Chapitre 11

Comme toujours, je me retrouve avec Kad. J'ai comme l'impression qu'à partir du moment où je l'ai rencontré, plus jamais les choses ne seront comme avant. Il ne quittera donc jamais ma vie ?

« Tu t'en rends compte ? J'ai l'impression d'avoir passé plus de temps avec lui qu'avec toi, alors que ça ne fait que quelques mois que l'on se connait et que maintenant, on se voit uniquement lors des entraînements !»

Blake me regarde d'un air désolé, portant mes affaires vers une direction que je reconnais. Normal, j'y suis allée dès mon premier jour ici. 

Juste après avoir pris leur décision, les deux chefs se sont dispersés sans me laisser le temps de protester. Enfin, ce n'est pas comme si j'en avais la possibilité. Même si j'ai passé des semaines avec Kad, que j'ai pu dormir en sa compagnie, que j'ai eu un peu plus confiance en lui au fil des jours, un problème se pose à moi. J'étais le gamin. Actuellement, je suis Erin Atkins, petite sœur de Blake Atkins, novice dans ce nouveau monde et sans doute la Dernière des femmes encore en vie. J'avais déjà peur d'être découverte et mourir bêtement. Maintenant, je suis deux fois plus effrayée par ce que je risque, ayant acquis de nouvelles connaissances, surtout que je dois me débrouiller avec une couverture réduite à néant. Le monde entier sait qui je suis. Je suis assez étonnée d'être encore ici.

« Vois le bon côté des choses: au côté du bras droit du chef, personne n'osera t'approcher.»

« Mis à part lui, je marmonne à part.»

Il s'arrête finalement devant une porte que je reconnais immédiatement, portant mes affaires d'un seul bras. Il lève la main, s'apprêtant à toquer contre le bois de la porte, quand j'attrape soudainement son bras.

« Tu sais, je ne pense pas qu'on s'en prendra à moi de si tôt. Vous avez réussi à avoir Chandler. Les choses devraient se calmer, surtout que son sort dissuadera les autres de vouloir m'approcher.»

« Erin, lâche moi.»

« Je pourrais faire demi-tour, dormir dans le bureau devrait être bon. Je suis sûre que le quintuple vitrage pourra me protéger de toute menace.»

« Erin...»

« Réfléchis bien. On ne peut faire confiance à personne après tout, non ? Même son om...»

La porte s'ouvre soudainement à la volée. Tournée vers Blake, dos à la porte pour l'empêcher d'avancer, je sens mes cheveux voler, suivant le vent causé par le mouvement de la porte. Je sens également et malheureusement, une présence derrière moi, dont l'ombre couvre mon minuscule corps. Il fallait s'y attendre.

« Il est déjà deux heures du matin. Si tu ne rentres pas dans cette putain de chambre, bouge au moins d'ici. Je ne veux pas que tes cris d'agonie me réveillent quand on viendra t'agresser.»

Ses paroles sont toujours aussi douces à entendre.

Je tourne sur moi-même avec une lenteur exagérée. Une fois face à lui, je me tiens droite et relève la tête. J'ignore l'odeur de la cigarette reposant entre ses doigts et le fusille des yeux, ces derniers inexpressifs. Il recule ensuite, prenant place sur le canapé. Blake me pousse légèrement pour entrer dans la chambre et déposer mes affaires sur la table basse.

« Bon ! Je te laisse ma petite sœur. J'espère pour toi que tu sauras la protéger, ajoute-t-il en prenant un air autoritaire.»

« Mieux que toi, lui répond Kad nonchalamment, allumant une nouvelle cigarette.»

Blake se ratatine sur lui-même, regrettant sûrement ses paroles. Avec un dernier signe de la tête vers son supérieur, il s'avance vers la porte. Il me frotte les cheveux avec un dernier sourire, puis disparaît sans attendre. Une fois la porte fermée, je fais volte-face et croise les bras.

« Toi et moi, on ne va pas s'entendre.»

« Inutile. Je suis juste là pour te regarder dormir, jeter des coups d'œil sur la porte pour la forme, et attendre qu'un méchant vienne s'en prendre à la bête, il prend une bouffée de son cylindre toxique avant de recracher la fumée, Toi, en l'occurrence.»

« Eh ! Ma présence est utile aussi.»

« Ah ouais ? Monopoliser mon lit, me forcer à rester éveillé pour te surveiller, devoir m'en prendre à mes hommes pour te protéger, piétiner dans mon espace vital. Je ne vois rien d'utile dans tout ça.»

 « Si tu crois que tes piques d'enfants vont me blesser, c'est raté, j'avance dans la pièce, me dirigeant vers la fenêtre que j'ouvre sans sa permission, On est mieux là !»

« Non.»

« Comme tu l'as dit, je poursuis sans faire attention à sa réplique, je suis là pour monopoliser ton lit.»

Il se tourne vers moi, les sourcils froncés. Je vais vers le lit, voyant qu'il n'y a qu'une place et demi et deux coussins. Je m'empare de l'un d'eux et le jette sur lui.

« Toi, je pointe ensuite le sol, Par terre. C'est pour ton insolence.»

Son expression change pour de la surprise. Ses deux sourcils haussés, il me fixe sans rien dire, tandis que moi, j'attends le moment où il va me dégager sans remords, alors que je tenterais tant bien que mal de lui expliquer que c'est une blague.

« Bon, ça avait l'air plus drôle dans ma tête, dis-je en tentant d'accaparer son attention le temps de trouver un plan d'évasion, Mais, je détourne le regard, ne supportant pas ses yeux glacials, quand j'y repense, j'étais pas très contente non plus de dormir au sol. Mais je l'ai fait. Sans doute parce que j'étais faible et que j'étais obligée d'obéir mais je l'ai...»

Je suis interrompue par un bruit étouffé, me faisant tourner les yeux vers lui. C'est avec une grande surprise que je regarde un sourire se former sur ses lèvres et ses épaules tressauter légèrement. C'est l'une des rares fois où je le vois rire honnêtement en ma compagnie.

Je n'ai pas le temps de le regarder d'avantage que je reçois un objet en pleine tête, me faisant basculer vers l'arrière. Je me rattrape in extremis et tiens le coussin avant qu'il ne tombe au sol. 

« Tu ferais mieux de dormir. T'as mauvaise mine.»

La lumière s'éteint soudainement. Je n'ai même pas eu le temps de le voir bouger. La pièce plongée dans le noir me pousse à obéir et à m'allonger sur le lit. Je relève juste assez la tête pour le voir accoudé à la fenêtre ouverte, fumant une autre cigarette. Il devrait faire plus attention à lui. Fumer autant est très mauvais pour sa santé, surtout qu'il m'entraîne avec lui. Mais au moins, il fait l'effort de ne pas m'intoxiquer d'avantage.

Je me tourne dos à lui, enfonçant ma tête dans les oreillers. Ces derniers, en plus de draps, portent son odeur. Étrangement, l'odeur de tabac froid ne me dégoûte pas autant que d'habitude. Cette odeur de cigarette mélangée à son parfum est réconfortante, et me rassure presque.

Presque.

--

Le vent souffla, emportant sa chevelure qui brillait d'une nitescence dorée. Elle les secoua, les remettant à leur place, sans se soucier des feuilles logées entre de petites boucles timides. Les feuilles jaunies s'effritaient sous ses pas, tandis que d'autres tombaient encore autour d'elle des arbres dénudés. La thébaïde familière se formait de plus en plus nettement, facilitant le déplacement de ses petites jambes dans les bois.

« Ne va pas trop vite, Erin !»

Une voix féminine l'interpellait. Elle ne la reconnaissait pas. Elle ne voyait pas d'où elle venait. Mais elle savait que c'était sa mère, comme une évidence.

« Viens, on fait la course ?»

D'un coup, une personne la bouscula et passa à toute vitesse à ses côtés. Son frère, âgé de neuf ans, s'éloigna d'une vitesse irréelle, et s'enfonça dans la forêt. Elle ignora alors la première voix et suivit Blake à travers les longs troncs mornes et asséchés des arbres. Mais elle avait beau courir, la distance restait la même. Elle tenta alors de crier mais rien ne sortit de sa gorge. Seuls les battements de son cœur vinrent perturber l'étrange silence endeuillé. 

Ses pas frappant frénétiquement la terre sèche n'émettaient aucun bruit. De même pour les troncs d'arbres qu'elle frôlait involontairement, perdant régulièrement l'équilibre. Elle avait l'impression d'être devenue sourde. Néanmoins, ses jambes ne ralentissaient pas. Elles se déployaient, allant toujours plus loin, toujours plus vite, vers un objectif inatteignable. 

Soudainement, alors que les arbres s'étendaient à l'infini quelques secondes plus tôt, un désert de terre rouge la confronta. Elle regarda derrière elle, faisant tournoyer ses cheveux bruns. Plus aucune trace de la forêt. Lorsqu'elle regarda de nouveau face à elle, un frisson d'horreur la parcouru.

Un mort accroché tel un épouvantail à une croix en bois la fixait de ses yeux vides. Du sang coulait des plaies béantes présentes sur tout le corps nu, émettant des clapotis dans la flaque de liquide écarlate. La gorge était tranchée et certains membres coupés. Les longs cheveux du mort collaient aux blessures ensanglantées parsemées sur son visage. 

C'est moi.

Ses yeux verts fixaient les siens mornes et vitreux. Un bruit strident retentit au dessus d'elle, alors qu'une ombre la survola. Un vautour aux ailes colossales se posa sur l'épaule du mort. Son bec anormalement immense s'ouvrit juste au dessus de la tête, et juste avant qu'il ne l'engouffre, son corps pivota de l'autre côté, les paupières fermement closes. Lorsqu'elle ouvrit de nouveau les yeux, elle était au milieu des champs. Sa maison n'était pas loin derrière elle, elle le savait puisque l'endroit lui était familier. L'étrange silence était de retour. De nouveau sourde, elle releva les yeux.

Le temps s'arrêta. Un autre épouvantail humain, dans le même état que l'autre, se tenait devant elle, la fixant droit dans ses yeux, menaçant et bien vivant cette fois-ci.

Papa ?

« Tu aurais dû mourir.»

Mon corps est secoué. Une voix retentit mais je n'arrive pas à distinguer. Mes paupières s'ouvrent dans l'obscurité, mais ma vision est encore flou. J'arrive seulement à distinguer une silhouette familière assise au bord de mon lit. Mes yeux plissés se gorgent de larmes alors que je m'assois

« Papa ?»

Mes mains tremblantes essuient maladroitement mon visage étrangement brûlant, alors que des larmes coulent sans mon consentement. 

« Papa..., répété-je faiblement.»

Je me penche en avant, jusqu'à ce que mon front se colle à son torse. Mes doigts agrippent le tissu de son haut, où les perles salées s'échouent lamentablement.

« Je suis tellement désolée. Je ne voulais pas te blesser. Je ne voulais pas vous abandonner. Je voulais juste vivre tranquillement à la maison, mais aussi découvrir le monde. Je suis désolée de vous avoir tué. Je sais que tu nous aimais. Je sais que tu étais juste brisé. Mais on t'a toujours aimé. J'étais en colère, j'ai eu des pensées sombres, j'ai voulu me venger. C'est inutile, ma voix est secouée par les sanglots, Rien ne sera plus jamais comme avant.»

Sa main se pose sur ma tête, me brisant un peu plus le cœur.

« Je suis juste anéantie. Je me suis retrouvée seule à dix-neuf ans dans un monde que je n'ai jamais vu, et en plus de ça, on m'annonce que je suis la dernière femme encore en vie. Le monde entier est au courant. Il y a du danger partout où je vais. Je pensais vivre librement mais je me sens plus emprisonnée qu'autre chose. La pression est trop forte. J'attire des ennuis à tout le monde.»

Mes sanglots deviennent de plus en plus faibles.

« J'aurais dû mourir.»

« Calme toi.»

Mes paupières s'ouvrent calmement. Mon esprit est totalement embrumé. 

« Regarde moi.»

Mes doigts se desserrent autour du tissu et je recule légèrement, toujours la tête baissée.

« Regarde moi.»

Ses doigts, si rudes en temps normal, touchent délicatement mon menton. Ils frôlent doucement ma peau sensible, puis exercent une petite pression pour me relever le visage, lentement, sans me presser. Mon regard tombe sur son visage rassurant. Son expression est curieusement calme et m'apaise un peu plus. Mes sanglots se tarissent alors que je rencontre ses iris bleutés posés sur moi avec une patience inhabituelle.

Ses mains se posent de part et d'autre de mon visage, ses pouces léchant les gouttes dévalant mes joues dans une course lente, sans jamais lâcher mes yeux. Il écarte une main et l'approche de mon front. Le contact avec ce dernier fait légèrement tomber mes paupières, avant que je ne les rouvre pour ne pas briser le lien bâtit entre nos regards. Les yeux sont le miroir de l'âme.

« Arrête de vouloir tout supporter seule.»

Sa main remonte jusqu'au haut de mon crâne, alors que l'autre reste positionnée à proximité de mon visage.

« Tu n'y es pour rien. Tu as réussi à surmonter ça sans jamais abandonner même si je t'ai poussé à le faire de nombreuses fois. Malgré les obstacles, les dangers, les menaces, tu as toujours voulu aller plus loin.»

Le coin de sa lèvre se courbe très furtivement et son regard change. Je peux y lire de la fierté.

« Tu es peut-être la dernière des femmes, mais sans doute la plus courageuse que j'ai rencontré.»

Il retire ses mains, mais ne lâche pas mon regard.

« Ne laisse pas ton passé piétiner sur ton objectif. Rien, absolument rien, ne doit t'arrêter.»

Je ferme les yeux doucement, baissant la tête, et exerce une petite pression sur son t-shirt. 

« Jamais, je souffle.»

Mes paupières s'alourdissent de nouveau, picotant à cause de mes pleurs. Je sens mon corps vaciller, alors je me laisse entraîner vers les coussins moelleux. Je sens que je suis brûlante. Pourtant, il fait si froid.

Je le regarde une dernière fois, maintenant debout et éclairé par un rayon de lune. 

« Merci pour tout, Kad.»

Ses yeux ne cessent pas de veiller sur moi. Je ferme enfin les miens, me recroquevillant sous son regard protecteur.

--

J'ai froid.

Tellement froid.

Mes membres sont ankylosés après ma nuit de sommeil. J'ai l'impression d'avoir dormi durant des années. J'essaie de m'étirer, mais mon corps refuse de m'obéir. Mes yeux grands ouverts scannent le peu que ma position me permet de voir, mais personne d'autre ne se trouve dans cette pièce. 

« Aidez moi.»

Je pourrais crier plus fort, mais mon état de faiblesse ne me le permet pas. J'ai envie de sombrer de nouveau, mais un regard vers la fenêtre m'indique que nous sommes bien avancés dans l'après-midi. Comment j'ai pu dormir autant ?

Du calme.

J'inspire profondément, essayant de me relaxer afin de débloquer mon corps. Si je ferme les yeux, je pourrais m'en aller très loin d'ici. J'attends quelques minutes, calmement. J'essaie de penser à autre chose que le fait que je suis paralysée, et petit à petit, je me sens de nouveau revivre.

Au bout de plusieurs minutes, j'arrive enfin à me lever. Je vacille. Beaucoup. Mais je tente quand même de marcher, les bras positionnés devant moi afin d'éviter tout obstacle et de me rattraper en cas de chute.

Miraculeusement, je parviens à atteindre la porte. Je m'écrase de tout mon poids contre celle-ci, épuisée par le véritable parcours que je viens d'accomplir. Puis j'appuie sur la poignée en essayant d'ouvrir la porte. Fermée. 

« Oh non, je me plains.»

M'appuyant de nouveau contre le bois, je souffle, vidant mes poumons d'une grande quantité d'air. Kad l'a sûrement verrouillée en sortant. Logique. Il a des responsabilités et personne ne doit m'approcher. Je tente quand même de frapper contre la porte.

« Ouvrez moi la porte !»

Je donne, en même temps, de grands coups contre la porte, ceux-ci directement interrompus par une voix grave.

« Nous allons appeler le supérieur immédiatement.»

« Qui êtes-vous ? demandé-je faiblement, mon énergie presque à sec.»

« Nous sommes les gardes chargés de s'assurer que personne n'entre dans cette chambre, me répondit une autre voix.»

« Alors ouvrez cette maudite porte, je grogne.»

« Navré, mademoiselle, mais seul le bras droit du chef possède la clé, et par conséquent, la possibilité d'entrer. De même pour la clé de la fenêtre.»

Je me tourne vers celle-ci, et retrouve un verrou qui n'était pas là hier encore. Juste derrière, deux autres gardes surveillent les alentours. Ils doivent mourir de chaud. Et par ma faute.

« Pouvez vous l'appeler ?»

« Il est déjà...»

Pas le temps d'entendre la suite qu'un haut le cœur me parvient. Le haut de mon corps se courbe vers l'avant, et j'ai tout juste le temps de couvrir ma bouche avant d'expulser tout le contenu de mon estomac. Vide. L'acide remonte le long de mon œsophage, brûlant ma gorge, puis est retenu par ma main. Quelques gouttes tombent par terre alors que je me précipite vers l'unique autre porte de la chambre. Je lâche un gémissement audible lorsque je constate qu'un autre liquide s'est mêlé à l'acide. Du sang.

« Mademoiselle ? m'interpelle un des gardes.»

Je suis déjà dans la salle de bain, les deux mains fermement agrippées aux bords du lavabo. Je me courbe de nouveau, sentant une nouvelle salve arriver. Encore de la bile et du sang, en petite quantité mais bien présent. Suite à quoi, je lève la tête et me mets à tousser brusquement. Une fois calme, je regarde plus attentivement. Devant moi se trouve un miroir tâché de quelques gouttes de sang. Encore et toujours ce liquide maudit.

Je vois mon reflet. Mon état est lamentable. Je regarde mon teint blafard, mes cernes violettes, mes joues creusées, mes yeux inexpressifs où perlent des larmes. Qu'est-ce que je suis devenue ?

Sans me retenir, je tombe. Le sol m'aspire vers l'arrière, mon corps pèse lourd, mon esprit s'évade. Suis-je entrain de mourir ?

Mon fessier rencontre finalement le carrelage froid. Je seule comme j'ai l'impression de l'avoir toujours été, et éreintée. Je n'ai plus envie de me battre. Je ne veux plus forcer le destin. Toutes les femmes sont mortes. Pourquoi pas moi ? À la minute où mon crâne rencontrera le sol, je pourrais enfin respirer. Je serai débarrassée de ce fardeau. Mes épaules sont légères à l'idée que la mort soit finalement mon alliée. Elle veut que je m'en aille le cœur apaisée. Elle ne veut que mon bien.

M'empêchant de mourir, deux bras me soutiennent avant que je ne rencontre le carrelage et la faucheuse. J'ouvre difficilement les yeux, rencontrant encore et toujours ces mêmes iris bleutés. Kad. Tu ne me laisseras donc jamais mourir, hein ?

Bien sûr que non.

Tu as promis de me protéger, tant que tu es encore en vie. C'est la promesse que tu as faite à notre plus fidèle allié.

« Jamais.»

Alors que je t'aiderai à la tenir. Je serai toujours là, à tes côtés. Je ne me laisserai plus jamais mourir. Je ne me laisserai jamais avoir. Je ne laisserai rien ni personne m'éloigner de toi. Je ne laisserai personne réduire en poussière la promesse que tu as fait. 

Et ça, je t'en fais le serment.



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