6. La guerre des Libérateurs - première partie

La planète Socore, capitale d'Obscur et de son alliance, Le Cercle Onirique. Un monde hospitalier, où les grands espaces sauvages côtoyaient une cité tentaculaire qui s'étendait sur près d'un continent.

La capitale avait toujours accueillit les membres du Cercle et les étrangers; mais depuis l'ascension de Dark Bane au rang de bras droit de l'alliance, les choses avaient changées.


Acclamé comme un sauveur par de nombreux LCO, le seigneur Sith ne s'était pas contenté de bâtir sa propre forteresse au cœur même de la capitale; il avait amené avec lui ses adeptes du côté obscur et les avait lâché dans les rues de Socore pour y traquer ses adversaires. Les opposants au nouveau régime avaient vite appris que face à ces tueurs sadiques, il ne leur restait que deux choix: fuir ou mourir.


Kal Dinowaan n'avait pourtant accepté aucune de ces deux options. Alors que beaucoup de dissidents fuyaient la planète, lui s'y était rendu de son plein gré afin de surveiller les sombres complots du Sith et de ses alliés. Une mission dangereuse qu'il exécutait pour le compte des Libérateurs, une alliance devenue un refuge pour de nombreux LCO exilés par Bane.


S'il avait survécu jusque là, c'était grâce à un certain talent pour déjouer les pouvoirs mentaux des adeptes de la Force et surtout beaucoup de prudence. Malheureusement c'était aujourd'hui un luxe qu'il ne pouvait plus se permettre; l'information sur laquelle il avait mis la main devait parvenir aux Libérateurs au plus vite, quel qu'en soit le prix.


Se frayant un passage au milieu de la foule cosmopolite du quartier marchand, l'espion se retint de regarder encore une fois derrière lui. Il s'était revêtu d'une armure à visière réfléchissante et d'une large cape rouge pour cacher son identité, espérant se fondre dans la masse des non humains du secteur.


On trouvait encore beaucoup d'étrangers dans ce quartier, mercenaires, marchands ou voyageurs, surtout la nuit. L'emprise de Bane était moins présente ici qu'ailleurs sur la planète, raison pour laquelle Kal y avait installé sa planque.


Il n'en était plus très loin quand une main le saisit soudain par l'épaule. Le cœur de l'espion s'emballa et il attrapa la crosse du pistolaser qu'il cachait à sa ceinture.


-Dishtula'gulo do vi? demanda la créature vaguement humanoïde qui l'avait interpellé.


Difficile de dire de quelle race il s'agissait, mais son aspect misérable et la main griffue qu'il tendait permit à l'espion de comprendre ce qu'il voulait même sans parler sa langue.


-Je n'ai rien pour toi, lâcha Kal en se dégageant.


Il lâcha son arme. S'il voulait continuer à rester discret, il devait se calmer; ce n'était qu'un des innombrables mendiants qui hantaient les bas fonds de la planète. Pas de quoi paniquer.


Sa planque se trouvait au dessus d'une cantina à la clientèle aussi louche que le patron. Il avait précisément choisi l'endroit parce que les criminels du coin évitaient de s'y attaquer; trop de flingues concentrés au même endroit. Kal louait une petite chambre où son kit d'urgence était dissimulé.


L'espion sortit une petite mallette d'une cache dans le plafond et s'assit sur le lit pour l'ouvrir, fébrile. Il y connecta une clé de données sécurisée et ôta son casque pour permettre au logiciel de scanner son visage.


-Communication prioritaire, ordonna-t-il. Lucionne.


Un hologramme flou se matérialisa aussitôt.


-Agent D? Vous n'étiez pas censé reprendre contact avant deux semaine, lâcha son correspondant surpris.

-Mes informations ne pouvaient pas attendre deux semaines, répliqua Dinowaan. Bane et la LCO préparent une guerre totale contre les Libérateurs.

-Avec quelle flotte? Ses partisans ont déjà perdu de nombreux vaisseaux face à piepie150 et aux FCMI...


L'espion secoua la tête, agacé.


-Vous ne comprenez pas. C'est une guerre d'extermination qu'ils préparent. Ils ne vont pas...


Un changement dans le bruit de fond qui montait de la rue alerta soudain Kal. Avant même les premiers cris ne fusent, il sut qu'il se passait quelque chose. Il le sentait, comme une animal qui finit par deviner la présence des prédateurs.


-Ils sont là, lâcha-t-il. Je vous envoie tous les plans que ce que j'ai pu copier.

-Bonne chance mon ami, lâcha simplement Lucionne.


Une explosion secoua le bâtiment, aussitôt suivie par le vacarme d'une fusillade nourrie. Autorités ou pas, la clientèle de la cantina ne se laissait pas faire sans résistance... Mais ils seraient vite débordés. Les adeptes de Bane envoyaient toujours des dizaines de soldats leur ouvrir la route avant de finir le travail à l'aide de leurs pouvoirs et de leurs sabres laser. Pas question d'être encore là quand ils se montreraient.


Kal lança le transfert et referma la mallette, remettant son casque avant de créer un trou dans le mur en quelques décharges de son pistolaser.


Il prit son élan et sauta par dessus la rue pour atterrir sur le toit voisin. Le quartier n'était pas bâtit bien haut et les espaces entre eux étaient étroits; c'était aussi à cause de cette "sortie de secours" que l'espion avait choisit d'établir sa planque ici. Au loin, l'imposante masse du centre-ville brillait de mille feux dans la nuit, et le ballet des vaisseaux formait comme un essaim de feu follets.


Mais à cet instant, Kal ne remarquait pas la beauté de ce paysage urbain. Il courrait, concentré sur le meilleur itinéraire possible à travers le dédale de terrasses, de murs et d'étages.


L'espion sautait par dessus un grillage quand une première décharge de blaster le frôla. Il abandonna sa cape alors qu'une rafale criblait le vêtement de trous et se retourna, mettant un genou à terre pour répliquer au jugé vers ses poursuivants. Deux soldats de Bane s'effondrèrent, mais d'autres prenaient déjà position dans la chambre, utilisant le trou dans le mur comme une fenêtre...


L'espion sprinta et sauta par dessus une ruelle quand un tir le frappa. Il se réceptionna lourdement sur le toit suivant et roula, gémissant de douleur. Heureusement il n'avait pas lâché la mallette.


D'autres décharges blaster frappèrent près de lui, et il se traîna à couvert derrière le muret d'une terrasse voisine. Il baissa les yeux sur sa jambe; le tir l'avait touché juste à la faiblesse de l'armure, traversant son membre de part en part. Impossible de courir.


L'espion tira à l'aveugle par dessus le muret dans l'espoir de ralentir ses poursuivants. Il entendait le rugissement des moteurs de vaisseaux qui approchaient rapidement, amenant des renforts. Pas question d'être capturé par les sbires de Bane; dans le meilleur des cas ils l'exécuteraient vite, sinon...


Il posa le canon brûlant de son arme sous son menton, mais le pistolet s'arracha de ses doigts avant qu'il ne puisse presser la détente. Un homme au visage caché sous une capuche noire venait de sauter d'un vaisseau en vol; il coupa l'arme en deux d'un coup de son sabre laser rouge avant d'atterrir souplement sur le toit.


Le Sith fit un geste et Kal se sentit soulevé de terre par un étau surnaturel qui se refermait sur sa gorge. Son casque s'arracha brutalement, révélant son visage.


-Dinowaan, lâcha Bane d'un ton presque cordial. Quelle surprise de vous trouver ici alors que je traque un espion.


Il relâcha sa victime qui s'effondra en toussant, puis attira la mallette à lui grâce à la Force. Un geste du poignet lui suffit pour briser le verrouillage de l'appareil, révélant un petit écran qui affichait deux mots: "Transfert terminé".


-C'est trop tard, déclara Kal d'une voix faible. Je leur ai transmis... Tous vos plans. Ils savent.


Bane resta silencieux, puis il frappa la mallette d'un coup de sabre, la tranchant en deux. Il s'avança ensuite et saisit l'espion à la gorge, le soulevant comme s'il ne pesait rien.


-Aucune importance, cracha-t-il. Ce savoir ne les sauvera pas; tous les Libérateurs mourront bientôt car telle est ma volonté. Mais pas toi, traître; ta mort sera lente et douloureuse.


Il le lâcha à nouveau. Deux soldats le saisirent aussitôt, et un adepte s'avança, reconnaissable à sa peau rouge tatouée de symboles noirs.


Un transport s'approchait, illuminant la scène de ses projecteurs.


-Emmenez-le à la forteresse, ordonna le Sith en se détournant. Qu'il souffre mais reste en vie.

-Oui seigneur Bane, répondit l'adepte. Et les autres prisonniers?

-Il n'y a pas d'autre prisonnier.

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