Chapitre 18 : Welcome to the panic room

     César me met un coup de pied si fort que j'en grimace de douleur. Il s'apprête à recommencer quand son téléphone sonne, il jette un coup d'œil à l'écran avant de me lancer un regard meurtrier et de sortir de la pièce.

J'en profite pour appuyer contre ma poche droite pour essayer d'allumer la montre que j'y ai caché. Une fois que je sens le vibrement caractéristique, mon oreillette émet un petit grésillement avant de laisser la place à la voix inquiète de ma sœur.

"Sha ! Bordel qu'est-ce qui se passe ?"

"J'ai fait diversion. N'envoyez personne pour venir me chercher. C' doit croire que je travaille seule avec toi. Concentrez vous sur l'essentiel."

Un long silence suit mes mots avant qu'elle ne me réponde.

"Bien. J'efface le contenu de la montre, ils ne pourront pas remonter jusqu'à nous mais on aura plus moyen de communiquer."

"Je vais m'en sortir Ael et si jamais, prends soins de Rufi, je t'aime."

"Sasha ! T'as intérêt à revenir vivante..."

La fin de sa phrase est presque inaudible, la suppression des données a du prendre fin. Je me concentre maintenant sur les voix qui m'arrive de derrière la porte.

— ...échappé à part ça, RAS Monsieur.

La porte s'ouvre avec violence sur un César toujours aussi énervé.

— C'est toi qui a libéré le gamin !

Qu'il est perspicace ce bonhomme.

— Bien sûr que non ! Il a réussi à sortir de sa cage en verre, seul.

Je le nargue, ce qu'il n'apprécie guère.

Son poing atterrit à nouveau sur mon visage et cette fois du sang commence à couler de mon nez. Je crois qu'il vient de me le casser.

— Dis moi pour qui tu travailles !

— Oh mon petit César, tu me connais si mal que ça ? Je suis vexée. Je ne travaille que pour moi-même.

Il cherche sur ma figure des signes qui puisses lui prouver que je mens, mais à part un sourire provocateur, mon visage n'exprime rien. Pour la première fois depuis qu'il m'a reconnu, il sourit.

— Donc à part ta sœur personne ne va te chercher... je crois qu'on va bien s'amuser. Un sourire sournois prend place sur son visage.

Sur ces mots il sort de la pièce, ordonnant à un de ses hommes de venir me fouiller. Celui-ci s'exécute et récupère la montre ainsi que l'oreillette qui sont complètement désactivées. Une fois qu'il a terminé sa tâche, il quitte le bureau en fermant la porte.

Je reste assise, les mains attachées dans le dos pendant plusieurs heures. Le sang sur mon visage a séché depuis bien longtemps. Autour de moi, le silence règne, je viens même à me demander si on ne m'a pas oublié. Au début, j'ai voulu essayer de me libérer mais très vite je me suis rendue compte que ça allait être difficile. En plus d'avoir attaché mes poignets au pied du bureau, ils ont fait passer une corde entre chacun de mes doigts. J'en suis venue à la conclusion que pour le moment je ne peux rien tenter. Je dois attendre qu'ils me détachent pour une raison ou pour une autre.

— Sasha ?

Je relève immédiatement mon regard qui était fixé sur mes pieds. J'étais si concentrée à analyser toutes les possibilités de fuite qui pourraient se présenter que je n'ai pas entendu la porte grincer.

— Amélia...

Le dégoût prend place sur mon visage quand j'aperçois mon ex. Elle a fermé la porte derrière elle.

— Sale traître !

Mes mots ont effet de la faire reculer d'un pas.

— Je... je ne suis pas une traîte.

J'hausse un sourcil. Va falloir être plus convaincante que ça ma grande.

— J'ai juste fait ce que j'avais à faire...

Malgré son assurance, son regard fuit le miens, elle n'est pas à l'aise.

— ...mais je ne suis pas là pour te rendre des comptes, cette époque est révolue.

Elle me montre l'assiette de purées qu'elle tient avant de venir s'accroupir à côté de moi.

— Depuis quand César s'occupe aussi bien de ses prisonniers ?

— Il n'est pas au courant.

Elle plonge la cuillère dans la bouillie qu'elle me tend, à peine le liquide en contact avec ma langue que je lui crache tout à la figure. Elle se relève d'un coup, les traits de son visage déformés par la colère.

— Je ne veux rien qui vienne de la part d'une traite. Je dis d'un ton amère.

En s'essuyant le visage elle se rapproche de la porte, juste avant de la franchir elle me fait un doigt et disparaît de ma vu.

Au bout d'un temps, l'ennui prend le dessus et je finis par m'endormir. Je me réveille bien plus tard, quand une jeune femme me touche l'épaule. Elle me previent qu'on va m'emmener ailleurs.

Oh, une excellente opportunité pour essayer de fuire !

La garde me détache les mains du pied et de la table, j'en profite pour me relever d'un coup et de la surprendre. Elle lâche le bout de la corde, je me retourne et lui donne un énorme coup de pied. Elle tombe sur le bureau dans un grand fracas. Deux hommes entrent dans la pièce, alertés par le bruit. Je fais tomber le premier en lui faisant un croche pied, le deuxième, bien plus baraqué, sort son arme et me met directement en joue, pourtant, ça ne m'arrête pas, c'est peut-être ma seule chance. Mon pied s'écrase contre le pistolet qui vole dans les airs pour atterrir quelques mètres plus loin. Mais l'homme que je viens d'attaquer est bien plus réactif que je ne le pensais, il attrape ma cheville immédiatement après, tirant dessus ce qui cause mon déséquilibre. Je m'écrase à côté du premier homme qui se relève juste à temps pour venir appuyer son genou entre mes omoplates. À la suite de quoi je sens une grande décharge électrique traverser tout mon corps.

— Essaies de fuir une nouvelle fois et je double la puissance, c'est bien clair ?

Je rigole pour le provoquer faisant basculer son corps d'un puissant coup de bassin. Il tombe à côté de moi et c'est sa collègue qui vient à sa rescousse avec son taser. Cette fois tout mon corps se tend et un cri m'échappe.

— On fait moins la maligne hein ?

— Je vais... tous... vous butez !

Les trois rigolent avant que le plus costaud d'entre eux viennent me mettre debout. La femme me menace avec son outil de torture appuyé contre mes cotes.

Les deux gardes m'escortent jusqu'à l'extérieur de l'entrepôt où ils me font entrer dans l'arrière d'un camion. Ils m'attachent à un barreaux avant de claquer les portes. Quelques minutes plus tard, le moteur démarre. Je me demande bien où est-ce qu'ils m'emmènent. Peut-être au QG ? Ou bien dans un coin perdu où ils pourront me tuer et cacher mon corps sans difficulté, je n'en sais rien et cette situation commence vraiment à m'énerver. Finalement, on roule une bonne heure avant de s'arrêter. Ils leur faut quelques minutes supplémentaires pour venir me faire descendre, mais avant que je n'ai le temps de voir quoi que ce soit, l'une des femmes, vient me bander les yeux. Je ne pense pas qu'ils prendraient cette peine s'ils comptaient me tuer. Ça me rassure un peu.

Pourtant ça ne suffit pas pour autant à me laisser faire, je me débat, essayant de donner des coups à l'aveuglette. Même si je tente de me repérer avec mon ouïe, je manque d'entraînement dans la discipline du combat à l'aveugle, j'atteins très peu mes assaillants. L'un d'entre eux me prend par surprise en ne faisait aucun bruit et me plaquant contre le camion. Je parierai sur une femme, sûrement celle qui m'a bandé les yeux pour être aussi discrète. Elle appuie le bout de son arme dans mon dos.

— Je te conseille d'être plus docile que ça si tu veux rester en vie.

Sa voix est complètement maîtrisée, elle a l'habitude de faire ça, menacer les gens.

— Tu ne me fais pas peur ma jolie, si tu voulais me descendre tu l'aurais déjà fait. Il semblerait que César ait des plans différents pour moi.

— Il rate juste une occasion en or pour t'enlever une fois pour toute de nos pattes, moi, je saurais la saisir.

Voilà qui est intéressant, elle n'est pas d'accord avec notre ami commun.

À la suite de ça, on me force à marcher sur plusieurs mètres, si j'en crois mon odorat et mon ouïe nous sommes proche ou dans une forêt. Après près de cinq minutes, j'entends l'un des gardes parler, il prévient de notre arrivé. Suite à ses indications un bruit métallique se fait entendre, ce grincement ne peut venir que d'un portail qu'on ouvre.

Je ralentis le pas, je n'ai aucune idée d'où on est, et très clairement je ne veux même pas imaginer ce qu'ils comptent me faire subir. Miss je suis pas d'accord avec César n'apprécie pas et elle me met un coup dans les cotes, elle a bien de la chance que mes mains soient attachées.

On me fait entrer ensuite dans une cabane où un chalet à en croire l'odeur de bois humide et de remfermé qui nous entoure. La garde me donne cette fois un coup à l'arrière des genoux, sans prévenir, et je tombe pour me retrouver assise sur une chaise. Immédiatement, je sens des cordes qui se resserrent autour de mes chevilles et une autre qui vient retenir mon buste contre le dossier, je ne peux plus bouger. Enfin, on m'enlève le bandeau qui m'empêchait de voir.

Nous sommes bien dans un chalet, et je me trouve dans une pièce sans aucune fenêtre, un grand placard fermé à ma droite, et la porte en face de moi, rien d'autre. Il fait très sombre, seule une ampoule émet une faible lumière. Devant moi se tient la garde qui m'a escorté jusqu'ici, un mètre soixante-dix, la peau mate, les cheveux très courts elle ne m'est pas inconnue mais je ne sais plus où j'ai bien pu la croiser. À côté d'elle un jeune homme qui tient encore un bout de corde dans les mains. Tous les deux sont habillés en noir, leurs armes sont visibles sous leur t-shirt, j'arrive même à déceler un couteau attaché à la cheville droite de la femme, ils portent sûrement des sorte de gilets pare-balles à en juger la déformation du haut de leur corps.

— On s'est déjà croisées non ?

Elle relève un sourcil et me juge de haute en bas avant de se retourner et sortie, suivie de près par le jeune homme. Il ferme la porte et je me trouve à nouveau seule. Cette garce n'a même pas pris la peine de me répondre !

Du bruit se fait entendre de l'autre côté mais je n'arrive pas à déterminer son origine, j'entends également plusieurs voix mais il m'est impossible de les déchiffrer. J'apréhende un peu les événements qui vont suivre. Ça fait des années que César veut me faire la peau, et maintenant que je suis complètement à sa merci, il peut faire tout ce qu'il souhaite. Et puis, il y a cette femme, je suis persuadée de l'avoir déjà vue, son envie de voir mon corps sans vie venant confirmer mes soupçons. Comment je vais faire pour sortir d'ici ?

Je me débat dans tous les sens mais rien y fait, les liens sont beaucoup trop serrés. Je dois trouver un moyen de m'échapper et vite.

Le silence retombe et m'entoure, il est coupé par mon ventre qui commence à gargouiller, ça doit faire 24h que je n'ai rien mangé, j'aurais peut-être du accepter la purée d'Amelia.

La porte s'ouvre enfin et c'est un César tout souriant qui apparaît en face de moi. Son sourire est plus flippant que tous les films d'horreur que j'ai pu voir. Il me lance à peine un regard avant de se dirige vers le placard du fond qu'il ouvre, des dizaines d'outils s'y trouvent. Mais ce n'est pas n'importe quels outils, là dedans, il y a de quoi me torturer d'une centaine de manières différentes pendant des semaines entières. Je ne suis plus du tout rassurée.

Alors que j'essaie de voir ce qu'il prend, la femme de tout a l'heure fait également son entrée. Super.

— Iva, débarrasses lui de ses habits.

— Si tu veux un striptease je peux me démerder tu sais ?

— Fermes là !

Je m'apprête à répliquer mais un choc au niveau de ma mâchoire m'arrête. L'associer de César sourit au coup qu'elle vient de me donner. Je grogne de douleur mais suis trop sonnée pour essayer de faire quoique ce soit.

Habituellement, me mettre en petite tenue ne me dérange pas mais dans ce contexte là, ça ne me plaît pas, pas du tout. La femme à la peau mate ne se gêne pas et elle m'arrache les vêtements. Mon jogging lui posant un peu plus problème, elle le découpe avec son couteau caché dans sa chaussette.

La dénommée Iva se relève ensuite pour observer son travail, jetant les bouts de tissus dans un coin de la pièce. César apparaît à côté d'elle avec une tige en métal et un chalumeau. Mes yeux s'écarquillent, je me remets à me débattre et à crier, je ne peux pas les laisser me marquer de la sorte. La femme se retourne pour ramasser un bout de tissu, elle se penche ensuite en face de moi, je me débat du mieux que je peux, mais seule ma tête bouge, elle l'immobilise avec sa main libre. Une fois fait, elle fourre le morceau de pantalon dans ma bouche avant de l'attacher à l'arrière de ma tête.

Le bras droit de Stéphan ne me lâche plus du regard, il est entrain de réchauffer l'extrémité de la tige. Le métal change petit à petit de couleur devenant rouge vif, une légère odeur de brûlure flotte dans la pièce. Plus les secondes défilent, plus les battements de mon cœur s'accélèrent. Je tente pour la énième fois de me débattre, d'essayer de me libérer des liens qui m'emprisonnent, en vain.

César sourit d'un sourire pervers, il est plus que ravie de me voir dans cet état. Totalement impuissante.

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