E. L'Inspiré - première partie
Quand le commandant Nile ouvrit la porte de la salle de conférence, il se trouva nez à nez avec le canon d'un fusil. La seconde d'après il était brutalement mis à terre, recevant un coup de crosse en pleine mâchoire.
-Tout va bien, amiral? demanda Red qui tenait le traître dans une clé solide et douloureuse, son arme enfoncée entre ses omoplates.
-Beaucoup mieux depuis que vous êtes dans la pièce sergent, répondit son supérieur sans pouvoir réprimer un sourire. Nile m'a coincé dans une espèce de champ de confinement, vous pouvez me faire sortir?
-C'est comme si c'était fait. Valliez!
Un commando entra et mit son fusil en bandoulière, avant de scanner la pièce grâce à son ordinateur de poignet. Il grimpa ensuite sur la table de conférence pour accéder au plafond, et il descella une plaque qui protégeait les câbles.
-Carlsson a repéré une équipe d'assaut déguisée en techniciens dans le hangar, expliqua Red tandis qu'il travaillait. Il m'a relayé l'info, du coup on était préparés. Dès que les officiers de Nile ont bougé on les a envoyés au tapis. On serait bien entrés plus tôt mais la porte de la salle refusait de s'ouvrir...
-Votre timing était impeccable, assura le chevalier.
Quelques secondes plus tard, le technicien du commando désactivait la prison invisible. Varig s'approcha de Nile, le toisant alors que lui ne pouvait voir que ses bottes.
-On dirait que votre mutinerie a échoué, lâcha-t-il. La prochaine fois évitez d'envoyer des gradés contre mes commandos.
-Il est tombé dans les vapes amiral, indiqua Red avec détachement. À peu près au moment où je lui ai mis un coup de crosse. Sûrement une coïncidence.
-Sûrement oui.
Carlsson pénétra à son tour dans la pièce.
-Le pilote de la navette ne répond plus, indiqua-t-il avant de baisser les yeux sur l'officier maintenu à terre. À mon avis les rebelle s'en sont emparés. Il a tenté de vous tuer pour prendre le commandement?
-Seulement à m'enfermer ici, corrigea Varig. Apparemment il pensait que nous allions fuir avec le Spectre et voulait embarquer avec nous. Il n'a pas bien pris mon refus.
-Vous auriez dû accepter, lâcha l'agent. Il nous aurait aidé à remplir les cuves du Spectre et nous l'aurions tranquillement arrêté là-bas. Alors que maintenant les mutins tiennent notre porte de sortie, et sans doute le reste de l'Inspiré avec la plus grosse partie du deutérium de la flotte dans ses réservoirs.
Varig grimaça, se rendant compte que Carlsson avait parfaitement raison. Il n'était pas encore aussi retors que lui, ce qui était objectivement une bonne nouvelle. Mais ça risquait aussi de leur compliquer sacrément la tache.
-Une suggestion? lâcha-t-il.
L'agent répondit avec le même ton qu'il aurait eu pour parler d'à peu près n'importe quel autre sujet. Sa voix était faible, presque trop pour ses paroles extrêmes.
-Une prompte exécution enverra un message clair tout en coupant la tête de cette mutinerie, lâcha-t-il avec douceur. Ensuite contactez directement les troupes de choc; elles obéiront à vos ordres même si le colonel Maxus est injoignable. S'il reste encore des partisans de Nile après sa mort, ils ne pourront rien faire avec un fusil sur la tempe.
Le chevalier tenait toujours son pistolet et sa main se serra sur la crosse.
-Comment ça a pu arriver? lâcha-t-il. Ces hommes appartiennent à la flotte thrawnienne; ils devraient tous être loyaux à l'Empire.
-Nile leur a peut-être promis qu'il avait un plan pour sauver la flotte, lâcha Carlsson. Ou raconté n'importe quel mensonge crédible. Mais il est certain qu'il n'a pas improvisé cette mutinerie. Raison de plus pour le liquider maintenant; la mort ne fait sûrement pas partie de ses plans.
Varig hésita. Il avait déjà vu trop de morts; ceux qu'il avait tué, ceux qu'il avait perdu, ceux qu'il n'avait pas sauvé...
La mort de Harkass le hantait toujours; il ne tenait pas à se fabriquer un nouveau fantôme. Sans compter qu'il voulait comprendre exactement ce qui s'était passé; trop de questions restaient encore sans réponse.
Nile avait parlé de Nina Septime, la directrice du BSI et supérieure de Carlsson. Était-ce pour couvrir quelque chose qu'il insistait pour qu'il l'exécute?
-Non, lâcha-t-il enfin. Je vais rétablir la discipline, mais à ma manière. Vous pouvez m'ouvrir un canal vers toute la flotte?
Si l'agent fut agacé de voir son conseil repoussé, il n'en montra rien.
-D'ici? Sans problème. Laissez moi quelques instants amiral.
Il se dirigea vers la table et pianota sur un clavier holographique, entrant une série de commandes. Dans le couloir, le reste de l'escouade de Red avait prit position, armes épaulées. Les commandos se servaient des officiers inconscients comme de boucliers humains; ils se préparaient à tenir la coursive, coûte que coûte. Contre leurs propres camarades, portant le même uniforme qu'eux...
-Tu es sûr de toi? demanda Red assez bas pour que son compagnon soit le seul à l'entendre.
-Tout à fait sûr, répondit Varig sur le même ton. Je ne veux pas d'un bain de sang fratricide.
Carlsson releva la tête.
-Quand vous voulez, amiral.
Le chevalier prit une grande inspiration.
-Transmission, ordonna-t-il.
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