10. La bataille de Terranie - treizième partie

Le groupe impérial et la flotte alliée s'étaient enfoncés dans la formation pirate, détruisant plus d'un millier de vaisseaux en quelques minutes. La contre attaque ennemie avait été brisée par le Paladin; plus rien ne se dressait entre nous et le Poing des Étoiles.


Piepie n'était pas resté sans réaction; il avait bien calculé qu'il ne parviendrait pas à fuir à temps vu la vitesse acquise par les forces de S3th lors de leur manœuvre autour de la planète. Il avait donc choisit d'envoyer toute sa flotte d'escorte dans l'espoir de ralentir l'attaque, tout en rappelant des renforts depuis son aile gauche. Des milliers de vaisseaux approchaient, mais pas assez vite pour nous arrêter à temps.


-L'ennemi tente de nous envelopper par les flancs, signala un officier.


Notre supériorité numérique aurait permis d'ignorer cette manœuvre, mais S3th commençait déjà à réagir; comme Piepie l'avait fait un peu plus tôt, il détachait des centaines de vaisseau de l'arrière de sa formation pour envelopper l'ennemi qui tentait de nous encercler.



-Nos alliés ont déjà les choses en main, répondis-je. Laissez les se charger de cette menace et maintenez notre attaque frontale pour détruire l'escorte du vaisseau amiral.


Pris entre deux feus, les pirates sur nos flancs ne tiendraient plus longtemps.

Du même coup, une escadre alliée prenait à revers les forces qui bombardaient la planète, déjà soumises aux tirs de la défense au sol. Une belle manœuvre tactique de S3th et ses officiers.


-Mon seigneur le vaisseau du commandant Quintus est tombé, informa un autre opérateur. Les survivants demandent des ordres.


Le groupe de combat du flanc gauche n'était plus composé que de quelques centaines de vaisseaux lourdement endommagés et encerclés par l'ennemi. À ce stade même une retraite ne les sauverait plus; tout un groupe de combat talonnant la commandant Malarite avait dépassé leur formation par l'arrière et détruirait tout fuyards. Mais les survivants occupaient encore plusieurs milliers de vaisseaux ennemis...


-Qu'ils tiennent la position jusqu'à la mort, ordonnais-je.


Le temps qu'ils nous faisaient gagner était absolument vital; leur sacrifice rallongeait encore un peu la bataille. Depuis un moment déjà, je savais que ce flanc serait sacrifié ainsi; à moi de faire en sorte que ce ne soit pas en vain.


-Le Poing des étoiles et son escorte changent de vecteur, signala un officier. Ils se dirigent vers la planète.


Piepie tentait de s'échapper, comme je le prévoyais; en pivotant ainsi, il exposait son flanc. Mais pour le poursuivre, il faudrait tourner le dos aux renforts qui finiraient par arriver. Plutôt malin, il fallait le reconnaître...

Mais le pirate n'allait pas échapper, quelqu'un soit le prix. Je manipulais les commandes pour être entendu de tous.


-À toutes les forces, ici le grand amiral thrawn. Le vaisseau du traître Piepie est vulnérable; concentrez l'attaque et détruisez le. Un dernier effort, la victoire sera à nous!


Trop dispersée par ses manœuvres de contre-attaque, la formation pirate n'avait aucune chance de résister à un ennemi en surnombre. Près de trois mille vaisseaux fonçaient littéralement à travers les lignes, utilisant toute leur puissance de feu et éperonnant ceux qui tentait de leur barrer la route. L'escorte du Poing des étoiles se désintégrait, taillée en pièces par cette charge irrésistible; les survivants tentaient vainement de faire écran entre leur chef et la force d'attaque.


-Notre avant garde engage le Poing des Étoiles! informa un officier avec un enthousiasme féroce.



Le vaisseau était un des seuls exemplaires survivant des cuirassés ARES, des engins colossaux grands comme deux destructeurs. Les plans de ces machines avaient été perdus lors de la chute de l'alliance, détruite par l'émergence TTC.

La proue du Poing des Étoiles était orné d'un immense crane ailé et d'un éperon capable de transpercer le blindage des vaisseaux les plus solides. Mais c'était loin d'être sa seule arme; la coque était hérissée de canons de toute taille et de tout calibres. Cette artillerie se mit à tirer sur tout ceux qui approchaient à portée.


Mais le Poing avait beau résister, il ne pouvait arrêter la déferlante de chair et d'acier laminant le mince voile d'escorteurs le protégeant encore. Les tourelles de défense saturaient l'espace de tirs pour repousser chasseurs, transports d'assaut et missiles; les canons crachaient un terrible feu de barrage sans parvenir à détruire les ennemis assez vite.

Les appareils endommagés ou détruits étaient aussitôt remplacés par de nouveaux, assurant un tir constant sur le bouclier surpuissant du cuirassé.


-Continuez l'attaque et encerclez-le, ordonnais-je.


De nouvelles vagues se frayaient un passage au milieu des épaves, alignant leur vitesse sur celle de leur adversaire pour mieux le pilonner. La flotte alliée enfermait le Poing dans un étau mortel, frappant sans relâche ses boucliers d'une grêle de tirs.

Il détruisait des dizaines de vaisseaux, mais des centaines d'autres affluaient pour prendre leur place.


-Défaillance des boucliers ennemis! On détecte une barrière énergétique de secours déployée autour de la passerelle.

-Ignorez la. Concentrez le feu sur la propulsion. Une fois immobilisé, il sera une cible facile. Et neutralisons son artillerie; ordonnez aux vaisseaux proches les plus endommagés d'éperonner le Poing pour le ralentir.


Traversant un feu d'enfer, un premier vaisseau de bataille allié se précipita sur le flanc du cuirassé. Lourdement touché, il explosa en percutant sa cible, ouvrant une brèche dans son barrage de tirs.

D'autres vaisseaux lourds entreprenaient déjà de percuter le monstre blessé de la même façon, vidant leurs armes à bout portant et infligeant des dommages colossaux qui mettaient hors service des sections entières du cuirassé. Un déluge de tirs pleuvaient sur l'immense carcasse de métal, et les propulseurs faiblissaient rapidement.



Soudain une lueur bleuté enveloppa tout le vaisseau qui cessa de tirer.


-Pic d'énergie, il va...


Le Poing des Étoiles disparu d'un coup, pour réapparaître un instant plus tard au cœur de la flotte alliée, à des centaines de kilomètres de sa position initiale. Il ne cherchait pas à fuir, ce qui aurait de toute façon été vain vu son état; il poussa au contraire ses derniers réacteurs au maximum, utilisant son énorme masse pour éperonner les obstacles sur sa route tout en déchaînant ses tourelles encore opérationnelles.

La bête blessée continuait à avancer et à semer la mort, brûlant sous un tir croisé intense. Ses canons se taisaient l'un après l'autre, mais la masse de métal poursuivaient sa course.


-Il vise notre vaisseau amiral! comprit un officier.

-Il tente un baroud d'honneur, lâchais-je. Esquivez et achevez-le.


Une fenêtre de communication s'ouvrit soudain avec S3th.


-Tu avais raison, indiqua-t-il. Piepie vient de se téléporter hors de son vaisseau, mais les scanners du Dédale ont pu le suivre et le localiser. Je t'envoie sa position.


Je me levais. Cette bataille prendrait bientôt fin de ma main.

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