K. le destin de l'empire - vingtième partie

Sur l'ordre de l'agent du BSI, les deux droïdes enfermèrent les bras de Red dans leurs mains crochues. Les gardes impériaux avaient reculés mais serraient leurs armes, prêts à s'en servir.

L'agent porta soudain la main à son communicateur.


-Où ça? demanda-t-il en fronçant les sourcils. Très bien j'arrive.


Il toisa les gardes.


-Amenez la au poste de commandement et abstenez vous du moindre détour, ordonna-t-il. Droïdes, remettez leur la prisonnière.

-Oui monsieur, répondit docilement le garde.


Les deux groupes se croisèrent, se dirigeant vers leurs destinations respectives leurs pas claquant sur la passerelle d'acier.


-Connard, lâcha le garde à voix basse une fois assez éloigné.

-Vous serez heureux d'apprendre que j'ai désormais le contrôle des communications dans la zone, informa Delta dans leurs communicateurs.

-Tu es en retard, répondit Red entre ses dents. L'unité Alpha?

-Leur objectif est sécurisé. Je suggère que vous vous pressiez d'en faire autant.


Hâtant le pas, le trio continua sa progression à travers le purgatoire de préfabriqués. Le poste de commandement se dressait au centre de la construction, une tour aveugle d'où s'échappaient une forêt de câbles et d'appareils de surveillance, abreuvant la zone en informations et en directives.


Les thrawniens s'étaient toujours méfiés des systèmes connectés, et des opérateurs humains étaient fréquemment postés à des fonctions qu'aurait pu remplir une machine. Delta avait pu contourner les sécurités parce qu'il avait toujours les autorisations attribuées au régent et la complicité de quelques gardes impériaux. Mais même une fois le centre de commandement principal sous contrôle, cette partie du palais opérait dans une certaine indépendance. Il leur fallait s'emparer d'un accès physique supplémentaire.


Peu pressé, un agent entouré de droïdes contrôla leurs autorisations à l'entrée du poste de commandement. Red devait se forcer à la patience, n'ayant pas besoin de feindre la haine brûlante qui irradiait de son visage.


-Même l'escorte? demanda l'agent dans son communicateur. Oui monsieur. À vos ordres.


Il se tourna vers le groupe.


-Allez-y, ordonna-t-il en déverrouillant le diaphragme blindé.


Ils pénétrèrent dans un sas exiguë aux murs d'un noir mat. Aussitôt la lourde porte refermée, la lumière s'éteignit remplacée par une lueur rouge agressive.


-... scanner, informa Delta dans une bouillie d'interférences.


Le BSI avait isolé son poste de commande des ondes. Le scanner se poursuivit de longues secondes, puis un nouveau sas blindé imposant s'ouvrit.

Debout face à l'ouverture, l'agent Carlsson et une de ses collègues pointait de gros pistolets sur les nouveaux venus.


-Vous êtes en retard, observa-t-il.


D'un geste souple, il se détourna pour abattre l'agent à ses côtés d'une balle en pleine tête. Il se tourna ensuite vers la demi-douzaine d'opérateurs derrière lui et tira à nouveau, méthodiquement. Les détonations assourdies de l'arme résonnaient en espace confiné.


Quand le calme revint, seul deux opérateurs avaient survécu, levant désespérément les mains. Ça n'avait pas sauvé leurs collègues, dont le sang maculait les consoles.


-Vous êtes en retard, répéta Carlsson sans baisser son arme.


Les gardes impériaux avancèrent, tenant les deux survivants en respect. Red se débarrassa de ses entraves en écartant les mains. Elle se débarrassa ensuite de sa combinaison, révélant un uniforme gris identique à celui des agents du BSI.


-Je sais que vous êtes un salopard sans pitié, mais c'était vraiment nécessaire de tuer tout le monde? lâcha-t-elle pour toute réponse.


La balle de gros calibre, faite pour traverser les armures avait tracé un gros trou dans la tête de l'agent Zule et laissé un impact impressionnant dans l'épaisseur du mur blindé. Les opérateurs avaient subit le même genre de blessures.


-Pas tout le monde, répondit-il laconique tandis que les deux gardes impériaux menottaient les deux opérateurs survivants. Seulement les inutiles. Vous avez le connecteur de Delta?

-Sinon je ne serais pas ici, dit-elle en lui tendant un bracelet orné, en réalité une clé de donnée camouflée. Pourquoi vous faites ça, Carlsson?


L'agent tira un petit appareil de sa poche.


-Fermez les yeux, ordonna-t-il à Red. Nina Septime aurait pu rétablir l'ordre, mais elle s'est mis tout le monde à dos. Ce n'est qu'une question de temps avant que quelqu'un l'élimine, et le gouverneur Vao a simplement des chances décentes d'y arriver et de prendre le pouvoir sans déclencher une guerre civile.


D'une pression il projeta un gel adaptif sur son front. La matière s'écoula aussitôt sur ses traits et les modifia, faisant d'elle le sosie de l'agent Zule. Même ses cheveux s'allongèrent et changèrent de couleur. Elle plaça un une pastille couleur chair sur sa gorge.


-Alors vous faites ça pour l'Empire? demanda Red, la voix transformée.

-Et pour moi. Pas question de suivre le BSI dans sa chute. Avec ça vous devriez pouvoir atteindre l'ascenseur sans encombre, lâcha-t-il tandis qu'elle récupérait l'arme de Zule.


Red acquiesça d'un signe de tête et se dirigea vers le sas sans s'embarrasser d'au revoir. Elle traversa à nouveau le scanner, rendu inutile car sous contrôle des conspirateurs. L'agent en faction n'y vit que du feu, la saluant d'un signe de tête.


Une fois sortie, elle exécuta la route en sens inverse, regardant droit devant elle en s'appliquant à montrer la suffisance tranquille d'un agent du BSI arpentant son domaine. Delta lui indiquait la route la plus rapide.


Le monte charge avait subit d'importants réaménagements. Une centaine de poteaux s'y dressaient, tous fixés à des grilles de métal. Les prisonniers rendus anonymes par leurs casques opaques y avaient été attachés; le moment venu, des flammes se déverseraient à travers le sol, les brûlant vifs sans que les caméras en perdent la moindre miette. Tous verraient alors ce que le BSI réservait à ses ennemis au sein du nouvel Empire.


-Agent Zule, lança un des exécuteurs en s'avançant à sa rencontre, saluant poing sur le cœur. Tout est prêt madame.

-Merci, agent...

-Yansky, souffla obligeamment Delta.

-... Yansky.


Une douzaine d'agents se rassemblèrent devant les bûchers, et elle les rejoignit. Une machinerie complexe se mit en route et la plate-forme commença à s'élever avec lenteur. Le hangar-prison s'étalait en dessous d'eux; puis ils atteignirent le niveau du plafond et l'engin continua son ascension vers le sommet du palais.

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