Chapitre 19
-Ne me quitte pas, je n'ai même pas pu te prouver ma valeur.
Je ne reconnais pas la voix, mais elle est enivrante. Elle me rappelle la douceur des pétales d'une rose ainsi que la force que dégage un feu de bois. C'est paisible.
Quand j'ouvre les yeux, je suis aveuglée par les rayons du soleil, des rayons qui réchauffent mes sens. Je sens de l'herbe sous mes pieds et le vent dans mes ailes sombres. Le vent provoque un frisson dans mon corps et je me rends compte que je ne porte rien, je suis nue. Je ne ressens pas le besoin de me couvrir ou de me cacher, c'est étrange vouloir se cacher de soi-même. Je sors de ma réflexion pour marcher tranquillement dans cette prairie verdoyante, d'où est visible un immense saule pleureur aux fleures d'orées et argentées. Elles suivent les mouvements du vent calme et silencieux. Je caresse du bout des doigts les herbes hautes de la pairie tout en me dirigeant vers ce souverain fait d'argent et d'or. Le vent caresse mes ailes qui répondent à cet appel par un léger bruissement de plumes. Mes mouvements réveillent les papillons monarques de leur long sommeil et ils prennent leurs envole vers le ciel bleuté. Un désir de les rejoindre apparaît dans mon esprit calme, mais l'appel du souverain est plus fort que mon désir. Je continue mon ascension vers cet arbre qui respire la puissance. Mes pieds nues s'enfoncent dans la terre fraîche et humide signe qu'il y a eu de la pluie ressemant. Je passe près d'une croix en bois peinturée de blanc qui commence tranquillement a s'écailler. Elle est très simple, mais respire quelque chose de plus profond, un amour envers une forme de pensée. Elle ne m'est pas inconnue, mais j'ignore pourquoi. Je ne peux m'empêcher de poser ma main sur elle. La sensation du bois sur mes mains déclenche un léger picotement qui parcours tout mon corps. Je retient un frisson. J'approche mon visage de la croix blanche et je découvre que quelqu'un y a graver une inscription: << Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne.>> (Matthieu 10:28)
Je fixe la citation pendant de longue minute, me demandant pourquoi elle m'est si familière. Je cherche dans les recoins obscurcit de mon esprit, mais aucune barrière ne cède, mes souvenirs sont bloqués. Je ne comprend pas pourquoi mon esprit se referme de cette façon, mais je m'y attarderais plus-tard. Je délaisse la croix pour gagner l'arbre souverain. Je ressens sa puissance jusque dans mes os. Plus je m'approche et plus la magie crépitent autour de moi. Quand je touche les fleurs de l'arbre une vague sensation de plaisir m'envahit, comme ci je retrouvais un vieil ami. Je repousse les branches et la vue du tronc me fige. Un visage de femme est sculpté à même l'arbre. Les traies délicats de la bouche esquisse un sourire malicieux, les yeux sont clos comme-ci elle dormait. Le visage rond de la femme est entouré de cheveux long sculpté dans le bois gris.
Je m'approche tranquillement du visage endormit, un pas à la fois. Quand je suis assez près pour sentir l'odeur de l'écorce, je lève ma main et je touche l'arbre du bout des doigts mu par mon instinct. Une décharge me parcours la colonne vertébrale forcent mes ailes à s'étirer dans toute leur grandeur. Des images se formèrent dans mon esprit embrumé, celui d'une femme blonde qui me fixe avec un sourire narquois et des yeux bleus perçant qui pourrait lire au travers de mon âme, une croix blanche abîmé dans une clairière en flamme et une vague monstrueuse qui s'abat sur le monde.
Le choc de la vision me fait tomber à genou devant l'arbre, en sueur et pantelante.
-Tu me semble bien petite pour une faucheuse,dit une voix inconnue.
Je relève la tête rapidement et le visage me regarde. Elle ouvre de grand yeux en amende et m'observe avec intérêt. Je garde le silence sur cette remarque, ne sachant pas comment réagir devant un arbre doté d'un visage et de parole.
-Comment te nomme-t-ont mon enfant?me demande-t-elle d'une voix semblable au bruit d'un carillon.
-Je ne sais pas.
-Il est curieux de ne pas savoir son propre nom, savais-tu que chaque chose possède un nom et qu'une fois que l'ont connais le véritable nom de la chose, on peut le contrôler a sa guise?
-Non, je ne le savais pas.
-Tu connais bien peu de chose, pour un être avec autant de vécu, dit-elle avec un soupire.
-Qui êtes-vous?
Elle me regarde un instant, jugeant si elle pouvait me faire confiance.
-Tu peux m'appeler Madeleine.
-Je suis ravie de vous rencontrez Madeleine, dis-je avec une révérence.
Elle sourit devant mon geste et son regard pétille de joie.
-Pourquoi es-tu venu me trouver mon enfant? me demande-t-elle.
-Je ne sais pas, je me suis retrouver dans cette prairie et je marchais simplement.
-Tu marchais simplement ou tu étais attiré par mon énergie?
Je réfléchis à la question un instant.
-Les deux, je crois.
Elle me scrute un instant et paraît comprendre quelque chose qui m'échappait.
-Tu es en train de mourir, dit-elle avec un calme apaisant.
-Je meurs?dis-je sur un ton tout aussi calme.
-Oui.
-Pourquoi je meurs?
Cette nouvelle ne me fait ressentir aucune peur, mais un calme incroyable m'envahit.
-Tu as été fouiller là où tu ne devais pas et malheureusement c'est ma faute, mais te voila.
Je regarde Madeleine dans les yeux cherchant à comprendre.
-Tu n'as pas peur de la mort à ce que je vois ma petite faucheuse, dit-elle en changeant de sujet.
-La mort n'est que le début d'une aventure.
-Pour les humains, les sorcières ou les loups oui, mais pas les faucheurs. Il n'y a que le néant qui t'attend.
Je maintient son regard.
-Je sais, nous n'avons rien, nous ne sommes rien, dis-je d'un ton résolu.
Le beau visage de l'arbre devient triste.
-Vous êtes des soldats courageux et magnifiques, une de mes plus belles créations. J'ai cependant manquer de temps pour vous créez un chef qui vous emmènerait vers un monde paisible où le repos serait mérité. Vous avez tellement de cœur.
Je lève les yeux vers elle, surprise.
-Quoi?
-Ils vous ont menti et modifié vos souvenirs, mes enfants n'aimaient pas ma façon de faire je dois dire. J'ai été trop douce avec eux je ne le craint.
-Qui êtes-vous?
-Je suis la créatrice, la première, Dieu, la Mère ou peut importe mon nom, je suis celle qui à crée le monde et ses êtres.
Je suis sans voix, mon esprit est encore plus embrumé qu'avant.
-Je suis contente de te revoir ma fille, tu es la première que j'ai choisi et la seule. Mon fils aîné à copié mon procédé pour te créé des frères, mais toi, tu es ma création. Tu es beaucoup plus forte que tes frères parce que dans mon sang coule dans tes veines.
Cette nouvelle me laisse sans voix, je ne trouve aucune réponse dans mon esprit, il est vide.
-Pourquoi m'avoir choisi et pas quelqu'un d'autre?
-Tes souvenirs te font encore défauts mais quand ils reviendront tu comprendra ce que je vais te dire. Tu es une âme pure et forte, une chef née. Quand mon regard c'est posé sur ton âme libre, j'ai compris ce que j'avais à faire. Je t'ai posé une question cette nuit là, la connais-tu?
Je fouille ma mémoire défaillante, quand un flash m'apparaît.
-Pourquoi la vie à de la valeur?
Elle me regarde avec approbation.
-Quelle à été ta réponse?
-L'amour.
Mon esprit s'ouvre soudain et ma mémoire se remet en place, comme un puzzle qui se forme. Tout me reviens, mes souvenirs et mon identité. Je me relève du sol et observe ma mère. Je fais apparaître mon armure de faucheuse, étincelante et féroce. Je ressens la lourdeur de l'armure métallique sur mon corps et cela me procure un certain plaisir. Les dieux m'ont menti et joué dans mes souvenirs, mais maintenant, je sais. Je sais qui je suis, je ne suis pas qu'un pion sur un jeu cruel. Je suis une faucheuse, une accompagnatrice dans l'autre vie, une guerrière.
-Je vous reconnais, mère et je me reconnais.
Elle sourit de fierté.
-Je savais que tu me reviendrais, ma fille, mais l'heure n'est pas aux larmes ou au cajolerie. Tu dois me dire pourquoi tu es ici.
Je prend mon épée dans ma main droite et la fait briller de ma force destructrice.
-Les dieux veulent détruire mes frères et moi-même. Nous sommes devenus encombrant pour eux, tu dois nous sauver, dis-je en posant un genou par terre.
Elle prend un pause en m'observant avant de répondre.
-Je ne peux quitter cette prison, je suis désolée.
Je regarde le sol, retenant mes larmes de frustration.
-Vous devez nous trouver un protecteur, quelqu'un qui nous représentera devant les dieux, quelqu'un avec assez de force pour que les dieux le respecte sinon, nous allons tous finir dans le néant.
Jo me revient en mémoire, il est mort pour me protégé, il flotte dans le néant perdu à jamais.
-Tu parles d'un autre dieu? Un dieu faucheur?
-Oui, exactement.
Elle me regarde longuement.
-Qui sera ce dieu?
-Je ne sais pas ,quelqu'un digne d'être un dieu.
-Comme toi?
-Je ne suis pas digne de ce titre, je suis à peine digne d'être chef depuis la dernière guerre où mes frères sont presque tous mort.
-Ma fille, tu es plus digne de devenir un dieu que mes autres enfants.
Je baisse la tête.
-Il en sera ainsi, lève toi, me dit-elle sur un ton solennel.
J'obéit ne sachant pas trop comment réagir.
-Tu vas répéter après-moi, compris?
Je hoche la tête. Cela va vraiment se produire, je repense au visage en sang de Jo, à celui de Rune, à mes autres frères morts pour rien. Il doit y avoir une justice pour leurs âmes. Jo ne finira pas dans le néant pour l'éternité, je refuse. Je sens des larmes de colère couler sur mes joues. Je me décide pour James et mes frères encore en vie et ceux envolés.
-Moi, Abigail, je promet sur mon âme et ma raison que je serais juste et honnête dans mes actions.
Je répète les paroles de la Mère des dieux.
-Je promet de faire une justice dans ce monde et de protégé mon peuple. Je serais la reine, la mère, la sœur, la générale des légions. Le but de mon existence sera de mener mes troupes vers le repos éternel mérité. Je serais la déesse faucheuse.
Le visage de mon ami couvert de sang me traverse l'esprit et ses paroles:<< Tu es la solution>>. Je ne reculerais plus, je vengerais mon meilleur ami.
Quand je dis la dernière parole, un flash déchire le ciel bleu et une lumière tombe du ciel. Elle vole jusqu'à moi. Elle resplendit de force et de beauté.
-Quand tu touchera l'étoile, tu ne sera plus Abigail la faucheuse, tu sera une déesse immortelle capable de création. Tu deviendra mon architecte, fait moi honneur ma fille.
Elle me regarde avec amour et une larme lumineuse coule sur sa joue de bois.
-Allons-nous nous revoir mère? dis-je en laissant des larmes couler le long de mes joues.
-Peut-être, qui peut dire. Une dernière chose, je sens ton cœur vacillé pour deux autres cœurs. Tu devrais choisir celui qui égale ta force d'âme, qui ne te quittera jamais.
Elle me sourit une dernière fois et je touche la lumière.
Je meurs pour mieux revivre.
<<Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Apocalypse 21:4>>
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