Chapitre 24 : Kad
J'ai eu un problème avec le chapitre, donc j'ai dû le republier. Vous pouvez maintenant le lire !
« Reagan. »
Je lance un regard au docteur par dessus mon épaule, m'apprêtant tout juste à quitter la pièce pour rejoindre la gamine. Son visage est légèrement déformé par l'inquiétude, mais son regard semble déterminé. Ce détail me fait me retourner complètement vers sa direction.
« Insiste bien sur le fait que tu dois y aller seul. Personne ne doit vous accompagner. »
« Pourquoi ? »
Je suis méfiant avec tout le monde. Les événements passés m'ont appris à toujours rester sur mes gardes, même avec mon propre frère.
Le médecin détourne les yeux une courte seconde, ce qui me suffit pour comprendre qu'il hésite à m'avouer quelque chose. Plus son comportement est suspect et plus je songe à lui mettre un coup de pression pour qu'il balance tout. Sa survie dépend des informations qu'il détient. J'ai besoin de tout savoir.
« Je ne suis censé le dire à personne. »
« Pas quand une vie est en jeu, répondé-je sèchement. »
« Et si il s'agissait de plusieurs vies au lieu d'une ? »
« Elles ne peuvent pas être plus importantes que la sienne. »
Ses yeux se détournent de nouveau. Il devient de plus en plus nerveux, faisant monter la colère en moi par la même occasion.
« Selfridge, il commence avec une voix basse, n'est pas réellement l'endroit où vous devez vous rendre. »
Les sourcils se froncent instantanément. J'ignore ce qu'il veut dire par là, mais je doute de lui encore plus.
« Tu nous as menti ? »
« Shhh, dit-il pour que je baisse d'un ton, Je l'ai fait pour une bonne raison. Je ne peux faire confiance à personne, mis à part toi car je n'ai pas le choix. »
« Si tu voulais me calmer avec ça, c'est mal foutu, le vieux, le menacé-je avec un regard noir. »
« Écoute, je veux la survie d'Erin autant que tous les autres, d'accord ? Mais personne ne doit savoir où se trouvent les camarades. Ça entraînerait bien plus qu'un simple massacre. »
Un simple massacre ? Qu'est-ce qui pourrait être pire ?
« Alors comment je suis censé aller dans un endroit dont je ne connais pas la localisation ? demandé-je ironiquement. »
Les gens ont tendance à trop en demander de moi. Je ne mourrais pas. Je ne pouvais pas mourir, ni faiblir. J'ai bien trop de responsabilités pour cela. Mais la télépathie ne fait pas partie de mes habilités.
« Justement. En allant là-bas, tu croiseras un homme. »
« Pas le premier que je verrai. »
Il grogne.
« Il s'appelle Kent Ellington. Il a environ mon âge, tu le reconnaîtras au physique. Barbe et cheveux blanc, chemise de bûcheron la plupart du temps... »
« Comment il sait que je vais venir ? questionné-je, suspicieux, Tu as un moyen de le contacter ? »
« Il ne le sait pas, répond-t-il confiant, Il traîne souvent aux alentours de la ville avec son pick-up. Tu auras juste à rester près de la route et prier pour qu'il te trouve. »
Et il l'a fait.
Je le regarde s'approcher sans trop m'inquiéter. Son pick-up, d'un rouge délavé, crache de la fumée avant de s'arrêter juste devant moi. L'homme baisse la fenêtre du côté passager et me regarde à travers l'ouverture.
« Besoin d'aide ? »
Barbe blanche. Cheveux de la même couleur. Chemise de bûcheron. Le docteur n'avait pas menti.
« Kent Ellington ? je demande. »
Il me regarde avec des sourcils froncés, avant de baisser les yeux sur l'être endormi dans mes bras. Ses pupilles s'illuminent brièvement avant qu'il ne déverrouille le véhicule.
« Monte. »
J'obéis, essayant le plus possible de ne pas la blesser d'avantage. J'ignore l'étape où je dois mettre ma ceinture et referme la porte, le véhicule démarrant en trombe. Il roule comme s'il savait déjà ce qu'il se passait.
« Vous êtes drôlement confiant pour laisser un parfait inconnu monter dans votre voiture. »
« Tu es un inconnu. Mais pas elle. »
Je dois avouer que je suis plutôt surpris. Je la regarde, son visage plongé dans le creux de mon cou, et couvert de son écharpe ensanglantée. Elle semble apaisée, comme si elle était déjà loin de moi. Si je ne sentais pas son cœur battre contre le mien, j'aurais déjà pris le volant moi-même. Cependant, je sens qu'il bat à une vitesse anormalement lente. Il nous reste trop peu de temps.
« Comment vous avez su ? »
J'essaie de paraître calme, mais si mes mains n'étaient pas occupée à la tenir, j'aurais déjà collé mon arme contre son crâne.
« Parce que c'est grâce à moi qu'elle est encore en vie. »
Cette fois-ci, je ne peux pas m'empêcher de le regarder. Non pas que ça me dérange qu'il s'approprie tous les mérites de sa survie, mais comment aurait-il pu la sauver alors que je ne l'ai jamais vu de ma vie ? Elle est restée avec moi du début jusqu'à la fin de son aventure. Sauf à un moment.
« C'est vous le vieil homme qui l'a déposée à Grafton ? »
Le coin de ses lèvres remonte légèrement.
« Lui-même. »
« Alors pourquoi vous l'avez laissée filer ? »
Il soupire.
« Est-ce que j'ai l'air d'être le genre de gars à séquestrer une femme ? »
« Il n'y a pas de profil spécifique. N'importe qui pourrait le faire. »
Quelques maisons apparaissent à l'horizon. Nous entrons dans le quartier résidentiel de la ville, et je ne sais toujours pas où on va, si on est assez proche ou pas, si on aura le temps d'y être avant qu'elle ne lâche. Si le docteur me l'avait directement dit, j'aurais pu prendre une autre route, la voiture serait toujours intacte, on aurait pas perdu autant de temps, et sa vie ne serait pas autant menacée que maintenant.
« C'est vrai. »
« Mais ce n'est pas ce que j'ai voulu dire par là. Pourquoi vous l'avez laissée, sachant que c'est une femme et qu'elle peut attraper la maladie ? Alors que vous savez qu'un remède existe ? »
« De nos jours, n'importe qui peut venir et prétendre être une femme. Vous êtes bien en avance sur mon temps. »
Je me rappelle il y a quelques mois, quand nous étions à Las Vegas. Je comprends mieux pourquoi elle était aussi surprise. Elle venait d'apprendre que toutes les femmes étaient mortes, mais une autre apparaissait de nul part. Tellement innocente. Si je n'avais pas été là, j'ignore ce qu'elle serait devenue.
« Je ne pouvais pas lui faire confiance facilement, même si elle était plutôt convaincante. Alors je l'ai quand même aidée à se cacher, et si c'était vraiment une femme, je savais que j'allais la revoir un jour, si elle survivait éventuellement. Et nous voilà... de nouveau dans mon pick-up. »
Juste avant d'atteindre les premières maisons, il tourne sur un chemin de terre qui coupe entre les champs de blés. Le véhicule est secoué par les bosses et crevasses qui tapissent notre chemin, nous faisant trembler avec lui. Je serre un peu plus mes bras autour d'elle, essayant de rester le plus stable possible. Je ne connais pas très bien la région, mais je suis obligée de lui faire aveuglément confiance.
« Donc vous avez pris le risque de laisser mourir la dernière des femmes pour quelle raison ? »
La façon dont il en parle me laisse croire qu'il y a quelque chose de plus important à protéger, même si j'imagine mal ce que ça pourrait être. Après tout, on pouvait s'attendre à tout avec les scientifiques. Peut-être qu'ils ont trouvé un moyen de faire perdurer l'humanité.
Inutile.
À quoi bon continuer si ce monde n'est que désolation ? On persiste à tout foutre en l'air, de toutes les manières possibles, pour ensuite essayer de limiter les conséquences de nos erreurs. Mais on finira toujours par y succomber, même si on retarde l'extinction de l'humanité, d'autres facteurs doivent être pris en compte.
« Il y a certaines choses qui ne peuvent pas être dites. »
Je me contiens, empêchant ma colère de se déverser sur lui. Dans ce genre de situation, tout doit être dit. C'est en ayant des secrets que tout fini par dégringoler. Si seulement j'avais le choix. Il pourrait même nous mener vers notre mort, et je ne peux rien faire contre.
« Elle n'est pas en très bon état. »
Je baisse les yeux vers son visage endormi. Les quelques bleus que lui a infligé le pédophile à Vegas sont toujours là, ayant pris une couleur jaunâtre. Sa peau est parsemées d'égratignures causées par le verre de la voiture, et également de griffures qu'elle s'est faite elle-même pendant ses crises. Le sang est sec sur la partie inférieure de son visage, allant vers des teintes marron.
Je souffle. Ses longs cils retombent sur ses cernes qui rendent son visage encore plus pâle, mais malgré son état, elle n'en perd pas son charme. Je l'imagine avec ses grand yeux ouverts, me regardant avec la même curiosité que le faisait le gamin. En ce temps là, je trouvais qu'il avait des yeux enfantins, illuminés par tout ce qu'il voyait. Mais quand j'ai vu son visage, j'ai trouvé que ça lui allait bien. Malgré son âge avancé, elle était toujours éblouie par ce qu'elle voyait. Néanmoins, plus le temps passait et plus ses prunelles perdaient cette étincelle. Ça m'a agréablement surpris qu'elle continue à se battre jusqu'au bout. J'avais l'impression de retrouver le gamin déterminé à retrouver son frère.
« C'est encore loin ? »
« Pas vraiment. On y arrivera plus vite comme ça que à pied, en tout cas. »
Je ne demande pas où on va, même si ça me dérange de ne pas savoir où je vais. J'ai toujours eu les informations précises. Je n'ai jamais été incertain, auparavant. Ça n'arrive que depuis qu'elle est apparue. Ma vie aurait été bien plus calme si je ne l'avais pas rencontrée. Quelqu'un d'autre l'aurait trouvée, l'aurait emmenée ailleurs, l'aurait protégée, et elle ne m'aurait jamais connu.
Si je n'avais pas aidé le gamin, si je m'en étais débarrassé dès le début, si je n'avais rien promis à Hung, je n'en serais pas là.
Pour autant, je ne regrette pas.
Mes seuls regrets ont été de l'avoir malmenée en pensant que c'était un gosse comme les autres, et de ne pas avoir su la protéger du virus. Pas seulement parce que c'était une obligation, mais parce que j'y tiens plus que ce que je veux bien montrer. Ça m'énerve. Elle ne se rend pas compte de ce qu'elle me fait.
« Comment vous vous êtes retrouvés dans la forêt sans aucun véhicule ? »
« Chacun ses secrets, je réponds indifféremment. »
« Donnant-donnant, c'est ça ? »
Je ne réponds pas aux questions stupides.
« Bon... nous sommes encore à quelques kilomètres de notre destination, ça devrait prendre encore quelques minutes. Que veux-tu savoir ? »
Je ne réponds toujours pas. Mes questions sont pourtant claires.
Il soupire.
« Je ne peux pas tout te dire, même si tu te méfies de moi. La seule chose que je peux t'assurer est que tu ne trouveras pas des meilleurs alliés que nous. »
Son ton témoigne de sa sincérité. Le doute planant toujours, j'en profite quand même pour soutirer quelques informations.
« Le jour où vous l'avez trouvée, c'était pas hasard ? »
« Tout à fait. Un heureux hasard. Elle a eu de la chance que ça soit moi qui l'ai trouvée. »
« C'est vous l'ami du docteur Harold Jefferson, je suppose ? Comment vous avez pu lui fournir les seringues ? »
Il secoue la tête.
« Certaines choses ne peuvent... »
« Pas être dites, ouais, j'ai compris, je coupe, agacé, Mais dites vous qu'une fois de retour à la base, votre ami va prendre cher pour les secrets qu'il garde. »
« Tu les sauras bien avant, et tu les garderas aussi. »
Au moment où j'allais de nouveau me mettre en colère, une bâtisse apparaît au loin. Plus on s'approche et plus les détails se dessinent. Elle est grise, rectangulaire, et n'a qu'un seul étage. Les murs sont seulement couverts de fenêtres, mais le reste est froid et impersonnel.
« On est arrivés. »
J'accueille le soulagement comme une bouffée d'oxygène. Je pourrais presque sourire si elle n'était pas à moitié morte dans mes bras. Je prends son pouls, le sentant devenir dangereusement faible.
Lorsque le pick-up s'arrête, je n'attends pas pour ouvrir la porte et me diriger vers le bâtiment. Je surveille les alentours, me méfiant de tout mouvement suspect, et attends l'arrivée de Ellington. Ce dernier marmonne des phrases incompréhensibles, mais son comportement montre bien qu'il est embêté par ma rapidité. Je sens le temps fuir entre mes doigts. En cet instant, rien ne compte plus que sa sécurité, alors la raison me pousse à attendre qu'il ouvre la porte de lui-même. Je ne peux pas leur faire entièrement confiance.
« Les jeunes... vous allez me tuer un jour. »
Je lui fais un signe pour lui ordonner d'ouvrir la porte en premier. Il soupire mais obéit quand même, l'ouvrant sur un grand hall baigné de lumière. Dès qu'on entre, il commence à crier.
« J'ai besoin de quelqu'un immédiatement ! On a un patient à prendre en charge. »
Une tête apparaît rapidement à une intersection, confuse et paniquée.
« Monsieur Ellington ! Qui sont les personnes que... »
« On a pas le temps ! Appelle les autres ! »
Avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, une autre personne apparaît.
« C'est quoi tous ces cris ? Kent ? il s'approche de nous, un air prudent sur le visage, Qu'est-ce qu'il se passe ? »
« Jamie... c'est une femme. »
Le dénommé Jamie tourne le regard vers moi, puis baisse les yeux sur la femme évanouie dans mes bras. Son expression se ferme, devenant sérieuse.
« Jumaane, dis aux autres d'aller dans le bloc opératoire. C'est une affaire de toute urgence. »
Le garçon retourne dans le couloir en courant, tandis que le dénommé Jamie s'approche rapidement de nous, les bras tendus. Comprenant ce qu'il s'apprête à faire, je recule de quelques pas, mettant ma protégée hors de sa portée. Il s'arrête, les sourcils froncés, puis lance un coup d'œil à son ami, avant de porter son attention sur mon regard menaçant.
« Est-ce que tu peux me laisser l'emmener au bloc ? Elle a besoin de soins. Maintenant. »
« Je peux l'emmener moi-même. »
Il secoue la tête.
« Vous ne pouvez pas entrer. On ne peut pas prendre le risque de laisser des éléments parasites perturber le déroulement de l'opération... »
« Une opération ? Quelle opération ? Je pensais qu'il fallait juste lui injecter un remède. »
J'hésite encore. Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. Le docteur nous avait parlé d'un remède, mais je ne pensais pas qu'il nécessiterait une opération. Pourquoi doivent-ils aller jusque là ? Est-ce qu'on ne serait pas tombé dans un piège ? Cette idée me fait grincer des dents. Si c'est le cas, je les tuerais tous, sans exception.
L'homme devant moi se mord les lèvres, semblant mener un combat contre lui-même. Son regard danse entre nous trois, incertain, avant de finalement se fixer sur moi. Il a dû voir la détermination sur mon visage, parce qu'il finit par abandonner.
« Vous pouvez venir, mais vous attendez à l'extérieur de la salle. Kent va vous expliquer le déroulement de l'opération, si ça peut vous mettre en confiance. Mais, son regard inquiet se baisse vers elle, il faut agir vite. Suivez moi. »
Pour une fois, je lui obéis. Ses pas rapides nous mènent vers un long couloir éclairé. Je m'arrête presque quand une autre personne émerge d'une pièce.
« Jamie ? Qu'est-ce qu'il y a ? »
Ses yeux curieux nous scrutent, elle et moi en particulier.
« Suis nous, on a pas le temps ! »
Il obéit sans poser plus de questions. J'ignore combien de personnes sont ici, mais plus elles apparaissent, et moins j'ai confiance. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent de nous. Je ne peux pas accéder à mes armes sans la lâcher, et nous sommes sur leur terrain.
Jamie s'arrête devant une porte à double vantail. Il regarde autour de lui un instant, puis se dirige vers un brancard. Il le pousse vers nous, puis s'arrête devant moi.
« Mettez la dessus. »
Je le regarde un instant. Une fois que je l'aurais allongée dessus, il n'y a plus de retour en arrière possible. Il l'emmènera au bloc opératoire, loin de moi et de ma surveillance. Il pourra faire ce qu'il veut, elle ne pourra même pas crier pour que je vienne la sauver. On est à leur merci.
Le médecin comprend que je ne compte pas les laisser faire facilement. Son impatience se montre de plus en plus.
« Écoutez... je comprends que vous doutiez de nous. On vient tout juste de se rencontrer. Mais pour sa sécurité, faites nous confiance. »
Les portes s'ouvrent d'un coup, dévoilant le garçon de tout à l'heure.
« Tout est prêt, monsieur. »
Il nous regarde à tour de rôle, ne comprenant sûrement pas la situation. Mes yeux quittent à peine le médecin qu'ils sont déjà de nouveau sur lui. Il n'a aucun moyen de prouver que c'est une personne de confiance et que cette opération n'a aucune mauvaise intention. Le temps court. La seule façon de sortir du conflit est de me laisser entrer.
« Kent, dis lui quelque chose. »
« Il me fait encore moins confiance, lui répond le vieux. »
Il souffle d'agacement, mais mon regard ne dévie pas. Laisse moi entrer.
« Le temps presse. Elle va mourir. »
Tu peux le répéter autant de fois que tu le veux, je ne la laisserais pas.
« Tu veux la sauver oui ou non ?! il crie. »
« Prends mon fils. »
Instantanément, les regards se tournent vers l'homme qui est apparu plus tôt dans le couloir. Ses yeux foncés ne flanchent pas, prouvant qu'il est très sérieux dans ses dires.
« Papa ? appelle le garçon. »
« Dale... »
« Si tu n'as pas confiance en nous, alors je te laisse mon fils. Si c'est un piège, tu pourras en faire ce que tu veux. C'est ma garantie. »
Sa voix forte ne vibre pas une seconde. Ses mots sont dits avec tellement de confiance que j'ai presque envie d'y croire. Et même si je n'en ai pas envie, je suis obligé de le faire.
« Tu peux même lui coller un pistolet contre la tempe, mais laisse nous nous occuper d'elle. Sa vie est plus importante que tout. »
« Et si vous ne la sauvez pas ? »
Le silence plane quelques secondes, nos yeux s'affrontant impitoyablement.
« Crois moi, on ne sortira pas de là tant qu'elle ne sera pas saine et sauve. »
Le gamin, Jumaane, regarde son père avec pleins de doutes. Je le comprends, je suis moi-même incertain. Mais je la dépose tout de même sur le brancard.
Un poids semble s'être enlevé de leurs épaules. Le dénommé Dale me fait un signe de la tête, comme pour me remercier silencieusement. Il se tourne alors vers son fils.
« N'aie pas peur, Manie. Personne ne mourra cette nuit. »
Pendant qu'il le rassure, je reporte mon attention sur ma protégée. Elle a l'air si paisible dans son sommeil, inconsciente des problèmes qui se créent autour d'elle. Je touche son cou pour sentir son pouls qui est imperceptible. Je dois appuyer un peu plus fort pour sentir ses faibles battements. Je serre les dents, caressant sa joue du dos de ma main. Je me penche pour lui embrasser le front, puis recule enfin pour leur laisser la place. Jumaane vient à mes côtés, mais je l'ignore. Je la regarde seulement lorsqu'ils l'éloignent de moi.
Tu as intérêt à vivre, gamine.
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Wah, pleins de doutes dans ce chapitre !
Vous avez enfin un point de vue de Kad ! Même si on en apprend pas énormément de lui, c'est déjà un bon début. Bonne nouvelle : le prochain chapitre est aussi sous son point de vue.
Je disais seulement tout à l'heure que j'essaierai de publier le chapitre un peu plus vite, mais me voilà, déjà ! Il faut dire que vos commentaires m'ont pas mal encouragée. Espérons que le prochain arrive aussi vite.
Dites moi ce que vous avez pensé ! C'est la première fois que je décris les pensées de Kad, je suis pas très contente, mais c'est normal. Vu la situation, je n'ai pas pu m'élargir au niveau de ses pensées. Le prochain chapitre sera un peu plus tranquille. Il aura le temps d'observer lieux et faire un bilan de la situation. Vous en saurez un peu plus à ce moment là !
J'espère que vous avez aimé, et à bientôt !
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