Chapitre 2

Ça ne serait pas la première fois que nous en venons à nous battre.

Alors qu'il marchait au hasard dans l'Elite, la phrase tournait en boucle dans la tête de Julius. Certainement car elle était vrai. Avec les années, Louis et lui avait eu de nombreux points de discorde. Peu, heureusement, s'était terminé par une bagarre mais celles qui avaient eu droit à ce traitement avaient pour le moins étaient épique et marquante. Il y avait bien sûr celle de leurs dix-sept ans qui avait failli mettre fin à leur amitié. Mais on pouvait mentionner celle qui avait au contraire belle et bien fait naitre leur amitié. C'était assez étrange de penser à cette évènement en ces termes car à l'époque, jamais, l'idée de sympathiser avec Louis ne lui serait venu à l'esprit. A vrai dire les deux garçon s'était tout de suite pris en grippe à cause d'une bête histoire de place dans file pour les lits.

Gladys les avait évidement remis à leur place, les virant de la queue et leur demandant de ne revenir que quand ils seraient calmé. Seulement, l'incident ne s'était pas arrêté là. Ainsi, un peu plus tard dans la soirée, à l'anniversaire du roi, un apprenti était venu voir Julius en lui désignant Louis et en lui indiquant que ce dernier l'avait traité de petit noble fils à papa qui ne survivrait pas un mois à l'école. S'il avait été plus attentif à ce moment-là, le garçon aurait peut-être aperçu de l'autre côté de la tablée, un autre adolescent qui semblait offrir le même genre de remarque à son rival. Malheureusement, il était déjà trop tard et d'un même mouvement les deux prétendants avaient lancé les hostilités. Des cris avaient suivi, des habits avaient certainement été gâchés à tout jamais et un gâteau géant avait fini par tomber sur la tête du roi mettant fin aux hostilités. L'évènement était un peu flou dans la tête de Julius. Ce dont il se souvenait le mieux s'était l'après. Louis et lui couvert de nourriture devant faire leur excuse au roi. Il s'entendait d'ailleurs encore murmurer avec peine ses quelques mots :

— Je suis sincèrement désolé Majesté pour les dégâts causé pendant votre anniversaire, cette attitude déplorable était indigne de moi.

— C'est vrai que les Maxima nous habituent rarement à ce genre de spectacle, s'amusa le roi alors Julius sentant le regard d'opprobre de sa famille sur lui se raidissait.

Essayant de retrouver quelque peu contenance, le jeune homme avait tourné la tête et son regard était alors tombé sur Louis qui paraissait que peu incommodé par la situation et lâcha dans un soupir d'orgueil :

— Excusez moi pour la bataille de nourriture ! Néanmoins ce gâteau ne serait jamais tombé s'il avait été plus petit !

Aussitôt, toute la noblesse hoqueta de surprise face à l'insolence du garçon. A l'inverse, les yeux du roi pétillaient d'intérêt. Dans un rire franc, il lança :

— Je suis bien d'accord avec vous, jeune homme et vu à quel point ce glaçage est écœurant, ce n'est pas forcément une mauvaise chose !

Entendant cela, l'insolent se figea, étrangement perturbé par l'absence de colère de la part du roi. Cela devait amuser le souverain qui avec espièglerie demanda :

— Comment vous appelez-vous jeune homme ? Je ne crois pas vous connaitre

— Louis Serra ! avait fièrement répondu le garçon avant d'ajouter plus bas. J'étais à l'orphelinat avant d'intégrer l'Elite.

Faisant comme s'il n'avait pas entendu la dernière phrase, le monarque reprit avec méditation :

— Louis Serra... Un prénom qui gagnerait à être connu !

Evidement le compliment n'avait pas aidé Julius a apprécié son camarade. Il se rappelait d'ailleurs de l'amertume qui l'avait pris quand il avait découvert le lendemain que pour rester dans l'Elite, il devrait faire équipe avec M. Je gagne-à-être-connu pour l'épreuve de la foudre fantôme. Le mépris de Louis pour Julius n'étant pas retombé en une nuit, leur épreuve promettait surtout pour le pauvre Robin Tilleul qui sans que l'on sache trop pourquoi avait atterrit dans leur groupe. N'étant pas mauvais au point de laisser un camarade innocent se faire virer, Julius malgré toute la joie que lui aurait procurer le renvoi de Louis même si ça devait aussi signifier le sien, se lança sérieusement dans l'épreuve avec Robin. A l'inverse, le dernier membre de leur trio préféra chercher tout seul la Foudre fantôme considérant ses deux collègues que comme des boulets qui ne feraient que le gêner. Néanmoins, la forêt n'étant pas infini contrairement à ce que laissait penser certaine légende, Louis et Julius dans leur chasse se tombèrent régulièrement dessus (ou l'un dans un piège de l'autre) pour finir par s'insulter, ce qui n'était clairement pas le meilleur moyen d'attirer une biche d'amour.

Ils avaient été pourtant tout près de l'attraper quand ils étaient tombés sur, comme ils l'avaient nommé alors la fille interdite. Plus précisément, elle était tombée dans l'un des pièges de Louis et Julius et Robin tout près avaient accouru avec espoir en entendant le piège se déclenché. Ainsi en arrivant sur place, ils avaient découvert leur camarade en admiration devant une jeune fille de leur âge empêtré dans un filet suspendu à deux mètres du sol. Et il le comprenait, eux aussi avaient eu le coup de foudre immédiat pour la demoiselle et cela avait été réciproque. Ce n'était évidement pas un coup de foudre amoureux mais à l'instant où ils l'avaient vu, les trois garçons avaient étrangement compris que leurs années à l'Elite pouvaient leur apporter bien plus que quelques branches dorées. Cependant, leur instinct les avait tous pousser à combattre ce sentiment. Ainsi, après quelques instants à les observer, l'inconnue s'était exclamé :

— Qu'est-ce que vous attendez pour me détacher, vous n'avez jamais vu de fille de votre vie ?

— Comment tu es entré ? lui demanda Julius en partant défaire un nœud à une branche.

— A ton avis ! Si elle est là, c'est qu'elle a un petit copain qui l'a fait venir ! commenta Robin en tournant la tête à la recherche d'un apprenti caché dans des buissons.

— Elle n'a pas de petit-ami et est rentrée toute seule comme une grande ! leur avait répliqué la jeune fille.

— Tu mens ! lui avait rétorqué Louis. A mon avis, elle s'est fait larguer en plein milieu de l'Elite et n'a aucun moyen de sortir.

L'aidant finalement à descendre, Julius, bon prince lui avait demandé si elle voulait être raccompagné jusqu'à l'entrée pour qu'ils la fassent sortir mais elle lui avait froidement rétorqué :

— Si j'ai pu entrer, c'est que je peux sortir ! Contrairement à vous qui ne pourrez bientôt faire ni l'un ni l'autre !

— Qu'est-ce que tu racontes ? s'était alors énervé Louis.

— Qu'il est bien trop tôt pour la saison de la chasse et que vous devez être les gamins de corvées de biche. Voyons si j'ai juste (désignant Julius) Le jeune noble pleine de bonne volonté quoique assez froussard (puis l'entendant rire, elle s'était tourné vers Louis) l'enfant illégitime de je-ne-sais-quelle-noble avec je-ne-sais-quel Elitien mort courageusement contre les Estaffe. Pas très original non plus.

Entendant cela, le concerné parut se questionner sur si il avait le droit de la tuer puisqu'elle n'était pas censé être là quand Robin demanda :

— Et moi ? Rien à dire ?

— Qu'y aurait-il à dire, tes actes ont prouvé que tu étais tout aussi traitre et troublions que le reste de ta famille, fit-elle avant d'ajouter un voyant le trouble des deux autres garçons : Mais il ne savent pas ? ça risque d'être encore plus amusant alors !

A son tour agacé, Julius allait demandé des explications à la jeune fille mais il n'en eu pas le temps car aussitôt une torche les ébloui. Ils avaient était retrouvé.

Evidement cette histoire s'était terminé chez le directeur... Enfin pour Julius. Louis et Robin avait été convoqué par d'autres membres du corps enseignant.

Préparé, Julius était donc arrivé devant le directeur Magimel en déblatérant qu'il n'aurait jamais osé introduire une jeune fille dans l'enceinte de l'Elite et qu'il n'était pas l'auteur du piège ayant attrapé la jeune fille en question. L'adulte l'avait patiemment écouter en buvant son thé puis l'avait invité à s'assoir.

— Nous ne sommes pas ici pour parler de cet évènement mais de votre épreuve qui se termine dans trois jours.

Soudainement, les mots de la jeune inconnu sur le fait qu'ils allait bientôt ne plus pouvoir rentré dans l'Elite lui revinrent en tête. Pensant que cinq minutes plus tôt, il défendait avec conviction son cas alors que de toute manière, il était déjà perdu. Voyant sa tristesse, le directeur tenta de le consoler :

— Certaines de vos méthode pour l'attrapé était très ingénieuse mais la Foudre est comme vous avez dû le voir avec vos recherches, une biche d'amour. Nous ne sommes que très peu nombreux à pouvoir nous venter d'avoir l'avantage sur elle. Cela est d'autant plus dur pour une équipe où l'harmonie ne règne pas.

Puis soudainement, la lumière se fit dans son esprit. Se redressant vivement, le garçon s'exclama :

— Vous le saviez déjà, n'est pas ?

— Quoi donc ?

— L'école nous a mis ensemble car elle savait déjà que nos désaccords avec Louis nous empêcherait d'attraper la Foudre ! L'idée a toujours été qu'on arrive à la cérémonie de fin d'épreuve sans biche afin que nous puissions payer encore une nouvelle fois pour l'incident de début d'année. C'est ça ?

— C'est vous qui le dites, jeune homme, répondit le directeur avec indifférence.

— J'en ai assez entendu ! s'exclama Julius en se levant pour sortir du bureau. Ça ne se passera pas comme cela ! Vous verrez, nous arriverons à attraper la Foudre Fantôme !

Il se trouvait juste devant la porte quand le directeur lança :

— Vous savez, avant vous, des générations d'élèves ont déjà été viré cette école à cause d'une épreuve. Certains, par honte, ont préféré ne pas se présenter à la cérémonie, d'autres ont tenté de négocier avec les jurés ou se sont mis en colère contre ces derniers. Certains ont pleuré et supplié pour espérer que la pitié à leur encontre leur permette un sursis et j'en connais même qui par fierté ont misérablement feint la joie tout au long de la cérémonie prétendant à tout le monde qu'il se fichait de leur sort. Pour finir, quelques-uns se sont présenté devant tout le monde pour lister humblement toutes les erreurs les ayant fait échouer. Si jamais vous n'arrivez pas à attraper la Foudre d'ici lundi, je vous conseillerais de faire partie de ces derniers élèves.

— Ça serait admettre que l'on a échoué ! lança Julius avec méfiance.

— Que vous puissiez rester ou non dans l'école vous devrait essuyer bien des échecs dans votre vie. Mieux vaut commencer dès maintenant à les accueillir, les accepter et les assumer. Aussi amers soient-ils, ils ont beaucoup plus à vous apporter que ce que vous pensez.

Sur ce, Julius était sorti dans le couloir pour commencer à chercher Robin et lui dire ce qu'il avait appris. Malheureusement, ce n'était pas le jeune géant qu'il avait rencontré en premier. Lui tombant dessus, Louis le plaqua contre le mur avec violence en l'étranglant presque avec son avant-bras

— C'est toi, n'est-ce pas ? s'exclama l'attaquant.

— Moi quoi ? protesta Julius avec difficulté.

— John Mid a sous-entendu que notre épreuve n'avançait pas car je ne cherchais pas avec vous ! Alors, c'est toi qui m'as balancé ?

Le repoussant avec colère, le blond lança à son tour :

— Je n'ai rien dit, l'école n'avait pas besoin de ça pour se rendre compte de ton attitude de merdeux !

— De quoi ? s'écria Louis en lui donnant un coup.

Julius riposta alors et une bagarre aurait sans doute commençait mais une voix se fit alors entendre :

— Les gars ! Arrêtez !

C'était Robin !

Courant vers eux, il paraissait bouleversé. S'arrêtant aussitôt, les deux garçons l'observèrent reprendre son souffle.

— Tout est la faute d'Ophélie, annonça-t-il avec essoufflement.

Légèrement à cours de patience, Louis qui voulait toujours étrangler Julius, demanda :

— Qui est Ophélie, s'il te plaît ?

— Ma demi-cousine.

— Qu'est-ce que ta demi-cousine vient faire dans nos problèmes ? le coupa Julius.

— J'y viens, son fiancé, c'est le pré-Elitien qui juge notre épreuve ! Apparemment même si on ne sait vu que deux fois, elle a dit à son cher et tendre qu'il fallait faire attention à ce que ses demi-frères n'aient pas une mauvaise influence sur moi !

— Et alors ? questionna Louis qui perdait de plus en plus patience

Se rappelant les paroles de la fille interdite, Julius, lui, compris tout de suite. Avec une certaine retenu, il lança :

— C'est vous qui nous avez monté l'un contre l'autre avec Louis. C'est un de tes cousins qui est venu me voir à l'anniversaire du roi pour me dire que Louis pensait que je ne passerais pas le mois ?

— Je n'ai jamais dit ça ! C'est toi qui a commencé ! riposta le concerné avant de se rendre compte où on l'avait piégé, le regard sombre, il se tourna alors vers le jeune géant. Julius n'a jamais dit qu'un orphelin comme moi n'avait pas sa place à l'Elite, n'est-ce pas ?

Robin qui dépassait pourtant déjà ses camarades d'une bonne tête et demie parut soudainement rapetissait :

— Mes cousins m'ont dit que si je voulais faire partie des leurs, je devais juste leur rapporter les trucs qui se passeraient chez les prétendants donc je leur ais parler de la dispute que j'avais vu. Je ne savais pas ce qu'ils feraient de l'information et je ne pensais pas que cela dégénérerait autant.

Malheureusement, ces explications ne suffirent pas, et Louis se jeta sur lui. Presque aussitôt, Julius attrapa le col de la luide de l'attaquant pour l'empêcher d'agresser Robin.

— Ça ne sert à rien ! tenta de calmer le blond.

— Pourquoi tu le défends ! s'écria Louis en se débattant violement. Lui et ses cousins nous ont humilié et à cause d'eux, on a cette stupide épreuve !

Essayant vainement d'esquiver un coup de coude, Julius reprit :

— Non ! On a cette stupide épreuve car on a déclenché une bataille de nourriture à l'anniversaire du roi. L'école nous a donné cette épreuve car elle savait qu'en un mois, on n'arriverait pas à mettre de côté nos différents pour attraper la Foudre Fantôme ! On nous a donné cette épreuve pour qu'on échoue et on n'a rien fait pour prouver qu'on méritait ne serait-ce qu'une deuxième chance ! Que cet imbécile et ses cousins en soient les déclencheurs n'est qu'un détail.

Se calmant enfin, Louis se dégagea de la prise de son camarade pour le fusiller du regard :

— Eh ben, l'école a raison, cracha-t-il. Je refuse toujours de faire cette épreuve avec toi ou l'autre traître.

Et sur ce, il partit.

— Merci, murmura Robin avant d'ajouter en voyant le regard noir de l'autre garçon à son encontre, Et désolé.

— Contrairement à Louis, je m'en fiche de ce que tu as dit à tes cousins ou du fait que tu l'as fait pour te faire mousser ! Ce qui est insupportable, c'est que tu aurais pu tout régler dès le début en nous expliquant la situation. Mais non, tu ne l'as pas fait et tu as lâchement laisser croire à ce quiproquo dont tu étais à l'origine quitte à mettre en péril notre épreuve !

— Je suis désolé ! répéta Robin avec sincérité.

— Quand on devra abandonner l'école lundi, ça ne servira à rien ! lança Julius en partant.

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