🔥 𝐋𝐚 𝐝𝐞́𝐟𝐢𝐧𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐥𝐞̀𝐫𝐞 🔥

Nouvelle réécriture, cette fois d'un OS datant de 2018! Je suis contente d'avoir pu le retravailler, puisque j'aimais déjà beaucoup son ambiance d'origine 💜

Je le poste plus tôt que prévu afin de célébrer mes 100 abonnés 🥹🎉 Merci à tou.te.s pour vos lectures et votre soutien! D'autres histoires arrivent bientôt... ✨



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COLÈRE (nom féminin) :
état affectif violent et passager, résultant du sentiment d'une agression, d'un désagrément, traduisant un vif mécontentement et accompagné de réactions brutales.
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Je referme cette saloperie de dictionnaire avec force. Je suis parfaitement conscient que ce geste ne fera que confirmer l'opinion négative qu'a Tenya à mon sujet mais, à vrai dire, je m'en branle pas mal.

« Et donc? » grommelé-je, attendant le verdict du binoclard.

« C'est pourtant simple. » déclare-t-il d'un air légèrement supérieur. « Ce n'est pas de la vraie colère que tu ressens. »

« Arrête de me parler comme si j'étais débile! » répliqué-je illico sans penser à ce que ses paroles impliquent.

Il affiche soudain une expression carrément blasée, ce qui a pour résultat de me tendre davantage. Je suis partagé entre deux facettes de ma personnalité : le premier de la classe a une furieuse envie de comprendre sa perception, tandis que le bourrin boosté à l'ego me supplie de me laisser lui péter le nez. Je suis censé piger un truc – mais quoi?

« Bon, tu m'expliques ou je peux aller me faire foutre? »

« Ne recommence pas. » rétorque-t-il en me scrutant de son regard noir. « Ce que j'essaie de te dire, c'est que tu te caches inconsciemment derrière ta soi-disant colère, alors que ce n'est clairement pas ce que tu ressens. Tâche d'y réfléchir, de trouver des éléments extérieurs qui pourraient t'influencer quand tu–... »

« STOP! » l'arrêté-je. « C'est n'importe quoi, ton truc. J'ai envie de vous défoncer parce que vous me gonflez, point! Pourquoi est-ce que t'élabores des théories aussi co–... »

Tenya lève une main, m'interrompant à son tour. Étrangement, je n'explose pas, ma curiosité prenant le dessus malgré moi.

« C'est toi qui m'as demandé de te rejoindre à la bibliothèque pour t'exposer mon point de vue, je te rappelle. Si tu n'as pas envie de l'entendre, j'aimerais autant rentrer pour faire quelque chose de constructif. »

J'inspire un grand coup, muselant le sang brûlant qui pulse dans mes veines. Ça me bute, mais là j'ai besoin de ce mec, et ce même si je ne peux pas le blairer. Notre rigoureux délégué me tape habituellement trop sur le système pour que je puisse ne serait-ce que tolérer son existence.

Pourtant, en cet instant précis, il ne faut pas que je lui montre ma hargne – du moins, pas à l'excès. Lui seul peut m'aider à découvrir ce qui ne va pas chez moi depuis quelque temps... voire depuis toujours.

« Bon, admettons que je me calme... Tu m'expliqueras enfin ce que tu voulais dire pendant le cours? » demandé-je en grinçant des dents.

La concentration fige ses traits carrés, tandis que ses pupilles éclaircies par les verres de ses lunettes me détaillent telles celles d'un scientifique en présence d'un animal rarissime.

« Je ne me souviens plus de ce que j'ai dit exactement. » m'annonce-t-il tranquillement.

« Putain... » fulminé-je. « Tu as dit à Tête d'Œuf, devant les autres abrutis de cette putain de classe, que... »

Je sens mes joues se teinter d'un rose gênant, ce qui me provoque une intense vibration nerveuse. Je serre les poings, sentant déjà la nitroglycérine imbiber mes paumes.

« ... que je ne suis pas colérique. Juste... frustré. »

Un sourire satisfait étire lentement ses lèvres. Il sait quelque chose que j'ignore, et ça me rend dingue. Pour un mec qui n'est arrivé que sixième à l'examen d'entrée, il a un surplus de confiance phénoménal!

« Effectivement, c'est ce que je pense. » confirme-t-il. « Pour tout te dire, cette idée m'a traversé l'esprit lorsque je me suis rendu compte que tes plus grosses crises d'enfant gâté n'éclataient qu'en présence d'une personne précise. Une personne que tu prétends haïr, pour être exact. »

Je recule d'un pas, surpris. Qu'est-ce qu'il bave, celui-là? S'il croit que je suis assez neuneu pour me laisser influencer! Personne ne me dicte mes émotions, ni mes réactions! Et certainement pas celui à qui il fait référence!

« Qu'est-ce que tu–... »

« Tu sais, toute la classe l'a remarqué. »

Bordel de merde, s'il prononce son prénom, je lui éclate le museau sur le bureau.

« La ferme, c'est pas–... »

« Rien ni personne d'autre n'est capable de te faire autant surréagir. Chez toi, ça n'a absolument rien de passager. Tu as certes un caractère... difficile de base, mais je suis persuadé que ce déferlement ne te prend que lorsque tu luttes contre ton a–... »

Je frappe la table d'un grand coup de poing, refusant d'en entendre davantage, puis agrippe le dictionnaire et le balance à l'opposé de la pièce en hurlant :

« TA GUEULE! »

Je choppe mon sac et tourne le dos à ce connard, déterminé à sortir de cet endroit avant de commettre un foutu meurtre. Les étudiants présents me regardent passer sans rien dire – sans doute déjà habitués à mon caractère. Je leur adresse un bon gros doigt d'honneur en passant, à défaut d'une insulte fleurie. Mon cerveau étant en pause, je suis incapable de formuler une bête phrase cohérente.

Je franchis la porte du bâtiment en veillant bien à la faire claquer le plus possible, ne trouvant rien de mieux à faire pour évacuer la tension qui me bousille. Pour qui il me prend, le brunet de mes deux? Il parle comme s'il savait tout de moi, comme s'il pouvait déchiffrer mon esprit à mon insu... C'est insupportable, putain! Si j'étais réellement un frustré, j'aurais une foutue raison de l'être! Or, là, ce n'est pas le cas : je suis le meilleur de la Seconde A, je réussis chaque mise en situation, écrit théorique, oral, activité extrascolaire... Merde!

Ma colère est véritable. Je me sens en permanence agacé par ces extras qui gravitent autour de moi. C'est plutôt normal que je sois si explosif, non? Il faut bien que je fasse sortir cette contrariété! Ce n'est pas ma faute si mes autres émotions ne sont pas assez fortes pour la surpasser! Qu'est-ce que ça peut foutre si ma personnalité ne colle pas avec la définition pourrie du dico? « État affectif violent et passager » ; tu parles!

Je suis sans cesse énervé, et ce depuis le début de mon adolescence! Chez moi, c'est un état constant, une putain d'épine plantée en permanence dans mon épiderme et qui me fait ruer à tous les coups. C'est peut-être un effet secondaire de mon alter, qu'est-ce que j'en sais? Je veux devenir le numéro un des super-héros, pas un putain de comportementaliste!

Soudain, le soleil de fin d'après-midi se libère de l'emprise des nuages et éclaire le sentier. Je m'aperçois alors que je suis planté comme un poteau à la con en plein milieu. Ce qu'il est classe, le futur Dynamight!

Je grogne en m'acharnant par réflexe sur la bandoulière à moitié cramée de mon sac, espérant que ce geste machinal m'aidera à me calmer avant que je ne rentre au dortoir. Manquerait plus que Kirishima remarque mon état, tiens! Il risquerait encore de me casser les couilles avec ses grands discours sur les bénéfices de se confier à un ami...

Je commence à me diriger vers le bâtiment quand, jeté par un dieu raté qui me déteste à coup sûr, un éclat émeraude attire mon regard : le nerd, seul sur un banc avec un de ses carnets sur les genoux.

Sa simple présence dans mon champ de vision ravive mes envies de meurtre. Le destin se fout de ma gueule, et je n'ai aucun moyen légal de lui renvoyer l'ascenseur!

« Encore là, Deku? » braillé-je sans réfléchir, déterminé à reprendre le dessus.

Il sursaute, visiblement étonné que je lui adresse la parole à cette heure – d'habitude, je trace ma route sans faire attention à qui que ce soit.

« Euh, oui... Comme tu peux le voir. » approuve-t-il.

Son regard d'un vert sapin exaspérant croise le mien.

« Tu voulais quelque chose, Kacchan? »

Comme à l'accoutumée, mon pouls s'emballe subitement. Son visage, sa voix... Tout en lui m'incite à éclater et à ravager ce qui se trouve autour.

Je connais ce crétin depuis l'enfance, mais jamais mon ressentiment envers lui n'a été si raide. Je le hais, lui qui me fait sortir de mes gonds avec une telle aisance, une telle insouciance... Comment s'y prend-il pour titiller cette part sombre de moi-même digne d'un super-vilain?

« Nan, laisse tomber. Fous le camp. »

J'entends l'incompréhension qui suinte de mes paroles, tandis que celles de Tenya s'invitent et tournent en boucle dans ma tête, menaçant de me faire perdre les pédales. Mon cerveau – ce connard de traître! – commence à élaborer des théories, à chercher la vraie raison de cette tempête qui est sur le point d'atteindre sa pleine puissance. Je fais de mon mieux pour refouler tout ça, et me dirige vite vers notre internat.

Il faut que je dégage d'ici.

« Kacchan? Ça n'a pas l'air d'aller... »

« De quoi j'me mêle, putain?! »

Mon corps réagit avant que je puisse l'en empêcher. Je me braque aussitôt, muscles tendus, prêt à enfin libérer la chaleur de mon alter, si naturelle au creux de mes mains.

« Qu'est-ce que ça peut te foutre, que j'aille bien ou pas? T'es ma mère, peut-être? »

Ce n'est pas de la vraie colère que je ressens.

« Rentre chez toi, minable! »

Rien ni personne d'autre n'est capable de me faire autant surréagir.

L'image de Tenya resurgit à l'improviste dans mes pensées, flash-back indésirable qui me ruine totalement. Je revois avec une netteté désagréable ses gestes saccadés, pendant que ses lèvres forment les mots qui détruisent minutieusement mes certitudes depuis ce matin : « Il est malheureux parce qu'il refuse de s'écouter. C'est de la frustration pure et simple... »

Deku avance une main timide vers moi, cherchant comme toujours à me secourir. Je suis anéanti, presque plié en deux et des larmes au bord des paupières.

« Kacchan... »

Je sens ses doigts se poser sur mon épaule, tandis qu'il délaisse son cahier pour s'accroupir à ma hauteur. Je n'ose même pas croiser son regard, de peur que la théorie de Tenya ne se révèle exacte.

J'ai passé ma vie à l'exécrer, à haïr sa bienveillance, son optimisme et son courage.

Comment suis-je censé réagir en me rendant compte que ce n'est finalement que du flan?

« Je sais que tu me détestes, mais je voulais juste te rappeler que je suis là si tu as besoin de parler à quelqu'un. »

Je relève brusquement la tête, choqué.

« Je te dis de dégager, et toi tu me proposes ton aide? Mais comment tu fais pour être aussi stupide, Deku? »

Je me redresse, le dominant de nouveau par ma taille.

« Je comprends pas. Je me conduis comme un enfoiré avec toi et tu continues de me coller aux basques! T'as rien de mieux à faire? Je–... »

« La ferme! »

Son ton me coupe net.

« Putain mais tu peux pas juste accepter qu'un de tes camarades en ait quelque chose à foutre de toi? C'est si dur que ça d'être un humain décent? Pauvre con! » crie-t-il, rougissant par la même occasion.

Il s'empresse de m'abandonner et prend la direction du dortoir. Je sens sa colère irradier – une colère véritable et justifiée.

« Attends! » l'arrêté-je malgré moi.

Il persiste.

« Deku, merde, attends! S'il te plaît! »

Le fait d'entendre une formule de politesse dans ma bouche le surprend suffisamment, puisqu'il se tourne de nouveau vers moi avec une stupéfaction nouvelle sur le visage.

« Qu–... Qu'est-ce que tu viens de dire? » souffle-t-il.

Je songe quelques secondes à ma réponse, ne sachant pas moi-même pourquoi je lui ai demandé de rester...

En fait, si. Je le sais.

Mais cette vérité est trop nunuche pour que ma fierté puisse s'en remettre.

« Ça doit vraiment pas aller fort si tu t'abaisses à me parler respectueusement. »

Il s'est beaucoup rapproché, là, non?

« J'irais pas jusque-là non plus... » marmonné-je.

Je bous intérieurement. À cause de cet abruti à binocles qui n'a pas pu s'empêcher de l'ouvrir, les rênes de ma propre vie sont en train de m'échapper.

« L-laisse tomber, va. »

Je m'apprête à fuir, une chaleur honteuse me brûlant les joues... mais Deku en décide autrement. Il m'agrippe par le bras, me force à le regarder. Jamais je n'avais vu une telle détermination dans ses yeux auparavant.

« Kacchan... Parle-moi. Ça ne te ressemble pas, cette attitude ambigüe. »

« Me touche pas comme ça... » gémis-je.

Le contact de sa peau calcine la mienne. Pourtant, je refuse de céder et ne bouge pas d'un pouce.

« Pourquoi? Je te dégoûte tant que ça? »

La peine cachée dans ces mots achève de foutre en l'air la balance. Peu importe ce qu'il pourra bien se produire par la suite, il faut que je mette un terme à cette blague foireuse.

« Non. C'est ça, le problème. » asséné-je en écrasant mes doutes.

Je me dégage de son emprise et m'efforce de retrouver mon aisance habituelle. Hors de question que je passe pour un faible, surtout maintenant.

« Bon. Ça va sans doute te paraître complètement dingue, mais... J'étais avec Tenya, juste avant. À la bibliothèque. » commencé-je.

Je crois voir une lueur de déception traverser son visage, mais ne la relève pas.

« Ce matin, en cours, il a dit un truc qui m'a pas plu. Du coup, je lui ai demandé de venir s'expliquer. C'était une remarque débile, tu vois? Comme quoi je serais un frustré en proie aux hormones de l'adolescence... » (Je grince des dents.) « Bref, des conneries... Jusqu'à ce qu'il aille plus loin. »

Je lui récite mot pour mot la définition proposée par le dictionnaire, gravée dans mon esprit, puis lui expose le point de vue de son pote du mieux que je peux.

« Voilà : selon lui, je peux pas être simplement colérique. Mes... crises... ne sont pas passagères. Je suis constamment remonté. Contrarié. » (Je baisse d'un ton.) « Et en particulier quand tu es dans les parages, en fait. »

Je ferme les yeux, incapable d'observer l'effet que mes paroles ont sur lui. J'ai honte de ce moment de faiblesse quasi immédiatement.

« Et donc? »

Je le sens s'approcher de plus en plus.

« Qu'est-ce que ça veut dire, exactement? »

« T'es vraiment obligé de forcer? » grincé-je, agacé.

« Regarde-moi, merde! »

Dépourvues de violence, les mains abîmées de Deku se posent soudainement sur mes joues. Les battements de mon cœur s'accélèrent, ma gorge se serre...

« Tu n'as pas le droit de te défiler, Kacchan. Tu dois poursuivre, je t'en prie! »

« Pourquoi est-ce que c'est si important pour toi? »

Je plonge finalement dans ses iris verts et y décèle ses larmes de pleurnichard, si familières... accompagnées d'un espoir tellement intense que j'en ai le souffle coupé.

Je suis fini.

« Parce qu'il faut que je sache si ça vaut encore le coup de m'accrocher comme ça. » chuchote-t-il.

« T'accrocher? Mais tu es... »

« Je ne me justifierai pas tant que tu ne m'auras pas dit ce que je veux entendre. »

« Deku? T-tu m'aimes? »

Silence. L'air sombre, le nerd se détache de moi. Il recule d'un pas, cherche de nouveau à fuir.

« Deku... Si c'est le cas, j'te conseille d'oubli–... »

« Quoi? Tu me conseilles de faire quoi, Katsuki? Tu penses vraiment avoir le droit de me donner des recommandations alors que tu n'es même pas capable d'être franc avec moi? »

J'ai l'impression d'être acculé. Pour la première fois depuis longtemps, je suis davantage proie que prédateur.

« Fous-moi la paix, tu veux? »

Il s'apprête à partir – pour de bon, ce coup-ci. Pris d'une impulsion soudaine, je choppe sa main et... la serre doucement.

« J-je t'aime! »

« Bordel, laisse-moi! »

« Je suis amoureux de toi, Izuku! »

« A–... attends, quoi? »

« T-tu m'as bien entendu. »

J'inspire à fond. Les mots sont sortis en parfaite autonomie de ma bouche. Aussi, j'anticipe presque leurs conséquences – un arrêt cardiaque, la terre s'ouvrant sous mes pieds, une flambée inespérée...

Honnêtement, je ressens surtout un profond et authentique soulagement, comme si ces trois petites syllabes, si simples, pesaient en réalité des tonnes et venaient juste de disparaître.

C'est ça : un sentiment grisant de libération.

« Et... Je te présente mes excuses. Pour tout. » poursuis-je, enhardi par ma déclaration. « Je me suis comporté comme la pire des raclures avec toi, par pure fierté, et je te jure que je vais tout donner pour que tu puisses... enfin, si tu le souhaites... me pardonner. »

Deku est figé, à l'exact opposé de la tornade qui me ravage finalement la poitrine. J'ai envie – non, besoin – d'ajouter quelque chose, histoire de casser cette atmosphère lourde et étouffante... Pourtant, quand je m'apprête à le faire :

« Kacchan, si tu ruines ce moment, je te tue. »

Un frisson me parcourt quand son souffle vient frôler mes lèvres. Je sais pertinemment que ce qui va se passer va devenir mon souvenir le plus intense.

« Izuku... »

Je n'ai pas le temps d'en dire davantage. Il m'embrasse sans me laisser une occasion d'esquisser le moindre mouvement, sans même que mon cerveau ait la possibilité d'analyser convenablement la situation.

La seule chose dont je suis sûr, c'est que j'adore ça.

Mon palpitant se disloque sous le coup de l'émotion, des frissons d'une agressivité rare me secouent. C'est ça. C'est ce truc! Ce que j'ai attendu de ressentir pendant toutes ces années, ce que j'avais camouflé malgré moi sous une colère et une violence factices...

Je glisse mes doigts dans les cheveux émeraude du petit être sensible qui m'a fait ça, prêt à accepter l'inévitable : je suis désespérément amoureux de lui.

Je penche la tête, cherchant à approfondir ce baiser. Mes mains se posent derrière sa nuque, et je perçois nettement les battements affolés de son cœur, dans le même état que le mien. J'ai une envie de lui tellement forte que je renonce à ma délicatesse : j'entreprends de forcer le barrage bien sage de ses lèvres pour atteindre sa langue, si séduisante...

« Hm... Kacchan, attends... »

Essoufflé, les yeux pétillants, Deku se détache de mon emprise. Je lâche un petit grognement mécontent.

« Quoi? » grommelé-je.

« T-tu ne peux pas aller si vite... J'ai cru à ta haine p-pendant des années... J'ai besoin d'un instant pour accepter notre... nouvelle relation? » tente-t-il de m'expliquer en rougissant.

J'entends la question dans ses mots et me détends. Je ne peux pas exiger une adaptation directe, quelques minutes seulement après ma déclaration. Pour le moment, je suis déjà amplement satisfait que mes sentiments soient réciproques – je saurai m'en contenter.

Maintenant, c'est à moi de faire mes preuves et de le rassurer quant à ce changement de cap pour le moins... radical.

« Pas de souci, Deku. » acquiescé-je.

Je le sens prêt à protester, mais il se ravise. Un large sourire s'épanouit sur sa bouille, illuminant mon espace.

« Kacchan, je suis tellement heureux! » s'exclame-t-il avec sa candeur coutumière en me sautant au cou.

Il m'enlace avec force avant de déposer au passage un léger baiser sur ma pommette. Incapable de trouver les bons mots, je me contente de lui rendre son étreinte, un rire idiot montant dans ma gorge... Et je l'en laisse sortir, vide de moquerie.

Je suis juste heureux, moi aussi.

« Je te promets de vraiment te mériter, le nerd. »

Finalement, on ne lit pas que des conneries dans le dictionnaire.


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