Chapitre 6
Il me décocha un clin d'œil plein d'ironie, et tourna les talons. Ses pieds ne semblaient pas toucher le sol. Sa démarche fluide et aérienne donnait l'impression qu'il allait s'envoler d'une seconde à l'autre. Ce qu'il fit, d'une certaine manière : il se saisit d'un cordage qui pendait depuis une barre horizontale fixée au mat principal et s'élança tout le long. Il grimpa avec une aisance telle que je ne réussis pas à détourner les yeux, fascinée. Il s'arrêta à plus de cinq mètres du sol et siffla en portant les doigts à sa bouche. L'attention générale se vissa immédiatement sur lui.
— Messieurs, hurla-t-il, nous avons une invitée spéciale. Laissez-moi vous présenter la magnifique Wendy Darling ! Elle va rester quelque temps en notre charmante compagnie. Je compte sur vous pour lui rendre la vie... le plus facile possible, termina le capitaine en m'adressant un sourire étrangement glacial.
Tous les regards convergèrent vers moi, aussi agréables que des lames tranchantes. Je faillis perdre l'équilibre sous le coup de l'embarras, et me rattrapai in extremis à un lourd tonneau.
Autant, pendant une performance de cheerleading sur le terrain de football, je ne ressentais aucun malaise, comme si j'étais dans mon élément. Autant là, j'aurais aimé que le plancher m'avale tout cru. Une vague de murmures surpris et intrigués me frappa, je reculai, le souffle court.
— Non, suppliai-je. Laissez-moi m'en aller. Par pitié ! Il faut que je parte.
Ma détresse en amusa plus d'un, tandis que certains brigands se détournaient simplement de moi comme si je n'existais plus. Je reportai mon attention sur le capitaine Pan, le cœur lancé à vive allure. Accroupi en équilibre sur la barre en bois, il essayait de lire dans mes pensées. Même à cette distance, je voyais luire ses yeux verts d'une intensité surnaturelle. Exactement comme les plantes luminescentes que j'avais découvertes en fuyant le premier navire pirate.
Qui était donc cet homme ? En dehors d'un assassin d'enfant et d'un hors-la-loi sans foi, bien entendu. Surtout, j'avais la certitude qu'il me cachait des éléments importants au sujet de son affrontement avec Peter. La réalité ne pouvait pas se limiter à la simple mort de ce garçon.
Une ombre, aussi profonde que l'abîme sous-marin, s'abattit sur le visage du capitaine. Son sourire cruel s'étira davantage, révélant des dents luisantes comme celles d'un prédateur prêt à fondre sur sa proie.
— Eh, la Wendy ! m'interpella un préadolescent d'environs douze ans.
Surprise, je me tournai vers lui. Il endossait des vêtements trop grands et un petit chapeau dissimulait bien mal sa tignasse couleur carotte. De la suie étalée sur son visage cachait difficilement ses taches de rousseur. Je remarquai ses pieds nus un peu abîmés. Peu de matelots portaient des chaussures.
— Tu m'entends ? s'enquit-il en s'exprimant avec lenteur, comme si j'étais débile.
— Oui.
Il se planta devant moi, l'air fier, les poings sur les hanches.
— J'imagine que tu n'es pas Peter Pan ? demandai-je sans vraiment réfléchir.
— Bien sûr que non, m'dame. Je m'appelle Gus, je suis le mousse du Jolly Roger.
— Le mousse ?
Il gonfla un peu plus son torse, affichant une rangée de dents penchées, mais blanches.
— L'apprenti pirate ! Je m'en sors mieux que les deux autres qui ont tenu à peine deux mois.
— Oh...
— Viens, continua-t-il, je vais te faire visiter le navire.
Il entreprit de s'éloigner d'un pas pressé. Je demeurai sur place, incapable de bouger un cil.
— Alors ? lança-t-il. On ne t'a pas cloué les pieds au plancher, que je sache.
Au prix d'un effort terrible, je le suivis entre ces pirates étrangement jeunes. Aucun d'eux ne devait excéder les vingt-deux ou vingt-trois ans. En revanche, beaucoup portaient autant de cicatrices que d'armes. Je ralentis, toujours étreinte par l'angoisse.
— Mais qu'est-ce qu'elle attend la Wendy ? grommela Gus, de moins en moins patient.
— Wendy, pas la Wendy, répliquai-je.
Il se contenta d'un large signe du bras afin que je lui emboîte le pas. Je le suivis, mes propres pieds nus mis à mal à cause des écorchures. Je repoussai la souffrance, préférant me concentrer sur bien plus important : genre mon incarcération.
— Mais le Jolly Roger appartient à Crochet, non ? me renseignai-je auprès du gamin.
— Malheureuse, ne prononce pas ce nom ! Il est à nous, aujourd'hui. C'est un bien beau navire, hein ?
Parfois, j'avais la sensation étrange de me promener au milieu d'un conte qui aurait évolué...
— Euh... oui.
Il gloussa, tandis que j'évitais au mieux de frôler les hommes aux regards farouches. Les tatouages décoraient l'intégralité de leur corps. Je ne me souvenais pas en avoir aperçu sur le capitaine Pan. Peut-être les dissimulait-il sous ses vêtements.
Je m'intéressai aux activités des marins en réprimant un frisson. Certains ajustaient les voiles, leurs muscles puissants tendus par l'effort, le visage couvert de transpiration. D'autres taillaient des bouts de corde avec des couteaux aussi effilés que des rasoirs. J'en vis en train de nettoyer des canons, le pont, et certaines parties du navire dont je ne connaissais pas le nom.
J'avais déjà fait de la voile avec mes parents, ces dernières années, pendant nos vacances d'été. Raison pour laquelle le vocabulaire maritime m'était familier jusqu'à un certain point.
Une clochette retentit, me figeant sur place.
Brindille.
— La nuit arrive ! s'écria quelqu'un.
Immédiatement, ses paroles furent reprises par des claquements de pieds à l'unisson. S'éleva un chant marin en l'honneur de la nuit tombée. Chargé d'une aura sauvage, faisant vibrer l'atmosphère du navire, je me surpris à ressentir des frissons en l'écoutant. Il dura une minute, puis les hommes se turent, et ce fut le chaos autour de moi. Des trappes disposées sur le pont avalaient les pirates et en recrachaient d'autres. Devant mon air ahuri, Gus m'apprit :
— C'est le quart de nuit. Ceux que tu vois partir vont se reposer et manger, ceux qui arrivent reprennent leur poste pour sécuriser le bateau. Tu as faim ?
Oh oui, mais plutôt mourir que de le lui avouer. Cela dit, mon estomac en décida autrement, parce qu'il se mit à gronder.
— On va becter, lança le mousse, et je te ferais visiter après. Toi, tu ne seras pas concernée par les quarts, tu dormiras la nuit et tu vivras le jour.
— C'est quoi les quarts ?
On attendait, visiblement, que les pirates aient tous dégagés la voie pour nous engager à l'intérieur du navire, un peu comme quand je prenais le métro.
— Des périodes spécifiques pendant lesquelles l'équipage est responsable de certaines besognes.
Le gamin s'engouffra par la trappe avec une agilité remarquable. Une échelle étroite s'enfonçait dans la pénombre. Je mis plus longtemps que lui à descendre sur le « pont intermédiaire », comme il m'apprit, parce que mes membres tremblants ne me facilitaient pas la tâche. L'obscurité régnait dans le ventre du bateau, mais de faibles lueurs provenant de lanternes suspendues aux parois offraient un semblant d'orientation. L'air puait le sel, le pourri et la sueur. Le mousse me guida à travers un labyrinthe de coursives étroites. Des compartiments sombres accueillaient des pirates qui se reposaient, mangeaient ou s'occupaient entre eux en discutant et en jouant aux cartes ou aux dés.
Finalement, on atteignit une pièce meublée d'une grande table. Je remarquai quelques hamacs suspendus à des poutres. J'en avais vu d'autres dans les alcôves sur notre chemin, comme s'il était normal de dormir n'importe où. L'odeur de la nourriture fraîchement préparée émanait d'un poêle à bois rustique et me donna l'eau à la bouche.
Gus s'installa et m'invita à prendre place. Quelqu'un me tendit une assiette de poisson et un verre d'eau. Franchement, je n'allais pas faire la fine bouche, bien que ce plat n'avait pas l'air appétissant. Je me nourris en silence, tandis que d'autres marins se joignaient à nous. Personne ne me parla. On ne me regarda même pas, et ça m'allait bien.
Plus je passais inaperçu, moins difficile il serait pour moi de filer en douce. Je repoussai mon assiette vide au moment où Gus terminait la sienne. Il se leva et désigna une porte menant plus loin dans le bâtiment.
— Je vais te montrer où tu te laves.
On traversa une forêt de hamacs, à l'intérieur d'une salle immense. Des hommes dormaient déjà, d'autres s'installaient, l'air épuisé.
— Par-là, il y a des seaux d'eau douce, et une baignoire, m'annonça Gus en ouvrant une énième porte. Avec un peu de bol, l'eau n'est pas encore trop crade pour que tu puisses faire trempette.
— Tu veux dire... que vous vous baignez dans la même eau ? Tout le monde ?
Il fronça les sourcils, comme si c'était une évidence.
— Ben ouais.
Curieuse, je jetai un coup d'œil à cette salle de bains sommaire. Plusieurs types se nettoyaient avec des sortes de petites brosses qui rougissaient leur peau à chaque passage. Ils l'imbibaient de savon, et répétaient plusieurs fois la manœuvre. Face à mes yeux écarquillés, le gamin expliqua :
— L'hygiène est importante sur le bateau. Ça évite les maladies, et les fées savent à quel point un virus peut décimer un équipage en quelques jours.
— D'accord. Y a-t-il... un endroit plus intime ? espérai-je.
— Non. L'autre salle de bains est celle du capitaine, et il ne laisse personne y aller.
Hors de question que je me lave ici. S'il le fallait, je sauterais à la mer, mais il n'était pas envisageable que je me déshabille dans cet espace commun. Avec une grimace, je m'approchai d'un seau à moitié rempli. À la lueur d'une lampe, je voyais des choses non identifiables flotter à la surface de l'eau noire.
La mer m'allait très bien !
— Wendy.
Je me tournai vers celui qui prononçait mon prénom avec tant d'élégance et de charmes. Le capitaine Pan se tenait appuyé contre le contour de la porte, les bras croisés sur son torse. À côté de lui, bien plus petit, Gus tripotait son chapeau avec maladresse. Je demeurai en retrait, méfiante.
— Oui ?
— Tu ne dormiras pas dans le quartier de l'équipage, et tu ne t'y laveras pas non plus.
— Ah, rougit le mousse, je croyais que... enfin...
— C'est une femme, le coupa simplement son supérieur.
Gus semblait vouloir se trouver à des kilomètres.
— Euh... ouais. Et très jolie, même. Peut-être un peu gauche, mais bon.
Gauche ? Sérieusement ? J'hoquetais, vexée par ses paroles. Le capitaine se contenta d'un sourire en coin, et me somma :
— Suis-moi, Darling... sauf si tu insistes pour rester là.
Il disparut, et pendant une seconde, j'hésitai à jouer ma tête de mule. Quand un pirate ôta son pantalon sans rien dessous, je me précipitai hors de la pièce sous les éclats de rires moqueurs. Le capitaine remonta à la surface avec facilité. Encore une fois, il me fallut davantage de temps pour le rejoindre. Je traversai le pont supérieur en détaillant ce qui m'entourait. Les voiles sombres du navire se dessinaient comme de grandes ombres sur le ciel étoilé. Les cordages et les poulies grinçaient doucement, et le bruit des vagues contre la coque résonnait. Des lampes pendaient à tout ce qui était possible, créant ainsi des chemins lumineux pour simplifier les allées et venues des matelots. Je me sentais oppressée, et sans défense dans ce monde horrible. Si seulement ma grand-mère m'accompagnait. À coup sûr, elle n'aurait pas laissé les pirates se moquer d'elle.
La cabine du capitaine se situait à l'arrière du navire. Pour l'atteindre, il fallait grimper un petit escalier. Les battants s'ouvrirent et Pan entra. Intriguée, je lui emboîtai le pas et les portes se refermèrent derrière moi comme par magie. Le capitaine prétendait qu'il n'y en existait plus, mais il mentait.
L'intérieur dégageait une atmosphère à la fois luxueuse et aventurière, avec des détails qui rappelaient la vie en mer. Je remarquai un lourd bureau au centre de la pièce, tapissé de parchemins. Des étagères emplies de choses extraordinaires couvraient les murs, semblant tout droit sortis de coffre à trésor. J'interceptai le crochet de ma grand-mère posé dans une vitrine fermée, bien en évidence, à côté d'un énorme tricorne noir. Je reculai d'effroi en voyant une main tranchée, juste derrière.
— Tout ça provient de feu capitaine Crochet, déclara Pan. On raconte que les artefacts qui ont été retrouvés sur l'île et qui lui appartiennent sont maudits.
Sans réfléchir, je lançai :
— Les pirates qui m'ont repêché ce matin ont craint ce crochet. Pourtant, ils le voulaient absolument.
— Parce qu'il détient des pouvoirs immenses. Du moins, c'est ce que dit la légende, répondit l'homme en se plaçant à côté de moi.
Je ne pus m'empêcher de l'observer à travers son reflet sur la vitre. Sa prestance m'englobait tout entière, et je pouvais sentir son parfum : un savant mélange masculin, un poil épicé.
— Tu en penses quoi toi ? demandai-je.
— Qu'il existe effectivement des objets maudits et gorgés d'ancienne magie. Mais pas ceux-là.
Du plat de la main, je touchai la flûte de pan toujours dans ma poche de peignoir. J'ignorais comment elle pouvait se trouver là, après toutes les péripéties que j'avais vécues.
— L'ancienne magie ? Qu'est-ce que c'est ?
— Une puissance remarquable qui constituait autrefois le pays Imaginaire. Elle s'est éteinte avec la mort de Peter Pan. Dorénavant, en dehors de quelques tours de passe-passe du genre allumer une flamme ou ouvrir une porte, plus personne n'est capable d'utiliser la magie.
Par sa faute. Parce qu'il avait assassiné le seul être susceptible de rendre ce monde merveilleux.
— Tu as parlé des ombres, tout à l'heure, continua l'homme. Dis-m'en plus.
Je lui expliquai ce qui se déroulait à Londres, et la théorie de ma grand-mère.
— Elle veut... elle souhaitait que je trouve Peter Pan afin qu'il règle ce problème, terminai-je. Mais une fée lui a annoncé qu'il avait disparu après le décès de Clochette.
Pan se raidit et du coin de l'œil, je remarquai la tension dans ses mâchoires. Ses poings se fermèrent, et une énergie obscure émana de lui. Je me demandais ce qui le mettait dans un tel état de colère. Ma mention d'une fée, parce qu'il était de notoriété publique que les pirates les détestaient ; où celle de la mort de la plus célèbre d'entre elles ? Peut-être qu'il l'ignorait. Il tourna la tête et croisa mon regard. À travers ses iris verts, une étincelle dorée jaillit, me tirant un sursaut de panique.
— Mais qu'est-ce que...
Il battit plusieurs fois des paupières, et ses yeux redevinrent deux émeraudes insondables. Le coin de ses lèvres tressauta, son corps se détendit imperceptiblement.
— Tu peux utiliser ma salle de bains, Darling, dit-il en désignant une porte. Je t'ai également trouvé quelques vêtements. Ils sont trop grands, mais ça ne posera pas problème. Il vaut mieux qu'ils ne te collent pas à la peau en cas d'attaques, afin d'empêcher les échardes de bois de te transpercer.
Attaques. Échardes de bois. Oh mon Dieu.
Il déposa sur son bureau quelques habits, ainsi qu'une lourde paire de bottes. En désignant ces dernières, il me conseilla :
— Évite de les porter sur le pont, sinon tu risques de glisser plus facilement. C'est pour cette raison que la plupart de mes hommes se baladent pieds nus.
J'étais certaine qu'il parlait toujours de possibles attaques, et mon visage pâlit.
— D'accord.
— Approche, je vais nettoyer tes plaies avant de te laisser tranquille. Il serait dommage que tu succombes à une infection au célèbre Pays Imaginaire, pas vrai ? Viens t'asseoir.
L'hésitation déchirait ma conscience. D'un côté, je voulais me précipiter sur la porte pour fuir ; de l'autre, mon corps me trahissait à travers d'innombrables douleurs. Alors lentement, je le rejoignis, gardant la tête haute. Je m'installai sur une chaise, et il attrapa ma main blessée avec fermeté. Il retira doucement le bandage. Une sorte de cataplasme vert et rouge prenait toute la superficie de ma paume. Le capitaine se saisit d'un morceau de tissu propre et l'imbiba d'un liquide doré. À l'odeur, je dirais du rhum.
— Ça va faire mal, me prévint-il.
Il l'ôta d'un coup sec le pansement et une puissante décharge électrique traversa tout mon bras. Je poussai un cri, les larmes aux yeux. Le sang inonda ma peau, mais sans attendre, Pan plaqua le bout de tissu trempé sur la plaie. Là, le monde se troubla. Je n'avais encore jamais éprouvé une telle douleur. Ma chair brûlait, comme si on avait versé de l'acide dessus. Je voulus récupérer ma main, mais l'homme la tenait trop fermement. Je fondis en larmes, même si j'aurais aimé ne pas dévoiler ma faiblesse devant lui. Peu à peu, la souffrance reflua, et je retrouvai le contrôle de mes émotions.
— Comment tu t'es fait cette blessure ? me questionna-t-il.
— Avec un couteau rouillé qui traînait... sur le pont du navire... des pirates qui m'ont repêché.
— D'où la laideur de cette plaie.
Pour ne pas tourner de l'œil, je me concentrai sur le crochet que j'apercevais dans la vitrine, focalisant toutes mes pensées sur ma grand-mère. J'ignorais encore comment elle l'avait eu. Et surtout, je me demandais si elle savait qu'il menait au Pays Imaginaire. Dans le silence tendu de la cabine, j'osai m'informer :
— Les fées existent-elles toujours ?
— En voilà une bonne question, Darling, ricana le capitaine en bandant de nouveau ma paume. Elles ont disparu quand Peter Pan est mort, elles aussi.
— Alors c'est ta faute si la magie a déserté l'île, sifflai-je.
Je voulais me défouler sur lui pour expulser cette colère qu'alimentait ma souffrance.
— Je sais oui. Je ne suis pas le gentil de cette histoire, fais-toi une raison. Tu peux y aller, mais quand tu auras terminé, je te conseille de désinfecter tes autres blessures.
Il se leva, se détourna et quitta la cabine. J'attrapai ma nouvelle tenue sur le bureau, puis filai me laver. Sa salle de bains se limitait à plusieurs seaux d'eau propre, ainsi qu'une immense cuve remplie de liquide glacé.
Je retournai dans la pièce principale, me saisis de la chaise sur laquelle je venais de m'asseoir, et bloquai le dossier sous la poignée de porte pour m'enfermer. Une fois certaine que personne ne pouvait entrer, je plongeai dans la grande bassine en retenant mon souffle. Peu importait le froid, il fallait que je me décrasse. Alors avec ma main intacte, je frictionnai ma peau jusqu'à ce qu'elle rougisse. Un morceau de savon noir sentait extrêmement fort, cependant il se révéla très efficace contre la sueur incrustée. Quelques minutes plus tard, j'enfilai les vêtements. Le pantalon menaçait de tomber, mais j'utilisai une ceinture de cuir par-dessus mon haut sombre pour le maintenir en place. Les bottes m'allaient parfaitement, bien que les chaussettes épaisses ne me permissent pas d'éviter qu'elles frottent contre mes blessures. Tant pis, je comptais les garder aux pieds, de toute façon.
Parce que cette nuit, j'allais filer en douce.
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