Chapitre 3: Preparation

Comme tous les matins, mon réveil sonna à 7h00. Je me levais et me préparais. Ce ne fu qu'après quelques minutes que je me rappelai ma découverte de la veille. Je décidai donc de partir plus tôt à l'école pour ne pas croiser mes parents. Je refusais de reprendre le discours avant ce soir.

Au moment de faufiler mes vitamines quelque part dans mon sac, je les ressorties et les remis sur mon bureau. Je ne voulais plus être droguée de cette façon. Après tout, maintenant que je savais la vérité, je n'en avais plus besoin.

En sortant, j'écris un post-it à mes parents pour leurs dire que j'étais déjà partie.

Comme il était trop tôt pour aller à l'école, je me dirigeais vers « chez baba », le café de la ville. Je m'assis à une table et demandais au serveur un thé froid à la pêche, nous étions en fin juin, autant se rafraîchir.

La musique partait de mon téléphone pour arriver à mes oreilles, cette fois couvertes par un casque gris dans fil. Un garçon avec un pull rouge s'asseyait à ma table et demanda un thé au citron au serveur. Je ne l'avais jamais vu auparavant.

- Avec des glaçons, merci, dit-il au serveur qui partait déjà.

Je lui souris et étouffait un petit rire en entendant sa commande. Il avait demandé des glaçons, ce qui était la preuve qu'il ne connaissait pas l'endroit. Ici, les serveurs apportaient toujours une petite tasse à part avec des glaçons. Cet endroit était justement renommé pour sa capacité à toujours satisfaire le client, mais aussi puisque « baba » qui était le propriétaire et le chef du café ne s'était jamais montré, un peu comme un fantôme.

- Quoi ? me demanda-t-il. J'ai fait quelque chose de mal ?

Un petit rire sorti malgré moi de ma bouche. J'arrêtai la musique et enlevai mon casque.

- Tu es nouveau ? je demande, sans répondre à sa question.

- Pas tout à fait, je suis juste passager, je repars après-demain. D'ailleurs, je m'appelle Samuel.

- Pourquoi repars-tu si tôt ? dis-je, sans même lui dire mon prénom. Après tout, je ne le connaissais que depuis 5 minutes.

- Je dois... aller faire des études... À l'étranger.

- Cool, lui dis-je, sans trop vouloir socialiser.

Je vis qu'il avait une guitare à côté de lui.

- T'es musiciens ? lui demandai-je en indiquant son étui de guitare.

- Oui, je suis en quatrième année de conservatoire. Toi aussi, tu es musicienne ?

- Oui, je joue du piano en troisième année. Répondis-juste.

- C'est super !

- Ouais. Répondis-je en haussant les épaules.

Je remis mon casque sur mes oreilles et fis repartir la musique. Samuel, lui, sorti un livre de son sac et se mit à lire. J'en profitais pour le regarder un peu mieux. Il avait l'air d'avoir un peu près dix-sept ans.

Je ne pus le regarder mieux, parce que le serveur arriva avec nos commandes.

Je le remerciai et commençai à boire mon thé, après avoir descendu mon casque sur mon coup.

Quand j'eu fini, je regardai l'heure.

- 8h40 ! Je dois y aller, je suis en retard ! dis-je en ramassant mes affaires.

- Attend, dis-moi au moins ton nom ?

- Mandy, dis-je en sortant en courant du café.

- Mandy... l'entendis-je chuchoter après mon départ.

***

Silencieusement, je me faufilais en classe. Le cours était déjà commencé, nous avions Italien.

Je m'assis doucement à ma place, à côté de Miriam.

- T'étais où ? J'ai dû dire que tu ne te sentais pas bien et que tu étais aux toilettes.

Je ne lui répondis pas. Elle m'avait aussi mentit, et même si je voulais la pardonner, il me fallait un peu de temps. Je lui chuchoter un « merci. » sec et sortis mes affaires.

- Signorina Shown, me dit ma prof d'Italien, J'espère que vous avez une bonne raison d'être en retard à mon cours... ?

- Je suis désolée, je- elle m'interrompit.

- In Italiano, grazie.

Il ne manquait plus que ça. Et c'est parti pour la comédie.

- Euh... Sono male, ero in bagno. Dis-je en bégayant et en prononçant tout avec un accent terrible.

En vérité, je parlais très bien italien, mais je ne voulais pas le montrer à toute la classe. La prof était au courant et respectait mon choix. Mais après les cours elle me faisait faire des exercices plus compliquer.

- La prochaine fois tu aura une punition. Et tu resteras après le cours, s'il-te-plait.

J'acquiesçai et nous reprîmes le cours. Après cinquante-cinq minutes de torture et d'ennuie, la cloche sonna. Cela devenait ennuyeux de devoir toujours faire semblant, mais si j'avais dit la vérité, j'aurai du tout expliquer, et franchement, je n'y tenais pas.

Quand j'étais petite, mes parents m'avaient laissé trois ans à Rome, chez des amis. Je n'ai jamais su pourquoi, apparemment ils devaient faire un « voyage pour les grands ». J'avais donc passé trois ans dans une école italienne avec mon ami. Je n'avais pas envie de le dire à tout le monde, parce que j'aurai aussi du expliquer pourquoi j'y étais aller, mais je ne le savais pas moi-même, comment l'expliquer aux autres ? Seule Mimi connaissait toute l'histoire, avant, je croyais qu'on n'avait pas de secret l'une pour l'autre, mais apparemment il n'en était pas ainsi.

Une fois que tout le monde fu parti, je me levais et allai au bureau. Ma prof me faisait des cours privées après chaque cours normal.

- Hai studiato ? me demanda-t-elle. Elle me demandait si j'avais appris mon cours. J'acquiesçai et commençais mon monologue.

- La seconda guerra d'indipendenza fu combattuta dalla e dal contro l' dal 27 aprile al 12 luglio 1859 [...] Determinò inoltre la fase più incisiva del Risorgimento, la guidata da Garibaldi, al termine della quale si ebbe la formazione del che aveva come capitale Torino e come suo Re Vittorio Emanuele II [ ... ]

Je continuai de parler de la deuxième guerre d'indépendance italienne. Ensuite, elle me donna des exercices plutôt compliqués que je fis, et puis me dis :

- C'est très bien. Tu t'améliore. Si tu le veux, tu peux facilement passée le brevet des collèges italien. Ça pourrait te donner un avantage sur ton BAC et tu le passerais haut la main. Qu'en penses-tu ? me demanda-t-elle.

- Vous ne croyez pas que ça pourrait être un niveau trop élevé ? Ces exercices et ces cours sont assez simple, mais ceux italiens doivent être bien plus compliqué...

- Ton programme orale est le même des italiens et les exercices écrit sont un tout petit peu moins compliqué.

Nous décidâmes qu'elle m'aurait inscrite aux examens de l'année prochaine et nous quittâmes.

Une fois dans la cour, je décidai d'aller voir Miriam. Je détestais lui faire la tête. Je la trouvais facilement, la cour était très petite et nous n'étions que deux classes. Je m'approchai d'elle en silence.

- Mimi je... je suis désolée. Lui dis-je après quelques minutes de silence.

Elle se retourna, me sourit, et me prit dans ses bras. Les disputes entre nous ne duraient jamais longtemps. Et quand elles duraient trop, elles se terminaient toujours comme ça, avec un câlin.

- Tu as déjà préparé la valise ? me demanda-t-elle.

- Ma... valise ?

- Oui, pour l'académie...

- L'académie ? Mais de quoi tu parles Mimi ?

- Tes parents ne t'ont pas expliqué ? Il existe une académie, une école pour ceux comme nous. Pour les élémentaires. Tous les élémentaires se retrouvent dans cette école le 28 juin jusqu'à la fin de l'été. On y va depuis toujours, et cette année, on n'aura plus de chambre vide dans le dortoir ! me dit-elle avec un clin d'œil.

- Mes parents ont surement essayé, mais je ne les ai pas écoutés. Mais Mimi, tu as dit le 28 juin, on est le 26. Les cours ne terminent que dans 1 semaine ! lui dit-je. Et puis, « on »... ?

- C'est vrai, tu ne connais ni Samuel ni Leslie ! On va remédier à ça !

Quand elle prononça le nom « Samuel », je repensais au Samuel du café. Ce n'était surement qu'une coïncidence. Une coïncidence, comme le fait que l'eau c'était arrêter pile au bout de mes doigts... Mais il y avait des milliers de « Samuel » dans le monde. Oui, c'était une coïncidence.

- Et pour les cours, continua-t-elle, l'école pense que nous allons faire des études à l'étranger, souvent en Amérique.

- En récapitulant, je dois partir pendant toute l'été, pour aller dans une école pour apprendre à utiliser mes pouvoirs... ?

- Exactement. Me répondit-elle, d'une voix calme.

Comment étais-je sensée savoir tout ça ? Jusqu'à hier je pensais encore que tout ça n'était qu'une légende pour enfants. Ce n'est qu'après quinze ans, que j'apprends la vérité. Quinze années où j'ai cru être une enfant normale, une ado normale, une personne normale. Comme quiconque dans cette ville. Jamais je n'aurais cru pouvoir dévier la direction de l'eau, et jamais je n'aurais voulu le savoir.

Une fois les cours terminés, je rentrais chez moi. Une fois rentrée, je fermais la porte et enlever mes chaussures et mon manteau.

Mes parents étaient assis dans le salon. Je compris qu'il était grand temps d'une réunion de famille.

Je m'assis sur le canapé, à côté d'eux. Après une minute de silence, je me décidai à parler.

- Désolée. Je dis, et en même temps, mes parents dirent le même mot.

Un simple mot, qui parfois, peut tout changer.

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