Les souvenirs
<<Le souvenir est le parfum de l'âme. >> George Sand
Je marche dans la rue. Complètement sous le choc. Les paroles de Samuel flottent toujours dans mon esprit.
<<Tu pourrais redevenir humaine si tu réussis. >> J'ai été privée de ma vie bien trop tôt. J'aurais une chance de vivre, de ravoir ma liberté. Pour la première fois depuis très longtemps, je reprends espoir.
Quand j'arrive à ma chambre, je remarque que ma porte de chambre est entre-ouverte. Aucune intimité dans cette ville. Tout le monde rentre chez moi comme dans un moulin. J'espère que ce n'est pas Jo sinon, je le pulvérise. Je rentre dans ma chambre pour découvrir un Kol un peu trop fouineur. Il a la main sur mon carnet de croquis et semble le trouver très intéressant. Je pense sincèrement le brûler ce carnet il attire les mauvaises âmes.
Je tousse pour lui faire remarquer ma présence. Il sursaute et se retourne vers moi l'air surpris.
-Je...Je...Je...Commence-t-il.
-Tu cherchais quelque chose dans mon carnet? Parce que je ne crois pas que tes bonnes manières soient à l'intérieur.
-Merci de ton intérêt pour mes bonnes manières, mais je ne voulais que t'attendre.
-Bien, me voici.
J'enlève mon sac de mon épaule et je m'assois tranquillement sur le lit. Il s'assoit à côté de moi.
-J'ai trouvé des choses très intéressantes sur toi, dit-il.
Je hausse un sourcil.
-Vraiment?
Il hoche la tête et sort un petit livre relié de cuir de sa poche. Il me le tend et je remarque immédiatement le nom de l'auteur.
-D'après ce livre, tu serais un être crée par les dieux, mais qui aurait déclenché une guerre pour avoir le contrôle du monde sur tous les êtres vivants.
-J'ai détesté ce gars. Un homme qui n'apprécie pas que les femmes puissent gouverner. Cette histoire est fausse en passant.
Je referme le livre et quand je relève la tête, Kol me regarde droit dans les yeux.
-Raconte-moi ton histoire. Je veux savoir ce que tu es devenue après cette nuit là.
Je ne sais pas si je peux lui faire confiance, après tout, il m'a tuée.
-Je peux te raconter la véritable histoire de cette guerre mais, pour le reste ce sera plus tard.
-D'accord.
Je m'étends sur le lit et il se place à mes côtés.
-Nous avons des sentiments et les dieux veulent des parfaits robots qui accompliront les tâches sans rien dire. Ils ont créé les anges, trop puissants pour accomplir de simples travaux. Certains des hommes que j'ai formés étaient détruits par le chagrin et par le traumatisme de leurs morts. Ne plus revoir sa famille est très pénible, crois-moi.
Je sens la gêne de son âme.
-Mais revenons à notre guerre, elle a commencé avec pour unique raison la liberté. Nous ne sommes pas des esclaves, nous voulons vivre. Plusieurs de mes semblables et moi-même avons commencé à nous rebeller et à faire passer le message aux autres. Le plan était simple, ne plus aller chercher d'âmes.
-Donc, vous collectez vraiment les âmes? Me demande-t-il.
Je hoche la tête en signe d'approbation.
-Plus de faucheurs nous rejoignaient et plus les dieux étaient mécontents. J'ai même réussi à diviser les dieux entre eux. Je savais que la guerre était proche et j'avais raison.
Je pousse un soupir. La guerre, les images de mes amis tués reste gravé sur ma rétine.
-Tout va bien? Me demande-t-il.
-Oui, je vais bien.
Il met sa main dans la mienne en signe de réconfort et étrangement, je ne le repousse pas.
-J'ai mené mes hommes à la guerre. Les dieux nous ont envoyé leurs anges guerriers. Un vrai bain de sang. J'ai combattu contre les archanges Michael et Gabriel. J'ai combattu de toutes mes forces et j'ai presque perdu la vie. Je serais morte s'il ne m'avait pas aidée.
-Qui?
-Irmin, le dieu de la guerre chez les nordiques. Il m'a entrainée et a toujours été de mon côté.
-Un dieu de la guerre nordique?
J'approuve d'un signe de tête.
Un homme tout en muscle et de magnifiques cheveux noirs. Mon mentor. Mon protecteur. Son image me réchauffe le cœur.
-Il m'a apportée la force de tuer les anges. Nous avions presque gagné. J'ai perdu beaucoup d'amis. Quand finalement, ils ont gagné.
-Comment?
-Facile, les dieux ont menacé les âmes des familles de mes faucheurs et ma propre famille. Nous avons lâché nos épées et replié nos ailes. Je me suis sentie atrocement mal. Tout ces efforts pour rien. J'ai passé les 50 ans a formé de nouveaux faucheurs pour remplacer ceux perdus à la guerre.
-Je suis désolé Abi.
Il semble sincère.
-Je vais bien. Ca fait déjà deux cents ans de toute façon.
-Si tu le dis.
Je me lève.
-Tu as ton histoire, maintenant dégage de ma chambre!
Il se lève et prend son livre. Il dépose un baiser sur ma joue et sort de ma chambre sans dire un mot. Je suis surprise de son initiative. Il ne tient pas à la vie, lui.
Par contre, repenser à Irmin me fait mal. Je ne l'ai pas vu depuis la guerre. Depuis qu'il a choisi le sommeil au lieu de côtoyer les autres dieux. J'espère qu'il fait de beaux rêves, pour moi c'est le cauchemar. Je vais dans la salle de bain pour prendre une douche. J'enlève mes vêtements et me glisse sous l'eau chaude. La guerre, le sang, les épées qui s'entrechoquent et Jo à genoux, blessé par Gabriel. Moi, qui accourt à son secours et attaque Gabriel. Son épée s'enfonçant dans mon ventre et mon sang s'écoulant sur mon amure. Quand tout me semblait perdu, Irmin ma envoyé sa force. J'ai réussi à nous débarrasser de lui, mais les dieux sont intervenus. La honte d'être mise à genoux devant mes hommes et la culpabilité d'avoir envoyé mes amis chers vers le néant, pour rien. Une cause perdue d'avance. Tout me revient en une fraction de seconde. Je sens des larmes coulées sur mes joues en plus de l'eau de la douche. Je me sens faible et perdue. Ma mère me manque, elle aurait su quoi faire. Je sors de la douche et m'enroule d'une serviette. Je mets mon pyjama et me glisse dans mon lit. Je ferme les yeux en tentant de ne plus penser à rien. Ne plus penser à la peine. Je finis par m'endormir.
-Abigail. Réveille-toi ma guerrière.
Je sens une pression sur mes lèvres et j'ouvre tranquillement les yeux. Irmin se dégage tranquillement, me regardant droit dans les yeux. Des yeux bleu-vert.
-Tu es là.
Il sourit et tout le monde nous entourant disparaît.
-Non, je ne suis pas là physiquement. Je suis toujours dans mon sommeil, mais je devais te voir et te parler.
-Tu m'as tellement manqué, dis-je.
Il pose sa main sur ma joue et dépose un tendre baiser sur mes lèvres.
-Tu dois faire attention à toi, tu n'es pas invincible et des dangers te guettent. Tu ne dois faire confiance à personne. Les autres ne pensaient pas que tu serais aussi coriace.
Il sourit.
-Il y a une prophétie qui parle de toi, mon amour. Tu vas changer le cœur des dieux à tout jamais.
-Je ne comprends pas comment tu peux être dans ma tête et me dire ça.
-Tu as effleuré ma conscience et croit moi tu le peux, ça tu as déjà changé mon cœur.
Il dépose un autre baiser sur mes lèvres et je me réveille dans ma chambre. Je ne me souviens plus de l'endroit où nous étions. Un endroit trop intense pour une faucheuse.
Irmin. Mon ami. Quand je faisais mon apprentissage au près de lui, il étais un confident et une aide. Je dois l'écouter, mais avant je dois en savoir plus.
Il fait déjà jour dehors. Je vais à la salle de bain pour faire ma toilette. Je me regarde une dernière fois dans le miroir et la fille qui me regarde semble avoir changée. Je vois de la détermination dans son regard.
Je prends ma moto et je quitte la ville à pleine vitesse. Je croise Klaus qui semble surpris de me voir rouler en direction de la sortie de la ville. En quittant la ville, je me dis que rien ne me retient, mais je vais quand même devoir revenir. J'ai toujours mon plan de vengeance.
Je passe par plusieurs villes et États. Aucune voiture de police ne me suit et j'en suis très contente. Je ne voudrais pas avoir à faire du mal à des humains. Je roule des jours. Je ne m'arrête pas, sauf pour faire le plein. Finalement, j'arrive à New York. Je gare ma moto devant un building. Je rentre à l'intérieur et un vieil homme de la réception m'indique l'étage où me rendre. Je le remercie chaleureusement et me dirige vers l'ascenseur. Je pénètre à l'intérieur. J'appuis sur le bouton vingt-cinq et tout d'un coup, je suis soudain nerveuse. Je ne l'ai pas vu depuis deux cent ans. J'espère qu'il ne m'en voudra pas. Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent, je suis face à un homme avec une tignasse brune en désordre reconnaissable entre mille.
-Bonjour Rune, dis-je d'une voix hésitante.
Il ne semble pas surpris de me voir.
-Chère sœur, je suis content de te voir.
Il me prend dans ses bras. Je réponds à son étreinte. Cette odeur si familière et rassurante. Rune est ma dernière trace de ma vie d'humaine. Il m'a tellement manqué. Rune, mon frère ainé. Le premier faucheur loup.
Je suis née dans une famille de loup-garou, mais jamais je n'ai tué quelqu'un de mon vivant. Le gène ne sait jamais activé. Je suis donc morte humaine. Mon frère n'a pas eu cette chance. Il a tué lors d'une guerre de clan et est devenu un loup-garou à part entière pour la plus grande joie de mon père.
Il se dégage et me regarde droit dans les yeux.
-Tu ne vas pas bien toi.
Je hoche la tête.
-Viens me raconter.
Je le suis jusqu'au sofa noir. Il a un très bel appart. Des murs bruns et des tableaux de différentes époques et de peintres connus. Une cuisine à aire ouverte et une salle à manger très chic. Le salon est moderne avec une immense télé. Je porte mon attention sur une toile qui couvre un bout du mur du salon. Je me lève et avec curiosité je m'en rapproche.
Elle représente une femme en armure avec des ailes d'un noir d'encre. Elle tient une épée aussi noire que ses ailes. Elle a un magnifique visage. Une peau claire et des cheveux bruns. Des yeux gris. Comme les miens. La toile me représente. Je me retourne vers mon frère. Il hausse les épaules.
-Le dernier souvenir que j'ai de toi. Tu respirais la force et le courage. Tu nous as menés et dirigés vers la guerre. Tu es notre chef et jamais nous ne te tournerons le dos.
-Je vous ai menés vers la mort, Rune.
-Non, tout le monde a fait un choix et savait dans quoi il s'embarquait. Tu n'es responsable de rien. Les seules coupables sont les dieux et personne d'autre.
J'en conviens.
-Tu m'as manqué mon frère, dis-je.
-Viens, allons discuter.
Nous passons toute la soirée à nous raconter nos vies et parler du bon vieux temps. Il continue à diriger ses faucheurs loup et continuerait à entretenir des liens avec les faucheuses nées sorcières. Je doute un peu de son lien d'amitié avec la première faucheuse sorcière, je pense qu'il ne me dit pas tout. La vérité éclate quand son visage devient cramoisie quand je le taquine sur le sujet. Il est amoureux. J'aime bien Shea, elle est forte et mène bien son peuple. Elle m'a aidée lors de la guerre. J'ai perdu tout contact avec les autres après notre défaite. Les dieux m'ont coupée de tous pendant que je formais mes nouveaux. La situation a été identique pour mon frère et Shea.
Je lui demande s'il connait toujours un oracle et il me donne un numéro et une adresse où me rendre. Il ne pose pas de question. Il me fait confiance.
Quand nous étions jeunes, il était un ami de Finn, le grand frère de Kol et ils étaient toujours en train de suivre les plus grands pour les imiter et obtenir leur approbation alors que moi et Kol nous nous mettions toujours les pieds dans les plats. Mon frère me protégeait à chaque fois. Par contre, il n'aimait pas beaucoup Kol et était contre notre relation, mais il me faisait confiance pour faire le bon choix. Mon frère est mort en combattant Mikael Mikaelson. Il voulait protéger sa meute, mais il n'était pas assez fort. Il connait la raison de ma mort, mais je lui ai fait promettre que seulement moi pouvait obtenir vengeance.
J'ai fini par aller dormir dans la chambre d'ami qui est remplie de livres anciens et nouveaux. Je suis tellement épuisée par toutes les heures de route que je m'endors en un rien de temps. Je ne me souviens pas de mon rêve, mais je suis certaine qu'il est magnifique. Demain tout ira bien.
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Désoler du retard! J'ai doublé le nombre de mot pour me faire pardonner. :)
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