table de chevet et m'étire, avant de grimacer de nouveau en ressentant la douleur. Je n'arrive pas à m'y habituer.

« Je t'ai pourtant dit de ne pas faire de gestes de brusques. »

« Ce n'est pas exactement ce que tu m'as dit, je grommelle, avant de soupirer, Je suppose que je vais rester ici encore un moment. »

« La plaie cicatrise rapidement, mais oui, c'est mieux pour toi. »

J'évite de me plaindre, m'enfonçant un peu plus dans mon lit. Je le regarde alors, curieuse.

« OK. Raconte moi ce qu'il s'est passé pendant tout ce temps. »

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