Chapitre 10 : Le début des recherches
La recherche tourne toute la nuit, pendant que je passe une partie de celle-ci à lire le document sur les individus impliqués.
Louis Richard TENO est l'ancien premier ministre de l'armée, il a été retiré de son poste par Stéphan. Il a cinquante trois ans et est marié à une certaine Manon, si j'en crois à Ruby, sa femme serai de mèche avec Stéphan. Le troisième homme dans cette histoire de hack serait César. C'est lui qui aurait géré toute la partie pratique. Nous avons donc la tête, la taupe et le geek.
Les dossiers juridiques du nouveau président et de Manon ne comportent rien, pas même une infraction mineure, ce qui, en soit est suspect. Le casier judiciaire de César, je n'ai même pas besoin de le consulter, je le connais par cœur. Il est fiché S, la police de la plus part des pays le recherche. Plusieurs fois il a été mis en garde à vue mais il a toujours réussi à s'échapper avant d'être emprisonné. Puis, il y a quelques temps on a réussi à le mettre derrière les barreaux. Évidemment quand je me mêle à quelque chose à la fin il y a forcément victoire ! Sauf que monsieur a réussi à s'évader de prison. Il a disparu pendant un laps de temps et c'est la première fois qu'il refait surface depuis. À croire qu'il est resté terré tout ce temps. Ce qui m'échappe par contre, c'est le fait que jamais il ne se fait voir aussi proche de ses victimes, surtout quand il est en action. Mais cette fois une caméra de surveillance l'a filmée près de l'hôtel où résidait l'ancien ministre et sa femme. Soit, il vieillit, soit... oh non ! Il a très certainement signé un contrat avec Stéphan. Grâce auquel son dossier serai effacé et il ne serai plus dans la liste rouge... ça me semble plus que probable. C'est vrai quoi, nous sommes un pays puissant, alors son dirigeant peu faire un peu tout ce qu'il veut.
Je ne m'arrête pas dans ma lecture jusqu'à arriver à la page où je vois le prénom d'Antonin. D'après ce qu'il est écrit c'est lui qui s'occupe des cristaux jaunes. Il est soupçonné de travailler sur cette "drogue" depuis plusieurs semaines déjà. Ils avaient donc prévu tout ça depuis un moment. Je ne veux pas être pessimiste mais ils ont l'air très organisés et d'avoir un ou deux coups d'avance. Pour autant ça ne va pas me décourager, au contraire, le défi que ça représente va me motiver à me dépasser.
Antonin, je le connais intimement. On a passé des nuits entières ensemble, c'était le meilleur moyen de lui soutirer des informations sur les réseaux de drogues qu'il dirige. Le jour où il a découvert la vérité, c'est-à-dire quatre mois et cinq jours après notre première nuit, il est devenu fou de rage, ce qui est très logique puisque j'avais réussi à obtenir beaucoup d'informations. Il a tenté de me poignarder mais j'ai réussi à fuir avec une blessure au milieu de la poitrine. Ce jour là, j'ai appris qu'il ne fallait pas infiltrer une organisation sur une longue durée.
Le week-end passe, je connais le dossier par cœur, mais je ne suis pas super avancé, il n'y a que les informations de base mais rien d'utile pour que je puisse servir à quoique ce soit. En même temps, je pense que Ruby l'a fait exprès, elle voulait que je sache tout avant de pouvoir faire équipe avec ma sœur et surtout, avant de sortir de prison, histoire de gagner un peu de temps.
Lundi matin, à la bibliothèque, Sari vient me voir.
— C'est quoi ces cernes d'un kilomètre que tu as sous les yeux ? La nuit c'est pour dormir, qu'est-ce que tu nous prépare ?
— Eh bah ! Je vois que tu as pris pas mal de confiance ces derniers temps ! Comment ose tu me parler de la sorte ?
Elle rit et me demande d'arrêter mon cinéma, puis elle me questionne à nouveau. J'hausse les épaules et lui dit que je ne veux pas en parler. Elle semble déçue mais la discussion prend fin là et on reprend notre travail. Dans l'après-midi, ma sœur arrive enfin. Je lui explique tout ce que je sais, donc ce que Ruby m'a expliqué, ce que j'ai lu dans le dossier et ce que j'ai appris en cherchant. Juste avant de nous séparer, ma sœur me fait un câlin pour me dire au revoir, elle profite de se moment pour laisser tomber dans ma poche quelque chose que je n'identifie pas directement. Au moins, la prison nous auras rapproché physiquement avec Ael. Sans perdre de temps je rejoins Sari au réfectoire. Nous mangeons en silence jusqu'à ce que je le brise en lui posant une question qui tourne depuis un moment dans ma tête.
— Depuis que je suis arrivée ici, je ne t'ai jamais vu avoir de la visite, pourtant tu m'as dit que tes parents avaient accepté ta décision de te rendre.
— Ils habitent loin de la prison, ils ne peuvent donc pas me rendre visite régulièrement. Et à part eux, la plus part de mon entourage m'a laissé tomber quand ils ont appris que j'allais être emprisonnée. Elle hausse les épaules puis souffle.
Nous changeons de sujet est continuons à parler jusqu'à la fin du service. Suite à quoi elle décide de retourner à la bibliothèque tandis que moi, je me rends à l'extérieur pour faire mes trois tours de terrain, après mon échauffement je vais à la salle de sport. Avant de commencer mon entraînement je plonge ma mains dans ma poche pour sortir la petite boîte que ma sœur m'a emmené, dedans j'y trouve une oreillette. Un sourire prend immédiatement place sur mon visage, c'est une excellente idée. Enfin, je la range et reprends mon sport.
Alors que je suis à ma troisième séries de développé couché, quelqu'un entre dans la pièce. C'est la première fois depuis que j'ai découvert cette salle. Je ne m'arrête pourtant pas jusqu'au moment où je sens une présence à ma droite. Je pose ma barre et me retourne pour voir la gardienne PANNOLI m'observer avec attention.
— Jamais je ne voudrai être obligée de me battre contre toi !
Sa remarque me fait rire et je me redresse complètement.
— Je sais, je suis impressionnante, tu veux toucher ?
Je relève mon t-shirt lui montrant mes abdos. Elle pouffe secouant la tête, ensuite elle va chercher une chaise au fond de la salle pour s'asseoir à côté de moi. Je la regarde, essayant de comprendre la raison de sa venue, mais je me perds vite dans le bleu de ses yeux.
— Il se passe quoi ? Pourquoi tu es venue ?
— Rien, tu peux continuer ton sport.
— Et tu vas me regarder transpirer ? Je sais que je suis un chef d'œuvre à mater, mais à ce point ?
Elle souffle de désespoir tout en riant, avant de me dire que c'est la directrice qui l'envoi, je suis trop dangereuse pour qu'on me laisse seule dans la salle de sport, comme en général d'ailleurs. Moi, dangereuse ? Je suis ravie de l'apprendre. Je termine mon entraînement devant ses yeux plus qu'attentifs. En sortant de la pièce je n'arrive pas à m'empêcher de lui lacer une remarque.
— J'espère que tu as bien profité de la vue !
Elle explose de rire avant de tourner au bout du couloir, sans rien répondre, quant à moi, je me dirige vers les douches. Rapidement je rejoins mon lit, à cette heure les dortoirs sont presque vide, toutes les détenues préfère profiter du peu de temps qu'il reste avant d'aller dormir pour sortir dans le jardin, regarder la télévision ou jouer aux jeux de société.
Je récupère le livre de Ruby où est cachée ma tablette, ce soir je veux surtout me consacrer à la recherche d'éléments sur Sari, qui m'intrigue de plus en plus. Mais je sais aussi que ma sœur va m'attendre, je sors alors l'oreillette de ma poche, je la mets ensuite dans mon oreille, comme ça je saurais quand elle se mettra au travail, et jusqu'à là, je pourrais débuter mon enquête sur Blondie.
Très vite je trouve le numéro de Lettie, l'ancienne amie de Sari. Je l'enregistre. Pour le moment je ne sais pas quoi faire avec, mais je suis sûre qu'il pourra mettre utile. Tout ce que Sari m'a dit se confirme au fil de mes recherches. Elle ne m'a pas mentit, c'est bon à savoir. J'apprends également que son anniversaire est dans une semaine à peine.
L'heure du couvre feu arrive, et je fais mine de me coucher, une demie heure plus tard, Ael rentre en contacte avec moi. Notre première nuit de collaboration démarre alors. Ce n'est pas la première fois qu'on travail à distance, on trouve vite nos repères, le problème est que je suis bien plus à l'aise directement sur le terrain, en général, c'est Ael qui s'occupe d'être devant les écrans durant les missions. Elle calcule mes trajectoires, fait des recherches sur les impliqués et cetera. Moi je mets en place les stratégies à suivre et je suis l'infiltrée, celle qui utilise tous les muscles de son corps, mais également le cerveau.
Au milieu de la nuit, j'envoie un message sur la discussion qui nous permet, Ruby, Ael, moi, ainsi que quelques autres personnes importantes dans cette mission de rester en contacte.
"Sortez moi d'ici."
C'est vrai quoi, je n'en peux plus d'être enfermée.
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