Chapitre 8 : L'infirmerie
Je recommençai à entendre des voix... mais pas seulement celles de mes grands-parents... Doucement j'ouvris les yeux, je me trouvais dans un lit.... D'hôpital, ou plutôt, d'infirmerie.
À côtés de mes grands-parents, il y avait Mimi et une autre fille avec un garçon à ses côtés. Plus celle que je compris être une infirmière.
-Elle se réveille ! chuchota la fille avec un tatouage en forme de fleurs sur le cou. J'avais l'impression de l'avoir déjà vue...
J'essayais de m'assoir sur le lit, mettant un coussin sous mon dos. Je ne me rappelais presque de rien.
- Comment te sens-tu? Me demanda ma grand-mère.
Je me sentais bien mais je ne comprenais pas ce que je faisais là...
- ça va. Qu'est-ce que je fais là ? Demandais-je.
- Tu es à l'infirmerie. Tu t'es évanouie. Me répondit ma grand-mère.
- Non, je veux dire, ici. Pourquoi je ne suis pas chez moi ? Attendez... Je suis morte ?! C'est pour ça que je vous vois, toi et grand-père ?
Je commençais à paniquer.
- Tu ne te souviens de rien ? Me demanda un garçon au cheveux rouge. J'avais l'étrange impression de l'avoir déjà vu quelque part, lui aussi.
Je ne lui répondis que par un signe de tête négatif.
-On doit aller chercher Mme Stives, elle saura surement quoi faire. Dis Mimi, qui jusqu'à ce moment-là n'avait rien dit, en sortant de la chambre.
- Non attend ! Miriam, ne me laisse pas seule, et c'est qui cette madame truc ?
Mais elle était déjà partie, me laissant seule avec deux inconnus et mes grands-parents-morts.
Quelques minutes plus tard, Miriam revint suivi par une femme qui devait avoir la trentaine. Elle fit sortir tout le monde sauf Mimi.
- Te souviens-tu de mon nom? Me demanda-t-elle simplement.
Une question si simple, à laquelle je savais de pouvoir répondre mais, pour une raison qui me dépassait, ne réussissais pas.
- Désolée... Je me souviens bien vous avoir déjà vu quelque part mais...
-D'accord, ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave. On va faire les présentations alors. Je m'appelle Aurore Stives, tu m'appelleras Madame Stives. Et toi ? Comment t'appelle-tu ?
- Enchantée, dis-je en souriant. Je m'appelle Man-
Man... Manon? Non. Je ne m'appelais pas Manon. Mais enfin ! Ce n'est que mon prénom, pourquoi ne m'en souvenais-je pas ? Que m'arrivait-il à la fin !
-D'accord, ne t'inquiète pas, quand tu sauras tu me le diras.
Réflechis Mandy, réflechi ! C'est ton identité tu- Mais biens sûr !
-Mandy. Enchantée.
- Enchantée, Mandy.
Ceci dit, elle partit. Faisant signe à Miriam de rester avec moi. Pour l'énième fois, je me sentis bizarre.
Soudain, j'étais fatigué... Je crois que je m'endormie. Quand je me réveillai, je n'étais plus dans le lit de l'infirmerie, mais à l'intérieur d'une bulle d'eau. Je vis toute ma vie défiler devant mes yeux et soudain, tout commença à défiler au ralenti, tout à partir du jour on j'appris que j'étais une dernière. Tout jusqu'au matin même, à la rencontre de Samuel et de Leslie au repas à la cantine, à la voix au haut-parleur, à la discussion avec la directrice et à la femme qui m'ouvrit la porte à mon arriver dans son bureau. Puis, tout défila rapidement mais cette fois, en arrière. Je me revis petite, à l'âge de sept, six ans, et enfin, à l'âge de quelques mois seulement ans, c'était mon baptême. J'étais dans les bras d'un homme, dans les bras de... mon grand-père! Il était assez jeune par rapport à maintenant. Puis de nouveau tout défila rapidement jusqu'au jour des funérailles de ma grand-mère, je ne voyais pas l'église, où je devais être en larmes, mais une prairie. Au milieu de cette prairie, il y avait un homme, surement mon grand-père. Un peu plus tard, une voiture se gara devant la prairie et ma grand-mère y descendit. Elle rejoignit mon grand-père et tout d'un coup, une espèce de portail s'ouvrit, mon grand-père et ma grand-mère y sautèrent et quelques secondes plus tard, ils n'étaient plus là. Disparu, eux et le portail.
Je me réveillais. Je ne sais pas si ce que je venais de voir était un rêve ou un cauchemar. En tout cas, je me souvenais de nouveau de tout... et je savais autre chose que je n'aurai probablement jamais su autrement. C'était comme si cette bulle voulait me montrer différents moments de ma vie, certains dont je ne me souvenais pas et certains auxquels je n'avais même pas assisté.
Miriam était maintenant assise à côté de moi. Je devais avoir la larme à l'œil et être sur le point de tomber puisqu'elle me prit le bras pour me faire allonger.
- C'est bon, calme toi et allonge toi.
- Mimi... j'ai vu des choses... je me souviens de tout. Mais je... je suis plus confuse qu'avant.
- Je sais. C'est bizarre comme truc. L'essentiel, c'est que tu te rappelles de tout. Je suis soulagée.
Soulagée ? Mon œil- à moins que je sois aveugle.
- Mimi, c'était quoi ?
Elle détourna le regard. Pourquoi ? Qu'avais-je vu de si... dangereux ? bizarre ? impossible ? qui sais.
Elle prit un air sérieux et regarda par la fenêtre, comme si elle cherchait quelque chose de suspect.
- Mandy, ce que tu as vu était un Archipe, pour le plus appelé Arch. C'est une période qui peut durer des deux minutes jusqu'au heures entières. Son but est d'avertir la « victime » avant un combat, pour qu'elle puisse canaliser ses émotions dans ses pouvoirs et mieux les contrôler. Habituellement, cela arrive quand on maîtrise bien ses pouvoirs, certains arrive même à provoquer leur propre Arch. Mais ça n'arrive qu'une ou deux heures avant un combat pourtant-elle baissa la voix- l'heure n'est pas encore venu...
- L'heure de quoi Mimi ?
Elle m'ignora.
- Miriam, l'heure de quoi ? répétais-je.
Elle ne me répondait pas. Je changeais de disque.
- T'en a déjà eu ?
Elle acquiesça. Face à mon silence, elle comprit que je voulais savoir.
- C'était il y a deux ans, le jour de mon treizième anniversaire. Tu n'étais pas là, j'avais déjà fêter avec toi et nos amis. J'allais souffler mes bougies quand j'ai senti une espèce de rafale et me suis retrouvé dans une bulle d'air, comme dans un nuage. J'ai revu des choses... des choses que je n'aurai jamais dû- ni voulu- savoir. Quand je revins au monde réel, tout était bloqué, comme si le temps c'était mis en pause pour m'attendre. Je soufflais mes bougies et nous commençâmes à ouvrir les cadeaux quand mon père entra en détruisant la porte d'entrée. Il avait un couteau de cuisine à la main. Les seuls mots qu'il me dit furent « Jusqu'à la mort. ». Je savais à peine utiliser mes pouvoir et... c'était toujours mon père. Je ne sais plus exactement ce que je fis, mais il tint parole : « jusqu'à la mort ».
C'Était... juste horrible. Être défier au combat par son propre père.
-Mimi je... je suis désolée, vraiment.
Elle me sourit gentiment.
- On rentre à High Hopes ?
J'acquiesçai et me levai. Nous prîmes nos sacs et nous dirigeâmes vers les dortoirs, ou mieux, notre appartement.
Nous étions déjà à mi-chemin quand je lui reposais la question qui revenais à maintes reprises dans ma tête.
- Miriam ?
Elle se retourna et me regarda, m'interrogeant du regard.
- Je suis désolée... mais tu n'aurais pas dû m'en parler, maintenant je peux pas arrêter d'y penser... Mimi, l'heure de quoi ?
Elle baissa la tête, tout en continuant d'avancer. Je devais savoir. Je lui lançais un regard qui voulait tout dire. Elle releva la tête.
- Ce n'est pas à moi de t'en parler, Mandy. Ce n'est pas à moi que tu dois demander des explications. Ce n'est ni le moment, ni le bon endroit où en parler.
Elle ne comprenait pas. Je ne lâcherais pas l'affaire, pas cette fois.
- Miriam. Je veux savoir.
Mais pourquoi ne se décidait-elle pas à me dire ? Je venais de découvrir que j'avais vécu toute ma vie dans le mensonge, que pouvait-il y avoir de pire ?
- Je... je ne peux pas. Désolée Mandy.
Et elle partit en courant, me laissant seule. Je restais là, debout, au milieu de la route. Une larme descendit le long de ma joue droite, je la chassais d'un revers de main.
Je rentrais à High Hopes, accompagnée de milles questions dans la tête. Pourquoi ne voulait-elle pas me dire ? Qui est-ce-qui aurait dû me le dire ?
Soudain, le « médaillon » en forme de Ying-Yang s'illumina. Je le sortis de ma poche, les deux moitiés brillaient de leur couleurs respectives, blanc et noir. Quand je le pris dans ma main, il redevint normal. Je le remis dans ma poche. Ceci apportait encore des questions : Pourquoi ma mère m'avait-elle donné ce collier ? Avec qui aurait-je dû le partager ?
J'arrivai devant la porte de notre logement. Je toquai et entrai. Samuel, Lesli et Miriam étaient assis à table.
- Mandy, te voilà. Lesli a cuisiné de la viande, tu viens ? Me demanda-Samuel.
Mais je n'avais pas faim.
- Non merci, je suis fatiguée. Je pense que je vais me coucher, bonne nuit.
Et je m'enfermai dans ma chambre. Je voulais crier, je voulais un piano sur lequel me défouler. Mais je n'en avais pas. Je n'avais rien à part un cahier et un crayon. Alors je les prix, et je commençai à dessiner. Je ne sais pas pourquoi, mais je dessinais des Serpents, des serpents en forme de S.
Ensuite je dessinais des animaux, des paysage de guerre, une cabane au milieu de nulle part... On toqua à la porte.
- Quoi ? Répondis-je hâtivement.
- Je peux entrer ? C'était Sam.
- Viens. Répondis-je juste.
Il entra. Je laissais mon cahier maintenant rempli de croquis sur mon lit, et m'assis sur ce dernier, attendant qu'il dise quelque chose.
- Mandy... je voulais juste te dire que...
Il s'arrêta. Ses yeux se posèrent sur mon cahier. Il indiqua le serpent en forme de S et les scènes de guerre.
- Où as-tu vu ça ? On t'a raconté quelque chose ? D'un coup, il semblait très sérieux. Je lui dis la vérité.
- Non, ça... ça m'est venu tout seul. C'était dans ma tête et je les ai dessinés.
Il prit mon cahier et sortit de ma chambre.
- Viens avec moi. Dit-il en sortant.
Je le suivis.
- Samuel, arrête. Rends-moi ça !
Il entra dans la cuisine et balança le cahier sur la table. Ensuite, il regarda Miriam et Leslie.
- C'est l'heure les filles.
Oh non...
- Pas toi aussi ! Arrêter de me cacher des trucs ! L'heure de quoi à la fin ? Je ne peux pas avoir une soirée tranquille seule avec mes croquis ?!
Ils ne m'écoutaient pas. Ils se regardaient.
- Assied-toi. Me dit Miriam.
- Je ne ferai rien tant que je saurai pas la vérité. Miriam maintenant tu-
Elle me coupa.
- Mandy, assied-toi immédiatement... s'il-te-plait.
Je m'assis. Ils se lancèrent un dernier regard, et ensuite me regardèrent.
C'est Leslie qui prit la parole.
- Mandy... Où à tu vu ce serpent ? C'est important.
- Encore avec ce serpent ? Je l'ai déjà dit à Samuel, nulle part. Il était juste caché dans ma tête et je l'ai fait sortir. C'est tout.
- Non, ce n'est pas tout justement. Mandy tu- enfin nous- nous...
Sam prit la parole.
- C'est bon Leslie, pas la peine de perdre du temps. Mandy, on doit combattre. On doit combattre contre un « peuple » qui a pour symbole distinctif ce serpent. Ils s'appellent les Serguei.
D'où le S... Mais de quoi parlait-il ? Et moi ? À quoi pensais-je ! Merde à la fin, je ne pouvais pas y croire.
Je devais être en train de les regardés hébétée.
- Mandy, où as-tu vu ce serpent ? Me redemanda Mimi.
Ah ! Elle alors ! J'étais encore en colère, mais ce n'était pas le moment de l'ignorer. Je lui lançai quand même un regard glacial.
- Je vous ai déjà dit que je n'en sais rien ! Ça voulait sortir, et je lui ai permis.
- Mandy... tu dois bien l'avoir vu quelque part, essaie de te rappeler. C'est très important.
Je retournais dans ma chambre sans dire un mot de plus. Pourquoi à moi ? C'était déjà bien suffisant de découvrir tout... ça. Je n'avais pas besoin d'amis que ne me croyais pas en plus.
Je me rendis compte, en voulant le chercher, que j'avais laissé mon cahier de croquis dans la cuisine. Alors je pris un cahier que j'avais pris pour prendre des notes, je déchirai un bout de page et je commençai à écrire, comme je le faisais si souvent. J'écrivis tout ce qui me passais par la tête, surtout des rêves. Cela me calmait, me libérais de mes pensées.
Quelqu'un toqua à la porte, encore.
- Quoi encore ? demandai-je, posant mon petit papier dans ma boite, avec les autres. Pendant que je le faisais, Sam entra.
- Je ne voulais pas te déranger juste... m'excuser. On aurait dû te faire confiance, désolé.
Je lui souris.
- ça ne fait rien.
Il entra et regarda autour de lui.
- Tu as bien arranger cette chambre, elle est vraiment bien.
- Merci. Répondis-je simplement
Son regard se posa sur mon bureau, plus spécialement sur ma boite.
- Y a quoi là-dedans ? me demanda-t-il.
- Rien.
- Ookey... trucs de filles hein ? Genre paillettes et bijoux...
- Non, pas du tout même. Laisse-la tomber.
Il haussa les épaules.
- Tu sais que Miriam n'y est pour rien... elle n'avait pas le droit de te le dire seule. Et surtout pas au milieu du chemin pour rentrer.
J'acquiesçai.
- Je sais... C'est juste que... tout ça est si... bizarre.
- Je sais, mais ce n'est pas de sa faute pour autant.
Il avait raison. Je me serai excuser le lendemain. Samuel prit la boite dans ses bras.
- Mandy...
Encore ?
- Oh mon dieu je viens de te dire de laisser tomber !
- Je sais bien mais tu n'aurais pas dû m'en parler parce que maintenant je ne peux pas arrêter d'y penser ! Y a quoi dans la boite ?
- C'est juste ma boîte à rêve, ok ?
Il ne comprenait clairement pas.
- Chaque fois qu'un truc me passe par la tête je l'écris comme ça j'y pense plus.
Il eut l'air choqué.
- Comme des textes de chansons ?
Je ne répondis pas. Face à mon silence, il me sourit, et partis.
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