Chapitre 4: Fait tes valises


- On aurait dû te le dire avant, nous avons eu tort. Dit ma mère.

- J'ai eu tort aussi, j'aurai dû comprendre pourquoi vous ne l'avez pas fait, et j'aurai du vous écoutez. C'est pourquoi je partirais pour l'académie.

Mes parents furent surpris, presque choqués par ma réponse inattendue. Ce n'était pas vraiment mon style de m'excuser, et encore moins de donner raison à mes parents. Cette histoire commençait vraiment à me faire perdre la tête.

Nous continuions de parler. Ils me racontèrent plus en détail toute l'histoire, ce que je devrais faire à l'académie, et enfin, ils m'expliquèrent plus précisément l'histoire du collier. Je montais le prendre dans ma chambre puis redescendais avec ce dernier dans ma main.

- Pourquoi l'aiment ne marche pas ? demandais-je.

Les deux parties du Ying-yang ne se collait pas, comme si l'aiment ne marchait pas.

- Parce que il ne sent pas encore sa présence. Me répondit ma mère.

- Ce collier sent ma présence ?

- Il sent votre présence. Me dit mon père.

- « notre » ? Demandais-je. Je suis sensée partager ce collier avec une personne en particulier ?

Ma mère acquiesça.

- Qui ? Je demandai.

- Tu le saura bien assez tôt. Quand tu trouveras cette personne, le collier s'illuminera.

Après un moment de silence, je me levais.

- Je dois y aller, ma prof ne veux pas de retard. Dis-je.

Je pris mes partitions posées sur le siège de mon piano et sortait de chez moi.

J'étudiai au conservatoire depuis bientôt quatre ans. Le piano, la musique, était toute ma vie. Depuis que mon grand-père est mort, mon lien avec la musique s'est renforcé. C'est mon grand-père qui m'as appris mes premières notes au piano, et c'est avec lui que j'ai découvert ma passion.

Il n'a jamais su lire une partition, il jouait n'importe quel morceau en l'écoutant, puis en le reproduisant à la perfection.

Je marchais maintenant dans la rue, toujours occupée avec mes pensées.

Mon grand-père était une personne toujours très joyeuse et solaire. Il a toujours pensé que nous ne pouvons pas changer le destin. Nous pouvons juste faire de notre mieux, et ensuite attendre. Il a fait tout ce qu'il pouvait faire, et il a attendu que le destin fasse le reste. Aujourd'hui, j'ai la même philosophie.

J'arrivai au conservatoire et passais la porte. Je me dirigeais vers l'ascenseur pour monter à mon étage.

- Mandy ? me dit une voix derrière moi.

Je me retournai.

- Oh ! Bonjour madame Levaux, comment allez-vous ?

Madame Levaux était presque une amie. C'était ma prof de solfège en première année et elle a toujours continuer à m'aider pendant les années qui suivirent. Elle m'a aussi très souvent couvert auprès de Madame Lins, ma professeure de Piano, quand j'oubliais mes partitions par exemple.

- Ca peut aller ! me dit-elle avec un sourire aux lèvres. Je vais faire cours au nouveaux première années toute à l'heure. Tu pourrais passer saluer ?

- Bien sûr ! Je viens dès que je termine avec Madame Lins.

Sur ces mots, nous nous quittâmes. Je pris l'ascenseur et montait au deuxième étage, là où se trouvait ma salle de cour. En fin, j'arrivai devant la salle 250. Je frapper, puis entrais. Ma professeure était en train de laisser aller ses doigts sur le clavier. Je me débarrassais de mes affaires et allai m'assoir au piano à côté d'elle.

-Bonjour Mandy, comment vas-tu ? me demanda-t-elle, d'un air joyeux.

Je haussais les épaules. Je ne pouvais pas dire que tout allait bien mais ne pouvais pas pour autant lui raconter que j'étais une duchesse de l'eau. A moins que je veuille me retrouver dans un hôpital psychiatrique.

- Je survis. Dis-je simplement.

Elle fit un léger sourire, un peu forcée, puis nous commençâmes la leçon. Cette dernière se passa tranquillement et sans être interrompus.

Mes doigts virevoltaient sur le clavier, me faisant enfin oublier mes problèmes et mes pensées. Nous fîmes d'abord un peu de technique, puis, nous passâmes à la meilleure partie : l'exécution. Quand nous eûmes finit celle-ci aussi, madame Lins fit ce qu'elle faisait maintenant souvent ; elle regarda par la fenêtre, sans pour autant regarder ce qu'il y avait au-delà de celle-ci. Après quelques minutes, elle se tourna vers moi.

- Improvise. Do majeure et tu passeras à Sol majeur.

Je fis ce qu'elle demandait. Je posais mes mains sur le clavier, sans faire sonner aucune note. Je fermais les yeux. Ensuite, je les rouvris. J'avais pris mon temps pour rassembler toutes mes émotions, et les mettre dans un ordre précis. La plupart des gens aurait penser aux notes qu'ils allaient jouer, à la mélodie qu'ils voulaient crée, ou encore à la vitesse à laquelle ils devraient jouer.

Mais je ne faisais pas parti ce ces gens. Je ne jouais pas pour les autres, ce que je jouais n'avais pas toujours un sens logique, mais il y avait toujours, dans mes morceaux, quelque chose que la plupart des pianistes n'ont pas dans leurs morceaux : Il y avait des sentiments. Il y avait une histoire qui y était racontée. Ma musique me permettait de me défouler. J'étais capable de passer d'un pianissimo à un fortissimo, d'un trois quart à un cinq huitième.

Tout ça dépendait de ce que je ressentais sur le moment. Mes morceaux racontaient une histoire, mon histoire.

Sans réfléchir d'avantage, je commençais à jouer, oubliant tout ce qui était autour de moi. Comme d'habitude, Madame Lins commença son compte à rebours, ce qui signifiait que je devais conclure mon morceau.

- Cinq....

Du sol majeur, je revins à Do majeur.

- Quatre...

Je commençais à ralentir et à passer à un piano.

- Trois...

Je passais à un pianissimo.

- Deux...

Je continuais sur le pianissimo.

- Un... Stop.

Je finis avec un accord en Sol Majeur.

J'attendis une remarque de ma professeure, une indication, ou même juste un regard. Suite à quelques secondes, sans me regarder, Mme Lins se décida enfin à me parler.

- Bien. Très bien....

Je souris. Ces simples mots étaient, quand il s'agissait de Mme Lins, les plus grands compliments.

La fin de la leçon se passa tranquillement. Avant de partir, je regardais ma professeure.

- Je ne serai pas là la semaine prochaine et pour toute l'été probablement. Je... Mes parents m'envoient faire des études en Amérique du Nord.

Mme Lins me regarda. Son regard n'était pas en colère. Ni triste. Il était... dessue. Mme Lins étais dessue.

- C'est dommage... Tu ne seras pas là à l'audition.

L'audition ? Cela faisait des années que je ne participais plus aux auditions de fin d'année. Cela me mettais la pression, j'avais donc décidé de ne pas les faire. Et ma professeure n'avait jamais rien eu à redire là-dessus. Je ne comprenais pas.

- Mais... ça fait des années que je n'y participe plus...

- Mais non, Mandy. Cela m'est égal que tu viennes ou non à cette audition. Il y a une audition dans deux semaines, celle-ci aura pour but de trouver de jeunes pianistes talentueux. Il y aura des producteurs et plusieurs pianistes célèbre, ainsi que l'arrière-arrière-arrière-petite-fille du grand Chopin. Je vous y avais inscrit, Jean et toi.

Jean était l'un des autres élèves de Mme Lins. Il était un peu plus grand que moi, mais bien plus talentueux. Ma seule question était...

- Pourquoi ne m'en avez-vous pas parler ?

- Tout simplement parce que je savais que tu refuserais. Mandy, tu es mon élève la plus talentueuse. Personne de mes élèves ne jouait comme toi à ton âge. Quand tu joues, tu fais quelque chose que très peu font : Tu racontes une histoire, tu transmets des émotions. J'en ai eu la preuve toute à l'heure, pendant que tu improvisais, tu m'as fait pleurer.

Je m'étais rassise. J'avais... J'avais fait pleurer Mme Lins !

- Je... si vous me l'aviez dit avant, j'aurai surement refusé. Jean est bien plus talentueux que moi et-

- Mais bon sang, Mandy ! On s'en fous de Jean voyons. Il a trois ans de plus que toi et il joue mieux c'est vrai, mais il ne m'a jamais, jamais, fait pleurer en improvisant. D'ailleurs aucun de mes élèves ne l'as jamais fait !

- Je... je voudrais tellement faire cette audition, vraiment... !

- Mais tu ne peux pas... termina-t-elle.

Je baissais la tête.

- Il n'est pas possible de la faire en automne ? Je resterais vraiment, mais-

J'eu envie de lui dire que j'aurai pu créer un tsunami si je ne partais pas.

Mais tout est déjà organisé et payé... Je ne peux pas annuler, je suis vraiment désolée...

- Tu pourrais peut-être la faire en octobre, certes il n'y aurait pas les mêmes producteurs et pianistes, mais il y en aura des tout aussi bons... C'est d'accord.

Yes !

- Merci, merci, merci !

Dis-je en commençant à sortir. Une fois que je fus sur le seuil de la porte, Mme Lins m'arrêta.

- Mandy ? Trouve toi un piano en Amérique s'il-te-plait. Si tu reviens sans être entrainée tu en subiras les conséquences. Me dit-elle avec un clin d'œil.

- Et amuses-toi.

J'acquiesçai et sortais. Je commençais à me dirigeais vers la sortie quand... Madame Levaux !

Je changeais de direction et me dirigeais en salle 102, où Mme Levaux était en train de faire cours au premières années.

Je toquais à la porte et entrais.

- Bonjour...

- Oh Mandy, dit Mme Levaux. Les enfants, voici Mandy Shown, l'une de mes plus brillantes élèves.

- Vous exagérez, comme d'habitude. Dis-je en entrant dans la salle.

- Mandy va vous faire une petite improvisation. Dit Mme Levaux.

Je souris et m'assis au piano. Sans vraiment réfléchir, je laissais virevolter mes doigts sur les bouts d'ivoires blancs et noirs de cet énorme instrument à queue. Je jouais pendant environ quatre minutes, puis m'arrêtai. Les élèves m'applaudirent et je leur souris.

Ils me rappelaient la « moi » à leur âge. Les enfants étaient si frénétiques, si fascinée par ces quatre minutes et demie d'improvisation, que je crus avoir jouer mieux que ce que je pensais.

Ils finirent enfin de m'applaudirai et je murmurais un « merci ».

- Avez-vous des questions pour mademoiselle Shown ? demanda Mme Levaux.

- Mandy, appelez-moi Mandy. Dis-je avec un sourire.

Les élèves commencèrent à poser environ trois-cents questions en même temps, ce pour quoi Mme Levaux leur demanda de parler un à la fois.

- Depuis combien de temps étudies-tu au conservatoire ? Me demanda un petit garçon au cheveux roux.

- Depuis deux ans et demie un peu-près, bientôt trois.

- Et depuis combien de temps jouez-vous du piano ? Me demanda une petite fille.

- Depuis que j'ai sept ans environ.

Une petite fille murmura un « Wow » d'étonnement. C'était une petite fille qui devait avoir environ sept ou huit ans. Elle avait les cheveux bruns et les yeux bleu. Je la regardais.

- Pourquoi t'étonnes-tu ? demandai-je. Tu dois avoir un peu près le même âge, je me trompe ?

- Oui mademoi-Mandy. J'aurai neuf ans dans deux mois. Me répondit-elle.

- Alors pourquoi tu t'étonnes ? Je suis sûr que tu seras bien meilleur que moi dans quelques années.

- C'est juste que vos accords étaient parfait. Vous improvisiez, pourtant vous avez joué comme si vous aviez répété le morceau pendant des mois. Vous êtes passée de sol mineur à Do majeur, personne n'aurait pris ce risque. L'effet sonore d'habitude est brusque et n'est pas agréable. Et le dernier accord pour revenir au premier en Sol... Je n'y arriverai jamais.

Elle avait compris tout ça... juste en m'écoutant. Son ouïe était juste incroyable.

- Comment tu t'appelles ? lui demandai-je.

- Maeva.

- Bien Maeva, tu veux bien essayer de nous jouer quelque chose ?

La petite fille de leva de sa chaise. Elle vint au piano, je lui laissai la place. Elle s'assit sur le siège et, avant de commencer, essaya de rabaisser son pantalon jusqu'aux chevilles. C'est que je vis... qu'elle avait une prothèse sur toute la jambe gauche à partir du genou, peut-être même de la cuisse. Il lui manquait une jambe...

Je fis semblant de ne rien avoir vu et la laissai jouer.

- Quand tu veux, lui chuchotai.

Elle acquiesça et, après quelques secondes, posa ses petits doigts sur le clavier et commença à jouer.
Elle était jeune pour improviser, cela se voyait à des kilomètres. Elle commença à jouer un morceau que je ne reconnus pas dans l'immédiat. Ce ne fut qu'après l'introduction que je reconnu le morceau de Michael Nyman, « The Sacrifice ». Ce morceau demandait un très haut niveau technique ! Cette Maeva n'avait même pas neuf ans, c'était incroyable.

Ses doigts virevoltaient rapidement et surement sur le clavier. Quand elle eut fini, il y eu un silence. Je regardais Mme Lins, qui, visiblement, ne l'avait jamais vu jouer non plus. Tout le monde dans la salle était bouche-bée. Pour rompre le silence, je commençais à applaudir. Tous dans la salle suivirent mon exemple.

Après avoir parlé et jouer encore un peu avec les petits, histoires de faire connaissance, je parti accompagné de Mme Levaux.

- Ne l'aviez-vous jamais entendu jouer ? C'est un véritable talent, elle joue avec une précision et une vitesse incroyable et elle n'a même pas dix ans ! Cette Maeva est un véritable prodige, Mme Levaux. Vous devez absolument lui faire faire faire une audition auprès de Mme Lins, je suis sûre qu'elle l'acceptera !

- Non, en effet, je ne l'avais jamais entendu jouer. Quand j'ai fait passer tout le monde pour voir leurs niveaux, elle a dit qu'elle avait peur qu'on se moque d'elle, pour sa façon de jouer, m'avait-elle dit. Mais je sais que c'est à cause du fait qu'elle ne peut utiliser sa jambe... Mais tu as raison, je devrais lui faire faire une audition. Cependant... c'est son choix, si elle ne veut pas je ne peux pas l'obliger.

- Mais... Vous ne pouvez pas la laisser dans ce groupe ! Elle-

Mme Levaux m'interrompit.

- Mandy, je peux contrôler mes leçons, mais je ne peux pas obliger mes élèves à faire quelque chose qu'ils ne veulent pas.

J'acquiesçai.

- Mais c'est dommage... Bon, je dois y aller ! À bientôt.

Dis-je en souriant et en lui faisant la bise.

- Au revoir Mandy !

Je sortais du conservatoire et me dirigeai assez rapidement chez moi. Mes écouteurs dans mes oreilles, je laissai aller la musique et rentrai dans mon monde, oubliant tout ce qu'il y avait autour de moi.

Enfin chez moi, je me débarrassais de mes affaires et de mon sac que je lançais par terre sans vraiment faire attention.

- Papa ? Maman ? Je suis là, hurlai-je.

- On est dans ta chambre ! Me cria ma mère depuis le deuxième étage.

Ma chambre ? Que faisaient mes parents dans ma chambre ? Je veux dire... C'était ma chambre ! C'était l'endroit où je passais un peu-près 80% de mon temps, c'était mon espace privée !

Je montais à l'étage et trouvais mes parents en train de remplir une valise de tous les vêtements qu'ils trouvaient dans mon armoire.

- Qu'est-ce-que vous être en train de faire avec mes vêtements au juste ?

- Tes valises !

L'académie... j'allai oublier que je m'apprêtai à partir pendant toute l'été. Je secouais la tête.

- Laisser moi faire s'il vous plait.

Je pris un t-shirt rose pâle d'il-y-a un peu-près deux ans.

- Vous pensez vraiment que cette... chose me va encore ?

Ils haussèrent les épaules et je les chassais accompagnant mes signes de petits « ouste ! ». Mes parents sortirent de ma chambre et je fermai la porte.

Je me rendis compte qu'il était déjà 20h30, j'avais donc manqué le dinée. Rentrer à pied du conservatoire n'était vraiment pas pratique.

Je me jetais sur mon lit, puis, regardant mon t-shirt rose d'il-y-a deux ans, je soupirai et commençai à faire mes valises... 

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