Chapitre 8 (partie 2) : Tuer, Confier, Venger.
Elle commence a se balancer d'avant en arrière comme possédée. Ses larmes redoublent d'intensité. Sa voix est complètement déchirée par ses pleurs.
— Tu sais qui je venais de tuer ? Jordan ! Je ne savais plus quoi penser. J'ai paniqué, c'était le frère à ma meilleure amie ! J'ai appelé mes parents et les secours avant de caché l'arme, ensuite je me suis allongée à côté de lui et j'ai attendu que l'ambulance arrive. Mes parents sont arrivés en même temps que les forces de l'ordre. Tu sais j'étais encore toute jeune et j'étais pas prête à assumer se meurtre, gâcher ma vie à cet âge... c'est vrai que je m'ennuyais, c'est d'ailleurs pour ça que je m'étais mêlée à toute cette histoire mais c'était trop de responsabilités. Lettie m'aurait détestée.
Elle se calme quelques instants mais c'est de courte durée, elle reperd vite le contrôle de son corps.
— Alors, complètement terrorisée j'ai menti. Mes parents avaient compris la vérité mais ils avaient décidé de me couvrir. Officiellement j'avais retrouvé Jordan mort. D'après les policiers il avait une énorme quantité de stupéfiants dans le sang, ce qui expliquerait le fait qu'il ne m'ait pas reconnu. Lettie était dévastée, la voir comme ça me faisait si mal... les semaines sont passées, elle ne s'en remettait pas, et moi je tentais de vivre avec la culpabilité. La nuit, mes cauchemars se faisaient plus violents, je ne dormais presque plus. Ce secret, ce mensonge était trop lourd pour moi. J'ai craqué, et comme aujourd'hui avec toi, un an après, j'ai tout raconté à ma meilleure amie. Je venais de signer la fin de notre amitié. Le lendemain, je suis allée au poste de police. Et maintenant je suis là, en face de toi. Lettie ne m'a plus jamais adressé la parole et mes parents ont accepté mon choix.
Ses larmes coulent lentement le long de ses joues. Elle semble si touchée par cette histoire, elle n'a pas tourné la page sur tout ça. Au final, je ne sais que dire, comment la consoler ? C'est impossible. Je ne veux pas lui dire des mots bancales qui n'ont aucun fond de vérité. D'habitude j'aurai fuit cette situation mais aujourd'hui je vais devoir utiliser mon plan B, la rigolade.
— Et moi qui pensais avoir une junkie pas très douée avec moi, je vais arrêter de te sous-estimer de la sorte !
Je rigole un peu la faisant sourire.
— Bah quoi ? Je ne sais pas faire dans le registre émotionnel.
— De toute façon je ne cherchais pas ta pitié, j'avais simplement besoin de parler. Il n'y a que toi et Lettie qui connaissent la vraie histoire.
— Top secret alors ?
— Exactement ! À toi maintenant, raconte moi quelque chose sur toi.
— À part que personne résiste à mon sex-appeal et que je suis recherché dans tout le pays ?
Elle rigole, faisant disparaître complètement ses larmes. J'aurais presque l'impression de ne plus être en prison. Sari me demande de lui en apprendre plus sur ce deuxième point.
— Hum disons que je suis une sorte d'héroïne que le gouvernement prend pour une méchante. J'ai mes propres règles, mes propos lois et mes propres principes. Je me bat pour mes valeurs et rien ne peut m'arrêter. À ce sujet, je ne peux pas t'en dire des masses, mais si tu le souhaite je peux te parler de ma copine.
— Ah parce-que tu as une copine ? Comment ça se fait que tu as réussi à te pauser ? Et au passage je n'arrive pas à croire que tu sois une soit disant héroïne !
Elle se moque ouvertement de moi et je ris avec elle. C'est bientôt la fin du monde je crois.
— Eh oui, et cette histoire ne date pas d'hier. Ça fait cinq ans que nous sommes ensemble, que nous étions ensemble plutôt. Un silence prend place entre nous que je finis par briser. Tout n'était que cinéma pour elle, je suis si déçue, si tu savais, je l'aime tellement ! Mais je ne peux même pas lui demander des explications puisque je suis coincer ici et qu'elle a disparu.
Je continue à lui parler de ma relation pendant encore de longues minutes, nous rejoignons ensuite notre dortoir en empruntant le même chemin. Je passe un excellent moment, ça fait longtemps que je n'ai pas ressenti cela.
Le lendemain, alors que je suis entrain de travailler à la bibliothèque un gardien vient me chercher pour m'emmener dans le réfectoire. Un caddie avec plusieurs bouteilles remplies de limonade et des verres en cartons de deux tailles m'y attendent. Dix minutes plus tard, je traverse les couloirs pour proposer de la limonade fraiche. J'ai déjà terminée une bouteille de cinq litres quand j'arrive devant le dortoir d'Amanda et de ses pestes. Je remplis plusieurs verres de taille classique et un grand verre, dans celui-ci je vide le contenu de la fiole que j'avais récupéré au réveille. Ce n'est, au total qu'une dizaine de goutes, mais cela suffira amplement. J'entre dans la chambre et crie "Limonade !". Toutes les filles se rassemblent autour de moi mais la coiffeuse les repousse pour se frayer un passage et se planter devant moi. Comme je l'avais bien devinée, elle prend la plus grande quantité de boisson, puis toutes les autres se servent. Dès qu'Amanda avale une gorgée, je sors. Je m'aime.
Je n'ai même pas le temps de changer de couloir que j'entends des cris venir du dortoir d'Amanda. Je la vois sortir de sa chambre en courant me cherchant du regard. Quand elle m'aperçois, elle court dans ma direction en hurlant mon nom. Alors qu'elle s'apprête à me sauter dessus, je m'écarte et elle s'écrase contre le mur derrière moi. Très vite plusieurs gardiens arrivent pour l'immobiliser. Dans le dos du gardien je lui tire la langue et la regarde partir vers l'infirmerie, le visage tout gonflé. Ah... qu'il est beau son visage comme ça ! Après ça, ma journée continue sans encombres, je distribue de la limonade et en milieu d'après-midi je fais un peu de sport.
Juste avant la fermeture de la boutique, en fin de journée, une annonce est donnée pour me prévenir que mon livre est bien arrivé. Je me dépêche de me rendre dans le petit bâtiment pour l'acheter. Cette Ruby a au moins eu la finesse d'esprit de "vendre" son livre à un prix plus qu'abordable. Je me le procure et sans l'ouvrir je me dirige au fond du jardin. Je m'installe contre un arbre et commence à observer la couverture du bouquin. Le titre est écrit dans une couleur argent et la couverture est bleue. Les pages à l'intérieur ressemblent à première vu à n'importe quel livre.
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