Chapitre 5 : Amélia

— Laisse les au moins se faire un câlin Seb'.

Tandis que le méchant gardien souffle, ma sœur ne perd pas de temps et se colle avec force à moi, différemment de d'habitude, nous n'avons jamais été vraiment tactile entre nous, je ne dis pourtant rien et me laisse faire. Quelques secondes plus tard je sens sa main se glisser sous mon t-shirt, elle y coince quelque chose et s'éloigne de mon corps en chuchotant qu'on en parle demain.

La gardienne PANNOLI , qui a intervenu juste avant insiste maintenant auprès de tête-à-claque, alias le pire gardien, pour me raccompagner, il cède et je suis la blonde vénitienne. Dans la salle intermédiaire elle me demande ce que je cache sous mon t-shirt.

— Mise à part mes jolies abdos, rien !

Elle ne peut pas s'empêcher de m'imiter et de rigoler, mais reprend très rapidement son sérieux.

— Arrête de me mentir, j'ai vu votre manège avec ta sœur.

Griller... J'hésite un instant puis décide d'avouer, elle finira par trouver un moyen de le savoir, en me fouillant, et je ne veux pas que ça ailles aux oreilles de la directrice.

— Une lettre... Une lettre de ma copine.

— Pourquoi n'est-elle pas venu pour te dire ce qu'elle a à te dire ?

— Justement, je n'en sais rien, c'est écrit  dans cette lettre.

Elle semble réfléchir, peser le pour et le contre puis elle finit par me demander de lui montrer. Je refuse évidemment, lui disant que même moi je ne l'ai pas encore lu. Elle ignore complètement mes protestations et me réclame la feuille. Je capitule au bout de plusieurs secondes et lui tend. La gardienne lit les mots de ma copine, et au fur et à mesure de sa lecture je la vois pincer des lèvres, ce qui me fait encore plus peur et augmente ma curiosité.

— Parfois c'est mieux de ne pas connaître la vérité... Tiens, pour cette fois je vais faire comme si je n'avais rien vu, mais c'est exceptionnel. Si tu veux vraiment le lire fait le à l'abri des regards, la salle de sport par exemple ou les toilettes.

J'hoche la tête et la remercie, elle m'enlève les menottes et je sors de la pièce sous son regard compatissent. Je ne suis pas rassurée, vraiment pas. Que contient cette lettre pour que ça a l'air si grave ? Merde, Amélia qu'as-tu fais ? Je n'y tiens plus et me rends en vitesse dans la salle de sport. Assise derrière un rameur je suis prise de doutes. Dois-je vraiment l'ouvrir ? Je la tourne plusieurs fois entre mes mains et sans m'en rendre compte, avec des gestes automatiques j'enlève le papier qui se trouve dans l'enveloppe. Je ferme les yeux, inspire profondément et je déplies la feuille, c'est le moment de vérité.

"Ael prévient Sasha que tout ça, tout ce qu'on a vécu ensemble n'était que du cinéma, ça n'a jamais été vrai. Je jouais un rôle. Sasha me permettait d'avoir de l'argent facile et en bonne quantité, d'avoir un toit de qualité et d'être comblée sexuellement. Dis lui qu'elle doit m'oublier, faire comme si je n'avais jamais existé, car moi, c'est ce que je vais faire. Un "nous" ne peut pas exister, ce n'était qu'une illusion. Je ne l'ai jamais aimée, ça n'arrivera jamais. J'ai profité, pendant cinq ans, de la tranquillité que m'apportait notre couple, maintenant les choses ont changé, elle est en prison et je n'ai plus ce que je cherche, cette histoire est donc terminée. Cette histoire qui n'était pas totalement sincère. Ne me cherchez pas, n'essayez pas d'entrer en contact avec moi, effacez moi de vos vie comme je suis sur le point de le faire avec vous. On ne se connait plus. Ce sont les dernier mots que vous aurez de moi. Si ça peut vous aider, considérez moi comme morte.

Je vous souhaite une bonne continuation, adieu.

Amélia"

Elle... Je ne sais même plus quoi penser, comment a-t-elle pu me faire ça ? D'étranges émotions naissent en moi, mais c'est beaucoup trop embrouillé pour que je puisse y déchiffrer le moindre sentiment. La violence de ses mots pèsent sur moi, je ne trouve aucun autre moyen que de m'allonger pour encaisser ça. Mon cœur bat si vite que j'ai peur qu'il va lâcher, mes oreilles n'entendent plus que ça, des battements forts et rapides. Je suis assommée par les milliers de souvenirs qui affluent dans mon cerveau.

Il fait sombre à l'intérieur du bar, je n'ai pas l'habitude de venir dans ce genre de lieu, je n'apprécie pas vraiment l'alcool, la drogue ou la chaleur qui se dégage de ces corps collés. Mais que fais je ici alors ? Je cherche un ou une proie, parce-que moi c'est le sexe que j'aime par dessus tout. Et ici, je sais que je pourrai trouver ce que je cherche. Je commande un soda et vais m'assoir dans un coin où j'ai une vision globale de la pièce.

Aujourd'hui j'ai particulièrement envie de sexe pour me détendre. J'ai passé une horrible journée. Trois mecs bien costaud me sont tombé dessus, j'ai eu du mal à les maîtriser, j'ai même faillis y laisser la peau.

Tout en sirotant mon soda, qui vient d'arriver je commence à filtrer les gens présents. Les saoules les défoncés et les trop âgés sont éliminés dès la première étape. Ensuite j'écarte les puceaux et les pucelles ainsi que les gens pas très sûrs d'eux, aujourd'hui je ne veux pas jouer la prof, je veux recevoir ce que je donne. C'est au tour des gays de se faire éliminer. Il ne reste plus que quelques personnes. Trois femmes et deux hommes, pour être exacte. Durant quelques minutes je les observe attentivement, je remarque alors que l'une des femmes est en train de me fixer avec intensité. Elle doit mesurer un mètre soixante-dix, ses cheveux sont teint en rouge, son corps, lui, est mis en valeur par une robe noire qui lui arrive à mi-cuisse, elle est simple, mais la rend tellement sexy. Nos regards se captent, comme aimantée, elle s'approche de moi d'une démarche de fauve. Je crois que j'ai trouvé celle qui me faut pour la soirée.

Très rapidement elle se retrouve à moins d'un mètre de moi, pourtant aucune de nous ne parle, nos regard qui ne se sont pas lâché le font à notre place. Finalement, je n'y tiens plus et lui propose qu'on aille chez elle. Elle refuse, préférant qu'on aille chez moi. Je suis plus qu'étonnée, c'est la première fois que quelqu'un refuse. Elle du comprendre que cette situation m'a surprise car elle reprend la paroles dans un simple murmure.

— Ne jamais ramener un plan cul chez soit, règle que tu sembles aussi bien connaître que moi. Que dis-tu d'un hôtel ? J'en connais un super !

Je réfléchis, les hôtels ne sont pas les meilleurs endroit pour ce genre d'activité, mais d'un côté je n'ai pas envie de laisser passer mon divertissement. J'hésite beaucoup avant de lui répondre.

—Ton corps est vraiment attirant pour que je refuse.

On commence à marcher en direction de la sortie.

— Ne t'inquiète pas, tu ne vas pas regretter, tu vas passer la meilleure nuit de ta vie. Tu vas jouir comme tu ne l'as jamais fait avec quelqu'un d'autre.

Je rigole, j'ai l'impression de parler avec mon double.

—Tu m'as l'air trop confiante, je suis sûre qu'après seulement un passage entre mes mains tu n'auras même plus assez d'énergie pour respirer.

Elle se met également à rire, et nous arrivons devant un hôtel.

Cette soirée a été l'une des meilleures de ma vie, nous n'avons pas dormit de la nuit mais nous ne nous sommes pas du tout ennuyé pour autant. Elle était aussi douée que moi et c'était terrible.

Oui, c'est vrai, au départ ce n'était que du sexe. À la suite de notre première rencontre on s'est recroisée dans un autre bar, on a fini dans la même position que précédemment, c'était aussi bien. On a alors décidé d'échanger nos numéros, et durant près d'un an on s'est vue régulièrement. Petit à petit, nos voix travaillaient plus que nos langues et notre cerveau plus que nos corps. Je commençais à la voir de plus en plus pour être en tête à tête et non en corps à corps. Puis les choses se sont fait naturellement, on avait pas besoin de parler qu'on se comprenait. Comment ai-je été aussi aveugle ? 

Plus qu'elle, je me déteste moi. Elle, elle a simplement joué un très bon coup et moi je n'ai rien vu. Elle a été maligne. Elle m'a bien eu, je ne peux que la féliciter. Mais moi, moi j'ai été débile, je n'ai rien vu venir. Je ne fais jamais entièrement confiance à quelqu'un, les gens sont près à trahir pour tellement peu... Pourtant cette fois, j'ai mis de côté l'une de mes principes majeur pour elle, et maintenant je dois en subir les conséquences. 

Elle sait beaucoup de choses pour que je la laisse filler si facilement. Mais que faire quant on est enfermée sous hautes surveillances ? Je passe le restant de la journée à réfléchir dans cette petite pièce, je ne pense même pas à aller manger. Le soir, dans mon lit, je ne sais toujours pas quoi faire. Qu'elle ne m'ait jamais réellement aimée est une chose, mais qu'elle sache autant de choses sur moi en est une autre. 

Le lendemain je me réveille en sueur, j'avais oublié la canicule. En m'habillant je ne prends pas la peine de mettre un t-shirt, une brassière suffira amplement. De toute façon la vu de mes abdos ne dérangera personnes. Je bois un café et rejoint la salle de sport. Amélia ne m'a jamais aimé, elle connait énormément de mes secrets, je suis enfermée. Je fais plusieurs séries de pompe, mais aujourd'hui je travaille surtout mes jambes, en faisant quelques séries avec la presse à cuisses et une demi-heure de vélo elliptique. Au moins pendant ma séance de sport je ne réfléchis pas à celle qui a été ma copine pendant si longtemps.

Un peu plus tard dans la journée j'appelle Ael pour lui dire de ne pas venir, j'ai besoin de temps avant d'aborder ce sujet.

Trois jours passent à une vitesse folle, je n'ai rien fait à part aller travailler à la bibliothéque et m'entraîner. Mais le choc est encaissé, je vais pouvoir commencer à réfléchir à un plan pour sortir de la ou du moins trouver un moyen d'introduire du matériels pour que je puisse avoir assez d'outils afin de continuer mes missions même en temps que prisonnière.

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